ZEROSECONDE.COM: Tweets de crédibilité: le cas de Ben Laden (par Martin Lessard)

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Tweets de crédibilité: le cas de Ben Laden

Dès l'annonce par la maison blanche d'une conférence de presse impromptue la maison blanche, la machine à rumeur s'est emballées sur Twitter: pourquoi le président Obama voulait parler à la nation à 22 h 30, heure du pacifique?

(image: UOL, Brésil) Rapidement, des rumeurs se sont emparées des médias sociaux. De quoi, de qui allait parler le président américain? De la Libye? de Kaddafi? De Ben Laden? Toutes les options étaient ouvertes.

Comme on peut s'en douter, Twitter a été le canal, encore une fois, d'où est sortie le scoop. Ben Laden venait d'être tué.

Les grands médias ont confirmé peu de temps après. Juste avant qu'Obama l'annonce en direct à la télé.

Un tweet, encore

Un tweet plus crédible fut repéré et retweeté: celui de @Keithurbahn, qui travaillait avec Donald Rumsfeld, le secrétaire à la défense, qui annonçait la mort de Ben Laden.
http://twitter.com/#!/keithurbahn/status/64877790624886784

Au même moment, on découvrait que Sohaib Athar (@ReallyVirtual sur Twitter) avait blogué en direct, sans le savoir, les événements qui se passaient dans sa ville, Abbottabad, où a lieu l'attaque, ce qui rendait plus crédible la situation.



Les nouvelles circulent définitivement plus vite sur Twitter que dans n’importe quel autre média. Ce qui est intéressant à noter ici, c'est  que ni Keithurbahn ni ReallyVirtual n'ont (n'avaient) pas  de grosse audience. Leurs scores PeerIndex sont respectivement de 5 et de 15 au moment d'écrire ces lignes.

Comment peut-on, en l'absence d'autorité comme les grands médias, faire confiance au réseau?

La crédibilité ne vient pas des outils, mais bien d'un réseautage hors ligne.

Ceux qui ont relayé Keith Urbahn savent qui il était et pourquoi sa réputation l'empêchait de lancer une rumeur dans le vide.

Ceux qui ont découvert Sohaib Athar et l'ont relayé pouvaient bien voir que son compte-rendu des événements devançait le début des rumeurs.

C'est comme si une chaîne de crédibilité à grande échelle s’était créée via des relais, qui eux avaient une crédibilité dans leur entourage.

Les outils de mesure de popularité ne sont pas des garants pour la dispersion du scoop. J'avais regardé sommairement peerindex (ici) et klout (ici) pour voir ce qu'ils pouvaient nous offrir pour s'y retrouver dans le tsunami d'information. Intéressant, sans plus.



Ce que vous voyez en haut (source) c'est le flot des tweets à propos de la mort de Ben Laden. Un usager ressort du lot, outre KeithUrbahn, c'est le compte Brianstelter. Avec Un peerIndex de 75, on pourrait penser que c'est la raison de son rayonnement. Mais il plus probable de dire que le fait qu'il soit journaliste au New York Times a joué davantage.

Au jeu de l'influence, le capital de crédibilité qu'on a hors ligne est une monnaie forte, très forte.

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