ZEROSECONDE.COM: G+ changera-t-il nos usages des médias sociaux? (par Martin Lessard)

ZEROSECONDE.COM

Impacts du numérique sur la communication, notre société, nos vies.

G+ changera-t-il nos usages des médias sociaux?

J'ai eu la chance de pouvoir entrer dans Google Plus (G+ pour les intimes) parmi la première vague (l'ouverture officielle grand public est prévue le 31 juillet 2011) et d'explorer la nouvelle plateforme. Voici mes réflexions, après une semaine d'usage.
Google Plus
Google Plus

Pour une bonne description de ce que fait Google plus voir le billet du blog officiel de Google (english) ou celui de Benoit Descary (Via +michelleblanc)

G+ a attiré les power users, et en tant que tel, on ne peut que se sentir à l'aise. Éventuellement, ça va changer, mais c'est un avantage énorme: un haut taux de signal par rapport au bruit.

L'interface ressemble à Facebook. Pas nécessairement un avantage, ni vraiment un défaut -- quoique dans ce cas-ci, ça appelle une comparaison et je dois dire que pour ce qui est de la présentation du flux, FB a une longueur d'avance, mais pas pour le reste.

Évidemment, vu la nouveauté, les 3/4 des conversations portent sur l'outil lui-même. C'est d'ailleurs très pratique, car on en apprend plus vide les subtilités.

La gestion en "cercle" de ses amis est un peu surestimée. Il est judicieusement placé à la vue pour rappeler de l'utiliser, mais la métaphore des cercles (représentée par... des cercles) finira par perdre son lustre de nouveauté et on exigera un peu plus de fonctionnalités, moins de bonbon, pour gérer plus efficacement ses groupes qui ne tarderont pas à être lourds...

Phrase la plus entendue: «Oh! je viens de découvrir une autre façon de faire des invitations G+»



Facebook

Voilà le réseau qui a le plus à craindre de l'arrivée de G+. À part Martin Ouellette qui a fermé son compte FB pour rester à demeure sur G+, je ne connais pas grand monde qui abandonnera complètement Facebook. Sauf s'ils font encore des conneries avec les éléments de vie privée.

Je ne vois rien dans G+ ce qui justifierait un exode massif comme on l'a vue de MySpace vers FB. Les utilisateurs lambdas vont migrer quand leur réseau va migrer aussi. C'est la question de savoir qui de l'oeuf ou la poule quittera en premier FB...

Il est probable que les usages plus professionnels qui se faisaient dans FB vont se faire plutôt G+ qui a de facto un aspect "sérieux". Surtout lorsque le Géant de Mountain View y ajoutera des passerelles vers des outils comme Blogger, docs et maps. La gestion des cercles permet effectivement de faire travailler en collaboration des travailleurs à la maison plus facilement grâce aux conférences vidéos notamment. L'intégration de G+ dans Andoid est probablement un cheval de Troie pour entrer dans sur la place de travail. L'application est vraiment bien faite et saura plaire à ceux qui veulent rester en contact avec leur équipe.

FB est et restera une place publique pour les conversations légères (photos de vacances, échanges d’humeur, souhaits d’anniversaires). Un lieu de rassemblement pour croiser des gens de tout horizon, car il n'y a pas que des geeks qui utilisent internet. FB sera pour socialiser et G+ pour travailler?

Phrase la plus entendue: «Oh! Je viens d'éternuer»


Twitter

Twitter restera une place de diffusion pour la propagation de nouvelles (liens, primeurs, commentaires à chaud). Car c'est de facto le bulletin mondial de ce qui se passe, le haut-parleur qui scande le rythme de la vie publique des citoyens du monde. Sa structure improbable qui limite invraisemblablement les tweets à 140 caractères reste et demeure son avantage numéro uno. On scanne plus facilement un flux de tweets qu'un flux de G+.

Tweeter restera ce qu'il est et fait de mieux: un endroit pour les petites exclamations. On ne s'enfarge pas dans des conversations qui vont dans tous les sens. Twitter, c'est le fil de nouvelles mondiales (et de potin) et non pas un forum

Phrase la plus entendue: «Oh! Je viens de lire http://bitly.com/abcde»



Foursquare

G+, comme les autres plateformes, fait de la géolocalisation. Mais on est loin de l'intégration de type «check-in» dans un lieu comme Foursquare. Si vous souhaite seulement indiquer où vous êtes, G+ fait bien le travail. Mais si vous voulez indiquer l'endroit où vous êtes (magasins, parc, événement) Foursquare a encore l'avantage et G+ ne le menace pas outre mesure.

Phrase la plus entendue: «Oh! Je suis le maire du McDonald»


Quora

Comme lieu hyperspécialisé pour poser et répondre aux questions, Quora n'a pas à s'en faire. Mais tout réseau social lui fait perdre un potentiel de poser/répondre à des questions, et G+ ne fait pas exception.

Phrase la plus entendue: «Oh! Qui connait la 127e décimale de PI?»


Linkedin

Autre lieu hyperspécialisé pour connecter des gens d'affaires. Comme Rolodex et cv autoorganisé, il reste imbattable. Pour trouver quelqu'un rapidement dans son réseau d'affaires, aussi. Mais le graphe social qui s'ordonne organiquement autour d'un G+ qui attirerait des usagers plus professionnels pourrait lui faire du tort. Il est plus facile de trouver quelqu'un dans son réseau vivant sur G+ en posant une question, que d,envoyer un message sur un répertoire comme Linkedin.

Phrase la plus entendue: «Oh! Je voudrais te rajouter à mes contacts»

--
Et vous, quel est votre point de vue?

3 commentaires:

vendredi, juillet 08, 2011 1:04:00 p.m. Sophie Giroux a dit...

Tu ne pourrais pas avoir dit plus juste que ça. Merci pour l'article!

vendredi, juillet 08, 2011 5:09:00 p.m. Nellie Brière a dit...

J'ajouterais même que les fameux cercles, c'est la même chose que les listes sur Facebook... :-)

mardi, juillet 19, 2011 10:30:00 a.m. Olivier Zara a dit...

Mon point de vue est que je partage le tien ! Très belle analyse ;-)

Publier un commentaire

Les commentaires sont fermés.