ZEROSECONDE.COM: mai 2012 (par Martin Lessard)

ZEROSECONDE.COM

Impacts du numérique sur la communication, notre société, nos vies.

RIP Facebook, le mème de l'heure [MàJ]

«RIP Facebook» est un mot clé qui domine ce soir sur Twitter, partout sur la planète, avec plus de 8000 tweets à l'heure. Pourquoi? Probablement à la blague. «RIP Facebook Say Hi To Myspace For Me, Sincerely Twitter.» Depuis que Facebook est sortie qu'on annonce sa mort! Mais il y a un fond de vérité pour que le mème ressorte ces temps-ci.

Mise à jour du lendemain:Il faut croire que je ne suis pas le seul à penser ça,
Fred Cavazza vient de faire suivre sur Twitter un lien vers l'article du Business Insider: 
«Facebook Looks Weak To Rivals, And They Are Going In For The Kill» (1er juin)
où on dit que, maintenant, c'est le temps de commencer le pillage de talent chez Facebook!
"Facebook is no longer the upstart. It is now the middle aged man with a stock crisis. [...] Now is the time for all the other companies to strike against Facebook in the war for talent."
«Farcebook»

Dans sa chronique de mercredi Michel Girard, de La Presse,  section Affaires, y va d'un titre mordant: «Farcebook». Il nomme ainsi les soubresauts à la bourse des actions de Facebook qui ont perdu entre 25 et 30 % de leur valeur.  Regardons de plus près.  

«Farcebook» parce que M. Girard déplore le «visage à deux faces» des principaux actionnaires de Facebook dans le cadre de l'introduction du titre en bourse il y a deux semaines. 

Pourquoi les qualifie-t-il de visages à deux faces?
  • Parce que l'appel public à l'épargne à 38 $ l'action avait pour but premier de «permettre à ses hauts dirigeants et importants actionnaires de passer à la caisse»
  • Parce que les dirigeants ont vanté «à tour de bras le potentiel extraordinaire de leur entreprise auprès des investisseurs potentiels alors que l'objectif ultime était de liquider une partie de leurs actions à prix exagéré»
  • Parce que les dirigeants n'ont pas hésité à vendre leurs actions (57%, plus exactement) dans les premiers instants -- se débarrasse-t-on de 57% de la poule aux oeufs d'or?
  • Parce que les principales banques d'affaires et  maisons de courtage (Morgan Stanley, J.P. Morgan, Goldman Sachs&Co) «devaient se douter qu'à un prix de 38,00$US, l'action de Facebook allait tôt ou tard faire l'objet d'une sévère correction.» (ce qui leur a permis de rapporter la «jolie somme de 176 millions US, juste en commissions.»)
  • (source)

L'appât de gain sans effort a séduit ceux et celles qui croyaient investir dans l'eldorado numérique. 

Dessin de Tom paru dans Trouw (via)
Mais que va-t-il se passer avec Facebook maintenant qu'il est coté en bourse?

Tentons un pronostic: 
  • La pression énorme et démesurée des actionnaires, pour retrouver leurs billes, fera en sorte de chauffer à blanc la compagnie afin qu'elle produise de revenus, vite.
  • Immanquablement ces revenus ne seront pas à la hauteur des attentes démesurées des actionnaires
  • Cette déception fera probablement baisser le prix des actions
  • La baisse sera telle, qu'elle suscitera l'envie d'un géant d'acheter Facebook

Concrètement, qu'a Facebook pour éviter un tel scénario?

La publicité? Peut-être, mais pas sûr. 
Les revenus ne sont pas encore à la hauteur des attentes démesurées des actionnaires. Un article du WSJ  rapporte que plusieurs compagnies émettent des doutes sur la valeur des pubs sur Facebook. GM, 3e publicitaire aux É.-U. a carrément cesser de mettre de la pub sur Facebook (lire mon billet sur Triplex). Et encore, PCWorld ajoute même que les publicités sur Google sont 10 fois plus efficaces que celles de Facebook. 

Le mobile? Peut-être, mais pas sûr.
Des rumeurs circulent sur le rachat d'Opera, le navigateur chouchou sur les mobiles. Mais qui vient avec une facture salée de plus de 1 milliard $. Ou, encore, cette rumeur d'un téléphone Facebook. Rumeurs qui n'ont pas convaincu les marchés. En fait, ces deux solutions sont des "solutions achetées", donc qui demandent de disperser les ressources financières.  À une semaine après l'entrée en bourse, il est un peu tard pour annoncer que les solutions ne sont pas à l'interne…

Face.com? peut-être, mais pas sûr.
La rumeur d'acquisition du logiciel de reconnaissance faciale a peut-être du bon pour les investisseurs : associer ce logiciel avec la plus grande base de données d'individus sur Terre, c'est probablement de la musique aux oreilles des investisseurs. Mais pour les usagers, je ne sais pas, c'est peut-être le début d'une intrusion dans la vie privée insupportable (une de plus).

Je mets toujours en garde mes clients quand je les vois se précipiter pour ouvrir une page Facebook. Premièrement, ce ne doit pas être un objectif en soi, mais une tactique qui découle d'une stratégie qui découle des grandes orientations de l'entreprise. Et s'ils y vont, je fais toujours attention pour bien leur faire comprendre qu'ils ne doivent pas tout miser sur cette plateforme sur le long terme. Et je sais que je ne suis pas le seul à penser comme cela

Est-ce un bon signe pour Facebook que ce genre de recommandation circule de plus en plus?

Que conclure de cette farce à la bourse de Facebook. 
  • Que la bourse suive un chemin qui est différent de la réalité des usagers est un fait.  
  • Que ceux qui ont investi dans Facebook sur la base du succès populaire de la plateforme n'ont pas nécessairement tout compris les enjeux
  • Que, oui,  évidemment le mobile est l'avenir de Facebook (s'ils arrivent à prendre le tournant).
Mais qu'un titre qui se voit négocié entre 75 et 100 fois les bénéfices est assurément surévalué. C'est à l'image du temps. Avoir ou se faire avoir.


C'est la révolution, parce qu'elle est télévisée

J'ai écrit un billet cette semaine sur mon autre blogue, Triplex, sur le 100e jour du mouvement étudiant et sur CUTV en particulier. Voici une suite (inspirée après la lecture d'un billet sur «CUTV et la révolution» d'une lectrice).
Voici un extrait de mon billet sur triplex:

CUTV, l'effet larsen et les médias sociaux

Les grands médias ont assez couvert de manifestations en temps réel par le passé pour savoir que le fait d’ouvrir les caméras sur une foule provoque en retour un effet de rétroaction sociomédiatique : un effet larsen social des médias qui provoque ce qui n’existait pas.


Une boucle de rétroaction est en place quand l’effet est lié à sa propre cause. La réaction entraîne une amplification progressive vers un emballement chaotique. Les médias sont depuis longtemps un élément de cette chaîne, soit comme agent provocant (en montrant la chose), soit comme régulateur (en relativisant la chose).

Quand les nouveaux médias « montrent tout ce qui se passe », les grands médias se retrouvent dans la position de régulateur. Ce qui rend la neutralité journalistique suspecte (être neutre et couvrir tous les points de vue banalise les événements) auprès des manifestants.

Avec CUTV, la boucle de rétroaction est enclenchée, car les effets observés dans la rue entraînent plus de gens indignés dans la rue, comme on le constate soir après soir.
(Billet complet)
Ce qui m'avait le plus surpris, et qui a été un déclencheur pour écrire le billet, c'est de lire en ligne tous ces gens qui, écoutant en direct CUTV, se demandaient «Mais où sont les médias?» quand les policiers chargeaient la foule.

Ils partageaient cette étrange impression que la réalité à laquelle ils assistaient devait être filmée et reprise dans "les médias".  Avec en surcroît, ce petit soupçon jamais très loin d'une conspiration du silence.

Mais étrangement, au même moment, ces médias se faisaient conspuer pour leur biais dans la couverture (pas assez pro-étudiant, trop à droite, ou ceci ou cela). Biais? Probablement. Mais en aurait-il eu un aussi s'il filmait en temps réel la manif, comme le fait CUTV, montrant les petits et grands drames? Probablement aussi.

Donc on ne critiquait pas l'absence des médias, ni leur parti pris...

On critiquait les médias, tout simplement.



Les médias sont critiquables et s'il y a bien une chose que CUTV a montrée, c'est de faire éclater au grand jour la façon ampoulée de couvrir les événements et la lourdeur de leur processus. Mais ils n'ont pas tout faux, au contraire

Ce que j'ai tenté de décrire dans mon billet, c'est que les médias connaissent l'effet larsen. Ouvrir une caméra, en direct, est déjà une forme de prise de position. Et ils en connaissent les conséquences.
On se rappelle les émeutes des finales de la Coupe Stanley à Montréal en 2008, les caméras ouvertes montraient les émeutiers en délire, ce qui invitait davantage de gens à se joindre au carnage. Comme l’effet de rétroaction décrit par Larsen quand on approche un micro d’un haut-parleur.
(Voir mon billet sur ces événements de 2008)
Quand CUTV s'avance vers les policiers qui chargent, en leur demandant pourquoi ils chargent, on se demande s'il ne provoque pas l'événement plutôt que de le filmer. Ça finit toujours par une mise hors d'onde après une bousculade. Effet larsen.

Est-ce que CUTV prend position? Dur d'en douter. Est-ce que CUTV est à blâmer? À ce que je sache, les policiers auraient chargé quand même, caméra ou non. Est-ce que CUTV montre une réalité que les autres médias taisent par peur d'effet larsen? Probablement.

Mais pourquoi cette retenue?

Il n'y a que sur YouTube que l'on peut voir le constable 728 arroser de poivre les innocents passants. Les médias sociaux n'ont pas de valve de sécurité: on écoute la vidéo en boucle et en boucle et on finit par devenir un indigné. Et le soir on passe à CUTV pour braver les policiers --qui nous chargent en retour. Effet larsen.

Les médias de masse jouent les seconds violons dans ces événements. Ils ne peuvent pas être partout à la fois. Les médias sociaux, oui. Les médias de masse ont un boulot à faire (et les événements n'en sont qu'un parmi d'autres à couvrir, chiens écrasés inclus) alors que les médias sociaux sont toujours sur l'adrénaline, jour et nuit, et uniquement sur ce qui compte pour eux à ce moment-là.

Les médias de masse maintiennent un semblant d'équilibre en étant un régulateur des images auto-excitantes. Le direct n'apporte pas nécessairement le degré de réflexion souhaitée:

- Est-ce le rôle d'un grand média de montrer la manif comme elle montre un défilé? J'en doute dans les conditions actuelles de production audio-visuelle.

-Est-ce que ce type d'«absence» sur le terrain amoindrit la légitimité des télés dans leur couverture? Probablement. Car une certaine pertinence a été accordée de facto à CUTV. Celle de montrer le non-dit, la conséquence concrète de manifester dans la rue, la brutalité policière, l'envers des nouvelles.


Mais tous les médias ne doivent pas tous être mis dans le même panier.

La télé -- média qui montre -- a le plus à perdre en discrédit. Comment peut-on la prendre au sérieux quand elle nous montrent des recettes de poulet alors que la brigade anti-émeute racle le coin St-Denis Maisonneuve?

La presse, grosso modo, se débrouille assez bien -- même si elle se rend compte que son opinion n'est pas majoritaire dans le tintamarre des réseaux sociaux.

La logique interne des médias est de traiter cet événement comme tous les autres événements, de lui retirer son caractère exceptionnel.

Oui l'événement fait la première page, quand ils sont 250 000 dans les rues. Mais a-t-on vu un cahier complet, quotidien? Voyons-nous des émissions quitter l'antenne pour annoncer que des étudiants sont en pris en souricière au coin de telles et telles rues? Non, la logique interne des médias demande de préserver un équilibre.

Et cet équilibre et cette objectivité sont perçus comme un immobilisme et un biais en faveur du statu quo. Alors que CUTV, en étant en direct, montre que c'est un état d'exception. 

C'est leur slogan. "La révolution sera télévisée". Et s'ils filment, c'est que ça ne peut être qu'une révolution.


Balado #8: La vie privée

Voilà la huitième et dernière d'une série d’émissions baladodiffusée qui réunissait Gina Desjardins, Laurent LaSalle et Moi-même, les trois blogueurs de Triplex, le blogue techno de Radio-Canada, et animé par Philippe Marcoux, au grand bonheur de tous. 

Au programme, une table ronde sur la question de la vie privée et tout ce qui entoure la confidentialité sur Internet. Bonne écoute

Vous pouvez retrouvez les 7 premiers podcast ici:

-Balado #7 [vidéo]: Les jeux vidéo

-Balado #6 [vidéo]: La télé 2.0
-Balado #5: La mobilité et le SoLoMo
-Balado #4: La robotique
-Balado #3: Droit d'auteur à l'ére numérique
-Balado #2:  Les technologies rendent-elle dépendantes?
-Balado #1: La tablette







Poésie de mots clés

Les algorithmes anglo-américains n'ont pas tous encore intégré les «mots vides» («stop-words») pour la langue française. Dans des nuages de mots-clés, il n'est pas rare de voir des mots comme «le», «la», «à» qui n'ont aucun sens (comparez à «Web», «émergence», etc.). Un mot vide sert plus de liant grammatical ou linguistique et n'offre pas de contenu significatif.

Quand l'algorithme est unilingue anglais, on ne se retrouve avec un nuage pollué de mots vides pour les contenus francophones, alors que les nuages de mots-clés pour les contenus en anglais donnent un bon résultat...



Mais parfois, ça peut donner beaucoup de poésie.

Voici le nuage de mots sur mes derniers tweets, selon Kred. Les mots vides côtoient certains mots clés. Et ça peut avoir l'air d'être un poème. (J'ai mis des «/» pour ressembler davantage à un poème).
les sur des par vous pour branchez une dans c'est chute signifie @rctriplex /
#rctriplex est données google #inisms pas #gmail québécois /
merci qui avec grand #radiolondres @katerinerollet billet mon nord /
social centres facebook même aussi gmail #crm809 /
voitures notre sont http twitter @inisfpc être aujourd'hui /
consciemment street enregistraient nouvelle view son très france
j'ai mais selon @michelleblanc
Bon d'accord, ça fait un peu geek...

Avec «Touché», tout, tout devient une interface, même l’eau!

On le sait moins, mais Disney a une équipe de recherche et développement qui s'occupe d'expérimenter de nouvelles interfaces

Cette semaine, l’équipe de Pittsburgh a sorti une vidéo sur YouTube sur un nouvel outil qui devrait modifier notre rapport aux choses...

J'ai présenté cette innovation à l'émission La Sphère aujourd'hui, dans ma chronique techno. Je la trouve tellement vraiment intéressante!



«Touché» est un nouveau senseur pour reconnaître les contacts sur une surface. Mais contrairement aux senseurs conventionnels, il n’est pas basé sur une approche binaire: «contact» / «pas de contact».

Le senseur capture toutes les fréquences et donc offre plus de subtilités dans son décodage. Par exemple une simple pression avec les doigts ou les mains sur un objet crée toujours une micro décharge électrique détecté par le senseur de votre iphone ou ipad. Au lieu de s'en tenir à un simple calcul binaire, le nouveau senseur lit toutes les fréquences, ce qui lui permet d'augmenter le nombre d'interactions avec un objet

Exemples

Une poignée de porte: on peut détecter si c’est 1 doigt, 2 doigts ou la main au complet qui la touche

Une table: on peut détecter si c’est 1 main, 2 mains, les coudes qui la touchent. Même la présence ou non d’une personne est détectable.

De l’eau: on peut détecter si c’est 1, 2 ou 3 doigts ou si la main est complètement immergée. Assez impressionnant, en tout cas.

Notre propre corps: on peut détecter des contacts et des gestes sur notre corps. Croisez les doigts, toucher son poignet, les glisser sur son avant-bras, pourrait permettre de changer de pistes sur son iPod ou de répondre à son téléphone.

Applications

Le sofa intelligent: Le sofa sait quand quelqu’un s’assoit et ouvre la télé Si la personne prend une position confortable pour regarder la TV, alors les lumières baissent en intensité. Si la personne ne bouge plus et s'endort, alors la télévision se ferme. Une application en domotique moins triviale peut aussi être imaginée..

Poignée de porte intelligente: par exemple, par un simple touché, la porte peut indiqué l’état de la pièce pièce de l’autre côté de la porte : réunion en cours, «ne pas déranger je suis au téléphone»,
etc.

Pour le côté liquide, les chercheurs ont imaginé que le senseur peut détecter le type d’objet qui entre en contact avec un liquide (doigts, baguettes, cuiller) et donner une réponse appropriée (dans leur exemple, pour empêcher un enfant de manger avec les mains.

Les exemples dans le vidéos ne sont pas des sommets de créativité, mais il est clair que la possibilité que tout soit une interface un jour n'est plus du domaine de la fiction...

Le rapport Gautrin 2012

Voici les recommandations proposées dans le rapport Gautrin pour « que le gouvernement du Québec prenne le virage du Web 2.0 et devienne ainsi un gouvernement ouvert, transparent, participatif et collaboratif.»

Je mets intégralement les recos ici. j'analyserai une autre fois. Le document complet est ici. Via Michelle Blanc.

Rapport Gautrin [extraits]

RECOMMANDATIONS POUR UN GOUVERNEMENT 2.0

Recommandation 1 : Que le gouvernement divulgue progressivement et de manière proactive, sur un site unique, l’ensemble des données gouvernementales. Ces données devraient être disponibles dans des formats libres et compatibles avec les logiciels de traitement de données.

Recommandation 2 : Que le gouvernement du Québec s’engage à stimuler et à favoriser la participation citoyenne à l’élaboration et à l’évaluation de ses actions et de ses politiques.

Recommandation 3 : Que le gouvernement s’engage à utiliser le potentiel du Web 2.0 pour stimuler et faciliter la collaboration des employés au sein et entre les différents ministères et organismes gouvernementaux.

Recommandation 4 : Que le premier ministre du Québec affirme dans une déclaration sa volonté d’orienter son gouvernement sur la voie du Web 2.0 et de faire de son gouvernement un « gouvernement ouvert ».

LA MISE EN ŒUVRE DU GOUVERNEMENT 2.0

Recommandation 5 : La mise en œuvre du projet doit se faire de façon progressive et coordonnée ; cependant, il importe que, dès le départ, chaque unité fixe des objectifs clairs, un échéancier précis et des moyens d’en mesurer la réalisation.

LA TRANSPARENCE GOUVERNEMENTALE

Recommandation 6 : Que soit instauré un portail unique donnant accès aux données gouvernementales et que, dans un premier temps, celles-ci soient celles inscrites dans le Règlement sur la diffusion de l’information et sur la protection des renseignements personnels.

Recommandation 7 : Que l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) soit le dépositaire de toutes les données statistiques des organismes publics, qui satisfont aux critères de l’Institut.

Recommandation 8 : Que l’ensemble des données gouvernementales qui n’ont pas un caractère statistique soit archivé par Bibliothèque et Archives nationales du Québec qui aura la responsabilité d’en vérifier la qualité.

Recommandation 9 : Que ces données gouvernementales soient traduites dans un langage ouvert qui en permettra le traitement et la recherche par ordinateur et que soit développé un moteur de recherche à cet effet.

Recommandation 10 : Que les données gouvernementales déposées sur le site unique « données.gouv.qc.ca » soient placées sous licence libre, du type Licence gouvernement ouvert, un outil juridique qui accorde des droits étendus aux utilisateurs de la plateforme pour la réutilisation des données sans toutefois priver le gouvernement de son droit de paternité.

LA PARTICIPATION CITOYENNE

Recommandation 11 : Que soit mis en place, parallèlement au site de divulgation des données gouvernementales, un système de rétroaction qui permettra de mieux cibler les besoins des citoyens et ceux des entreprises.

Utilisation des données ouvertes

Recommandation 12 : Que soient développés des incitatifs pour encourager une utilisation innovatrice et créatrice des données gouvernementales. Communication gouvernementale

Recommandation 13 : Que dans toute stratégie de communication, les ministères et organismes incluent une dimension médias sociaux et qu’ils élaborent une méthode de gestion de la rétroaction citoyenne pour stimuler le dialogue.

Recommandation 14 : Que l’administration publique se dote d’un système de veille commun afin de réagir aux commentaires formulés sur les réseaux sociaux.

Espaces de débats sur les grands projets gouvernementaux

Recommandation 15 : Que les ministères et organismes, grâce aux outils du Web 2.0, conçoivent des espaces de débats autour de leurs grands projets pour permettre aux citoyens d’y participer, tant dans l’élaboration que dans la prise de décision, et que ces mécanismes fassent partie de leur déclaration de services aux citoyens.

Recommandation 16 : Que soit développé un moyen informatique permettant d’analyser la participation citoyenne et que les ministères et organismes, dans leur stratégie de communication, informent les citoyens sur la façon dont ils tiennent compte de la participation obtenue.

Forum citoyen

Recommandation 17 : Que le gouvernement crée un forum citoyen de dialogue et que celui-ci soit administré au niveau central par le Secrétariat à la communication gouvernementale.

 LA COLLABORATION

Un réseau social interne

Recommandation 18 : Que soit amélioré l’intranet gouvernemental pour y inclure un outil de collaboration du type réseau social, qui permet des fonctionnalités comme le partage de documents, la stimulation du brassage d’idées, la bonification de l’information et les interactions entre les employés de la fonction publique.

Une nouvelle gestion des ressources humaines

Recommandation 19 : Que le gouvernement développe, grâce aux outils du Web 2.0, une vision de l’amélioration de la qualité de ses services qui implique les employés de l’État.

Recommandation 20 : Que l’administration publique québécoise amorce un véritable changement de sa culture organisationnelle en encourageant le partage de l’information, la cocréation de nouvelles connaissances et une plus grande responsabilisation des employés de l’État.

Recommandation 21 : Que le gouvernement fournisse au personnel le soutien nécessaire pour intensifier l’utilisation des outils du Web 2.0 en respectant les normes de l’éthique et l’intégrité professionnelle.

Recommandation 22 : Que le gouvernement responsabilise ses employés en leur accordant sa confiance pour innover et profiter des possibilités offertes par les outils du Web 2.0.

LA GOUVERNANCE

Recommandation 23 : Que la gouvernance du projet soit placée sous l’autorité directe du premier ministre afin qu’il fasse connaître, dans une déclaration, sa volonté quant à la réalisation du projet, tout en rappelant que les changements doivent se faire progressivement.

Recommandation 24 : Que soit constitué un comité de gouvernance formé du représentant du premier ministre, du secrétaire à la communication gouvernementale et du dirigeant principal de l’information ou de leurs représentants.

Recommandation 25 : Que le comité de gouvernance ait pour fonction, en collaboration avec les sous-ministres et les dirigeants d’organisme, d’amorcer et de coordonner les actions menant à la mise en œuvre des différentes phases du projet.

Recommandation 26 : Que dans son travail, le comité de gouvernance soit soutenu par deux structures administratives hébergées au ministère du Conseil exécutif, l’une pour soutenir les ministères et organismes dans l’élaboration des projets de mise en œuvre, l’autre pour établir les échéanciers et valider ces projets.

LA SÉCURITÉ

Recommandation 27 : Que le gouvernement prenne les mesures appropriées pour protéger son identité sur les médias sociaux et ne transmette, sur ceux-ci, qu’une information ciblée compte tenu des risques inhérents aux problèmes d’authentification.

Recommandation 28 : Qu’une attention particulière soit accordée à la protection des renseignements personnels au moment de la mise en place des espaces de réseautage gouvernementaux et qu’une politique de confidentialité ainsi que des conditions d’utilisation respectant la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels et la Loi sur les documents personnels et les documents électroniques soient établies.

LA FRACTURE NUMÉRIQUE

Recommandation 29 : Que le Québec poursuive ses efforts afin de donner accès à la bande passante à haute vitesse sur la totalité de son territoire.

Recommandation 30 : Que les contenus publiés et les espaces de dialogue gouvernementaux soient adaptés à la réalité des citoyens souffrant de handicaps.

Recommandation 31 : Que le coût d’accès à Internet et aux outils technologiques reste raisonnable.

Recommandation 32 : Que des séances de formation soient offertes aux citoyens, quelle que soit leur condition (âge, handicap, exclusion sociale), pour mieux maîtriser ces nouvelles technologies.

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 Le document complet est ici.
Site de Gautrin 2012