C'est ma chronique mensuelle à l'émission radiophonique Citoyen numérique de Michel Dumais (CIBL 101,5). Nous continuons aujourd'hui l'exploration de la redéfinition du sens de certains mots clefs à l'ère du numérique.
J'avais discuté aux deux dernières émissions sur les notions de «relation» et de «temps» qui se sont légèrement infléchies pour refléter des réalités de la surabondance de l'information et des réseaux sociaux numériques.
Il est important de bien saisir que si le monde change, change aussi le sens des mots ou des usages.
Sur la «relation»
Dans un contexte de crise de confiance autour des journalistes, je disais que l'écrit médiatique avait perdu sa valeur, qu'il était désacralisé, qu'il s'était démocratisé, que tous pouvaient prétendre écrire: C'est la fin de la relation monopolistique du journaliste entre l'information et le public.
Ce qui reste, entre le journaliste et son public, c'est justement la relation qu'il a avec le public. Dans un monde de surabondance de l'information, divers type de relation entre les gens pour filtrer l'information. Ce que j'appelle le filtre social.
Sur le «temps»
On voit l'accès à la connaissance se répandre et emprunter des canaux non contrôler par les institutions traditionnelles du savoir. Une «légitimation informelle» des savoirs profanes se crée. Or aujourd'hui la légitimation de certaines connaissances n'est plus juste basée sur la «validation», mais aussi (et de plus en plus) sur la «participation».
Et qui dit «participation» dit temps pour participer. Wikipédia est un bon exemple: tous peut participer à la co-construction des savoirs, encore faut-il avoir du temps. Le temps compte plus que l'expertise. Qu'est ce que cela va donner au final? On ne le sait pas encore…
La propriété à l'ère du 2.0
Un certain déplacement est perceptible. Particulièrement pour ce qui est de l'information. Que veut dire posséder une information.C'est ce que je vais discuter à l'émission Citoyen Numérique.
Premièrement, qu'est ce que veut dire posséder quelque chose dans un mon de surabondance. Qu'est-ce que ça veut dire avoir quelque chose qui peut être immédiatement remplaçable à bas coût. Et pour ce qui nous intéresse, qu'est ce que ça veut dire aujourd'hui dans une économie numérique posséder de la musique, des ebooks, des applications iphones? Que possède-ton vraiment à l'ère du 2.0
Le iPad sort demain au Québec. Qu'est-ce qui peut pousser les gens à aller s'acheter cet iPhone géant. On dit que c'est la bouée de sauvetage des magazines et des journaux. Pourquoi? Comment? Le iPad offre un rapport différent du web à la possession de l'information. On en discutera.
La vie privée. Sujet de l'heure avec le changement (encore!) des paramètres de confidentialité de Facebook. Qu'est-ce qui nous appartient? Qu'est-ce qui est du domaine privé? Depuis que l'individu crée des documents sur lui- même, qu'il se documentaliste, qu'est-ce qui est à lui, qu'est-ce qui appartient aux autres? Cette question qui était une préoccupation des politiciens et des stars s'est démocratisée. On en discutera
Le copyright. Même chose. Que veut dire produire du contenu aujourd'hui, alors que tout est copiable. Que vend-on réellement? Qu'achète-t-on? Qu'est-ce que l'on possède au fond quand on produit ou que l'on crée? Sujet délicat que le droit d'auteur. Mais aujourd'hui la notion même d'auteur varie.
Alors, que possède-t-on dans un monde de surabondance? De quoi on est propriétaire? Quand tout peut être copié, pirater, envoyer, reproduit? Quand posséder un objet ou une information ressemble plus à un emprunt, ou une location, ou même à un abonnement?
Il nous reste la réputation , la crédibilité , la confiance .
Aujourd'hui, 13h30-14h00 à CIBL 101,5 . Et ne manquez pas, tout de suite après moi, Émilie Ogez qui est de passage à Montréal. Belles conversations en perspective.
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