ZEROSECONDE.COM: avril 2013 (par Martin Lessard)

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Impacts du numérique sur la communication, notre société, nos vies.

Dans vos poches, des satellites

C'est arrivé cette semaine. Ça devait arriver tôt ou tard, on s'en doutait. Les ventes de téléphones intelligents ont dépassé les ventes de cellulaires de base au premier trimestre 2013. 

«Les utilisateurs de téléphones veulent des ordinateurs dans leurs poches».

Bien sûr! Mais savent-ils quelle puissance ils vont avoir sur eux?

Même la sonde Curiosity envoyée à grands frais sur Mars est munie d’un processeur, de RAM et de disque dur moins puissants que nos cellulaires actuels (voir mon billet). Encore moins en tout cas que le Galaxy S4 de Samsung qui sort cette semaine.

Mais que ferons-nous de ces téléphones dans quelques mois quand il sera (encore) le temps des changer?

On les balance dans l'espace!

Des Nexus One en orbite




Dire que j'avais ça dans mes poches il y a à peine deux ans. Savez-vous que la Nasa a mis 3 Nexus One en orbite dimanche dernier ?

Oui, trois téléphones Android tournent en ce moment autour de la terre.

La Nasa teste son concept de nanosatellites qui sont littéralement équipé d'un téléphone intelligent comme on a dans nos poches. La Nasa, qui est toujours à la recherche de nouveaux prototypes de satellites, a cette fois-ci décidé de tester la technologie grand public.

Les téléphones intelligents sont déjà étonnamment bien équipés pour ce rôle!
  • Ils sont petits 
  • Ils ont de bons processeurs
  • Ils ont des gyroscopes et des accéléromètres.
  • et des caméras de qualité
Les trois Nexus One en orbite autour de la terre, surnommés affectueusement Alexander, Graham et Bell sont chacune dans une petite boîte protectrice (gros comme la moitié d’une boite de soulier) avec une batterie ou des panneaux solaires, une antenne radio et une app spéciale pour communiquer avec la Terre.

Ils vont rentrer dans l'atmosphère dans quelques jours (et évidemment se désintégrer).
Mise à jour du 29 avril: «Our orbital analysis indicates that the PhoneSats have deorbited on April 27 and have burned in Earths atmosphere as predicted. No one has been able to hear from the satellites since, which confirms the predictions. »

Une expérience de crowdsourcing

Chaque PhoneSat (c'est leur nom) comprend une application spécialement conçue qui aide les téléphones transmettre des informations vers la Terre depuis l'orbite.

A intervalles réguliers, le téléphone transmets des images et des données vers le sol et ce sont des astronomes amateurs vont capter le signal.

Environ 250 astronomes amateurs reçoivent les données,les regroupent et les recomposent sur le site de la Nasa. Plus de 200 paquets de données ont déjà été enregistrés.


La technologie grand public est devenue suffisamment avancée pour venir en support à ce qui s’appelle encore la «rocket science». Et c’est ce qu’on a dans nos poches!

La haute technologie s’est non seulement démocratisée, mais le modèle de développement collectif du logiciel libre entre dans les hautes sphères de l'aérospatial, ce montre toute sa puissance.

La Nasa n'est pas près de changer tout son code pour celui d'Android. Mais avec la mission PhoneSat, elle montre que pour des missions non critiques, elle peut compter sur du matériel commun et une communauté qui assiste...

Une toile d'android sur nos têtes

On pourrait imaginer une couverture basse altitude de ce type de nanosatellites à bas coût (entre 3000 et 7500$ selon la Nasa) qui serait composée de nos cellulaires désuets et ainsi recyclés.

Ce filet n'a pas besoin d'être à tous les points fiable, car à chaque noeud, le PhoneSat peut être remplacé aisément.

Quand je pense que peut-être un des 3 nanosatellites est mon ancien Nexus One. Si c'est le cas, aurais-je le droit de dire que j'ai participé à la conquête spatiale?...


[M2 #1] Contre l'idéologie sans nom (avec A. Mondoux)

Faut-il brûler les médias sociaux? Accrochez-vous à votre lecteur audio, nous sortons de votre zone de confort.

Première émission de ma balado M2 sur les mutations numériques. Et quoi de mieux que de commencer avec André Mondoux, professeur en communication à l'UQAM, pour parler en mal des médias sociaux (mais, c'est pour leurs biens).



L'hyperindividualisme des systèmes totalisants

Les médias sociaux renforcent-ils l'altruisme ou développent-ils l'hyperindividualisme? André Mondoux pourfend les attitudes qui exacerbent les valeurs de l'individu au détriment du social. Ce sociologue de formation et critique des médias sociaux n'est pas tendre envers toute idéologie qui n'affiche pas leur nom. Faut-il brûler les réseaux socionumériques?

Allez sur itunes pour vous abonner à toute la série M2 ou écouter juste cette émission:

M2 #1 ::  Contre l'idéologie sans noms (entretien avec André Mondoux)

Cette émission vous est proposée par Martin Girard et moi-même. Plus d'info.

Qu'est-ce que M2?

M2, c'est M au carré, car nous nous sommes deux Martin derrière la réalisation de cette balado. M, aussi pour mutation. Mutation au carré, car le numérique accélère comme jamais les changements en société.

M2 se veut des conversations autour des métamorphoses apportées par les technologies numériques. Cette baladodiffusion est un pont entre les savoirs des réseaux numériques, des universités, des médias et de la politique avec des gens qui pensent le numérique.

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