ZEROSECONDE.COM: novembre 2007 (par Martin Lessard)

ZEROSECONDE.COM

Impacts du numérique sur la communication, notre société, nos vies.

Pourquoi bloguer, en vidéo

Voici le vidéo du lancement Montréalais du livre "Pourquoi Bloguer" dans lequel j'ai écrit

Merci Canoë





Pourquoi Bloguer dans un contexte d'affairesPourquoi bloguer dans un contexte d'affaires
Un collectif, dix blogueurs et une vision: bloguer!
Ce livre, édité chez IQ, a été écrit à vingts mains par des blogueurs influents sur la blogosphère québécoise. J'ai écrit le premier chapitre, bloguer pour influencer. Voici leur nom et le titre de leur chapitre.



Michel Leblanc Bloguer pour vendre
Tristan Péloquin Bloguer pour informer
Mario Asselin Bloguer pour apprendre
Sylvain Carle Bloguer pour se définir
Marie-Chantale Turgeon Bloguer pour se connecter
Philippe Martin Bloguer pour être vu
Marc Snyder Bloguer pour communiquer
Martin Ouellette Bloguer pour provoquer
Claude Malaison Bloguer pour se souvenir

Pour ou contre Facebook?

Il n'y a que la télévision pour proposer des sujets comme ça. À l'émission télé, il va y avoir du sport de vendredi prochain, on aura droit à un combat pour versus contre Facebook. Lisez le descriptif, on s'en reparle dans un paragraphe.

"Ces communications virtuelles sonnent-elles le glas des relations humaines telles que nous les connaissons? Ce site de socialisation favorise-t-il l’illusion d’exister et de connaître des gens ou est-il plutôt un formidable outil de travail et d’enrichissement de la vie personnelle?"

Il est sûr que ces nouveaux outils provoquent des levers de bouclier et il est encore plus sûr que si on avait proposé une émission plus posée les cotes d'écoute chuteraient.

Panélistes-pugilistes
Philippe Schnobb, journaliste à Radio-Canada, et Caroline Allard, auteure de Les chroniques d’une mère indigne et de Hamac Carnets; Patrick Beauduin, vice-président — Création convergente chez Cossette et France Paradis, journaliste et chroniqueur.

Beaucoup d'experts dans les médias traditionnels. Les recherchistes gagneraient à être aussi branchés sur la culture web d'ici pour alimenter leur liste d'appel. FaceBookCamp, quelqu'un? ;-)

Knock-out au premier round
Pour éviter que le débat s'enlise trop facilement dans un combat "vie réelle" versus "vie virtuelle" (il est temps de cesser de voir l'usage d'internet comme "pas dans la vraie vie" --à ce que je sache je suis bien vivant quand j'écris ces lignes), je suggère donc une petite lecture:

"En opérant une distinction réel/virtuel, on dégrade instantanément internet, qui est censé être virtuel, c'est à dire étymologiquement irréel, faux. Amazon ou eBay sont-ils virtuels ? Nos connexions humaines sur Facebook sont elles différentes par nature d'un appel téléphonique ou d'un texto ? Pour moi la dichotomie fondamentale à l'oeuvre actuellement n'est pas virtuel/réel, mais plutôt en ligne/hors-ligne. Cette nouvelle dichotomie est bien plus pertinente à mon sens, pour comprendre le monde dans vers lequel nous nous dirigeons."
(Thibaut Thomas, diplômé de Sciences Po d'Aix, interviewé dans Palpitt - Metablog, auteur d'un mémoire consacré aux réseaux sociaux en ligne (2007).
P.S.(17déc07) :Yves William nous a retracé les extraits de l'émission en question sur YouTube. Merci!

Sommet international du jeu de Montréal 07

Créé en 2004 par l'Alliance NumériQc le Sommet international du jeu de Montréal (SIJM) est un événement international destiné aux professionnels de la création et du développement de jeu vidéo du monde entier. On annonce qu'il y a 1000 personnes attendues.

On y aborde cette année, entre autres, des conférences spécialisées sur les jeux sérieux ("serious games"), que l'on pourrait définir par l'usage du ludique au service de "sujets sérieux".

Le SIJM sera aussi l'endroit de la réunion fondatrice de la "Serious Games Canada".

Si vous êtes intéressé par ces sujets, voici une série de 5 articles que j'ai trouvé sur Confession of an Aca-Fan, professeur au MIT, (via Andy Pulman Edublog), qui analyse différents types de projets ludo-éducatifs.

From Serious Games to Serious Gaming
(Part One): Revolution
(Part Two): Handheld Projects
(Part Three): Backflow
(Part Four): Labyrinth
(Part Five): iCue
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DOA ferme

Dominic Arpin jette l'éponge : il cesse toute activité sur son blogue. (via Laurent)

"C’est comme un vieux couple qui ne fait plus d’effort pour maintenir la flamme dans sa relation amoureuse. En d’autres mots, j’ai perdu un peu le goût, j’ai besoin d’un «break»." (Dominic Arpin)

Arpin était au Québec ce que Le Meur était à la France. Se faire arpingler équivalait à se faire lemeuriser: dans les deux cas, quand ils se mettaient à pointer vers un blogue les stats du blogue en question explosaient.

Dominic était un des journalistes qui avait très bien apprivoisé la transition vers les nouveaux médias. Bonne continuation, Dominic!

Merci qui?

Marc-André, un blogueur de longue date, a commenté la semaine dernière un article du journaliste Louis-Gilles Francoeur, du journal Le Devoir, qui parlait d’un partenaire secret dans pour la construction de l’autoroute 25 : "A25: les secrets d'un PPP". Et le cours des nouvelles a changé?

Crayon noir
Avec des intertitres accrocheurs comme "un voile de secret" et "Manque de transparence" l'article révélait que le gouvernement a remis un document à la presse dont de nombreux passages étaient biffés concernant le véritable partenaire privé derrière la construction. Situation ridicule. Et enfantine. Le Devoir publie. Avec raison.

Clavier blanc
Mais voilà qu'aussitôt, face à ce mystère, Marc-André commente « Il n’y a qu’à consulter le registre des entreprises du Québec pour voir que le deuxième commandité est MIP QUÉBEC HOLDINGS L.P., une filiale de Macquarie. Étrange qu’ils aient choisi de biffer une information publiquement disponible. »

Marc-André a tout simplement interrogé une base de données disponible en ligne. La réponse y était, alors que de part et d'autre on s'acharnait sur des arbres morts à coup de crayon-feutre et de loupe pour "effacer" ou "déchiffrer".

Tant de bruit pour rien : le jupon dépassait sur internet.

Suite et fin
Que lit-on le lendemain dans le journal, dans un article de suivi? « Une recherche auprès du Registraire des entreprises éclaire quelque peu ce montage financier complexe ». Et le partenaire en question est dévoilé.

Queue de poisson
"Éclaire quelque peu"?! C'est tout le psychodrame de la veille qui est tourné en ridicule, oui!

- Est-ce que le journaliste voulait faire une chaîne de nouvelle et se gardait le suspense pour remplir un article du lendemain?

- Est-ce qu'il se pourrait que personne n'ait pensé à regarder la base de données?

Dans ce dernier cas, deux façons de réagir : la honte et on étouffe le tout. Ou tout simplement reconnaître que nul n'est tenu à penser à tout et que le journal pourrait s'enorgueillir d'avoir un lectorat à l'écoute et qu'un peu de reconnaissance ne fait de tort à personne.

(Est-ce que le blogueur aurait pu être crédité ou du moins recevoir des remerciements dans les commentaires du site? Les commentaires se font dans les deux sens).

Alors, merci qui? Le journaliste, le blogueur? Merci les deux!

10 méthodes pour appréhender la complexité

Ed Boyden, du MIT Media Lab, propose des méthodes efficaces pour gérer la complexité dans une société de surabondance de l'information. How to Think : Managing brain resources in an age of complexity.

(Via François Guité; la liste ci-dessous est traduite par lui)

  1. Synthétisez constamment de nouvelles idées.
  2. Apprenez à apprendre (rapidement).
  3. Procédez à rebours en partant du but.
  4. Ayez toujours un plan à long terme.
  5. Dessinez des cartes de contingence.
  6. Collaborez.
  7. Faites les erreurs au début.
  8. Rédigez des protocoles des meilleures pratiques.
  9. Documentez tout avec obsession.
  10. Préservez la simplicité.
Dans une ère où l'accès à l'information n'est plus un obstacle, la barrière à l'entrée devient la capacité à "processer" l'information et non sa possession. Il faudra s'en reparler.

Blogues canadiens français hors-Québec recherchés

Avis de recherche.

Je suis à la recherche de blogues de qualité (vlog, podcast acceptés), qui ont une certaine réputation dans leur domaine (qu'importe leur domaine d'activité) et qui seraient :

(1) écrit par un/e canadien/ne et
(2) en français et
(3) qui habiterait hors Québec (MÀJ: c-à-d qui habite dans une autre province)

Vous pouvez me les signaler dans les commentaires en dessous ou par courriel martinlessard*gmail.com (*=@)

Merci

Serfs numériques

La France a forcé Apple pour que le iPhone ne soit pas attaché à un contrat à long terme avec un fournisseur unique.

L'Allemagne vient d'ordonner au fournisseur mobile d'offrir à tous le iPhone (dont il avait le monopole) sans restriction quant à l'abonnement, ni au fournisseur.

Plusieurs pays européens possèdent de telles lois pour protéger leurs citoyens de devenir des serfs numériques.

Au Canada, que nenni. Les "lois du marché" font office de politique officielle. Et comme les réseaux sont archaïques et les tarifs exorbitants, le marché mobile fait piètre figure comparé au reste du monde.

Dans ce pays, le iPhone coûterait la jolie bagatelle de 295 $/mois, merci pour la facturation exagérée de tous les services.

Nous voilà forcé de laisser Steve Job se préoccuper du consommateur : "Apple wants to see the iPhone reach millions of consumers, and high rates in Canada could interfere with that goal".

Heureusement qu'il y a des capitalistes pour s'en préoccuper...

Réseaux sociaux: un système de gestion de l’identité

"L’Enisa [Europeen Network and Information Security Agency] avance que les réseaux sociaux créent de nouvelles opportunités qu’il serait dommage de laisser de côté. Non seulement parce qu’ils soulignent “la fin des médias passifs” et donnent plus de pouvoirs aux internautes, mais aussi parce qu’ils constituent, “fondamentalement, un système de gestion de l’identité” permettant, s’ils sont bien utilisés, d’améliorer la gestion de la vie privée."
(source: Jean-Marc Manach, InternetActu, 20 nov, 2007). (Via Florence Meichel).
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Réseaux sociaux : comment éviter la gueule de bois numérique ?” [EN] (ENISA, 25 oct. 2007)
"L’identité 2.0 étant inévitable, autant s’y préparer" (Jean-Marie Leray, AgoraVox, nov, 2006)
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FB Pages = RSS + profils

Il m'apparaît clairement plausible de croire que les "pages" de FaceBook seront utilisées comme un fil web.

FaceBook est le "killer App" de ce qui s'appelle Web 2.0 : il a apporté les réseaux sociaux au-delà du cercle restreint des über-geeks (micro-bloging, profils numériques, réseautage, etc). Une population plus large goûte aux outils autrefois réservés aux initiés. Et commence à comprendre toute la puissance. Pour les geeks, ça ne restera qu'une version édulcorée de la "vraie chose". Il est vrai que FB est une "régression centralisatrice" comme certains l'ont dit.

Les FB pages sont en fait une "page" (un "profil") auquel les membres peuvent devenir "fans". C'est un moyen pour faire entrer un "profil corporatif" dans les réseaux sociaux. Toute institution peut créer sa page.

Quelle est la pertinence de devenir fan d'une "page", surtout d'une page corporative?

On reçoit les mises à jour automatiquement. Comme un fil RSS. Mais en mieux. On sait qui est abonné. N'est-ce pas le bonheur, enfin? Le RSS avait la fâcheuse manie de nous "cacher" l'abonné.

Évidemment, FB est encore fermée, mais il est impératif de se familiariser avec cet outil. Les FB pages sont plus qu'un "profil corporatif", c'est le prototype du "killer app" de la syndication web. Les membres et les compagnies y trouvent tous leurs comptes...
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Autres de mes billets sur le sujet
Comprendre le RSS
La puissance des fils RSS
À quand le RSS grand public?
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Technoratitechnorati tags: ,

RGU, le Refus Généré par les Utilisateurs

"Réglementer internet" restera un cocktail de mots contre nature pour les blogueurs. Le CRTC devrait la mettre à jour (2.0? ;-) en disant : "réglementer les radiodiffuseurs sur Internet". Après tout, ce sont eux qui profitent des subventions.

Aurore Lehmann, d'Infopresse, rapportent quelques sons de cloche des blogueurs influents dans un article ce matin : coup de gueule et incrédulité, les blogueurs font front commun face au CRTC. Résumé.

Pierre Côté, consultant web, a créé "Against CRTC regulate the Internet" sur Facebook qui compte près de 400 membres. Voilà un pool d'invités pour les médias traditionnels!

Roberto Rocha, chroniqueur Web chez The Gazette, questionne la capacité du regroupement d'artistes à s'adapter au changement : "Vous devrez changer pour Internet".

Michel Leblanc, expert en commerce électronique, répète que le débat vise la mauvaise de cible. Si le problème est le téléchargement de la musique en ligne, incitez les banques à trouver des solutions de paiements pour mineurs!

Sylvain Carle, geek Internet, l'annonce ouvertement " Tous les moyens de contrôle technique déjà utilisés ailleurs ont été contournés.(...)Ceux qui ont prospéré sont ceux qui ont su changer leur modèle d'affaires."


Je crois, car j'ai aussi été interviewé par l'auteure, que le CRTC sait très bien qu'il a une patate chaude entre les mains et les audiences seront un bon moyen de s'en débarrasser, ce sera un RGU, le Refus Généré par les Utilisateurs !

Je m'auto-cite ;- ) "Il va devoir admettre que c'est techniquement trop complexe. Internet est un monde régi par la demande, et le CRTC veut contrôler un monde d'offre."

Maintenant, attendons le rapport prévu du CRTC.

Source : article de Inforpresse Les blogueurs font front commun face au CRTC de Aurore Lehmann, mardi, 13 novembre 2007
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Sur le même sujet dans mon carnet:
CRTC: "pas question de réglementer Internet": "nous attardons davantage à la télévision commerciale diffusée par l'intermédiaire d'Internet et de dispositifs mobiles" (13 novembre 2007)
Le CRTC et la neutralite du reseau : "Seule la programmation professionnelle nous intéresse, par opposition à tout le matériel généré par les utilisateurs." (06 novembre 2007)
CRTC ALT DELETE : on fait un inventaire des lieux, question de préparer des munitions pour le long terme. (02 novembre 2007)
Chine-Canada même combat : "Si Google est capable de le faire en Chine avec des intentions de censure, nous sommes capables de le faire ici" (01 novembre 2007)
Réglementer internet? : Alain Brunet, de La Presse, nous offre un scoop. (31 octobre 2007)
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CRTC: "pas question de réglementer Internet"

Le CRTC précise qu'il n'est pas question de réglementer Internet, c'est la radiodiffusion sur Internet qui est dans leur mire. C'est ce qu'a déclaré son président la semaine dernière.

En 1999, le CRTC notait qu'internet n'offrait que peu de concurrence aux radiodiffuseurs traditionnels et qu'il n'y avait "pas lieu d'intervenir pour encourager la diffusion d'un contenu canadien". Internet a donc été exemptés de la réglementation.

Le débat a été relancé récemment quand, sur la place publique, un regroupement d'association d'artistes a demandé à revoir ce qui se fait sur internet. D'étranges déclarations s'en sont suivies (le Canada devrait s'inspirer de la Chine).

"Évaluer le défi posé par les nouveaux médias"
Lundi 5 novembre, le président du CRTC, Konrad von Finckenstein, réitère à Ottawa, devant l'Association canadienne des radiodiffuseurs, son intention de ne pas s'aventurer sur la pente glissante d'une réglementation d'internet:

"(...) nous nous attardons davantage à la télévision commerciale diffusée par l'intermédiaire d'Internet et de dispositifs mobiles. Ce qui retient notre attention est le contenu produit par des professionnels" (source)

Il précise : "Les autres aspects des nouveaux médias, par exemple comment ils peuvent changer les comportements des consommateurs, inciter les utilisateurs à produire du contenu ou à créer de nouvelles formes de réseautage social ne sont pas de notre ressort." (source)

Ce qui reste cohérent avec sa déclaration à Londres du 23 octobre 2007.

Audiences publiques
Le CRTC prévoit publier un rapport sous peu. Suivi d'audiences publiques. Des questions comme "Combien de temps nos régimes réglementaires actuels tiendront-ils dans un marché où se multiplient les plates-formes?" ou "Comment devrons-nous les modifier pour qu'elles évoluent au rythme des nouvelles réalités?" y seront abordées.

Je crois que ce qu'on attend c'est de voir si la neutralité du réseau sera conservée...ou si le CRTC saura contenir les radiodiffuseurs...

Quarterlife: la série internet

La télévision se réinvente. Elle deviendra moribonde si elle s'attache trop à son "petit écran". Il y a d'autres écrans où son génie peut s'exprimer. Et être exploité. Quarterlife.com commence aujourd'hui sa "série internet" mâtinée d'un réseau social. Une expérience à suivre de très près.

Le cinéma hollywoodien a pris une tangente grandiloquente qui a laissé aux vestiaires originalité et histoire pour s'acoquiner avec le marketing et les effets spéciaux. Égalé et dépassé pourtant par le concurrent naturel: l'industrie du jeu vidéo.

La télé traditionnelle américaine suit lentement la même pente pour frayer avec la télé-réalité et la clinquante haute définition, dépassé pour le premier point par l'hyperréalité absolue d'internet et négligé pour le deuxième point par le low-tech absolu qu'est le cellulaire.

La télé traditionnelle semble évacuer ce qui fait pourtant sa force : raconter une histoire complexe, faire découvrir des personnages riches, offrir des intrigues plus subtiles. Comme les romans-fleuves en plusieurs tomes, on reste accroché à ses histoires dont la durée est élastique. La télé est le médium de la fiction.

Jusqu'à aujourd'hui.

Quart de vie
Quaterlife représente bien une extension sur le web du domaine de la fiction. C'est l'histoire de jeunes de 25 ans, à Los Angeles évidemment, qui vivent la nouvelle économie, la nouvelle communication et qui sont aussi à l'aise avec Internet qu'avec une caméra. Une série parlant de ceux qui écoute la série, quoi.

La mise en abîme ne s'arrête pas là puisque le site web quarterlife.com est aussi représenté dans la série comme étant le site de vlogs utilisé par la principale protagoniste de l'émission où elle blogue sur ses colloques, ce qui la met dans une fâcheuse situation.

Site Alpha
Sur le site, après l'accès à quelques bandes-annonces très alléchant depuis plusieurs semaines, voilà que les premiers épisodes sont disponibles (environ 9 minutes chacune). La fréquence est de deux épisodes ("parts) par semaine (jeudi et dimanche). Il n'est pas écrit si la grève des scénaristes qui sévit aux États-Unis affectera le site, mais il y a fort à parier que oui.

Images claires, acteurs professionnels, montage serré, dramatique bien joué. Nous avons affaire à du travail de professionnels, pas de doute (les auteurs sont derrière quelques grandes séries américaines comme "thirtysomthing"), même si le site se dit être en alpha.

L'histoire est tout ce qui a de plus linéaire, mais le sujet touche évidemment la clientèle la plus susceptibles d'écouter : les jeunes internautes dont leur vie est à cheval entre le net et la réalité et où la communauté joue u grand rôle pour se définir.

FaceScreen
Les internautes peuvent commenter sur le site (ou même vidéocommenter) et participer au forum. La partie la plus intéressante reste toutefois la "communauté", le réseau social qui permet de rendre encore plus floue la frontière entre la fiction et la réalité.

En une image, c'est Friends meet FaceBook.

Chaque profil contient des tags et ceux proposés par défaut font parti de la clientèle visée (acting , filming, design, etc). Le site propose ensuite des articles et des liens concernant chacun de ces profils et la possibilité de communiquer entre eux ("a place to find information and ressource for your creative life"). Le profil s'appelle d'ailleurs "My Studio". C'est tout dire.

Recette(s)
Côté contenu généré par les utilisateurs (surtout côté blogue) le site est très articulé et promet de ne pas être superficiel. Peut-être un travail sur l'architecture de l'information et l'ergonomie serait utile pour faire remonter ces perles qui sont dures à trouver...

Le modèle d'affaires se veut basé sur la publicité ( myspace.com/quarterlife contient de la pub, mais pas encore le site principal), qu'elle soit sur le site lui-même et dans l'épisode.

En raccordant un réseau social, en étant transparent, Quaterlife se monte une banque de visiteurs très qualifiés, puisque personnalisée, et pouvant générer des pages vues très appréciables (les annonceurs télé, en 2007, savent très bien que 1 000 000 de téléspectateurs est aussi crédible que dire qu'un site a 1 000 000 de hits). Voilà un bon système pour qualifier son audience.

Télé contre télé
Il y a lieu de distinguer "télévision" et "télédiffuseur". Le pilote de l'émission avait été refusé par ABC. Les producteurs se sont retournés de bord et ont diffusé eux-mêmes sur le web. Voilà le même scénario que têtesàclaques.tv et lecasroberge.com. Ces producteurs n'ont pas attendu d'avoir la permission de rejoindre leur public. La télévision 2.0 passera par eux.

Les télédiffuseurs sont-ils en train de créer, par leur immobilisme, la télévision de demain?
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Le CRTC et la neutralité du réseau

Le CRTC se demande si Internet ne pourrait pas être réglementé dans le cadre de la Loi sur la radiodiffusion canadienne. Extraits d'une conférence donnée par le président du CRTC le 23 octobre dernier à Londres. (via le carnet techno de Bruno Guglielminetti)

UGC non grata
"Nous concentrons surtout nos efforts sur les questions de réglementation émergentes concernant le contenu et l'accès."

"En ce qui concerne le contenu, nous avons décidé de porter principalement notre attention sur la diffusion en mode continu de la télévision commerciale par l'intermédiaire d'Internet et de dispositifs sans fil. Seule la programmation professionnelle nous intéresse, par opposition à tout le matériel généré par les utilisateurs." (source)

Notez ici la distinction qui crée deux classes de producteurs de contenu, le "professionnel" et "l'utilisateur".

Net neutrality, non merci
"Quant aux enjeux relatifs à l'accès, nous nous concentrerons notamment sur :
- la hiérarchisation du trafic Internet, et
- la définition du service de télécommunication de base.
" (source)

Notez ici aussi que "hiérarchisation du trafic internet" signifie l'atteinte à la "neutralité du net".

Incidence, vous avez dit incidence?
"La troisième phase comprendra, espérons-le, des audiences publiques.
(...)
En un mot, nous devons cerner les nouveaux médias, nous devons évaluer leur incidence sur la radiodiffusion, les télécommunications et, plus important à nos yeux, sur le système de réglementation. Les nouveaux médias saperont-ils ce système, le contourneront-ils ou s'en révéleront-ils simplement complémentaires?" (source)

Les audiences publiques ne sont pas confirmées (manque de fonds?). Mais il est clair qu'il ne s'agit pas ici "d'incidence" collatérale sur la radiodiffusion mais peut-être bien une redéfinition en règle de la mission du CRTC et des règles du jeu qui peuvent en découler...
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Regie publicitaire pour petits editeurs web

L'offre s'agrandit pour les petits éditeurs web. Si vous avez plus de 1000 pages vues par mois et visez un public québécois, la compagnie Branchez-Vous! offre BV!Max, une régie publicitaire internet en libre-service.

Basé sur un code à ajouter sur votre page, la régie retourne 50% des revenus. Le type de bannière n'est pas précisé, mais les annonceurs semblent être des clients nationaux qui passent par des agences de pub. (détails et faq). L'idée du libre service signifie que vous pouvez sortir en tout temps de la régie. L'acceptation dans la régie semble être au cas par cas, après l'inscription en ligne.

Les blogues a forte audience me semblent être un groupe qui pourrait profiter de cette offre...

CRTC ALT DELETE

On crie, on s'essouffle, on s'exclame, on se questionne. Le CRTC se demande si Internet ne pourrait pas être réglementé dans le cadre de la Loi sur la radiodiffusion canadienne. Appuyez sur pause. On prend un verre d'eau. Et on fait un inventaire des lieux, question de préparer des munitions pour le long terme.

Étincelle
Une dérive alarmante, s'écrie la coalition de 18 regroupements d’artistes et d’entreprises culturelles canadiennes, la culture n'est pas une marchandise comme les autres: il faut la protéger des lois aveugles du marché. Et le rôle du CRTC est justement de réglementer la présence sociale et culturelle, dans le système de radiodiffusion, de l’identité culturelle canadienne. Notamment par des quotas de contenu canadien en onde.

Paille
Les porte-parole du regroupement dénoncent une "dérive réglementaire du CRTC" qui laisse entendre qu le développement fulgurant des nouvelles technologies (internet au premier plan) démontre la désuétude de ses politiques culturelles, prétexte, pour le CRTC, de déréglementer l’ensemble du système canadien de radiodiffusion afin de favoriser les lois du marché et les forces de la convergence.

Huile
Effectivement, le rapport Dunbar-Leblanc, commandé par le CRTC cet été, propose le démantèlement de plusieurs pans de la réglementation actuelle. Les quotas, il faut le comprendre est une affaire de gros sous pour les artistes. En visibilité et en subvention. D'où le coup de gueule, car les nouvelles technologies viennent changer la donne.

Flamme
"Alors? Le défi consiste à faire en sorte que l'offre soit proéminente sur internet. Vraiment? Comment, en 2007, peut-on imaginer des règles contraignantes sur internet qui feraient en sorte que les musiques québécoises et canadiennes puissent être ainsi mises en valeur? À l'ADISQ, on y croit." (Alain Brunet, Cyberpresse). Pourquoi pas proposer une solution à la chinoise tant qu'à y être? C'est déjà pensé !

Retour de flamme
M. Arpin, vice-président, radiodiffusion, au CRTC, en réponse à la coalition, annonce qu'il compte tenir des audiences sur Internet ("Devrait-on réglementer l’internet et comment?") et agir dans les trois prochaines années sur ce sujet.

Cendres
Il faut savoir que le CRTC dans son rapport de 1999 annonçait qu'il était contre l'idée d'intervenir sur Internet, notamment parce qu'à cette époque "la plus grande partie de ce qui est transmis sur Internet est essentiellement alphanumérique et, par définition, n’est pas de la radiodiffusion au sens où l’entend la Loi sur la radiodiffusion." Le contenu sur Internet "n’est pas destiné à un usage « grand public » et n’est donc pas de la radiodiffusion."

Souffler
Donc, en relisant leur propre conclusion, il est clair qu'internet a évolué et que ce qui "est transmis sur internet" est dorénavant très proche de ce que les radiodiffuseur transmettent. L'obligation de s'y repencher se fait plus pressant.

Pyromane
Nous devons faire comprendre à ces joueurs, immédiatement, que nous ne sommes pas face à un phénomène similaire: la radiodiffusion règlement un l'espace raréfié: le nombre de station est limité et le nombre d'heure est limité. Assurez des contenus canadiens (quotas) peut avoir un sens pour "contrer les forces aveugles du marché". Une programmation, c'est un "monstre à nourrir" ... et certains diffuseurs le nourrissent à l'avoine transgénique américains. Ça de moins pour l'avoine bio canadien.

Pompier
Internet, c'est la gestion de la demande et l'offre infinies. Ce n'est pas en aval qu'il faut réglementer, c'est en amont qu'il faut stimuler la production. Toute production de contenu multimédia fait en territoire canadien est un produit culturel canadien. Contrairement aux ondes, qui est un univers d'espace limité "de tablettes", internet c'est une auberge espagnole infini où on y trouve que ce que l'on y amène.

911
On craint d'un côté le démantèlement du CRTC et du même souffle on attise le spectre de l'abandon de la neutralité du net. Si on ouvre la boîte de pandore, attendez-vous au déchaînement de plusieurs forces obscures qui déploiront les flammes de l'enfer pour prendre une part du gâteau. Car ici il n'est pas question de principes et vertus...

À lire au coin du feu
Précision sur la dérive du CRTC par Pierre Trudel, Professeur et titulaire de la chaire L. R. Wilson sur le droit des technologies de l'information de l'Université de Montréal.
ADISQ Seeks Internet Canadian Content Requirements par Michael Geist, Canada Research Chair of Internet and E-commerce Law at the University of Ottawa.
CRTC needs to support Canadian Internet Industry, une attaque bien placée, de Digital Thoughts, pour déplacer les subventions des broadcasters vers les producteurs.
Roberto Rocha, dans The Gazette, fait un bon papier sur le sujet.
Lettre ouverte à l’ADISQ, de Sylvain Carle, a frog in the valley, un vieux de la vieille de la culture digitale.
Réglementer Internet?, une réflexion de Clément Laberge, Remolino, blogueur de la première heure.
L’ADISQ est anti-neutralité de réseaux, sur Branche to iPod.
Liste des personnages principaux chez le CRTC, par Pierre Côté, question de passer à l'action
Les personnages principaux du côté du CRTC, un groupe sur FaceBook (via Philippe Martin)
Bona-fide “made in Canada” idiocy, du blogs.law.harvard.edu
The CRTC & the Internet: Forbidden Domain, une longue réflexion d'un internaute.
MàJ (09Nov'07): Émission radio Citoyen Numérique où Michel Dumais s'entretient avec Alain Brunet sur son scoop sur CRTC.
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Chine-Canada même combat

Lisez Solange Drouin, directrice générale de l’ADISQ, concernant les demandes de son organisation auprès du CRTC pour mieux “contrôler l’internet” (via Michael Carpentier):

“Si, par exemple, je m’abonne à Bell Sympatico ou à Bell Mobilité, je voudrais qu’on s’assure que les contenus canadiens y soient accessibles en priorité. Si Google est capable de le faire en Chine avec des intentions de censure, nous sommes capables de le faire ici avec des intentions de promotion culturelle. Dans le cas qui nous occupe, il ne s’agit évidemment pas de censure mais de contrôle de notre environnement culturel. Et si les FAI canadiens s’annoncent comme les distributeurs de contenus de demain, qu’ils prennent leurs responsabilités.” (source)
Lisez aussi les commentaires chez Mario Asselin, Michael Geist, Heri et Alain McKenna.