ZEROSECONDE.COM: octobre 2007 (par Martin Lessard)

ZEROSECONDE.COM

Impacts du numérique sur la communication, notre société, nos vies.

Reglementer internet?

Alain Brunet, de La Presse, nous offre un scoop : Le CRTC pourrait réglementer Internet. (via Michel Dumais)

M. Arpin, vice-président, radiodiffusion, au CRTC, cet organisme qui réglemente et surveille le système canadien de radiodiffusion et de télécommunications, compte tenir des audiences sur Internet et trois questions seront posées:
  1. Devrait-on réglementer l’internet?
  2. Si oui, comment devrions-nous le faire?
  3. Quels résultats devrait-on anticiper?
Comme le dit Michel Dumais "Réglementer Internet, vouloir satisfaire les demandes du lobby culturel, jouer avec la neutralité du Net, c’est ouvrir une boîte de Pandore".

On dirait que la grenouille veut avaler le boeuf. À surveiller de très près, car il pourrait au moins avaler une patte et faire tomber la bête!

Internet stars are viral

Les vedettes du réseau sont des virus culturels qui se propagent dans l'imaginaire collectif de la planète Internet. (via Semio6)

Voici un pot-pourri des clips de toutes les "stars" qui ont fait le tour du monde. Un façon de rattraper celles qui vont ont échappées.


Internet stars are viral

Internet et enseignement

Tant de questions, si peu de réponses. L'éducation et les nouvelles technologies peuvent-elles créer une synergie? Et pourtant selon le côté de l'Atlantique où l'on se les pose, on arrive pas au même constat.

France sur rouge, rien ne bouge
(via Mario Asselin) Apparemment une charte d'un établissement scolaire français demande aux élèves: "Je m'engage à ne pas lire de blogs ou de carnets d'information". (Interdiction de lire des blogues)

Et il y le philosophe Finkielkraut qui croit que les élèves devraient apprendre les règles de grammaire et d’orthographe et non se déconcentrer via le Net : “Internet ne devrait servir qu’à des gens déjà formés”. Il renchérit : “La seule solution : débrancher l’école, la déconnecter. Internet, ça ne sert à rien.” (Déconnectez les écoles !)

Écoutez-le vous-même, Finkielkraut

Débrancher l'école ?


USA sur blanc, tout fout le camp
(Via Lance Strate) Michael Wesch, professeur en ethnographie numérique, qui nous a offert The Machine is Us/ing Us et Information R/evolution, résume d'une façon troublante les pensées d'étudiants d'aujourd'hui sur la façon d'apprendre, leurs buts, leurs rêves, ce qu'ils vivent en commun, et ce qui les attends au cours de leur vie.

Voici "A Vision of Students Today"


Comment dit-on déjà? Il y a (vraiment) un océan qui les sépare.
---

Conference au Parlement

Je vais donner une conférence la semaine prochaine à Ottawa, au 5e Forum de leadership de la greffière, au Parlement sur des thèmes comme le pouvoir des technologies réseau comme outil de communication, de persuasion, de partage et de crédibilité.

Environ 150 leaders participeront à ma conférence plénière sur la nouvelle communication, le nouveau partage avec les outils émergents.

Ça se passe au Parlement même, dans l'une des plus anciennes salles. Le web a créé de nouveaux joueurs à la périphérie des centres traditionnels de pouvoir et mine d'une certaine façon les rapports de forces actuels, ce qui ouvre probablement la voie à une nouvelle redistribution des rôles. Sans aucun doute, ce centre du pouvoir désirera comprendre ce qui se trame sur ce réseau où les règles ne sont pas les mêmes.

Sur internet, il est prôné une vision décentralisée, ouverte, et coopérative du partage des connaissances et de l'information. Ce qui est tout à fait différent pour une organisation comme la leur (ils sont 2000, je crois, à servir les députés), car les enjeux ne sont pas les mêmes. Et avec raison.

Dans un réseau comme Internet, la visibilité joue un grand rôle et la monnaie d'échange est le « lien ». Échanger devient une nécessité afin de créer ces liens. Il est essentiel de communiquer un savoir ou une information afin que le reste du réseau sache que vous possédez ces compétences ou cette information. Ne pas partager empêche toute forme de reconnaissance, car vous devenez « invisible ».

Bien sûr, je devrai faire comprendre que partager ne signifie pas se faire dépouiller de son expertise. Ni qu'il faille appliquer ces nouvelles règles dans leur domaine. Mais il faut comprendre que le leadership, le pouvoir, la communication, la collaboration se déclinent autrement sur le réseau. Pour des leaders, il est bon de le comprendre afin de voir venir les défis de demain.

YulBiz-Montreal : 30 octobre prochain

Un YulBiz, c'est un 5 à 7 qui regroupe tout ceux qui sont intéressés de près ou de loin au phénomène des blogues dans une perspective, assez large d'"affaires" ("bizness") d'où le "biz" de yulbiz. YUL sont les trois lettres de l'aéroport de Montréal. Démarré ici il y a presque 2 ans, il y a des rencontres YulBiz en France, en Belgique et en Pologne

Le projet YulBiz-Montréal a lieu mardi prochain, 30 octobre, au Café Méliès. C'est gratuit et ouvert à tous.

Pour briser la glace
voici des sujets de conversation puisés à même les blogues de ceux qui sont venus au dernier YulBiz.

Michel Leblanc
Cartographie sémantique des 100 plus importants blogues francophones et Bloguer pour vendre

Philippe Martin
L'avènement des réseaux sociaux de proximité et de niche et sa série sur le vidéoblogue (vlog)

Louis Delage
Le pouvoir d’influence des internautes qui consultent Wikipedia

Aurelie Ponton
Ebay et sa nouvelle fonction sociale (l’outil “Neighborhoods” )

Guillaume Brunet
Faire alliance avec les rebelles du Web (Compte-rendu de la conférence de Caroline Beaulieu -l'Actualité)

Yannick Manuri
Le taux de clics serait la mesure la plus observée par les gestionnaires marketing et Performance du e-mailing selon le jour d’envoi

Chrystian Guy
Les défis du recrutement dans le monde du Web québécois

Sébastien Provencher
Top 8 Technology & Internet Trends et le compte-rendu du Web 2.0 Summit

Éric Baillargeon
Google utilise maintenant son propre système de traduction

Pierre Bellerose
Jacques Grand'Maison : un maître à penser

Mathieu Bélanger
Comment augmenter votre visibilité avec l’utilisation des blogues et des réseaux sociaux

Geoffroi Garon
Suivi de la campagne viral Amigo/facebook

Katheline Jean-Pierre
Avatars Town Bêta lancé sur Yahoo

Et je laisse à Alexandre de Haan le mot de la fin sur le "Mantra de la visualisation de l’information" : "Overview first, zoom and filter, then details-on-demand"

Le livre sans le papier

"Hachette va vendre des e-books aux États-Unis". (via M. Robert) La dématérialisation des supports est encore un secteur peu exploré. La peur du piratage est grande, bien sûr. Mais il faudra bien trouver une manière de rentabiliser le contenu si on ne vend plus du papier...

"Aux États-Unis, Hachette Livre (groupe Lagardère), numéro trois mondial de l'édition, a décidé de se lancer dans l'aventure. Ses filiales outre-Atlantique mettront en téléchargement, dès le début de l'année prochaine, entre 500 et 1 000 romans. Cette offre sera commercialisée au prix du livre papier afin de ne pas déstabiliser le marché traditionnel." (Le figaro)

Pointer c'est voler

Un site a été fermé après avoir fourni des liens vers des versions illégales des grands succès hollywoodiens et des émissions de télévision américaines. Un jeune homme de 26 ans, de Cheltenham en Angleterre a été arrêté jeudi dernier pour atteinte au droit d'auteur sur l'Internet (via The Gardian)

Le site TV-links.co.uk fournissait des liens vers des contenus de films et de séries illégalement distribués. Les visiteurs du site pouvaient accéder aux contenus, parfois quelques jours après leur diffusion initiale. On parle ici de mettre des liens vers des sources accessibles sur d'autres serveurs, pas de les stocker.

"Linker" semble être synonyme de violation du droit d'auteur, car on laisse entendre qu'une loi britannique interdît l'identification, l'affichage, l'organisation, et l'indexation des liens vers du contenu piraté. Vrai? Intox?

Et si je linke (pointe) vers le site TV-links.co.uk suis-je alors illégal? Et si le serveur qui affiche la page avec les liens était dans un autre pays qui n'a pas les mêmes lois, qui a juridiction? Et si c'était un wiki, construit à plusieurs (UGC)? Et si c'était un agrégateur automatique par mot clef qui regroupe les liens trouvés? Devra-t-on toujours s'assurer de vérifier si la page pointée possède tous les droits avant mettre le lien? Hum. Des réponses?

Harold Gendron quitte l'Alliance numeriQC

Il n'y a pas qu'en Californie où il y a le feu. Harold Gendron a annoncée qu'il quitte l'Alliance numériQC d’ici quelques semaines. Harold Gendron était le seul membre restant de l’équipe originelle et occupe actuellement le poste de Directeur, veille et stratégie (via le Lien Multimédia). Avec le départ cet été de Jean-François Arseneau, et une toute nouvelle mouture pour leur site web, c'est un signal de changement en cours à l'Alliance! Ou que ça bardasse. C'est selon.

Credibilite de la blogosphere

Paru dans le lettre d'info de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) (Via Isabelle Quentin, mon éditrice qui commence à aimer les blogues ;-)
Blogues et médias : du pareil au même

L'équivalent australien du Bureau de la concurrence croit, en se basant sur une recherche de Technorati, que le public internaute tend à ne plus voir de différence en matière de crédibilité entre les blogues et les médias traditionnels.

Pour le président de l'organisme, Graeme Samuel, les médias traditionnels ne peuvent plus penser que le public va toujours finir par se tourner vers eux pour s'informer.

C'est ce point de vue qui amène notre CRTC à croire qu'il n'y a plus de raison de contrôler la propriété des médias puisque l'info, tout comme Dieu, est partout et notamment dans les blogues.
Source à l'origine de cette note : Blogs as reliable as mainstream media (ACCC)

Crédibilité versus confiance
J'écrivais justement dans le chapitre de mon livre sur l'influence:
"On s'entend généralement pour dire que la crédibilité est une perception. C’est un attribut donné par l’observateur à une information, à une personne, à une institution. Elle n’est pas une propriété innée d’une personne, mais une caractéristique attribuée par les autres. Cette faculté de donner de la crédibilité s’appelle la confiance." ("Bloguer pour influencer", in Pourquoi bloguer en milieu d'affaires, à paraître)
Dit plus crûment, la confiance est la méthode utilisée pour s’éviter de faire la preuve chaque fois, de vérifier chaque point. Parce qu'on lui donne notre confiance, à tort ou à raison, la blogosphère a une influence. On peut contester l'ampleur, mais pas le fond.

Blogues et médias : pas pareils, pas les mêmes
Cette acquisition de crédibilité notée dans l'article peut laisser pantois, mais il semble être devenu un fait. On fait confiance aux blogueurs, certes, mais il s'agit maintenant d'éduquer les citoyens à exercer une pensée critique, car les institutions traditionnelles avaient une éthique et un mécanisme qui justifiait leur crédibilité. Dans la jungle de l'information, il est facile de croire ceux qui nous bernent.

Que voulez vous?
Et en passant, à lire aussi sur le site de FPJQ : Les citoyens (américains) ne choisissent pas les mêmes informations que les journalistes

On y apprend que "les médias traditionnels concentraient leur attention sur une dizaine de grandes histoires qui occupaient à elles seules 51% des nouvelles".

Sur les sites de contenus générés par les utilisateurs (Reddit, Digg et Del.icio.us) "ces sujets étaient presque absents des trois sites citoyens étudiés, ils ne représentaient que 5% des thèmes abordés".

À noter aussi : "Le contenu international est par ailleurs nettement plus présent dans les médias traditionnels que dans les trois sites examinés." Tiens, tiens, tiens, le local est une préoccupation citoyenne...

En route vers l'imprimerie

Voici des nouvelles du livre "Pourquoi bloguer dans un contexte d'affaires", un collectif dans lequel j'ai écrit le chapitre "Bloguer pour influencer". La mise en page est terminée. Je viens de voir à l'écran ce à quoi ça ressemblera! (Voici une image de la p.17). La prochaine étape, c'est la planche à imprimer! Je vous en donne un petit extrait plus bas.

La sortie sur les étagères est prévue pour la mi- ou fin-novembre 2007 au Québec et en février 2008 pour la France.

On ne sera pas au salon du livre de Montréal, finalement, ah! conflit entre le distributeur et les administrateurs du salon -- Il y a tellement de gens impliqués dans la chaîne, si vous saviez! Ça me donne une tout autre perspective à l'acte "d'autopublier " qu'est celui de bloguer.

Mais avant la sortie publique, les premières copies sorties des presses, disponibles au début du mois de novembre, seront réservées et expédiées tout de suite à ceux et celles qui ont commandé leur livre en prévente. Question de leur donner la primeur ;-) On se prévoit une séance de dédicace en groupe pour ces privilégiés et les livres seront envoyés par la poste.

Extrait
Je crois que c'est "l'influence" qui donne l'aplomb à toutes les raisons de bloguer discutées dans le livre (bloguer pour vendre, informer, apprendre, se définir, se "réseauter", faire de la vidéo, communiquer, provoquer, se souvenir).

Bloguer pour influencer (extrait de mon chapitre)

Pourquoi Bloguer dans un contexte d'affairesVeut-on vraiment bloguer pour influencer? Rares sont les cas de figure où quelqu’un commence à bloguer avec cette idée à l’esprit. Tous remarquent que l’influence apparaît comme un effet secondaire. L’influence, à ne pas mélanger avec la manipulation, est un art qui se cultive et un pouvoir qui se mérite. C’est la base pour accomplir toutes les autres raisons de bloguer discutées dans ce livre.

Influencer, c’est le rayonnement moral et intellectuel, c’est l’autorité en tant que pouvoir social, un pouvoir d’exercer un effet sur l’opinion publique. Vouloir influencer, c’est la conséquence logique du leadership. Les blogueurs, qu’ils le veuillent ou non, dans leur sphère respective, sont des influenceurs. Les meilleurs le comprennent très vite et se positionnent rapidement dans leur créneau.

Je vous invite dans ce chapitre à comprendre les sources de l’influence des blogueurs. Nous verrons comment ce pouvoir émerge de la blogosphère et pourquoi cette dernière a acquis une légitimité aux yeux de son public. Vous serez vous-même en mesure de saisir les mécanismes pour devenir un influenceur dans votre domaine.

Nous allons ainsi remonter au début du processus, retrouver le véritable moment où tout bascule entre une simple page Web et un site visité par des milliers de personnes. Nous devons d’abord comprendre le fondement de la crédibilité et ensuite remonter le cours des choses jusqu’à la confirmation de l’autorité du blogueur dans la sphère publique.

(...)
Ceux qui me lisent voient déjà que je touche un des thèmes que j'aime aborder dans mon blogue. Pour comprendre la notion d'influence, dans mon livre, j'ai essayé d'aborder la notion de crédibilité comme une perception et qui se traduit communément par "confiance".

Dans nos sociétés hypermédiatisées, nous avons bâti des institutions de la crédibilite (les médias, des corporations,etc.). Sauf que voyons maintenant poindre une "perte de confiance" dans ces institutions. L'émergence de l’autopublication accessible à tous, qui dépeint le « monde tel qu’il est », ce monde vu par ceux qui y vivent (et non pas seulement qui le rapportent), n'y est pas étrangère.

On appelle ces gens qui autopublient les nouveaux intermédiaires et j'explique qu'il s'opère un transfert de légitimite quand ils pointent vers des ressources des institutions. L'abondance de l'information donne du pourvoir, non plus à ceux qui génèrent de l'information, mais à ceux qui la sélectionnent et la filtre pour nous.

Leur passage dans la sphère publique s'explique par un arrimage dans l'écologie de l'information où les médias ont besoin de sonder les interrogations ou les intérêts du peuple pour leur donner ce qui l'intéressent. L’autorité d’influencer l’opinion publique vient d'être donnée.
---

Technoratitechnorati tags:

No press

"Le rôle des blogs n’est pas simplement de donner des infos à la presse pour qu’elle les retraite, sous un autre angle, après vérification. Les blogs ne sont pas des grosses machines à dépêches fluctuantes. Mais de véritables espaces d’expression." Lu sur N0-Press.com

No PressNo Press veut dire haut et fort que "les blogs et la presse ne vont pas sur le même terrain, (...) que bloguer est un acte libre, indépendant, amateur, et qu’il doit le rester." Ils proposent un logo à afficher pour que chaque blogueur consciencieux se responsabilise et s'affiche comme tel.

Une façon claire de dire que les blogues vont "là où la presse ne va pas".

C'est aussi bon moyen de cesser le futile combat d'arrière-garde sur la question "un blogueur est-il un journaliste?" et si les blogueurs sont tenus aux mêmes codes que les journalistes.

Strategies d'optimisation de reseaux sociaux

Ressources afin d'être prêt pour vos prochains brainstorms afin de développer une stratégie pour les réseaux sociaux.

Voici une série de liens très pertinents parus depuis mon dernier billet sur FaceBook (28 sep 2007):

The Social Network Operating System (Tim O'Reilly) 12 oct 2007
Un réseau social, c'est une plateforme.

There’s More To The FaceBook Traffic Story (TechCrunch) 11 oct 2007
There isn’t enough information yet to make any kind of definitive statement about Facebook traffic.

A Successful Facebook Marketing Campaign (Social Media Optimization) 10 oct 2007
Facebook has its own ecosystem that advertisers need to be aware of.

Social Networks at Work Promise Bottom-Line Results (CIO Insight) 8 oct 2007
Corporate social networks are looking very much like the Next Big Thing.

Seven Steps to Graphing Your Facebook Strategy (Dave McClure) 3 oct 2007

Et voici d'autres liens trouvés par la suite.

Make Your Millions with Facebook Applications...or not (SEOmoz) 13 sep 2007
Revue de divers applications ayant eu du succès sur FaceBook

Social Graph: Concepts and Issues (Read/Write Web) 12 sep 2007

Thoughts on the Social Graph (BradFitz) 17 août 2007
Pensez le post-facebook.

Never Ending Friending (PDF de Charlene Li de Forrester) Juillet 2007
Une étude sur MySpace de 68 pages.
Pour développeurs
Facebook Platform application : Getting Started is Easy
Pour plus de nouvelles
The Facebook Blog
---

Technoratitechnorati tags: , ,

Intox en stock

La bombe! "Des blogues rachetés par un grand groupe français pour des montants dans les 6 chiffres"! Enfin la reconnaissance de la valeur des blogueurs? STOP! Coup de grisou dans la blogosphère : c'était un canular! Et un journaliste de Rue89.com de faire des gorges chaudes: CQFD. Je dis un instant! Reprise et ralenti sur image.

Silence sur le plateau...action!
Sortie, mardi soir sur les fils du web, d'un billet intitulé "OPA sur les blogs, blogguer peut enfin rapporter beaucoup" où est annoncé l'achat de Presse Citron, un blogue phare dans le Web 2.0, pour une somme non précisée, mais "chiffrée avec 5 zéros".
Gros plan
"Ils ont aussi des vues sur 5 autres blogs High Tech, une demi-douzaine sur la programmation, autant dans les jeux vidéos. L’audience cumulée serait proche de 2 millions de visiteurs (uniques?) par mois et l’investissement reste sous les 2.5 millions d’euros" dit l'auteur dans son billet.
Zoom out
Les commentateurs se sont aussitôt livrés à des conjectures : "Le monde des blogs serait-il aux prémices d’un grand changement ?" Techcrunch relaie aussitôt cette annonce sur Twitter ("Des rumeurs d'acquisitions de blogs/bloggeurs en france") ainsi que JF Ruiz. Les blogues, et pas des moindres, reprennent le fils et acclame le "nouveau "business modèle" pour les blogues": "mon blogue est à vendre" lit-on même!
Cut to the chase
Entre en scène, Augustin Scalbert, de Rue89.com, un site de journalistes qui utilise le web comme plateforme de publication, qui dévoile dans "Intoxiquer le Web, un jeu d'enfant" le canular qui a circulé et interviewe l'auteur: "J'ai fait ça pour voir l'effet boule de neige qu'a la rumeur sur Internet". Le taux de fréquentation de son blogue a été multiplié par dix du jour au lendemain (en partant de très bas: 70 visites lundi) raconte le journaliste.
Ralenti
"En moins de 24 heures, Arnaud Jeulin a réussi une belle étude de cas de la rumeur sur le Web" poursuit le journaliste qui cite ensuite l'auteur du canular : "J'ai pris soin de bien présenter ça comme une information, et non comme une rumeur, en employant la forme informative."
Freeze frame
"présenter ça comme une information"
Blow up
"information"
Rewind
"une belle étude de cas de la rumeur sur le Web"
Insérez surtitre
"intoxiquer le web, un jeu d'enfant"

Et coupez! C'est la bonne!

Analyse
Trois constats sur ce non-évènement.

1. Un journaliste se distingue d'un blogueur par sa méthode de validation des informations. Une information transmise par un journaliste est une information validée. Pas dans la blogosphère. Et il ne manque jamais le coup de le signaler (d'où le titre "intoxiquer le web, un jeu d'enfant"). Mais pourtant, pas plus tard que le mois dernier, le même journal a signalé un cas similaire dans la presse qu'ils auraient pu tout aussi bien intituler : "intoxiquer la presse, un jeu d'enfant" (MàJ: référence à Alexis Debat, un "expert en questions de renseignements", qui a duper pendant de nombreuses années les médias). Le monopole de duperie est bien distribué, merci. Et beaucoup de blogueurs ont souligné leur doute en qualifiant l'info de "rumeurs" (voir techcrunch).

2. Dans le monde en réseau où la sphère publique possède sur Internet un lieu ouvert et accessible à tous pour accéder aux sources, on s'attend du journaliste qu'il soit un filtreur de "sens", un "débroussailleur" de "mèmes", un pourfendeur de "rumeurs", un enquêteur de nos questions qui circulent sur le réseau. Le titreur de l'article de Rue89 ne semble pas le comprendre: on n'intoxique pas le web; le web contient déjà tout et son contraire. D'ailleurs, les démentis sont apparus sur les billets qui se sont fait avoir, le viral fonctionnant aussi dans les deux sens. Le web s'auto-corrige et les traces sont visibles.

3. La fonction d'un seul blogueur n'est pas nécessairement de valider une information, mais aussi de la relayer, qu'elle soit vraie ou fausse, bien qu'il faille faire l'effort de se penser comme un filtre et non comme un relais. Par contre la fonction de la blogosphère, l'ensemble de tous les blogueurs, c'est de valider l'information a posteriori. On peut dire que c'est une logique "post then process". La blogosphère est une entreprise collective de millions de rédacteurs, de reporters, de réviseurs qui travaillent bénévolement. Une nouvelle écologie de l'information se met en place. La juger avec les vieux barèmes ne sert à rien.

Sequel
Le marketing viral par l’exemple. L'exercice de viral appliqué, expliqué par l'auteur du canular. Une bonne leçon.
---
J'ai beaucoup écrit sur le sujet en 2005
La blogosphère et les médias (2005)
Internet est un amplificateur de phénomène (2005)
Il faut le downloader pour le croire (2006)
Bloggeurs, journalistes, même combat (2006)
Déformation blogo-professionnelle (2005)
Développement du savoir profane (2005)
La société des chroniqueurs (2005)
10 facteurs de crédibilité pour votre site web (2005)
Croire/berner (2005)
Le problème du filtrage de l'information sur Internet (2005)
Qui croire quand informations et connaissances circulent librement ? (2005)
et récemment
Verifiez vos sources (2007)
---

Animoto: la fin des diapos

Animoto est une application de Web qui produit automatiquement des animations professionnelles extrêmement animées. Uploadez vos images, ajoutez de la musique, et le moteur d'Animoto vous produit une animation garantie unique! (via Bibliosession 2.0 et Yves Williams). Imaginez PowerPoint sur l'acide, croisé avec Flash sur caféïne. For the rest of us.

Et ensuite, pourquoi pas, d'une pierre deux coups, allez le partager sur Slideo.com, le service de partage en ligne de présentations (vidéos et diapos) dédiées au monde professionnel (pour "apprendre les uns des autres") qui vient tout juste de sortir, et en français s.v.p.! Ça, madame, c'est de la veille technologique bien optimisée! ;-)

Facebook marketing (Forrester)

Charlene Li de Forrester Research vient de mettre en ligne une présentation 'Big Brands & Facebook: Marketing Case Studies & Best Practices.' où elle dit principalement : "Facebook marketing requires communication not advertising."

Annonce de Charlene ici (avec en prime un mini-test de publicité avec facebook flyer où elle découvre qu'elle a eu un taux de réponse de 2.5%).

Un bon résumé ici, de Read/Write Web.

Et la présentation est ici. Un bon récapitulatif de l'état des choses, avec un angle marketing. Mais les conclusions ne sont pas transcendantes ("Application best practices: create useful apps that models what friends do naturaly; plan out how to make your app viral; ...") et s'apparentent à des vérités de La Palice. Il faut croire que certaines choses doivent être dites et redites pour que les gens en pub comprennent ;-)

Suivez le fil
Cette présentation est tout chaud sortie du Graphing Social Patterns: The Business & Technology of Facebook, une conference pour développeurs et gens d'affaires pour construire et développer des widgets sur la pateforme F8 de Facebook. Ça se poursuit jusqu'à ce soir.
---
Technoratitechnorati tags:

Facebook: chiffres clefs et modele d'affaire

Facebook représente peut-être une "régression centralisatrice" (tant elle remplace en miniature tous les services spécialisés du web 2.0) mais force est de reconnaître qu'elle constitue un formidable "électroaimant" attirant irrésistiblement profils (42 millions d'usagers) et applications (plus de 5000 aux dernières nouvelles).

L'ultime document à lire : Facebook : la révolution du « média social » pour une vraie conversation sur Internet (via Affordance) publié par FaberNovel Consulting constitue le rapport le plus complet pour faire suite à mes fragments de recherche sur Facebook.

Au menu (source):

Histoire
  • Créé en février 2004 à Harvard, ouvert au ".edu" nord-américain ensuite;
  • sept 06 ouvert au monde;
  • Mai 07, lancement de la plateforme f8, le fameux SOS, Social, Operating System;
  • Sep 07, 42 M usagers (et se retrouve derrière le géant myspace).
Statistiques
  • Il est le 6e site le plus visité aux US (85% du segment universitaire);
  • Plus de la moitié des usagers actifs y retourne quotidiennement;
  • Les usagers passent en moyenne 20 minutes par jour;
  • 6 millions de groupes actifs;
  • Très populaire dans le pays anglo-saxon (le tiers de la population canadienne et 5M usagers au UK dont 1.1M à Londres);
  • Une version multilingue est en route pour rejoindre les autres pays (42K membres e France seulement, loin derrière Skylog; très peu de pénétration en Allemagne);
  • 3900 applications au 11 sept 07 (et plus de 5000 un mois plus tard (source f8club.de) avec un effet de longue traîne qui ne laisse que 44 applications très populaires;
  • De facto le site no. 1 de partage de photo au monde (2.7 milliards, 14M de upload par jour);
  • L'application "Events" invite 3 x + de gens que le site Evite.com (quand on parlait de régression centralisatrice qui remplace un service spécialisé, en voilà un bon exemple).
Modèle de revenu
2004: $500,000 Peter Thiel (cofondateur de Paypal)
2005: $13 millions Accel Partners
2006: $25 millions GreylockPartners, Accel Partners, MeritechCapital Partnersand Peter Thiel
Selon WSJ : 30M$ de profit sur 150M$ de revenu (publicité et commandite)

Le document propose aussi deux études de cas (universités et blogosphère)
Ceux qui dans le monde d’Internet et des médias s’interrogent sur le potentiel et le futur du phénomène Facebook vont trouver là une multitude de données et de pistes pour leurs prochains 5 à 7.

À mon avis, à faire lire avant le prochain FaceBookCamp de Montréal.
---
Technoratitechnorati tags:

Google 411

Internet vous permet de vous connecter avec des gens et des infos à l'autre bout du monde. Mais regardez comment vous utilisez les outils réseau: vous restez connecté principalement avec votre environnement local. Surpris? Pas Google.

La "recherche locale", que ce soit par affaires ou personnel, est une affaire de gros sous. Sinon les Pages jaunes ne vous laisserait jamais un parpaing de feuilles jaunes sur votre pas de porte tous les ans. Ils le livreraient en limousine, qu'il y aurait encore une fortune à redistribuer dans les poches des actionnaires.

Prenez local.ch, un annuaire/ moteur de recherche local pour la Suisse, qui a ajouté sa "recherche périphérique" ("Où se trouve la pizzeria la plus proche de votre hôtel?"). N'est-ce pas là plutôt, non pas la périphérie, mais bien le coeur de la recherche locale? Où se trouve ce truc, le plus proche d'où je suis?

Beaucoup de joueurs l'ont compris.

Internet vient changer la donne
Il s'agit de s'imposer dans la tête des gens pour devenir l'outil privilégié dans leur recherche locale. Ne serait-ce que cette semaine voilà deux joueurs qui se rajoutent dans la course.

La version américaine de 118.com, pour la région de New York, vient de sortir (via Praized/blog) et Gloopi.fr, un annuaire Internet gratuit et communautaire francophone, a été lancé en France. Mais on remarque tout de suite qu'il manque la couverture pour le premier (service limité à New York) et la base exhaustive pour le deuxième (il faut ajouter son propre service).

Arrive Google 411
Prenez votre cellulaire, téléphonez au numéro spécial et dites où vous êtes et ce que vous voulez. Un système de reconnaissance de la voix fait le reste et vous connecte avec le service demandé. (via Not Always On)

Attendez-vous à voir apparaitre des compagnies portant le chiffre "1" dans leur nom : "111 pizza", "111111 plumber", "111 sub on the go".




"En viralité, je vous le dit"
Notez aussi la candeur du message. Rafraîchissant. Publicitaires, prenez des notes! Et n'oubliez pas de toujours mettre le code embed pour que l'on puisse facilement reposter votre message sur nos sites (et planifiez les droits en conséquences). Ben quoi? votre client ne vous a pas commandé "du viral, et hop!"? ;-)

Perdre son temps

"Bloguer est un gaspillage de temps". Une "stratégie blogue"? Ce n'est pas par ces outils qu'un parti "gagne des élections". N'ajustez pas votre écran. Vous avez bien lu ce qu'a dit Mario Dumont.

Antoine Robitaille rapporte les paroles de Mario Dumont, chef du parti ADQ au Québec (une province au sud du Nuvavut) où il raconte que les «journalistes qui s'intéressent aux blogues ont une utilité, c'est de s'assurer que chacun des militants adéquistes mette son énergie sur des choses bien productives

L'affaire Élodie 2.0 ;-)
Le journaliste M. Robitaille est celui qui a rendu public "l'affaire Élodie", (voir mon billet il y a quelques jours : Exit Élodie) où un blogue soupçonné d'appartenir au parti de M.Dumont abriterait un chef de cabinet sous l'identité d'une jeune demoiselle (Élodie) aux opinions mystérieusement trop bien informés et "propagandistes ". Ce blogue a été fermé abruptement et les archives retirés dès que la nouvelle a été sortie.

Mes lecteurs savent que j'exprimais récemment qu'une société, et à plus forte raison une société de l'information, est un système qui éjecte immédiatement de la sphère publique les personnes qui usurpent leur identité (qu'il ne faut pas confondre avec anonymat). (voir mes billets Exit Élodie et Vérifiez vos sources)

Chaque (zéro) seconde compte
Mais ici, l'article du journaliste nous permet d'y voir un autre sens. Il ne fait plus de doute, même si cela ne constitue pas une preuve, que le blogue a été fermé par la même personne qui vient de dire que bloguer est «une façon idéale pour quelqu'un d'aller gaspiller beaucoup de son temps».

Tempus Fugit ! ("Tant pis, fuit!") ;-)
Permettez-moi de douter de la préoccupation de M. Dumont sur la façon dont Pierre Morin (le chef de cabinet soupçonné d'incarner "Élodie") rentabilise son temps. Le premier a fait fermer le blogue du second pour d'autres raisons. Bloguer est résolument un acte d'affranchissement intellectuel face à une politique éditoriale d'un groupe. Ce qui n'est pas sans déranger.

Les voix impénétrables
Un parti ne pouvant pas avoir plusieurs voix, il appert qu'un blogue génèrerait du bruit dans l'arène politique dès qu'il est identifié à un parti, réputé pour ne parler que d'une seule voie, celle de son chef. Si M.Dumont croit "qu'il est préférable de travailler sur le terrain que dans le cyberespace" c'est parce qu'il est pragmatique : sur le "terrain" l'expression individuel ne laisse aucune trace, alors que le cyberespace laisse malheureusement une marque qui ne s'efface pas facilement (et se consulte à volonté).

Cachez ce blogue (que je ne saurais lire)
Doit-on comprendre qu'une bonne "stratégie blogue" est un blogue fermé? Si on veut communiquer, on prend les moyens habituels (la publicité) ou on utilise les médias traditionnels pour faire passer son message --comme le fait le gouvernement conservateur de M.Harper à Ottawa (une petite ville à 915 km au nord de Washington).

Retour marginal
En reléguant la blogosphère à un simple forum (un parti n'a pas à avoir une "stratégie forum", pourrait-on dire) dans lequel on perd son temps à parlementer avec un groupe plus que restreint, M. Dumont laisse entendre en fait que l'effort sur le terrain "rapporte plus" que sur le "réseau". Il m'apparaît expéditif de sa part de conclure que palabrer dans les limbes internet influence moins qu'une "assemblée de cuisine", expression imagée pour désigner le travail sur le terrain.

L'arbre qui cache la forêt
Pragmatique, M. Dumont comprend qu'il préfère contrôler le message de son parti. En mauvais visionnaire, il ne voit pas que la blogosphère est une formidable caisse de résonance (même si on n'aime pas tous les bruits que l'on y entend) et que les nouveaux influenceurs qui s'y trouvent ont plus de poids que les gens dans leur cuisine.

La forêt (morte) qui cache la nouvelle
Mais peut-on donner tort à M.Dumont de réduire la blogosphère québécoise à un simple bon vieux forum virtuel et désincarné quand l'article qui le cite n'est même pas publié dans le journal papier (c'est le sens de "exclusif à notre site internet")? Sous-entendrait-on que voilà un débat pour initié seulement? Il est vrai que les blogonautes n'en feront qu'une bouchée. On ne mélange pas les genres.
---
Pourquoi Bloguer dans un contexte d'affairesJ'explique comment "bloguer pour influencer" prend racine dans un déplacement de la confiance du public, dans le collectif "Pourquoi bloguer (dans un contexte d'affaires)" qui sortira bientôt. Il est actuellement en prévente et je me ferai un plaisir de vous le dédicacer.

Marché mobile : à vos marques

Scott Karp (de Publishing 2.0) sort 5 arguments pour expliquer pourquoi le marché du contenu mobile n'est pas prêt. (Via Praized Blog)

1. Les transporteurs cellulaires sont lents.
2. L'Accès public au wifi est hors de prix.
3. Les sites ne sont pas formatés pour le petit écran.
4. L'écran des mobiles est encore trop petit.
5. La publicité est de trop.
Source Five Reasons Why The Mobile Web Sucks (EN)
Le cri du coeur de Karp en est un du point de vue d'un consommateur nord-américain. Ces arguments feront réfléchir ceux qui contrôlent ce marché. Quelque chose doit bouger pour voir émerger ce marché que l'on dit très prometteur. Mais en ce moment, que nenni. Mais les choses sont en train de changer.

24 mois top chrono?
Sébastien Provencher, qui rapporte la nouvelle sur le blogue Praized, laisse entendre que cette transformation suit son cours et que dans les prochains 24 mois nous verrons l'émergence de l'intérêt de plusieurs joueurs sur le terrain. Inutile de dire que ce nouveau territoire peut rapporter gros. Il donc essentiel de commencer à consacrer des ressources maintenant pour explorer ce domaine. Il suggère même qu'il faille envoyer des gens dans ces pays où a déjà émergé le phénomène du contenu mobile pour apprendre la logique, l'ergonomie et les plans d'affaires.

Crtc Alt Delete
Peut-être que la première salve au Canada a été donnée hier quand le CRTC, cet organisme qui réglemente et surveille le système canadien de radiodiffusion et de télécommunications, a rendu public son examen du cadre de réglementation concernant les services de gros et la définition de service essentiel (FR).

Le CRTC vise à promouvoir la concurrence dans le secteur de la téléphonie et "le CRTC devrait adopter un critère respectant le principe de protection de la concurrence et non des concurrents" pour favoriser le libre marché contre "des agissements anticoncurrentiels et laisser le processus concurrentiel déterminer qui gagne et qui perd".

Serait-ce un début d'espoir de l'ombre de l'accès à la plateforme mobile par les producteurs eux-même? Quelqu'un a-t-il des infos supplémentaires?