Petit retour (partiel) sur le Web-in de lundi dernier dont je vous avais parlé. Je reprends un partie de ce que j'ai écrit sur Triplex pour le bénéfice des lecteurs de Zéro Seconde!
Jean-François Poulin met la table dès le début : sur l’échelle de Kardashev, méthode de classement des civilisations basée sur la quantité d’énergie qu’elles sont capables de capter, nous ne serions qu’une civilisation inférieure au type I (civilisation capable de bien gérer toute l’énergie de sa planète mère).
Notre civilisation est loin d’avoir atteint son plein potentiel (après le type I, une civilisation de type II parvient à capter toute l’énergie de l’étoile centrale : vous voyez le chemin à parcourir! – et je vous laisse deviner ce qu’il faut pour appartenir au type III!). Elle n’en est même qu’à ses tous premiers balbutiements.
Dans ce contexte, Internet s’avère probablement le meilleur moyen pour conserver l’expérience et la retransmettre afin de s’améliorer collectivement. Pour ce qui est de rassembler cette masse d’information, Luc Gauvreau se propose de commencer par colliger tout ce qui concerne Montréal dans son Montréalscope, une énorme base de données (images et textes) concernant exclusivement Montréal. En rêvant de capturer aussi tous les gazouillis et les géopositionnements librement consignés par ses habitants, il veut laisser au futur des traces du présent.
Il soulève en passant que si la problématique de la géolocalisation est désormais bien réglée, grâce à une multitude d’outils disponibles aujourd’hui, la « chronolocalisation » reste un enjeu (et on voit, avec Facebook Timeline, les premières tentatives pour situer des événements dans le temps). Représenter les mouvements géographiques sur une ligne chronologique n’est pas quelque chose de très développé encore (plus de détails ici).
Vous voyez un peu le niveau. On était seulement à la mi-matinée! Le reste de la journée s’est écoulé sur le même ton, en s'accélérant!
Véronique Marino propose de faire le parallèle entre deux désarrois : celui que nous ressentons face à la surabondance d’information et celui que peuvent ressentir des personnes autistes. Parce qu’ils éprouvent de la difficulté à concevoir des notions abstraites, ils ont du mal à donner du sens à ce qui les entoure – probablement un sentiment partagé par plusieurs d’entre nous lorsque nous sommes confrontés au tsunami de l’information et à l’accélération de l’innovation.
Il y aurait beaucoup à apprendre des techniques que les autistes ont appris à utiliser pour survivre au bombardement d’information (voir le programme TEACCH). Alvin Toffler annonçait déjà dans les années 70 que la brièveté, la nouveauté et la diversité (exactement ce qui effraie les autistes) étaient d’importantes sources d’angoisse et que les illettrés au 21e siècle se trouveront parmi ceux qui ne sauront pas « apprendre, désapprendre et réapprendre ».
Une des manières d’apprendre, justement, serait de le faire par l’intermédiaire de ces communautés en ligne, ces forums ou réseaux sociaux. Bruno Boutot, lui, considère ces médias sociaux comme complémentaires aux médias traditionnels. En créant un lieu virtuel d’échange en ligne (de commentaires, de photos, etc.) en périphérie des médias traditionnels, on ne les remplace pas (car ils sont et doivent fondamentalement rester unidirectionnels), mais on leur donne la possibilité de connaître l’identité de leur auditoire, qui cesse donc d’être une simple statistique.
Il signale alors l’erreur d’appréciation qui a généré tant de tension au moment de l’arrivée du web dans la sphère des médias : il ne faut pas voir ces communautés virtuelles comme une extension des médias, mais comme un espace voisin, les deux vivant en symbiose. Il est même souhaitable que ce ne soit pas nécessairement les mêmes qui gèrent les deux extrémités de cette chaîne médiatique.
Ce n'est qu'une vue partielle de qui s'est dit au Web-in! Vous pouvez voir l'entièreté de l'événement ici.
Vivement Web-In 2012!
1 commentaires:
intéressante
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