Il fait beau aujourd'huiDans la blogosphère, ce n'est pas vraiment plus différent :
Il fait beau aujourd'hui (via UnTel)Les universitaires ont eux par contre un peu plus de d'embûche pour dire la même chose :
Selon Environnement Canada, sur le site de Dorval, les observations météorologiques (Goldbloom & Tardiff 2005) relève une température moyenne à 1 mètre du sol de -7 degré Celcius et un dégagement partiel à complet des nuages (pour une topologie des formations nuageuges, voir Slotzi 1996), ce qui nous permet de déclarer selon l'échelle des valeurs de LaPlane (1954) qu'il fait aujourd'hui Beau (Platon -350).
Références
Aïcha. Relevé météo et épistémologie atmosphérique. PUF, Paris, 2001
Goldbloom & Tardiff. Observation météorologique du 2005-02-26. Environnement Canada, Dorval, 2005
LaPlane. Fine structural observations on the form and distribution of appreciation in public forecast. University of Oxford, Oxford
Slotzi. Dubr z dankts u meteosky. Solidarnosc pressky, Pozdan 1996
Platon. Die großen Dialoge. dtv/Artemis, Berlin
Je faisais référence à la lourdeur des informations des académiciens dans un billet sur la montée du savoir non-académique. J'aurais pu employer le mot dense. C'est que le savoir académique s'oppose aux opinions.
En lisant Gaston Bachelard par après (je vous expliquerai pourquoi je lis des livres d'épistémologies dans le métro une autre fois) je tombe sur des idées qui expliquent cette différence de poids :
"La science, dans son besoin d'achèvement comme dans son principe, s'oppose absolument à l'opinion."
"L'esprit scientifique nous interdit d'avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas formuler clairement. Avant tout, il faut savoir poser des problèmes."
"C'est le sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un esprit scientifique toute connaissance est une réponse à une question. S'il n'y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique."
(G. Bachelard. Épistémologie. Puf 1980. P.159)
Hier, pour reprendre une phrase de Wolton (QuiEst?), les recherches académique étaient le seul mode d'accès à la connaissance. Aujourd'hui le phénomène est masqué par la surabondance d'informations. On accède facilement (il faudrait nuancer le mot facilement) à l'information, mais accède-t-on à la connaissance?
Connaissance vs information. Il y a un billet à faire sur le sujet.
Dans mes exemples satiriques du début à quoi se réfère-t-on? L'universitaire semble s'empêtrer d'un formalisme pour accéder à ce que le profane dit sans problème. Mais parlent-ils vraiment de la même chose?
L'un parle de ce qu'il ressent et perçoit comme vrai pour lui et incidemment aussi pour les autres (ne serait-ce que pour chercher à influencer l'opinion des autres).
L'autre définit un cadre théorique de l'objet à analyser et déclare une observation neutre.
Qui a une meilleure connaissance du monde?