Les premières informations nous sont parvenues des témoins oculaires directs, avant que les médias traditionnels puissent dépêcher un journaliste sur le terrain. La révolte en Iran, suite aux élections, est retransmise de pairs à pairs. Leurs canaux de prédilection? Twitter, Flickr, Youtube, SMS. Il y a vingt ans CNN couvrait en direct l'écrasement populaire à Tiananmen. Aujourd'hui, le web est au premier rang.
C'est lors du tremblement de terre dans la province chinoise du Sichuan en mai 2008, puis de l'attentat terroriste de Mumbai (Bombay) en novembre 2008 que les outils de micro-messageries, Twitter en tête, mais aussi le vidéo et photo blogging, ont été consacré machines à "scoop" par plusieurs.
L'écosystème qui se met en place depuis quelques années voit Twitter et les outils de micro-messagerie entrer avec force dans la chaîne de valeurs de l'information. Cette fois-ci c'est au niveau de la chasse gardée hautement réservée du "breaking news" et du "live". Seuls les médias traditionnels bien équipés occupaient ce terrain depuis 2 décennies. Voir mon billet plus tôt cette année sur la nouvelle écologie de l'information.
On n'est plus spectateurs de l'événement, on y "participe". Les théoriciens de la communication assumaient jadis une coupe franche entre l'état de journaliste et l'état de lecteur. Le premier propose et le second dispose. Cette séparation tient-elle toujours? Bien sûr, mais cette fois le citoyen est plus actif dans la transmission de l'information, il est parfois, pendant plusieurs heures, le seul relais existant...
Twitter avait planifié une mise à niveau de son réseau aujourd'hui. Dû à son usage quasi essentiel dans la communication des événements dans la crise qui secoue l'Iran suite aux élections, l'heure a été déplacée à demain 1h30 du matin, heure de Téhéran afin de tomber à un meilleur moment pour les Iraniens qui utilisent le service. (source)
Peut-on considérer ça comme de l'ingérence d'une puissance étrangère? ;-)
Mise à jour 17 juin: La réponse est oui.
---
Plus sur les événements:
Hold-up à Téhéran : quand les maths prouvent la fraude (Le Devoir)
Analysis: Iran election statistics muddy waters further (The Guardian)
C'est lors du tremblement de terre dans la province chinoise du Sichuan en mai 2008, puis de l'attentat terroriste de Mumbai (Bombay) en novembre 2008 que les outils de micro-messageries, Twitter en tête, mais aussi le vidéo et photo blogging, ont été consacré machines à "scoop" par plusieurs.
L'écosystème qui se met en place depuis quelques années voit Twitter et les outils de micro-messagerie entrer avec force dans la chaîne de valeurs de l'information. Cette fois-ci c'est au niveau de la chasse gardée hautement réservée du "breaking news" et du "live". Seuls les médias traditionnels bien équipés occupaient ce terrain depuis 2 décennies. Voir mon billet plus tôt cette année sur la nouvelle écologie de l'information.
On n'est plus spectateurs de l'événement, on y "participe". Les théoriciens de la communication assumaient jadis une coupe franche entre l'état de journaliste et l'état de lecteur. Le premier propose et le second dispose. Cette séparation tient-elle toujours? Bien sûr, mais cette fois le citoyen est plus actif dans la transmission de l'information, il est parfois, pendant plusieurs heures, le seul relais existant...
Twitter avait planifié une mise à niveau de son réseau aujourd'hui. Dû à son usage quasi essentiel dans la communication des événements dans la crise qui secoue l'Iran suite aux élections, l'heure a été déplacée à demain 1h30 du matin, heure de Téhéran afin de tomber à un meilleur moment pour les Iraniens qui utilisent le service. (source)
Peut-on considérer ça comme de l'ingérence d'une puissance étrangère? ;-)
Mise à jour 17 juin: La réponse est oui.
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Plus sur les événements:
Hold-up à Téhéran : quand les maths prouvent la fraude (Le Devoir)
Analysis: Iran election statistics muddy waters further (The Guardian)
- Pour suivre les évènements en Iran sur Twitter (en français): iran.twazzup.com
- Blogs en anglais: http://iran-election.alltop.com
- Sur Twitter, quelques relais importants: @natachaqs @tfsalomon @emergent007 @sachaqs @parizot @leshumains et le mot clef #iranelection
- How To Communicate Securely in Repressive Environments : guide de survie pour communiquer sous la dictature
- Réaction diplomatique de la France : "Les dernières informations en provenance de Téhéran ne font que renforcer notre très forte préoccupation."
- Réaction présidentielle des États-Unis d'Amérique (vidéo): "They should know that the world is watching"
- Réaction d'Ottawa: erreur 404
6 commentaires:
J'aime beaucoup le titre du post. Vraiment bien trouvé et percutant.
Bien vu. Pour moi, un phénomène incroyable qui fait entrer Twitter dans la cour des grands réseaux sociaux. une mutation majeure.
Ma modeste contrib. ici: http://www.universmedias.com/?p=1091
Comme d'habitude, c'est excellent post Martin. Qui dit micro, dit réaction immédiate. Twitter, YouTube ou les autres sites UGC sont un gage de succès dans le Breaking News : 1) Une technologie démocratisant la soumission du contenu et facilitant sa diffusion 2) une salle de rédaction gigantesque située aux quatres coins du monde près à réagir à n'importe quelle crise 3) des millions de lecteurs fidèles et engagés.
Excellent billet. L'utilisation de Twitter est très pertinente dans un contexte où l'accès à l'information par les voies traditionnelles est plus difficile. J'espère sincèrement que nous assisterons à une certaine libéralisation du régime.
Excellent billet. Ce qui est très intéressant est le fait ,qu'après le carton jaune de la twittosphère avec #cnnfail, alors que l'Iran a interdit la présence de journalistes étrangers, le réseau CNN utilise le UGC avec iReport et les réseaux sociaux avec le monitoring d'une Web squad pour son contenu TV.
Si l'Iran voulait jouer le jeu, il aurait pu interdire la diffusion de ces images de révolte sans effort. Ils n'ont qu'à demander à la télévision officielle iranienne de filmer les événements (avec bien sûr, impérativement,la licence exclusive des droits de retransmission mondiale ). Aussitôt qu'une vidéo d'un mobile circule,disons sur YOUTUBE, ils n'ont qu'à dire qu'une vidéo prise par un amateur avec son téléphone portable peut causer préjudice puisque la chaine iranienne dispose des droits exclusifs de retransmission . Et vous aurez alors le Geant Google qui devra s'exécuter. Comme on dit, if you can't beat them, join them. L'iran n'a qu'à jouer le jeu du monde capitaliste qui privative tout.
Vous rigoler de mon idée? Aller voir ici http://bit.ly/15CAYw pour l'article qui parle d'un événement sportif qui utilise normalement son droit exclusif.
Je pousse un peu la dose, mais je crois que la solution des dictatures doit passer par la privatisation des événements sociaux pour qu'ils puissent ensuite entrer dans le moule du droit d'auteur d'un état de droit. C'est la seule solution pour enrayer le mal qu'est cette déferlante du web social (j'ironise ici). Ou c'est à nous de voir autrement nos droits sur la libre transmission des œuvres et de l'information privé.
(http://webprospect.blogspot.com/2009/10/droit-d-et-evenement-web.html)
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