"Chaque fois qu'un groupe d'êtres humains doit traiter une plus grande quantité d'informations, il invente un nouvel outil de communication pour amorcer son passage" (source Michel Cartier, ConstellationW : section notre rupture)
Michel Cartier est professeur à l'Université du Québec à Montréal en Communication. Ceux qui l'ont croisé connaissent sa passion de communiquer par la schématique. Son site Michelcartier.com en est truffé, de schémas. Il sera à Webcom2006 au panel "quels sont les changements que vous devrez apprivoiser?".
La schématique, nouveau langage
Intrigué par sa grande utilisation des schémas, je lui ai demandé si la schématique ne participerait pas à cette rupture dont il parle. Bien sûr "Le schéma ne remplace pas le texte" écrit-il, "il décrit la réalité différemment". La schématique est un mode de communication qu'il trouve tout à fait approprié à l'ère d'Internet. Mais est-ce que l'approche de la schématique est elle-même une rupture ou un retour au monde de l'image pré-gutenberg?
"Pour comprendre la schématique il faut savoir que les Égyptiens et les Sumériens utilisaient déjà des schémas (cartes, plans, etc.) 4000 avant J.-C. ; utiliser des schémas n'est pas chose nouvelle. Ce qui est différent cette fois-ci, c'est leur très grande utilisation publique et surtout leur démocratisation. On a assisté au même phénomène, un bond de cette utilisation, avec l'arrivée de l'imprimerie il y a cinq cents ans, le même phénomène se répète avec Internet."
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec lui quant il fait remonter la schématique aussi loin. Du moins sur la base de ma croyance que "l'image pré-moderne" et celle d'aujourd'hui n'ont plus le même sens. L'image pré-moderne exprimait le "monde", celles d'aujourd'hui concerne des "concepts sur notre monde". La schématique aujourd'hui est bien plus que les cartes et plans des Sumériens.
Pourquoi cette grande utilisation soudaine? Michel Cartier y voit 3 raisonsLa nouvelle schématique , grâce aux nouvelles technologies, voit de nouvelles applications : "les cartes 3D, la géolocatisation (GoogleMap ou Google Earth) les systèmes de prises de décisions et les War Rooms ou Crisis Rooms, les tableaux de bord pour les entreprises, les projets d'Internet Mapping, le Concept Mapping, etc". Avec en prime, aujourd'hui la puissance de calculs des ordinateurs, l'interactivité et le collaboration par l'intelligence collective.
• Le facteur temps : au prise avec une infobésité galopante d'informations de toutes sortes, les lecteurs désirent des synthèses.
• Le facteur coût: des espaces-mémoires moins coûteux,. une plus grande largeur de bande et des logiciels faciles à manipuler et à diffuser (PowerPoint par exemple) multiplient l'utilisation des schémas.
• Le facteur clientèles: les jeunes (digital natives) vivent dans un monde de plus en plus visuel fait d'écrans de toutes sortes tandis que les nouvelles clientèles voudraient bien naviguer mais avec des affichages où il y a moins de textes.
Un autre mode de pensée : pour en lire davantage sur le site de Michel Cartier
Les outils du monde métaphorique
La lecture d'un texte et celle d'un schéma ne fonctionne pas de la même façon
Le passage d'une société industrielle à une société du savoir
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1 commentaires:
Après la schématique ? Visualisation créative ? C'est ce que écrit Anuhi afin de poursuivre la conversation.
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