La puissance des médias sociaux au service des relations publiques de votre organisation ou votre entreprise.Je répète souvent que les réseaux sociaux concernent davantage les RP que la pub. C'est vrai dans la mesure ou les relationnistes ne cherchent pas à pousser leur info mais bien à chercher à entrer en relation. Évidemment, ça demande du temps et ce n'est pas à la portée de tous. Mais ne pas jeter un coup d'oeil du côté des médias sociaux serait tout de même une erreur...
Jeudi 6 mai 2010 de 8 h 30 à 11 h 30, au Club St-James de Montréal - 1145, rue Union (Inscription)
Cette formation vise à montrer comment aborder les réseaux sociaux (sa culture, son étiquette, ses conventions) et de connaître les bonnes pratiques. Cette formation fait suite à « Comment choisir les réseaux sociaux appropriés pour votre organisation ou votre entreprise? » qui a eu beaucoup de succès en février (je l'ai donné deux fois)
Plus particulièrement, nous aborderons Twitter et Facebook et les différentes façons d'être présent sur ces deux réseaux en fonction de besoins de l'entreprise.
1. Comment aborder les réseaux sociaux (Culture web et "clash" d'entreprise; «converser»: pourquoi, comment)
2. Apprendre des bonnes pratiques (et je toucherai la gestion de crise)
3. Développer une stratégie de communication en trois étapes
Tous les détails et inscription ici.
29 avril 2010
2
Conférence SQPRP sur les réseaux sociaux
Je donne une conférence jeudi prochain sur les médias sociaux et les relations publiques au Club St-James à Montréal dans le cadre des formations de la SQPRP.
28 avril 2010
2
Le filtre social
Internet a définitivement démocratisé les moyens de production de l'information (que tous ne s'en prévalent pas est un autre débat). Mais avec l'autopublication sans barrière sur le réseau, on a assisté à une multiplication exponentielle des sources d’information et le moins que l'on puisse dire est qu'une chatte n'y retrouverait pas ses petits.
Pas que l'information soit de mauvaise qualité, mais il est noyée sous le bruit (discours dominant chez les biens pensants, où évidemment leurs paroles, elles ne sont jamais du bruit). Car si l'accès n'est plus un problème (je dis bien l'accès, car «retrouver» est une autre paire de manches), on ne sait plus où donner de la tête.
En fait, la principale conséquence de la surabondance de l'information n'est pas un déficit technologique (les outils sont probablement presque tous là pour retrouver à peu près tout), mais un déficit cognitif.
Si l'accès au contenu n'est plus un problème, la nouvelle barrière est notre capacité limitée de réception. C'est donc une limite "humaine" et non “technique” .
Le filtrage social émerge comme stratégie de navigation
Diverses stratégies sont déployées pour retrouver le sens dans toute cette mer d'information. On assiste à des regroupements par communauté d’intérêts, à des créations de cercles de filtres par affinités. On partage d’informations dans son propre réseau social. Et l'information acquiert une valeur, un sens, quand il est filtré par mon réseau social. Le passage à travers le filtre social lui donne un sens: il est d'intérêt pour mon réseau, donc pour moi.
À l'époque de la rareté, avec les médias traditionnels, l'information nationale ou régionale --peut-être même de ma ville-- était accessible en «gros». Mais c'était une information plutôt standardisée (un consensus de la moyenne des goûts) et non pas personnalisée.
L'information de proximité a toujours été plus populaire que l'information internationale: principalement à cause de l'abstraction des conséquences réelles [vous allez peut-être bientôt vous intéresser plus à Athènes et sa crise financière quand la contamination atteindra votre coin du monde].
Mais la proximité s'est aujourd'hui dématérialisée pour inclure ce qui est proche de vos intérêts et non plus proche physiquement de vous (la proximité physique est une conséquence lointaine d'un monde où télécommunication et déplacement étaient limités). On peut s'attendre à une augmentation du partage des tensions partout dans le monde dû aux multitudes de connexions par delà les frontières, via les nouveaux canaux en temps réels, car chacun pourra se sentir touché par un événement loin de chez lui.
Le média c'est moi
En étant au centre de cette sphère de filtre social, s'il est bien construit, on s'offre une vision en accord avec nos intérêts. Mais qui n'est pas exempt de «bruits», c'est-à-dire d'informations non sollicitées qui nous permettent de sortir de vos ornières. Mais ce ne sera plus le privilège de nos merveilleux journalistes, toujours soucieux de nous dire ce qu'il faut voir ou entendre.
S'il fallait avoir un autre exemple de l'arrimage entre les médias sociaux, dont je vous entretiens depuis un an ou deux, c'est ce fameux bouton «j'aime» de Facebook, («FB like button»). Il permet à votre réseau social sur Facebook de virtuellement «filtrer» l'information de vos canaux traditionnels.
likebutton.me vous permet de voir ce que votre réseau partage, classé par catégories et canaux de diffusion. Quels sont les liens partagés sur le New York Times, Le Washington Post? Likebutton.me vous montre ce que votre réseau a partagé.
Au pupitre des journaux traditionnels, les experts font leur possible pour donner une «forme» à l'actualité quotidienne. C'est bien, c'est beau. Mais ce n'est plus suffisant.
Si je lis ces journaux, c'est qu'il m'intéresse. Et j'estime donc ses lecteurs. Et ce que ses lecteurs choisissent de lire (et de partager) m'intéresse tout autant. Et si c'est mon réseau personnel qui partage, alors ça devient franchement intéressant.
Tous les journaux devraient faire de même et inclure un accès aux réseaux sociaux les plus populaires. Un avantage de la lecture «en groupe»: on lit plus. On clique plus.
Quelqu'un prend des notes?
Pas que l'information soit de mauvaise qualité, mais il est noyée sous le bruit (discours dominant chez les biens pensants, où évidemment leurs paroles, elles ne sont jamais du bruit). Car si l'accès n'est plus un problème (je dis bien l'accès, car «retrouver» est une autre paire de manches), on ne sait plus où donner de la tête.
En fait, la principale conséquence de la surabondance de l'information n'est pas un déficit technologique (les outils sont probablement presque tous là pour retrouver à peu près tout), mais un déficit cognitif.
Si l'accès au contenu n'est plus un problème, la nouvelle barrière est notre capacité limitée de réception. C'est donc une limite "humaine" et non “technique” .
Le filtrage social émerge comme stratégie de navigation
Diverses stratégies sont déployées pour retrouver le sens dans toute cette mer d'information. On assiste à des regroupements par communauté d’intérêts, à des créations de cercles de filtres par affinités. On partage d’informations dans son propre réseau social. Et l'information acquiert une valeur, un sens, quand il est filtré par mon réseau social. Le passage à travers le filtre social lui donne un sens: il est d'intérêt pour mon réseau, donc pour moi.
À l'époque de la rareté, avec les médias traditionnels, l'information nationale ou régionale --peut-être même de ma ville-- était accessible en «gros». Mais c'était une information plutôt standardisée (un consensus de la moyenne des goûts) et non pas personnalisée.
L'information de proximité a toujours été plus populaire que l'information internationale: principalement à cause de l'abstraction des conséquences réelles [vous allez peut-être bientôt vous intéresser plus à Athènes et sa crise financière quand la contamination atteindra votre coin du monde].
Mais la proximité s'est aujourd'hui dématérialisée pour inclure ce qui est proche de vos intérêts et non plus proche physiquement de vous (la proximité physique est une conséquence lointaine d'un monde où télécommunication et déplacement étaient limités). On peut s'attendre à une augmentation du partage des tensions partout dans le monde dû aux multitudes de connexions par delà les frontières, via les nouveaux canaux en temps réels, car chacun pourra se sentir touché par un événement loin de chez lui.
Le média c'est moi
En étant au centre de cette sphère de filtre social, s'il est bien construit, on s'offre une vision en accord avec nos intérêts. Mais qui n'est pas exempt de «bruits», c'est-à-dire d'informations non sollicitées qui nous permettent de sortir de vos ornières. Mais ce ne sera plus le privilège de nos merveilleux journalistes, toujours soucieux de nous dire ce qu'il faut voir ou entendre.
S'il fallait avoir un autre exemple de l'arrimage entre les médias sociaux, dont je vous entretiens depuis un an ou deux, c'est ce fameux bouton «j'aime» de Facebook, («FB like button»). Il permet à votre réseau social sur Facebook de virtuellement «filtrer» l'information de vos canaux traditionnels.
likebutton.me vous permet de voir ce que votre réseau partage, classé par catégories et canaux de diffusion. Quels sont les liens partagés sur le New York Times, Le Washington Post? Likebutton.me vous montre ce que votre réseau a partagé.
Au pupitre des journaux traditionnels, les experts font leur possible pour donner une «forme» à l'actualité quotidienne. C'est bien, c'est beau. Mais ce n'est plus suffisant.
Si je lis ces journaux, c'est qu'il m'intéresse. Et j'estime donc ses lecteurs. Et ce que ses lecteurs choisissent de lire (et de partager) m'intéresse tout autant. Et si c'est mon réseau personnel qui partage, alors ça devient franchement intéressant.
Tous les journaux devraient faire de même et inclure un accès aux réseaux sociaux les plus populaires. Un avantage de la lecture «en groupe»: on lit plus. On clique plus.
Quelqu'un prend des notes?
Libellés :
Media,
Moteur de recherche,
Reseaux_Sociaux,
Societe
26 avril 2010
1
Salut NULL
Ah! Ça commence bien la semaine! On ouvre sa messagerie et on trouve ce message de pourriel. Ou comment rater son envoi massif dès la première ligne!
Règle numéro 1: ne jamais envoyer ses courriels un vendredi soir, après une semaine éreintante. Une erreur est si vite arrivée ;-)
Règle numéro 2: bien suivre la règle numéro 1 et bien comprendre la règle numéro 3
Règle numéro 3: dans un monde de surabondance, offrir du contenu n'apporte plus aucune valeur en soi -- dans un monde de rareté, peut-être. Ce qui a de la valeur, plus que jamais, est le sens. Offrez du sens qui me permet de me retrouver dans le tsunami de l'info. J'irai chercher la vidéo après.
Règle numéro 1: ne jamais envoyer ses courriels un vendredi soir, après une semaine éreintante. Une erreur est si vite arrivée ;-)
Règle numéro 2: bien suivre la règle numéro 1 et bien comprendre la règle numéro 3
Règle numéro 3: dans un monde de surabondance, offrir du contenu n'apporte plus aucune valeur en soi -- dans un monde de rareté, peut-être. Ce qui a de la valeur, plus que jamais, est le sens. Offrez du sens qui me permet de me retrouver dans le tsunami de l'info. J'irai chercher la vidéo après.
20 avril 2010
12
Vivre dans des flux
La popularité d'un blogue est-elle uniquement liée à l'abondance de ses écrits ? La chercheuse Susan Jamison-Powell (Sheffield Hallam University) trouve que le facteur déterminant est le nombre total de mots écrits par la personne durant la semaine. Pas la qualité de ses écrits. (via L'Atelier).
En observant 75 blogueurs (anglophones) sur livejournal.com, elle a trouvé que plus on écrit, plus on a de lecteurs (étude en résumé, anglais, PDF).
La quantité et la régularité sont deux facteurs importants pour s'attirer une «popularité» (La Tribune de Genève avance même que la régularité compte moins que la longueur).
Clay Shirky dans «Les Lois du pouvoir, les Blogues et l'Inégalité» («Power Laws, Weblogs, and Inequality») avait déjà constaté en 2003 que «les blogues les plus populaires sont ceux mis à jour quotidiennement et surtout que la popularité d'un blogue ne se décide pas, mais résulte "d'une sorte d'approbation distribuée émanant des autres blogues.» (lien via Emily Turrettin, Les Quotidiennes).
L'étude n'est peut-être pas si surprenant en fin de compte: écrire est le seul vecteur d'influence (le non-verbal est absent), il y a donc une surpondération pour un usage accru de l'écrit.
Ce qu'il y a de nouveau, c'est le développement de tout cet écosystème autour de la surabondance de l'écrit.
Nous entrons dans un monde de flux
On assiste à la fois à une comptabilisation de la «popularité» (on mesure de l'audience et non la notoriété de l'émetteur) et à une redéfinition du contenu de qualité sous une forme de «flux quantitatif»
«Les flux font se succéder rapidement des séquences d’informations sur un thème. Il peut s’agir de microblogs, de hashtags, de flux d’alimentation RSS, de services multimédias ou de flux de données gérées via des APIs.» disait Nova Spivack (source Archicampus.net
“Cette métaphore est puissante. L’idée suggère que vous viviez dans le courant : y ajoutant des choses, les consommant, les réorientant.” disait Danah Boyd (source "Streams of Content, Limited Attention: The Flow of Information through Social Media".) (cité et traduit par Hubert Guillaud, InternetActu).
On a maintenant la possibilité de créer, mixer, remixer, relier, hyperlié et diffuser tous les contenus y compris les siens, mélangeant autorités et autoproduction. La chaîne de distribution de l'information traditionnelle déraille et de nouveaux acteurs émergent grâce à de nouvelles règles.
Dans ce contexte, les plus gros «arroseurs» reçoivent une plus grande attention. C'est un jeu de visibilité qui ressemble à un jeu à somme nul. Si je suis plus vu, tu l'es moins. L'attention se dirige vers ceux qui ont le clavier agile et prolifique.
«En offrant la même audience à chacun, on distribue le pouvoir d’attention à tous» écrivait Hubert Guillaud. Mais la redistribution de l'attention vers les «plus populaires» devient une pression quotidienne qui est un véritable ticket modérateur pour les blogueurs. Entre qui veut, mais reste qui peut.
Ratio «placoteux» / «élite»
«Il ne faut pas non plus noyer les lecteurs», ajoute Christophe Thil, interviewé dans l'article de L'Atelier,« il est essentiel de veiller à la pertinence des articles que l'on publie. [...] on évite le bruit [...] un blogueur qui vous submerge d'informations risque fort de perdre en audience».
Vrai. Mais je crois que l'on fait fausse route en conservant une pensée de «destination» et non de flux. Les journaux et les émissions de télévision se pensent encore comme des destinations. Or, dans une économie de flux, il n'y a pas de «destination». Ou plutôt c'est un concept fluctuant. Les liens renvoient toujours ailleurs.
Nous assistons à une «décentralisation tous azimuts» où le pouvoir est transféré en «périphérie» -- où on assiste à la montée en puissance des noeuds d'un réseau condamné à «écrire» pour exister. On pourrait aussi dire: c'est plutôt un rééquilibrage des ex-sans-voix.
L'élite d'ailleurs ne s'y trompe pas et traite de «communauté de placoteux»* ces hordes de sans-culottes qui dévaluent la parole en inondant le marché de mots au rabais. C'est une des conséquences navrantes de l'alphabétisation des masses: l'écrit s'est démocratisé pourrait-on les entendre dire.
Savoir profane
La recherche, l'acquisition, la transformation et la diffusion du savoir passaient autrefois par le transport et hier les médias de masse. Le flux est aujourd'hui en mesure de modifier la nature même du savoir, sa consommation et sa production.
Oui, on suit ceux qui écrivent beaucoup, car leurs flux de billets créent un continuum qui ressemble le plus au flux de la vie, où les récits gagnent en instantanéité tout en évitant cette élite qui s'interposait jadis entre nous et ce qu'elle décrivait.
Oui, on écrit beaucoup, mais on peut s'inscrire dans les flux, converser et réalimenter à notre tour ce flux pour d'autres.
Consommer pour comprendre, produire pour être pertinent comme le disait si brillamment Danah Boyd.
(929 mots --ça me classe où cette semaine? ;-)
--
*Pour les Nathalie Petrowsky qui pensent que les blogueurs dorment au gaz (pcq ils n'ont pas fait des «ripostes cinglantes» à Madame Bissonnette) j'ai beaucoup écrit sur le sujet en 2005 et 2006. Rien de cinglant. Juste du sensé. Mais c'est derrière nous, maintenant.
La blogosphère et les médias
Internet est un amplificateur de phénomène
Il faut le downloader pour le croire
Blogueurs, journalistes, même combat
Déformation pouvoir-professionnelle
Développement du savoir profane
La société des chroniqueurs
10 facteurs de crédibilité pour votre site webCroire/berner
Le problème du filtrage de l'information sur Internet
Qui croire quand informations et connaissances circulent librement ?
Image: Moebius
En observant 75 blogueurs (anglophones) sur livejournal.com, elle a trouvé que plus on écrit, plus on a de lecteurs (étude en résumé, anglais, PDF).
La quantité et la régularité sont deux facteurs importants pour s'attirer une «popularité» (La Tribune de Genève avance même que la régularité compte moins que la longueur).
Clay Shirky dans «Les Lois du pouvoir, les Blogues et l'Inégalité» («Power Laws, Weblogs, and Inequality») avait déjà constaté en 2003 que «les blogues les plus populaires sont ceux mis à jour quotidiennement et surtout que la popularité d'un blogue ne se décide pas, mais résulte "d'une sorte d'approbation distribuée émanant des autres blogues.» (lien via Emily Turrettin, Les Quotidiennes).
L'étude n'est peut-être pas si surprenant en fin de compte: écrire est le seul vecteur d'influence (le non-verbal est absent), il y a donc une surpondération pour un usage accru de l'écrit.
Ce qu'il y a de nouveau, c'est le développement de tout cet écosystème autour de la surabondance de l'écrit.
Nous entrons dans un monde de flux
On assiste à la fois à une comptabilisation de la «popularité» (on mesure de l'audience et non la notoriété de l'émetteur) et à une redéfinition du contenu de qualité sous une forme de «flux quantitatif»
«Les flux font se succéder rapidement des séquences d’informations sur un thème. Il peut s’agir de microblogs, de hashtags, de flux d’alimentation RSS, de services multimédias ou de flux de données gérées via des APIs.» disait Nova Spivack (source Archicampus.net
“Cette métaphore est puissante. L’idée suggère que vous viviez dans le courant : y ajoutant des choses, les consommant, les réorientant.” disait Danah Boyd (source "Streams of Content, Limited Attention: The Flow of Information through Social Media".) (cité et traduit par Hubert Guillaud, InternetActu).
On a maintenant la possibilité de créer, mixer, remixer, relier, hyperlié et diffuser tous les contenus y compris les siens, mélangeant autorités et autoproduction. La chaîne de distribution de l'information traditionnelle déraille et de nouveaux acteurs émergent grâce à de nouvelles règles.
Dans ce contexte, les plus gros «arroseurs» reçoivent une plus grande attention. C'est un jeu de visibilité qui ressemble à un jeu à somme nul. Si je suis plus vu, tu l'es moins. L'attention se dirige vers ceux qui ont le clavier agile et prolifique.
«En offrant la même audience à chacun, on distribue le pouvoir d’attention à tous» écrivait Hubert Guillaud. Mais la redistribution de l'attention vers les «plus populaires» devient une pression quotidienne qui est un véritable ticket modérateur pour les blogueurs. Entre qui veut, mais reste qui peut.
Ratio «placoteux» / «élite»
«Il ne faut pas non plus noyer les lecteurs», ajoute Christophe Thil, interviewé dans l'article de L'Atelier,« il est essentiel de veiller à la pertinence des articles que l'on publie. [...] on évite le bruit [...] un blogueur qui vous submerge d'informations risque fort de perdre en audience».
Vrai. Mais je crois que l'on fait fausse route en conservant une pensée de «destination» et non de flux. Les journaux et les émissions de télévision se pensent encore comme des destinations. Or, dans une économie de flux, il n'y a pas de «destination». Ou plutôt c'est un concept fluctuant. Les liens renvoient toujours ailleurs.
Nous assistons à une «décentralisation tous azimuts» où le pouvoir est transféré en «périphérie» -- où on assiste à la montée en puissance des noeuds d'un réseau condamné à «écrire» pour exister. On pourrait aussi dire: c'est plutôt un rééquilibrage des ex-sans-voix.
L'élite d'ailleurs ne s'y trompe pas et traite de «communauté de placoteux»* ces hordes de sans-culottes qui dévaluent la parole en inondant le marché de mots au rabais. C'est une des conséquences navrantes de l'alphabétisation des masses: l'écrit s'est démocratisé pourrait-on les entendre dire.
Savoir profane
La recherche, l'acquisition, la transformation et la diffusion du savoir passaient autrefois par le transport et hier les médias de masse. Le flux est aujourd'hui en mesure de modifier la nature même du savoir, sa consommation et sa production.
Oui, on suit ceux qui écrivent beaucoup, car leurs flux de billets créent un continuum qui ressemble le plus au flux de la vie, où les récits gagnent en instantanéité tout en évitant cette élite qui s'interposait jadis entre nous et ce qu'elle décrivait.
Oui, on écrit beaucoup, mais on peut s'inscrire dans les flux, converser et réalimenter à notre tour ce flux pour d'autres.
Consommer pour comprendre, produire pour être pertinent comme le disait si brillamment Danah Boyd.
(929 mots --ça me classe où cette semaine? ;-)
--
*Pour les Nathalie Petrowsky qui pensent que les blogueurs dorment au gaz (pcq ils n'ont pas fait des «ripostes cinglantes» à Madame Bissonnette) j'ai beaucoup écrit sur le sujet en 2005 et 2006. Rien de cinglant. Juste du sensé. Mais c'est derrière nous, maintenant.
La blogosphère et les médias
Internet est un amplificateur de phénomène
Il faut le downloader pour le croire
Blogueurs, journalistes, même combat
Déformation pouvoir-professionnelle
Développement du savoir profane
La société des chroniqueurs
10 facteurs de crédibilité pour votre site webCroire/berner
Le problème du filtrage de l'information sur Internet
Qui croire quand informations et connaissances circulent librement ?
Image: Moebius
Libellés :
Emergence,
Philosophie
16 avril 2010
0
Colloque «Le journal indépendant» diffusé sur Canal Savoir
Le Canal Savoir diffusera 3 émissions issues du colloque Le journal indépendant : vue de l’esprit ou phare de la démocratie? dont j'avais déjà rapporté quelques notes précédemment. Voilà une occasion pour ceux qui ont manqué l'événement.
Quelques notes prises lors de la conférence pour vous donner un avant-goût.
Plus de détails sur le colloque.
Au programme :Le Canal Savoir diffuse aussi en direct sur www.canalsavoir.tv. Les heures sont basées sur le fuseau horaire de Montréal.
Le mardi 20 avril à 20 h
Pour une presse libre, une conférence d’Edwy Plenel, président et directeur de publications de Mediapart.fr, un journal payant sur Internet lancé en mars 2008. Une occasion d’entendre les réflexions de celui qui a œuvré pendant 25 ans au quotidien Le Monde.
Le vendredi 23 avril à 21 h 30
Le journal indépendant du 21e siècle : ses rôles, ses contenus, ses publics, une table ronde présidée par Florian Sauvageau, directeur du Centre d’études sur les médias. Avec John Honderich, président du conseil d’administration de Torstar, la société éditrice du Toronto Star, dont il a été éditeur pendant de nombreuses années; Persephone Miel, conseillère principale à l’ONG Internews Network qui a dirigé à l’Université Harvard (2007-2008) un projet de recherche sur le journalisme et la démocratie dans le nouvel environnement numérique; et Anne Nivat, journaliste indépendante qui a couvert plusieurs des grands conflits des dernières années en Afghanistan, en Irak et en Tchétchénie pour divers médias.
Le mardi 27 avril à 20 h
L’avenir des journaux indépendants d’ici, une table ronde présidée par la sénatrice Joan Fraser, ancienne rédactrice en chef du journal The Gazette. Avec Josée Boileau, rédactrice en chef au quotidien Le Devoir; Colette Brin, professeure de journalisme au Département d’information et de communication de l’Université Laval; Jean Paré qui a mené une longue carrière de journaliste, notamment comme éditeur et rédacteur en chef du magazine L’actualité; et Patrick Pierra, pionnier d’Internet au Québec et coprésident de BV! MEDIA, société éditrice du portail BRANCHEZ-VOUS.com.
Quelques notes prises lors de la conférence pour vous donner un avant-goût.
Plus de détails sur le colloque.
Libellés :
Journalisme
Consolidation dans le monde des médias sociaux
Naïvement, on peut penser que les médias sociaux, avec la montée de Twitter ou FourSquare, sont une nouveauté. Disons, à la place, que l'adoption «grand public» est une nouveauté. Nous venons plutôt de vivre une décennie de progression exponentielle des médias sociaux en ligne. N'espérez plus un sursaut similaire, nous commençons à entrer dans la consolidation.
De la même manière que dans la guerre des moteurs de recherche, on a atteint un premier palier où les géants tenteront de consolider leur position et d'éliminer les petits joueurs. Après le boom, l'accalmie. Et suite à ce calme, une remontée lente, mais solide de joueurs alternatifs.
Pour les moteurs de recherche, c'est Google qui avait gagné la guerre. Aujourd'hui, des joueurs alternatifs (WolframAlpha, Facebook, etc.) rognent les franges de l'empire et installent leur marche pour dominer chacun une niche que le maître central peine à satisfaire (le fameux «web profond»). Ensuite, d'autres géants se relèvent pour préparer un combat à venir (Bing de Microsoft et iAd d'Apple sur le mobile).
Pour la guerre des navigateurs, c'était le même scénario. Internet Exporer a raflé la cagnotte avant l'an 2000. Et après une décennie, des joueurs alternatifs reprennent maintenant l'initiative et étrangle lentement le joueur dominant. Firefox, Opera Unite, Flock. Et des géants fourbissent leurs armes pour un affrontement prochain (Chrome, Safari) sur des continents qui émergent (Téléphone intelligent).
Mais dans tous les cas, après l'explosion, c'est l'accalmie. Qu'un prochain conflit éclatera ne fait que confirmer la période de grâce qui s'est installée.
Pour les réseaux sociaux, nous en sommes là.
Avec l'annonce hier que Ning va fermer son service gratuit de communauté, c'est une nouvelle ère qui commence: la consolidation.
Ning payant
«We will phase out our free service. Existing free networks will have the opportunity to either convert to paying for premium services, or transition off of Ning.» a-t-on appris sur CNET. Le service gratuit sera graduellement abandonné et les comptes devront soit passé au payant soit quitter.
La communauté que l'on pouvait bâtir à moindre coût n'existera plus: le prix d'entrée éliminera les comptes qui ne sauront pas monétiser leur réseau.
Google dans les cordes
Google Buzz et Google Waves sont deux astéroïdes qui brillent dans le ciel, mais leur lueur s'estompe. Le géant Google n'a pas réussi à s'imposer avant que les grillent ne se referment. On peut par contre gager que ces deux services seront gardés au feu doux en attendant l'opportunité de reprendre du territoire...après la période d'accalmie
Facebook grand gagnant?
On pourrait le penser qu'il est le grand gagnant de la course au réseaux sociaux. Mais la bête coûte chère à nourrir et le modèle n'est pas tout à fait solide: par contre, sa position dominante lui laisse de l'espace pour trouver une solution.
Twitter le challenger?
Twitter a annoncé cette semaine son système de publicité par mot clef. Le modèle risque de marcher puisque, comme pour le AdWords de Google, l'usage du service et l'achat de mots-clés ne sont pas aussi incompatibles que pour Facebook (qui existe dans l'espace semi-public de la sphère privée de ses membres).
Twitter ne joue plus du tout dans les mêmes platebandes que Facebook. C'est plutôt Facebook qui va tenter de le déloger du territoire du «flux temps réel».
YouTube, champion poids lourd
Sans surprise, YouTube devient la référence du court clip vidéo. Google va même jusqu'à annoncer elle va fermer les uploads sur Google Video. DailyMotion tient le fort, mais pour combien de temps? La différenciation se fera par affinité esthétique: Vimeo et compagnie iront chercher des sous-groupes attachés à une certaine qualité (technique et contenu).
Mais la transformation de YouTube en télé sociale est inévitable et barre définitivement la route à tout prétendant. De retour dans 10 ans pour la suite.
Les spécialités poussent Google vers le «search tone»
Qui l'eut cru: d'abord la risée des réseaux sociaux, les plateformes de recherche par format consolident leur baronnie: SlideShare pour les PowerPoint, et Scribd pour les documents Word.
YouTube a ouvert la voie: on cherche par format de document, puis par contenu. Des niches, certes, mais très porteuses... Reléguant Google à un généraliste «search tone» (comme on dit dial tone en téléphonie, ce signal de base).
Les prochaines escarmouches
Surveiller du côté de FourSquare et compagnie: les applications hyperlocales des réseaux sociaux. Leur rachat éventuel montrera qui cherche à reprendre le dessus.
N'espérez pas les voir devenir le «prochain succès du net». Oui, ils le sauront... mais pour les investisseurs. Leur service doit et sera intégré à quelque chose de plus gros. Les liens de proximité sont plus que porteur, c'est la base de prochaine économie. Mais une simple App ne fait pas le poids et il doit être consolidé dans un ensemble plus grand.
De la même manière que dans la guerre des moteurs de recherche, on a atteint un premier palier où les géants tenteront de consolider leur position et d'éliminer les petits joueurs. Après le boom, l'accalmie. Et suite à ce calme, une remontée lente, mais solide de joueurs alternatifs.
Pour les moteurs de recherche, c'est Google qui avait gagné la guerre. Aujourd'hui, des joueurs alternatifs (WolframAlpha, Facebook, etc.) rognent les franges de l'empire et installent leur marche pour dominer chacun une niche que le maître central peine à satisfaire (le fameux «web profond»). Ensuite, d'autres géants se relèvent pour préparer un combat à venir (Bing de Microsoft et iAd d'Apple sur le mobile).
Pour la guerre des navigateurs, c'était le même scénario. Internet Exporer a raflé la cagnotte avant l'an 2000. Et après une décennie, des joueurs alternatifs reprennent maintenant l'initiative et étrangle lentement le joueur dominant. Firefox, Opera Unite, Flock. Et des géants fourbissent leurs armes pour un affrontement prochain (Chrome, Safari) sur des continents qui émergent (Téléphone intelligent).
Mais dans tous les cas, après l'explosion, c'est l'accalmie. Qu'un prochain conflit éclatera ne fait que confirmer la période de grâce qui s'est installée.
Pour les réseaux sociaux, nous en sommes là.
Avec l'annonce hier que Ning va fermer son service gratuit de communauté, c'est une nouvelle ère qui commence: la consolidation.
Ning payant
«We will phase out our free service. Existing free networks will have the opportunity to either convert to paying for premium services, or transition off of Ning.» a-t-on appris sur CNET. Le service gratuit sera graduellement abandonné et les comptes devront soit passé au payant soit quitter.
La communauté que l'on pouvait bâtir à moindre coût n'existera plus: le prix d'entrée éliminera les comptes qui ne sauront pas monétiser leur réseau.
Google dans les cordes
Google Buzz et Google Waves sont deux astéroïdes qui brillent dans le ciel, mais leur lueur s'estompe. Le géant Google n'a pas réussi à s'imposer avant que les grillent ne se referment. On peut par contre gager que ces deux services seront gardés au feu doux en attendant l'opportunité de reprendre du territoire...après la période d'accalmie
Facebook grand gagnant?
On pourrait le penser qu'il est le grand gagnant de la course au réseaux sociaux. Mais la bête coûte chère à nourrir et le modèle n'est pas tout à fait solide: par contre, sa position dominante lui laisse de l'espace pour trouver une solution.
Twitter le challenger?
Twitter a annoncé cette semaine son système de publicité par mot clef. Le modèle risque de marcher puisque, comme pour le AdWords de Google, l'usage du service et l'achat de mots-clés ne sont pas aussi incompatibles que pour Facebook (qui existe dans l'espace semi-public de la sphère privée de ses membres).
Twitter ne joue plus du tout dans les mêmes platebandes que Facebook. C'est plutôt Facebook qui va tenter de le déloger du territoire du «flux temps réel».
YouTube, champion poids lourd
Sans surprise, YouTube devient la référence du court clip vidéo. Google va même jusqu'à annoncer elle va fermer les uploads sur Google Video. DailyMotion tient le fort, mais pour combien de temps? La différenciation se fera par affinité esthétique: Vimeo et compagnie iront chercher des sous-groupes attachés à une certaine qualité (technique et contenu).
Mais la transformation de YouTube en télé sociale est inévitable et barre définitivement la route à tout prétendant. De retour dans 10 ans pour la suite.
Les spécialités poussent Google vers le «search tone»
Qui l'eut cru: d'abord la risée des réseaux sociaux, les plateformes de recherche par format consolident leur baronnie: SlideShare pour les PowerPoint, et Scribd pour les documents Word.
YouTube a ouvert la voie: on cherche par format de document, puis par contenu. Des niches, certes, mais très porteuses... Reléguant Google à un généraliste «search tone» (comme on dit dial tone en téléphonie, ce signal de base).
Les prochaines escarmouches
Surveiller du côté de FourSquare et compagnie: les applications hyperlocales des réseaux sociaux. Leur rachat éventuel montrera qui cherche à reprendre le dessus.
N'espérez pas les voir devenir le «prochain succès du net». Oui, ils le sauront... mais pour les investisseurs. Leur service doit et sera intégré à quelque chose de plus gros. Les liens de proximité sont plus que porteur, c'est la base de prochaine économie. Mais une simple App ne fait pas le poids et il doit être consolidé dans un ensemble plus grand.
Libellés :
Reseaux_Sociaux
07 avril 2010
0
FutureStates.tv
Que sera le monde dans 25 ans, 50 ans? Independent Television Service (ITVS) a demandé à 11 réalisateurs, confirmés ou émergents, de raconter l'Amérique de demain. Le résultat? FutureStates.tv: 11 courts métrages originaux, d'une vingtaine de minutes, qui montrent les dangers, les peurs, les espoirs et les possibilités de ce monde qui a/va changer. iTVs, une télé qui ne vous prend pas pour un Couch Potato.
Mes préférés:
Plastic Bag de Ramin Bahrani, avec la narration de Werner Herzog. Le voyage existentiel d'un sac de plastique à la recherche de ses créateurs et qui trouve le nirvana (18m30s)
(Visionnez sur le site original)
Play, par David Kaplan et Eric Zimmerman. La réalité virtuelle des jeux vidéo transposée dans nos vies. Ou serait-ce l'inverse? (19m15s)
(Visionnez sur le site original)
Regardez-les tous ici sur FutureStates.tv.
Chaque court métrage vient avec un vidéo d'accompagnement (making of ou documentaire) et une galerie d'images.
Ils ont aussi ajouté la section Predict-o-meter pour permettre à l'audience de devenir l'oracle et décrire le futur.
Mes préférés:
Plastic Bag de Ramin Bahrani, avec la narration de Werner Herzog. Le voyage existentiel d'un sac de plastique à la recherche de ses créateurs et qui trouve le nirvana (18m30s)
(Visionnez sur le site original)
Play, par David Kaplan et Eric Zimmerman. La réalité virtuelle des jeux vidéo transposée dans nos vies. Ou serait-ce l'inverse? (19m15s)
(Visionnez sur le site original)
Regardez-les tous ici sur FutureStates.tv.
Chaque court métrage vient avec un vidéo d'accompagnement (making of ou documentaire) et une galerie d'images.
Ils ont aussi ajouté la section Predict-o-meter pour permettre à l'audience de devenir l'oracle et décrire le futur.
Libellés :
Video
03 avril 2010
7
iPad jour zéro
On se réveille un jour et le monde a changé. Le iPad espère créer cette impression aujourd'hui, jour de son lancement. Réflexion autour d'un petit café pour ceux qui sont loin du centre du monde (c'est-à-dire un Apple Store américain).
Le iPad possède un avantage certain, relève Doc Searls sur son blogue hier: il arrive avec 100 000 applications prêtes à l'emploi. Bien sûr, dit-il, la première version, comme toutes les premières versions (voyez le iPhone premier génération), sera rapidement démodée et ressemblera à une antiquité dans un an.
Cela n'empêche pas les fans de faire la file pour s'en procurer, raconte Michel de Guilhermier, à 1h du matin ce matin, sur 5e Avenue à New York, près de 60 personnes étaient déjà en place devant le Apple Store. Pour les réactions à chaud dans la file ou à l'ouverture des portes, une collection de canaux vidéo en direct saura vous combler, dont celui d'ubiquiste et ineffable Scoble. [MàJ: lire le compte-rendu du jour 1d'un early adopter: CFD raconte sa journée avec un iPad]
Ceci est mon iPad, livré pour vous. iMen!
« iPad, c’est notre technologie la plus avancée dans un appareil magique et révolutionnaire, à un prix incroyable », avait déclaré Steve Jobs au dévoilement en début d'année.
Sera-elle la technologie miracle qui fera consommer le grand public le contenu numérique des médias traditionnels? Son écran tactile, le WiFi, l'autonomie de la batterie et l'ergonomie de l'acquisition de contenu payant (aka l'appStore) et son bas coût (500 $us pour le modèle d'entrée) sont autant d'arguments en sa faveur.
Le Kindle, maître incontesté du marché avant la sortie du iPad, est maintenant un artefact qui semble avoir appartenu à l'homme du Néandertal. Je crois qu'il y a un momentum sur le marché. Apple, en gonflant le iTouch en iPad (c'et foncièrement le même appareil, mais en plus large), s'avance en terrain connu et décoiffe tous les concurrents actuels.
Est-ce le succès miracle donc? Je n'ose pas m'avancer. Je crois que le iPad a toutes les caractéristiques pour révolutionner l'industrie du contenu. Mais en cette matière, ce sont les consommateurs qui décident du marché. Que le produit soit révolutionnaire ou non. On verra avec l'adoption... et la réaction de la concurrence.
Les voies impénétrables d'Apple
Dans la file d'attente, à New York, il y aura Benoît Raphaël, pense que Steve Job aurait «peut-être encore mis le doigt sur le point de rupture d'une nouvelle révolution. Mais de quelle révolution parle-t-on? »
Il a écrit cette semaine, à propos du «frisson irrationnel» qui parcoure l'industrie médiatique « J'ai même entendu (de mémoire): Le web, c'est fini. C'était un mauvais cauchemar. Nous allons pouvoir nous remettre au travail comme avant et vendre nos journaux. Le iPad, c'est le nouveau kiosque à journaux.» (source)
Mais il met un bémol.
Attention à la consanguinité
Avant toute chose, tout comme lui, je suis convaincu que le système de micropaiement offert par le système de l'AppStore (déjà présent sur le iPhone et ayant déjà quasiment avalé toute l'industrie de la musique avec l’iTunes) fera en sorte que les utilisateurs paieront pour du contenu numérique.
C'est en effet un kiosque unique global. L'appStore, qui prendra 30 % de commission au passage (comme c'est déjà le cas pour les applications iPhone), est le seul canal de distribution possible. Une ruée vers l'or? Apple s'en frottera les mains.
Mais la vraie révolution de l'iPad, comme l'explique Benoît Raphaêl, c'est l'interface, pas l'accès au contenu. «Nous sommes passés de l'ère du site web, à celle du portail, puis à celle de l'info liquide. Les supports nomades tactiles signent le retour de l'interface. Une interface qui ressemble à la "vraie vie", qui nous rapproche des gestes quotidiens... [...] Ce n'est en effet pas tant le contenu que l'on va vendre, que l'usage appliqué à ce contenu facilité par l'interface.» (source)
Mais les médias traditionnels, presse papier et audiovisuel, qui s'empresseront de pousser leur contenu tel quel sur le iPad seront fort déçus. Le packaging devra être revu sous peine de non-recevoir de la part des usagers. Une interface agréable, comme pour les magazines. C'est que les gens achèteront. Le contenu brut, sans valeur ajoutée, porté tel quel sur le iPad, comme le contenu qui l'a été jadis sur le web, n'aura pas de valeur.
Ce qui aura de la valeur, comme le suggère benoît Raphaël, c'est l'hyperconnectivité, les réseaux sociaux et de l'interconnexion des datas.
Exemples d'interface iPad, par industrie
- [vidéo] Magazine Wired
- [vidéo] Chaîne spéalisée: Sport Illustrated
- [video] Comic book: Marvel
- [vidéo] Jeu de course: Real Racing HD
- [vidéo] Journal: Wall Street Journal
- [vidéo] Bourse: E*Trade Mobile Pro
- [vidéo] Jeu de table: Scrabble (avec le iTouch)
- [vidéo] Navigation web: Safari
- [vidéo] Courriels: Mail
Mais la rébellion se prépare
Aussi bon soit-il, le iPad n'arrive pas seul sur un terrain vide: même si Apple contrôle toute la verticalité de son écosystème (de ce qui entre via les AppStores et jusqu'aux périphériques), des joueurs à l'horizontale, nous rappelle Doc Searl, entreront probablement dans le jeu très rapidement avec Android et Sebian (qui sont des OS qui peuvent rouler sur d'autres tablettes).
Ce qui se joue ici est la liberté d'accès au contenu. Le iPad sera sûrement fantastique, mais Apple ne me laissera pas jouer avec ce que je veux et de la façon que je le veux. C'est une prison dorée pour contenu riche.
Le iPad possède un avantage certain, relève Doc Searls sur son blogue hier: il arrive avec 100 000 applications prêtes à l'emploi. Bien sûr, dit-il, la première version, comme toutes les premières versions (voyez le iPhone premier génération), sera rapidement démodée et ressemblera à une antiquité dans un an.
Cela n'empêche pas les fans de faire la file pour s'en procurer, raconte Michel de Guilhermier, à 1h du matin ce matin, sur 5e Avenue à New York, près de 60 personnes étaient déjà en place devant le Apple Store. Pour les réactions à chaud dans la file ou à l'ouverture des portes, une collection de canaux vidéo en direct saura vous combler, dont celui d'ubiquiste et ineffable Scoble. [MàJ: lire le compte-rendu du jour 1d'un early adopter: CFD raconte sa journée avec un iPad]
Ceci est mon iPad, livré pour vous. iMen!
« iPad, c’est notre technologie la plus avancée dans un appareil magique et révolutionnaire, à un prix incroyable », avait déclaré Steve Jobs au dévoilement en début d'année.
Sera-elle la technologie miracle qui fera consommer le grand public le contenu numérique des médias traditionnels? Son écran tactile, le WiFi, l'autonomie de la batterie et l'ergonomie de l'acquisition de contenu payant (aka l'appStore) et son bas coût (500 $us pour le modèle d'entrée) sont autant d'arguments en sa faveur.
Le Kindle, maître incontesté du marché avant la sortie du iPad, est maintenant un artefact qui semble avoir appartenu à l'homme du Néandertal. Je crois qu'il y a un momentum sur le marché. Apple, en gonflant le iTouch en iPad (c'et foncièrement le même appareil, mais en plus large), s'avance en terrain connu et décoiffe tous les concurrents actuels.
Est-ce le succès miracle donc? Je n'ose pas m'avancer. Je crois que le iPad a toutes les caractéristiques pour révolutionner l'industrie du contenu. Mais en cette matière, ce sont les consommateurs qui décident du marché. Que le produit soit révolutionnaire ou non. On verra avec l'adoption... et la réaction de la concurrence.
Les voies impénétrables d'Apple
Dans la file d'attente, à New York, il y aura Benoît Raphaël, pense que Steve Job aurait «peut-être encore mis le doigt sur le point de rupture d'une nouvelle révolution. Mais de quelle révolution parle-t-on? »
Il a écrit cette semaine, à propos du «frisson irrationnel» qui parcoure l'industrie médiatique « J'ai même entendu (de mémoire): Le web, c'est fini. C'était un mauvais cauchemar. Nous allons pouvoir nous remettre au travail comme avant et vendre nos journaux. Le iPad, c'est le nouveau kiosque à journaux.» (source)
Mais il met un bémol.
Attention à la consanguinité
Avant toute chose, tout comme lui, je suis convaincu que le système de micropaiement offert par le système de l'AppStore (déjà présent sur le iPhone et ayant déjà quasiment avalé toute l'industrie de la musique avec l’iTunes) fera en sorte que les utilisateurs paieront pour du contenu numérique.
C'est en effet un kiosque unique global. L'appStore, qui prendra 30 % de commission au passage (comme c'est déjà le cas pour les applications iPhone), est le seul canal de distribution possible. Une ruée vers l'or? Apple s'en frottera les mains.
Mais la vraie révolution de l'iPad, comme l'explique Benoît Raphaêl, c'est l'interface, pas l'accès au contenu. «Nous sommes passés de l'ère du site web, à celle du portail, puis à celle de l'info liquide. Les supports nomades tactiles signent le retour de l'interface. Une interface qui ressemble à la "vraie vie", qui nous rapproche des gestes quotidiens... [...] Ce n'est en effet pas tant le contenu que l'on va vendre, que l'usage appliqué à ce contenu facilité par l'interface.» (source)
Mais les médias traditionnels, presse papier et audiovisuel, qui s'empresseront de pousser leur contenu tel quel sur le iPad seront fort déçus. Le packaging devra être revu sous peine de non-recevoir de la part des usagers. Une interface agréable, comme pour les magazines. C'est que les gens achèteront. Le contenu brut, sans valeur ajoutée, porté tel quel sur le iPad, comme le contenu qui l'a été jadis sur le web, n'aura pas de valeur.
Ce qui aura de la valeur, comme le suggère benoît Raphaël, c'est l'hyperconnectivité, les réseaux sociaux et de l'interconnexion des datas.
Exemples d'interface iPad, par industrie
- [vidéo] Magazine Wired
- [vidéo] Chaîne spéalisée: Sport Illustrated
- [video] Comic book: Marvel
- [vidéo] Jeu de course: Real Racing HD
- [vidéo] Journal: Wall Street Journal
- [vidéo] Bourse: E*Trade Mobile Pro
- [vidéo] Jeu de table: Scrabble (avec le iTouch)
- [vidéo] Navigation web: Safari
- [vidéo] Courriels: Mail
Mais la rébellion se prépare
Aussi bon soit-il, le iPad n'arrive pas seul sur un terrain vide: même si Apple contrôle toute la verticalité de son écosystème (de ce qui entre via les AppStores et jusqu'aux périphériques), des joueurs à l'horizontale, nous rappelle Doc Searl, entreront probablement dans le jeu très rapidement avec Android et Sebian (qui sont des OS qui peuvent rouler sur d'autres tablettes).
Ce qui se joue ici est la liberté d'accès au contenu. Le iPad sera sûrement fantastique, mais Apple ne me laissera pas jouer avec ce que je veux et de la façon que je le veux. C'est une prison dorée pour contenu riche.
Libellés :
Tendance