J'évoquais en 2004 les 3 conditions pour que le RSS devienne grand public. Les trois conditions ont été accomplies (on dit "fil web" et le logo est normalisé; on peut s'abonner en 1 clic; tous les grands navigateurs l'ont intégré). Mais alors pourquoi le RSS est-il si peu utilisé par le grand public? Parce qu'il est resté cantonné à un usage technique. Le RSS a été remplacé par Twitter et Facebook.
Le RSS est une commodité qui facilite le suivi d'info en ligne. Mais le grand public ne suit pas un fil web. Il suit un collègue, un ami pour qu'il le pointe vers une ressource nouvelle. Un ami (un "relais") joue ainsi le rôle du fil RSS. Un filtre social.
Là où le RSS indiquait ce qui était (techniquement) nouveau, le filtre social permet de trouver ce qui est "socialement nouveau" dans son cercle de relations (pus ou moins étendu). À quoi ça sert de savoir que tel billet est nouveau si personne de son entourage ne s'y intéresse?
Notifications à la main
On veut savoir ce qui éveille l'attention de notre groupe : si le fil RSS permet de suivre ses aiguilles dans la botte de foin, il les présente à plat, sans hiérarchie. Twitter et Facebok offre une fonction d'éditorialisation a posteriori. L'information acquiert une métadonnée supplémentaire: elle représente le Zeitgeist, l'esprit du temps (de son cercle).
Facebook et Twitter offrent la possibilité de faire suivre des liens vers des ressources d'informations quasi instantanément. Facebook, plus privée et Twitter plus public, sont des médias sociaux bottom up.
Le partage de liens constitue, ma foi, l'usage le plus intéressant de ces réseaux. Or, pourtant, Delicious était là bien avant. Pourquoi le "social bookmarking" n'a-t-il pas été adopté par le grand public? Il offre pourtant les mêmes avantages de partage et même plus.
Facebook, parce qu'il permet de restreindre sa communauté à un cercle (plus ou moins) limité. Le partage n'a pas de visée universelle, mais est presque tribal.
Twitter, parce qu'il a su mettre de l'avant le nombre d'abonnés ("followers") entrant ainsi de plain-pied dans l'économie de l'autopublication en adhérant à la monnaie commune : la reconnaissance. Connaître et identifier son audience grandissante offre une "récompense" à celui qui autopublie.
À mon sens, Twitter a une avance sur ce côté. Le nombre d'abonnés sur Facebook fait moins de sens que sur Twitter. Ce dernier se place mieux dans le nouvel écosystème de l'information.
Tri en périphérie
Le filtre social est une réponse à la surabondance d'information des réseaux. Le tri de l'information ne se faisant plus en amont, il est déchargé en aval sur l'utilisateur qui doit adopter de nouvelles stratégies de tri pour gérer cette subite augmentation de connaissance.
Le filtrage social retient ce qui est pertinent dans son cercle de connaissance et répond à une loi toute humaine du moindre effort : une info qui n'est pas de "qualité" (insérez ici vos critères personnels) ne se rend pas jusqu'à vous (ou alors vous vous êtes mal entouré).
Avec la montée des médias sociaux durant cette décennie qui se termine, le filtrage social par la base a atteint une échelle proprement vertigineuse et nous verrons dans les prochains dix ans l'impact que cela aura sur la société. Je suivrai pour vous ces avancés en 2010.
Lire sur le même thème sur Zéro Seconde:
2009-l'année des médias sociaux
Twitter, sous-traitant des moteurs ?
Les moteurs de confiance
Les couloirs numériques
Parler pour ne rien dire
Ecosysteme de l'information
31 décembre 2009
7
23 décembre 2009
6
2009-l'année des médias sociaux
2009 comme l'année de Twitter? Peut-être. La révolution manquée en Iran et la mort de Michael Jackson auraient intronisé cet outil auprès du grand public occidental. Et si c'était plutôt celle du passage des réseaux sociaux du côté du mainstream? En fait 2009 clôt une décennie de progression exponentielle des médias sociaux en ligne. C'est l'année qui a consacré les médias sociaux comme partie intégrante d'une nouvelle écologie de l'information.
La mutation en cours concerne les consommateurs et les info-brokers, le web participatif rendant encore plus floues les frontières dans la chaîne de l'information. Je vous avais déjà fait la description en 3 parties l'an passé (L'écosystème de l'information: 1- Twitter Surge, 2- Le P2P news, et 3- l'info-broker)
En lisant le livre de conversation, sortie récemment, entre Jean-Claude Carrière et Umberto Eco (N'espérez pas vous débarrasser des livres), ce dernier disait :
«Avec Internet, qui vous donne tout et qui vous condamne [...] à opérer un filtrage non plus par la médiation de la culture, mais de votre propre chef, nous courrons le risque de disposer désormais de six milliards d'encyclopédies. Ce qui empêche toute entente»
Encyclopédies à gogo
Umberto Eco entend "encyclopédie" dans le sens de référents communs et partagés par une communauté. Paris est en France (et non au Texas) et c'est Madonna qui a eu une fois l'air de Maryln Monroe (et non l'inverse). L'encyclopédie commune à une culture permet de dialoguer. Si tous les référents manquent, il n'y a plus de conversation.
Le problème de filtrage a déjà été soulevé à mainte reprise par Umberto Eco, et j'en ai fait écho (sans jeu de mots) ici Le problème du filtrage de l'information sur Internet (2005).
Mes conclusions sont tout aussi valides aujourd'hui: puisque les filtres culturelles ont été court-circuités et que la validation d'un document repose sur l'usager (la crainte de Eco), il doit trouver de nouvelles stratégies de filtrage. 99% de nos informations reçues sont de "seconde main" (le "monde" nous est relayé et rarement acquis de "première main") cette tâche s'accomplit en se fiant à sa communauté, à des "autorités informationnelles", à son filtre social.
Dans ce cas, ce n'est pas vrai qu'il y aura 6 milliards d'encyclopédies. Un filtre social est forcément une affaire de groupe et il est peu probable que ces groupes soient hermétiques les uns aux autres. La perméabilité des cloisons fait en sorte que l'information circule autant qu'avant. À l'exception peut-être pour certaines nouvelles, imposées d'en haut et relayées par les biens pensants de la culture.
Les cerbères de la culture
Cette culture et ces gardiens de la connaissance questionnent cette "compétence collective" émergente. Le filtrage social implique un type de pensée qui renonce à un sens normatif et unique d'interpréter l'information.
Je ne peux décider seul de ce que je vais lire et interpréter si ma communauté d'intérêts ne lit pas et n'interprète pas les mêmes choses que moi. Il y a un travail de co-interprétation, de co-construction des savoirs. Évidement, il faut ensuite apprendre à se mesurer au groupe, provoquer des interprétations divergentes, nouvelles, sous peine de faire aveugler.
Le filtrage "par soi-même" ne se fait pas isolément. Je cherche à calibrer mes sélections, à valider mon interprétation auprès des autres et à défendre mes choix. Il y a aucun intérêt à être tout seul avec son encyclopédie face à toute cette information. La connaissance favorise la socialisation, l'abondance sans filtre ne la défait pas.
Umberto Eco pensait en terme d'autorité traditionnelle. Le nouveau modèle de légitimation qui se met en place pour "valider" l'information brise cette autorité, la confronte et se taille un chemin. Elle ne remplacera pas tout l'édifice. Mais elle ne se noiera pas dans 6 milliards d'encyclopédies...
La mutation en cours concerne les consommateurs et les info-brokers, le web participatif rendant encore plus floues les frontières dans la chaîne de l'information. Je vous avais déjà fait la description en 3 parties l'an passé (L'écosystème de l'information: 1- Twitter Surge, 2- Le P2P news, et 3- l'info-broker)
En lisant le livre de conversation, sortie récemment, entre Jean-Claude Carrière et Umberto Eco (N'espérez pas vous débarrasser des livres), ce dernier disait :
«Avec Internet, qui vous donne tout et qui vous condamne [...] à opérer un filtrage non plus par la médiation de la culture, mais de votre propre chef, nous courrons le risque de disposer désormais de six milliards d'encyclopédies. Ce qui empêche toute entente»
Encyclopédies à gogo
Umberto Eco entend "encyclopédie" dans le sens de référents communs et partagés par une communauté. Paris est en France (et non au Texas) et c'est Madonna qui a eu une fois l'air de Maryln Monroe (et non l'inverse). L'encyclopédie commune à une culture permet de dialoguer. Si tous les référents manquent, il n'y a plus de conversation.
Le problème de filtrage a déjà été soulevé à mainte reprise par Umberto Eco, et j'en ai fait écho (sans jeu de mots) ici Le problème du filtrage de l'information sur Internet (2005).
Mes conclusions sont tout aussi valides aujourd'hui: puisque les filtres culturelles ont été court-circuités et que la validation d'un document repose sur l'usager (la crainte de Eco), il doit trouver de nouvelles stratégies de filtrage. 99% de nos informations reçues sont de "seconde main" (le "monde" nous est relayé et rarement acquis de "première main") cette tâche s'accomplit en se fiant à sa communauté, à des "autorités informationnelles", à son filtre social.
Dans ce cas, ce n'est pas vrai qu'il y aura 6 milliards d'encyclopédies. Un filtre social est forcément une affaire de groupe et il est peu probable que ces groupes soient hermétiques les uns aux autres. La perméabilité des cloisons fait en sorte que l'information circule autant qu'avant. À l'exception peut-être pour certaines nouvelles, imposées d'en haut et relayées par les biens pensants de la culture.
Les cerbères de la culture
Cette culture et ces gardiens de la connaissance questionnent cette "compétence collective" émergente. Le filtrage social implique un type de pensée qui renonce à un sens normatif et unique d'interpréter l'information.
Je ne peux décider seul de ce que je vais lire et interpréter si ma communauté d'intérêts ne lit pas et n'interprète pas les mêmes choses que moi. Il y a un travail de co-interprétation, de co-construction des savoirs. Évidement, il faut ensuite apprendre à se mesurer au groupe, provoquer des interprétations divergentes, nouvelles, sous peine de faire aveugler.
Le filtrage "par soi-même" ne se fait pas isolément. Je cherche à calibrer mes sélections, à valider mon interprétation auprès des autres et à défendre mes choix. Il y a aucun intérêt à être tout seul avec son encyclopédie face à toute cette information. La connaissance favorise la socialisation, l'abondance sans filtre ne la défait pas.
Umberto Eco pensait en terme d'autorité traditionnelle. Le nouveau modèle de légitimation qui se met en place pour "valider" l'information brise cette autorité, la confronte et se taille un chemin. Elle ne remplacera pas tout l'édifice. Mais elle ne se noiera pas dans 6 milliards d'encyclopédies...
Libellés :
Reseaux_Sociaux,
Twitter
11 décembre 2009
3
Johnny Hallyday, cheval de Troie de Twitter
Jean-Philippe Smet (plus connu sous son nom d'artiste Johnny Hallyday), lors de son hospitalisation récente, a alimenté la machine à rumeur sur Twitter. La France, qui entre timidement sur Twitter (1 million d'abonnés seulement), découvre en masse ces jours-ci le fil de presse de la plus puissante caisse de résonance de l'opinion publique.
Quand sur France Info la nouvelle annonçant que le mot clé Johnny cartonne au palmarès Twitter passe avant son bulletin de santé il faut se rendre à l'évidence que Twitter quitte la niche des 'early adopters'.
Bien sûr, il y en aura toujours qui vont se gausser que ce canal n'apporte que du futile et du superflu. Pourtant, si on se mettait à écouter toutes les conversations téléphoniques simultanément sur le même thème, je ne suis pas sûr que le niveau sera plus élevé. Alors, pourquoi ne crache-t-on pas aussi sur le système téléphonique pour les mêmes raisons?
À ce que je sache, les usagers de Twitter et du téléphone ne vivent pas sur deux planètes! (On a la fâcheuse tendance d'accorder à l'écrit un statut sacré où tous les usages ne sont pas permis)
Non, l'hospitalisation de Johnny n'est pas autre chose que ce qu'il est, tout canal confondu, journaux compris: un potin. Inutile de tirer sur le canal.
Twitter comme "dial tone" de l'opinion publique
La conversation autour des rumeurs n'a pas attendu Internet et correspond à un processus participatif consistant à entrer dans une boucle de rétroaction sociale où chacun cherche à s'approprier le message qu'il l'a ébranlé en le redistribuant.
Par contre, ce qu'il y a d'intéressant, c'est l'amplification du rôle du canal: comme pour Michael Jackson chez les Américains, qui a connu un sort plus triste, les Français expriment leur passion (ou leur dégoût, c'est selon) sur ce nouveau médium. La rumeur "Johnny" pourrait être ce cheval de Troie qui donnera à Twitter la chance d'acquérir une plus grande audience.
Mais pourquoi diable avons-nous besoin d'un autre canal, puisqu'il y a déjà Facebook comme "média social", demandent certains?
C'est que Twitter participe à un nouvel écosystème de l'information dans nos sociétés de communication de masse. Je n'ai aucun problème à croire que Facebook, aussi, a résonné autant (sinon plus) que sur Twitter sur ce potin. Mais, voyez-vous, Twitter permet la libre circulation de l'information et l'hyperlien. Je m'explique.
Là où Facebok offre une viralité (une des plus hallucinantes de l'histoire de la communication), l'information est limitée par un seul facteur (qui d'ailleurs fait sa force à l'intérieur de ce réseau) le "graphe social", les liens d'affinité explicites. Si je ne suis pas 'friend' avec des gens parlant du potin, je suis non seulement hors circuit, mais j'ai aucun moyen de m'y référencer... aucun moyen de "linker" vers la source primaire du potinage, aucun moyen de rechercher hors de mon réseau.
Médias sociaux, médias horizontaux
Entendons-nous ici sur le sens d'écosystème de l'information: Facebook ou Twitter ne remplacera pas les médias traditionnels ni le bouche-à-oreille. Ils en font partie. Ils en sont une des composantes. Le citoyen s'y appuie pour se forger une opinion, au grand dam de l'élite journalistique.
Et c'est là une des forces de Twitter: quand on apprend la nouvelle que Johnny est hospitalisé, Facebook n'est d'aucun secours si notre propre réseau ne s'intéresse pas.
Twitter permet l'accès ouvert à tous les "statuts " de tous les abonnés ouverts (il y a moyen de le rendre privé) et la convention "#" avant un mot permet de suivre un "thème" improvisé (n'importe qui peut mettre un # devant n'importe quel mot et ça devient un thème). Plus simplement, la recherche plein texte permet de retrouver l'occurrence "Johnny" et de suivre ce qui se dit.
Là où sur Facebook une information suivait les lignes de moindre résistance dans le "graphe social", sur Twitter, l'information est réellement libre de se rendre à celui qui veut l'accueillir ou la chercher.
Percolation de la qualité
Bien sûr, il reste à trier le bon grain de l'ivraie. Dans ce cas, les RT ("ReTweet", retransmission), autre convention, avant le nom d'un usager, qui indique que l'on a tout simplement retransmis (recopié) ce que la personne a écrit précédemment, est une façon de repérer les informations "importantes" (une forme d'éditorialisation a posteriori).
Un RT acquiert souvent l'aura d'une information "validée" (non pas au sens de vérité, mais au sens d'approuvé par son réseau) --tout le travail restant consiste à se monter un réseau fiable, on va s'en reparler une autre fois -- d'ici là, relisez le chapitre 3, Comment le carnet Web stimule la qualité, du célèbre billet de Sébastien Paquet...
Twitter, par son ouverture, offre une possibilité aux autres médias de s'y accrocher, de la mesurer, de s'y (hyper)lier et de la citer ouvertement sur la place publique. Chose impossible pour Facebook (car il faut y être abonné*).
Ceux qui connaissent la valeur d'avoir une voix sur la place publique en comprennent très bien la valeur.
MàJ: * FaceBook, comme pour prouver mon point, commence cette semaine à rendre les fils des statuts accessibles (lire Tech Crunch), ce qui était un réseau privé devient public (et je ne suis pas sûr que ça va plaire à tous!)
Quand sur France Info la nouvelle annonçant que le mot clé Johnny cartonne au palmarès Twitter passe avant son bulletin de santé il faut se rendre à l'évidence que Twitter quitte la niche des 'early adopters'.
Bien sûr, il y en aura toujours qui vont se gausser que ce canal n'apporte que du futile et du superflu. Pourtant, si on se mettait à écouter toutes les conversations téléphoniques simultanément sur le même thème, je ne suis pas sûr que le niveau sera plus élevé. Alors, pourquoi ne crache-t-on pas aussi sur le système téléphonique pour les mêmes raisons?
À ce que je sache, les usagers de Twitter et du téléphone ne vivent pas sur deux planètes! (On a la fâcheuse tendance d'accorder à l'écrit un statut sacré où tous les usages ne sont pas permis)
Non, l'hospitalisation de Johnny n'est pas autre chose que ce qu'il est, tout canal confondu, journaux compris: un potin. Inutile de tirer sur le canal.
Twitter comme "dial tone" de l'opinion publique
La conversation autour des rumeurs n'a pas attendu Internet et correspond à un processus participatif consistant à entrer dans une boucle de rétroaction sociale où chacun cherche à s'approprier le message qu'il l'a ébranlé en le redistribuant.
Par contre, ce qu'il y a d'intéressant, c'est l'amplification du rôle du canal: comme pour Michael Jackson chez les Américains, qui a connu un sort plus triste, les Français expriment leur passion (ou leur dégoût, c'est selon) sur ce nouveau médium. La rumeur "Johnny" pourrait être ce cheval de Troie qui donnera à Twitter la chance d'acquérir une plus grande audience.
Mais pourquoi diable avons-nous besoin d'un autre canal, puisqu'il y a déjà Facebook comme "média social", demandent certains?
C'est que Twitter participe à un nouvel écosystème de l'information dans nos sociétés de communication de masse. Je n'ai aucun problème à croire que Facebook, aussi, a résonné autant (sinon plus) que sur Twitter sur ce potin. Mais, voyez-vous, Twitter permet la libre circulation de l'information et l'hyperlien. Je m'explique.
Là où Facebok offre une viralité (une des plus hallucinantes de l'histoire de la communication), l'information est limitée par un seul facteur (qui d'ailleurs fait sa force à l'intérieur de ce réseau) le "graphe social", les liens d'affinité explicites. Si je ne suis pas 'friend' avec des gens parlant du potin, je suis non seulement hors circuit, mais j'ai aucun moyen de m'y référencer... aucun moyen de "linker" vers la source primaire du potinage, aucun moyen de rechercher hors de mon réseau.
Médias sociaux, médias horizontaux
Entendons-nous ici sur le sens d'écosystème de l'information: Facebook ou Twitter ne remplacera pas les médias traditionnels ni le bouche-à-oreille. Ils en font partie. Ils en sont une des composantes. Le citoyen s'y appuie pour se forger une opinion, au grand dam de l'élite journalistique.
Et c'est là une des forces de Twitter: quand on apprend la nouvelle que Johnny est hospitalisé, Facebook n'est d'aucun secours si notre propre réseau ne s'intéresse pas.
Twitter permet l'accès ouvert à tous les "statuts " de tous les abonnés ouverts (il y a moyen de le rendre privé) et la convention "#" avant un mot permet de suivre un "thème" improvisé (n'importe qui peut mettre un # devant n'importe quel mot et ça devient un thème). Plus simplement, la recherche plein texte permet de retrouver l'occurrence "Johnny" et de suivre ce qui se dit.
Là où sur Facebook une information suivait les lignes de moindre résistance dans le "graphe social", sur Twitter, l'information est réellement libre de se rendre à celui qui veut l'accueillir ou la chercher.
Percolation de la qualité
Bien sûr, il reste à trier le bon grain de l'ivraie. Dans ce cas, les RT ("ReTweet", retransmission), autre convention, avant le nom d'un usager, qui indique que l'on a tout simplement retransmis (recopié) ce que la personne a écrit précédemment, est une façon de repérer les informations "importantes" (une forme d'éditorialisation a posteriori).
Un RT acquiert souvent l'aura d'une information "validée" (non pas au sens de vérité, mais au sens d'approuvé par son réseau) --tout le travail restant consiste à se monter un réseau fiable, on va s'en reparler une autre fois -- d'ici là, relisez le chapitre 3, Comment le carnet Web stimule la qualité, du célèbre billet de Sébastien Paquet...
Twitter, par son ouverture, offre une possibilité aux autres médias de s'y accrocher, de la mesurer, de s'y (hyper)lier et de la citer ouvertement sur la place publique. Chose impossible pour Facebook (car il faut y être abonné*).
Ceux qui connaissent la valeur d'avoir une voix sur la place publique en comprennent très bien la valeur.
MàJ: * FaceBook, comme pour prouver mon point, commence cette semaine à rendre les fils des statuts accessibles (lire Tech Crunch), ce qui était un réseau privé devient public (et je ne suis pas sûr que ça va plaire à tous!)
MàJ2: 13 décembre: voici un billet sur NouvelObs qui confirme que la France reconnaît Twitter comme un réseau social. Le timing n'est pas anodin...
10 décembre 2009
6
Smartsourcing
Si on comprend que le but de toute entreprise est d'acquérir une clientèle, alors il faut accepter qu'elle n'ait seulement que deux fonctions de base: la commercialisation (marketing) et l'innovation (R&D). « Le marketing et l'innovation produisent des résultats, tout le reste : des coûts.» Crowdsourcer l'innovation serait un non-sens selon Graham Hill. Smartsourcing est mieux.
Graham Hill, (How Understanding Customer Jobs turns Crowdsourcing into Smartsourcing) ne croit pas que pour l'innovation certaines entreprises peuvent utiliser leurs clients pour générer des idées de nouveaux produits.
Cette pratique est connue sous le terme «crowdsourcing» ou «idéagoras», comme le nomme si joliment Claude Malaison (voir son dernier billet) ou «l’approvisionnement par la foule», pour être plus prosaïque comme Alexis Mons (voir son dernier billet).
Hill démonte deux entreprises de crowdsourcing pour montrer qu'il faut faire du «smartsourcing», c'est-à-dire repérer que les perles et ignorer le gravier...
Les foules peuvent-elles innover?
Par exemple, pour Dell IdeaStorm, les idées qui ont été mises en œuvre à ce jour montent à 2,9% du total. Faible.
My Starbuck idea a uniquement mis en œuvre 315 idées à ce jour, un maigre 0,4% du total. Encore plus faible dit-il.
En contraste frappant avec les exemples précédents, Hill donne l'exemple de Toyota qui met en oeuvre plus de 1.000.000 idées des salariés, chaque année, 95% d'entre eux dans les 10 jours de son introduction. Les employés savent exactement où sont les meilleures possibilités d'innovation et ce qui peut raisonnablement être mise en œuvre.
Si on cherche à remplacer son département de R&D, Hill a raison: n'attendez pas que votre consommateur vous donne tout cru dans la bouche la solution à vos déboires. Cela dit, on aurait tort de décrier le crowdsourcing comme inefficace comme il le fait, même si son point est pertinent concernant l'innovation. Sinon comment expliquer que Google Product Ideas permet sur une grande échelle la réception de feedbacks sur leurs produits.
Smartsourcez!
Par contre, son idée de « smartsourcing » consistant à se concentrer sur des idées, sur des points particuliers, sur des «douleurs» (comme on dit dans le métier) ou des opportunités peut se révéler une vraie mine d'or en information sur sa clientèle (qui est le but premier de l'entreprise, rappelons-le).
Il faut donc bien avoir quel type de retour on espère avoir, de façon réaliste. Des fois, une amélioration quantitative est nécessaire (Le Guardian demande à ses lecteurs de parcourir les comptes de dépenses des députés) ou qualitative (voir l'enquête qui démontre le réseautage viaTwitter/Facebook avec les consommateurs est payant).
Le seul fait que la plupart des utilisateurs ne disposent tout simplement pas de bonnes idées n'est pas une bonne raison de ne pas vouloir « harnacher » le désir des usagers à vous aider.
Est-ce que les foules innovent? Je crois que non. Entrez dans une grande surface, regardez la foule faire leurs emplettes. Solliciter leur aide ne fera pas de vous le prochain IKEA.
Mais ne pensez-vous pas qu'ils sont aux premières loges pour vous partager des améliorations sur le management, la disposition, les produits, etc.?
Référence
How Understanding Customer Jobs turns Crowdsourcing into Smartsourcing
ComMetrics on Crowdsourcing Innovation: You’re Doing It Wrong
Crowdsourcing: Three Ways to Find a Great New Company or Product Name Free or at Low Cost
(PDF) Ranking the Top 100 Global Brands. Who’s most engaged?
Facebook et Twitter font bondir les profits
Source image
Graham Hill, (How Understanding Customer Jobs turns Crowdsourcing into Smartsourcing) ne croit pas que pour l'innovation certaines entreprises peuvent utiliser leurs clients pour générer des idées de nouveaux produits.
Cette pratique est connue sous le terme «crowdsourcing» ou «idéagoras», comme le nomme si joliment Claude Malaison (voir son dernier billet) ou «l’approvisionnement par la foule», pour être plus prosaïque comme Alexis Mons (voir son dernier billet).
Hill démonte deux entreprises de crowdsourcing pour montrer qu'il faut faire du «smartsourcing», c'est-à-dire repérer que les perles et ignorer le gravier...
Les foules peuvent-elles innover?
Par exemple, pour Dell IdeaStorm, les idées qui ont été mises en œuvre à ce jour montent à 2,9% du total. Faible.
My Starbuck idea a uniquement mis en œuvre 315 idées à ce jour, un maigre 0,4% du total. Encore plus faible dit-il.
- 1er constat: les clients, en très grande majorité, produisent typiquement des idées «moyennes», sans génie particulier, des innovations incrémentales, plutôt que des sauts innovants que les compagnies espèrent.
- 2e constat: le très faible taux de mise en œuvre, car les clients n'ont en général qu'une faible connaissance du véritable fonctionnement de l'entreprise et de ses capacités d'affaires.
En contraste frappant avec les exemples précédents, Hill donne l'exemple de Toyota qui met en oeuvre plus de 1.000.000 idées des salariés, chaque année, 95% d'entre eux dans les 10 jours de son introduction. Les employés savent exactement où sont les meilleures possibilités d'innovation et ce qui peut raisonnablement être mise en œuvre.
Si on cherche à remplacer son département de R&D, Hill a raison: n'attendez pas que votre consommateur vous donne tout cru dans la bouche la solution à vos déboires. Cela dit, on aurait tort de décrier le crowdsourcing comme inefficace comme il le fait, même si son point est pertinent concernant l'innovation. Sinon comment expliquer que Google Product Ideas permet sur une grande échelle la réception de feedbacks sur leurs produits.
Smartsourcez!
Par contre, son idée de « smartsourcing » consistant à se concentrer sur des idées, sur des points particuliers, sur des «douleurs» (comme on dit dans le métier) ou des opportunités peut se révéler une vraie mine d'or en information sur sa clientèle (qui est le but premier de l'entreprise, rappelons-le).
Il faut donc bien avoir quel type de retour on espère avoir, de façon réaliste. Des fois, une amélioration quantitative est nécessaire (Le Guardian demande à ses lecteurs de parcourir les comptes de dépenses des députés) ou qualitative (voir l'enquête qui démontre le réseautage viaTwitter/Facebook avec les consommateurs est payant).
Le seul fait que la plupart des utilisateurs ne disposent tout simplement pas de bonnes idées n'est pas une bonne raison de ne pas vouloir « harnacher » le désir des usagers à vous aider.
Est-ce que les foules innovent? Je crois que non. Entrez dans une grande surface, regardez la foule faire leurs emplettes. Solliciter leur aide ne fera pas de vous le prochain IKEA.
Mais ne pensez-vous pas qu'ils sont aux premières loges pour vous partager des améliorations sur le management, la disposition, les produits, etc.?
Référence
How Understanding Customer Jobs turns Crowdsourcing into Smartsourcing
ComMetrics on Crowdsourcing Innovation: You’re Doing It Wrong
Crowdsourcing: Three Ways to Find a Great New Company or Product Name Free or at Low Cost
(PDF) Ranking the Top 100 Global Brands. Who’s most engaged?
Facebook et Twitter font bondir les profits
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28 novembre 2009
2
tck tck tck
Ça faisait un p'tit bout de temps que je voulais mettre en ligne ce que Dominic Arpin, le patrouilleur du net, était venu tourner au Yulbiz d'octobre. Le voici!
« L’idée de Kofi Annan était simple : inviter les internautes de la planète à enregistrer un « tck » à la caméra afin de former une horloge humaine, une chaîne vidéo sans fin qui sera remise aux dirigeants gouvernementaux lors du Sommet sur le climat à Copenhague [le 7] décembre prochain. Time for climate justice était né.» (source Dominic Arpin)
« [L]es blogueurs d’ici devaient d’abord montrer l’exemple. [Son] projet était donc le suivant: réaliser une vidéo d’une minute dans laquelle 60 blogueurs québécois allaient chacun "interpréter" une seconde. »
60 blogueurs, 60 secondes, une bonne cause. (Par Dominic Arpin)
Pour mémoire, je suis autour de la 40e seconde (photo Arpin)
Tag: COP15
« L’idée de Kofi Annan était simple : inviter les internautes de la planète à enregistrer un « tck » à la caméra afin de former une horloge humaine, une chaîne vidéo sans fin qui sera remise aux dirigeants gouvernementaux lors du Sommet sur le climat à Copenhague [le 7] décembre prochain. Time for climate justice était né.» (source Dominic Arpin)
« [L]es blogueurs d’ici devaient d’abord montrer l’exemple. [Son] projet était donc le suivant: réaliser une vidéo d’une minute dans laquelle 60 blogueurs québécois allaient chacun "interpréter" une seconde. »
60 blogueurs, 60 secondes, une bonne cause. (Par Dominic Arpin)
Pour mémoire, je suis autour de la 40e seconde (photo Arpin)
Tag: COP15
26 novembre 2009
9
Le climat et la communication : plus que du vent
Sur les dangers climatiques, les scientifiques ne convainquent pas. Ils démontrent, par la raison. La population ne veut pas raisonner mais croire. Hum. On va avoir comme un problème, bientôt.
Si on veut du changement et freiner la catastrophe environnementale, on doit tous changer nos comprtements. Mais que faire? Qui croire?
«Les climatologues ont toujours mal saisi la dynamique de la crédibilité et la confiance populaire. Ils tiennent pour acquis que la conviction se bâtit à coup de faits et que le confiance du public s'appuie sur l'autorité institutionnelle. Sauf quelques rares communicateurs hors pair, ils évitent souvent de faire appel à des valeurs plus profondes ou de créer des rapprochements émotionnels avec le public – en fait, ils voient ça comme une atteinte à leur indépendance professionnelle.(George Marshall, The guardian.co.uk)
Or l'enjeu planétaire qui se joue avec le réchauffement du globe ne laisse que peu de marge de manoeuvre: nous devrons communiquer et ce à grande échelle, pour transmettre de formidables et complexes informations: que ce se passe-t-il dans notre écosystème? et que faire pour la protéger?
Un des enjeux dans les prochaines années sera que cette information -- la bonne information -- soit retransmise. Des informations sur l'état réelle de la situation (et de s'entendre sur la façon de la mesurer) et des informations sur comment éviter le pire (et s'entendre aussi sur les actions à prendre).
Gaston Bachelard avait écrit: "La science, dans son besoin d'achèvement comme dans son principe, s'oppose absolument à l'opinion."
Mais c'est actuellement l'opinion qui fait bouger les choses. Une adéquation nécessaire est demandée entre les journalistes, les politiciens, les scientifiques et les médias sociaux pour retransmettre les connaissances appropriées à une prise de décision efficace.
Oui j'ajoute les médias sociaux car ils forment une courroie de transmission virale qui pourrait être bénéfique pour une action à grande échelle et sur le court terme...
Du 7 au 18 décembre c'est la Conférence de Copenhague. A quelles conséquences pouvons-nous nous attendre, et que pouvons-nous faire? À suivre de près sur le site de conférence (en français) car peut-être qu'Internet recevra le Nobel de la paix en 2010 (en anglais) ?
(Image : L’aube en hiver)
Si on veut du changement et freiner la catastrophe environnementale, on doit tous changer nos comprtements. Mais que faire? Qui croire?
«Les climatologues ont toujours mal saisi la dynamique de la crédibilité et la confiance populaire. Ils tiennent pour acquis que la conviction se bâtit à coup de faits et que le confiance du public s'appuie sur l'autorité institutionnelle. Sauf quelques rares communicateurs hors pair, ils évitent souvent de faire appel à des valeurs plus profondes ou de créer des rapprochements émotionnels avec le public – en fait, ils voient ça comme une atteinte à leur indépendance professionnelle.(George Marshall, The guardian.co.uk)
Or l'enjeu planétaire qui se joue avec le réchauffement du globe ne laisse que peu de marge de manoeuvre: nous devrons communiquer et ce à grande échelle, pour transmettre de formidables et complexes informations: que ce se passe-t-il dans notre écosystème? et que faire pour la protéger?
Un des enjeux dans les prochaines années sera que cette information -- la bonne information -- soit retransmise. Des informations sur l'état réelle de la situation (et de s'entendre sur la façon de la mesurer) et des informations sur comment éviter le pire (et s'entendre aussi sur les actions à prendre).
Gaston Bachelard avait écrit: "La science, dans son besoin d'achèvement comme dans son principe, s'oppose absolument à l'opinion."
Mais c'est actuellement l'opinion qui fait bouger les choses. Une adéquation nécessaire est demandée entre les journalistes, les politiciens, les scientifiques et les médias sociaux pour retransmettre les connaissances appropriées à une prise de décision efficace.
Oui j'ajoute les médias sociaux car ils forment une courroie de transmission virale qui pourrait être bénéfique pour une action à grande échelle et sur le court terme...
Du 7 au 18 décembre c'est la Conférence de Copenhague. A quelles conséquences pouvons-nous nous attendre, et que pouvons-nous faire? À suivre de près sur le site de conférence (en français) car peut-être qu'Internet recevra le Nobel de la paix en 2010 (en anglais) ?
(Image : L’aube en hiver)
25 novembre 2009
12
Yulbiz : rencontre de la numéricratie montréalaise
Le Yulbiz est une chose vivante. Il a une vie en soi et évolue par lui-même. Ça m'a frappé hier, lors du dernier Yulbiz, qui avait lieu au Jello bar: plus tout à fait le même, différent, mais toujours une même énergie vitale de se rencontrer.
D'emblée je le dis, le Yulbiz n'est plus ce qu'il était : mais il est ce qu'il est; plus, il sera ce qu'il doit devenir.
Au début, un peu dans la tradition du Yulblog dont il est issu, l'événement se passait à endroit fixe. Succès immédiat, les fondateurs, Philippe Martin et Michelle Blanc, il y a plus de trois ans, pouvaient s'enorgueillir d'avoir démarré ce qui se voulait une communauté d'intérêt ad hoc autour de l'usage du blogue comme outil professionnel
En discutant hier soir avec Philippe il nous apparaissait évident que depuis que le Yulbiz est devenu itinérant, se déplaçant d'un endroit à l'autre chaque mois, il s'est acquis une nouvelle clientèle: ce qui semblait être au début une secte (lieu fixe = membership de type club) est devenu un rendez-vous d'initiés branchés (lieu mouvant = seules les connexions permettent de retrouver le lieu et la date).
Renouvellement
De quelques blogueurs, mâles en majorité, du début, voilà que s'est rajouté une nouvelle foule dans la mouvance des réseaux sociaux, de la WebTV et de Twitter, équilibrant le ratio homme femme, augmentant celui des 'peoples', abaissant la lumière et augmentant le son de la musique. Voilà ce qui ressemble plus à party mensuel branché.
Ceux qui me suivent savent comment j'ai rapporté les Yulbiz précédents depuis 3 ans, à ma façon: discussion, rencontres, réflexions. Dans Yulbiz en 35 sujets de discussion écrit il y a 2 ans, on peut y voir le chemin parcouru jusqu'à aujourd'hui. On n'y discute plus de la même façon.
De rares, les moments de rencontres entre gens de la numéricratie montréalaise se sont depuis généralisés, diversifiés, spécialisés --les 'camps' et autres non-conférences ont pris l'espace de discussion et de réflexion-- et le Yulbiz est devenu l'after-party où on se voit, se fait voir et regarde l'élite numérique. Car quand la musique est si forte et la lumière si basse, les paroles deviennent inutiles.
Translation
Yulbiz était au début "un regroupement de blogueurs d'affaires qui vise à favoriser le réseautage et la pratique des blogues dans un contexte professionnel". C'était la façon qu'on le présentait alors que j'étais sur le conseil d'administration. Il est aujourd'hui le lieu de rencontre branchée et de réseautage d'une élite web, de micro-entrepreneurs et d'artistes.
Un élément de plus pour le rayonnement internet de Montréal. Pas étonnant que Tourisme Montréal se soit associé au précédent Yulbiz...
D'emblée je le dis, le Yulbiz n'est plus ce qu'il était : mais il est ce qu'il est; plus, il sera ce qu'il doit devenir.
Au début, un peu dans la tradition du Yulblog dont il est issu, l'événement se passait à endroit fixe. Succès immédiat, les fondateurs, Philippe Martin et Michelle Blanc, il y a plus de trois ans, pouvaient s'enorgueillir d'avoir démarré ce qui se voulait une communauté d'intérêt ad hoc autour de l'usage du blogue comme outil professionnel
En discutant hier soir avec Philippe il nous apparaissait évident que depuis que le Yulbiz est devenu itinérant, se déplaçant d'un endroit à l'autre chaque mois, il s'est acquis une nouvelle clientèle: ce qui semblait être au début une secte (lieu fixe = membership de type club) est devenu un rendez-vous d'initiés branchés (lieu mouvant = seules les connexions permettent de retrouver le lieu et la date).
Renouvellement
De quelques blogueurs, mâles en majorité, du début, voilà que s'est rajouté une nouvelle foule dans la mouvance des réseaux sociaux, de la WebTV et de Twitter, équilibrant le ratio homme femme, augmentant celui des 'peoples', abaissant la lumière et augmentant le son de la musique. Voilà ce qui ressemble plus à party mensuel branché.
Ceux qui me suivent savent comment j'ai rapporté les Yulbiz précédents depuis 3 ans, à ma façon: discussion, rencontres, réflexions. Dans Yulbiz en 35 sujets de discussion écrit il y a 2 ans, on peut y voir le chemin parcouru jusqu'à aujourd'hui. On n'y discute plus de la même façon.
De rares, les moments de rencontres entre gens de la numéricratie montréalaise se sont depuis généralisés, diversifiés, spécialisés --les 'camps' et autres non-conférences ont pris l'espace de discussion et de réflexion-- et le Yulbiz est devenu l'after-party où on se voit, se fait voir et regarde l'élite numérique. Car quand la musique est si forte et la lumière si basse, les paroles deviennent inutiles.
Translation
Yulbiz était au début "un regroupement de blogueurs d'affaires qui vise à favoriser le réseautage et la pratique des blogues dans un contexte professionnel". C'était la façon qu'on le présentait alors que j'étais sur le conseil d'administration. Il est aujourd'hui le lieu de rencontre branchée et de réseautage d'une élite web, de micro-entrepreneurs et d'artistes.
Un élément de plus pour le rayonnement internet de Montréal. Pas étonnant que Tourisme Montréal se soit associé au précédent Yulbiz...
23 novembre 2009
2
Guy Kawasaki et l'entrepreneuriat 2.0 à Montréal
Guy Kawasaki était à Montréal la semaine dernière pour l'événement Rendez-Vous 2009 de ChallengeYourWorld.com.
ChallengeYourWorld.com est un site de crowdsourcing d'idées encourageant les idéateurs à entreprendre des projets réconciliant le social, l'environnement et les profits. Le Rendez-vous était leur premier événement phare servant de lancement. J'accompagne ce client depuis plus d'un an afin de lui bâtir leur présence en ligne et sur réseaux sociaux, ainsi que lui développer les mécanismes de crowsourcing.
- «Le crowdsourcing qu'est-ce que c'est?» ( Sur Zéro Seconde, 15 septembre 2009)
- «Crowdsourcing: mettre la foule à profit » ma conférence donné à WebCom 2009 concernant ChallengeYourWorld
- «Ma conférence sur le crowdsourcing, version vidéo»
La soirée a accueilli près de 700 personnes, une performance hors pair pour un premier événement de la part d'une compagnie inconnue du grand public. Je vous raconterai un peu plus tard ce qu'est Challenge Your World, une compagnie à but non lucratif que j'aime beaucoup --et qui m'a tenu dans les deux derniers mois assez à l'écart de ce blogue ;-)ChallengeYourWorld.com est un site de crowdsourcing d'idées encourageant les idéateurs à entreprendre des projets réconciliant le social, l'environnement et les profits. Le Rendez-vous était leur premier événement phare servant de lancement. J'accompagne ce client depuis plus d'un an afin de lui bâtir leur présence en ligne et sur réseaux sociaux, ainsi que lui développer les mécanismes de crowsourcing.
- «Le crowdsourcing qu'est-ce que c'est?» ( Sur Zéro Seconde, 15 septembre 2009)
- «Crowdsourcing: mettre la foule à profit » ma conférence donné à WebCom 2009 concernant ChallengeYourWorld
- «Ma conférence sur le crowdsourcing, version vidéo»
Dès que j'aurai compilé quelques statistiques sur les réseaux sociaux et l'achalandage sur le web ce soir-là, je vous en ferai part (nous sommes arrivé numéro 2 sur les hash tag twitter franco ce soir-là!)
Guy! Guy! Guy!
La soirée accueillait Guy Kawasaki, célèbre évangéliste chez Apple et maintenant partenaire et entrepreneur résident de Garage Technology Ventures, société de capital risque initial présent à Montréal.
J'aime bien quand il parle de "sauter à la prochaine vague" (to jump to the next curve): il ne suffit pas de créer une meilleur produit, ou d'augmenter de 10 % l'efficacité d'un produit ou d'un service. Un entrepreneur doit carrément chercher la prochaine vague, la créer même. C'est que que ChallengeYourWorld propose: voir le développement durable comme la prochaine grande courbe (que de toute façon nous allons tous prendre de force...)
Le contenu de la conférence de Guy a été admirablement bien résumé ensuite par une foule de personnes compétentes présentes dans la salle:
Guy Kawasaki donne 10 conseils pour innover au Rendez-vous 2009 de Challenge Your World, par Jean-Sébastien Chouinard (Adviso)
Guy Kawasaki : la sagesse d'un hockeyeur de 55 ans, par Alex Lesieur
Ship, then test!” says Guy Kawasaki, by Lisa Chandler
10 conseils pour les entrepreneurs par Guy Kawasaki, by Thoma Nadeau
Challenge Your World : inspirer pour réaliser, par Audrey Myrand-Langlois (Les Affaires)
Guy Kawasaki : «Foncez, les jeunes», par Audrey Myrand-Langlois (Les Affaires)
Le tour de force de Guy Kawasaki…, par Claude Malaison (Émergenceweb)
Rendez-Vous 09 - Challenge Your World avec Guy Kawasaki, par Emmanuelle Vincent
Top 10 tips for innovative entrepreneurs from Guy Kawasaki, by Julie Matlin (NFB)
Guy Kawasaki « Il n’a jamais été aussi facile de démarrer une entreprise. », par Vallier Lapierre (RezoPointZero)
Même si on a déjà vu Guy Kawasaki, je crois qu'il y avait une atmosphère ce soir-là assez magique, rendant la conférence inspirante et fraîche, qui nous permettait de le redécouvrir et de se laisser imprégner par son discours entrepreneurial. J'adore quand il y a un petit "plus" qui rend un événement véritablement "expérientiel " et non seulement "consommable".
Sûrement que la salle (le théâtre Impérial, aux allures du Rex) et la gestion de l'événement par Lulu&Castagnettes étaient pour beaucoup. ChallengeYourWorld a bien réussi son entrée au monde. On s'en reparle.
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08 novembre 2009
2
Webtv: les cobayes
Le dimanche matin est propice pour découvrir les nouvelles wetélé. Voici Les Cobayes de Véronique O'Reilly.
Les aventures de Véro, qui, pour sa thèse de maîtrise, filme ses amis, crée des situations... et mets en ligne les résultats. Ce sont les cobayes de Véro!
Le premier épisode est en ligne.
Ce type projet utilise les procédés qui sont selon moi les caractéristiques de la webtv : équipe réduite, scénario éclair, quasi-improvisation, situation quotidienne ou simili-"caméra réalité". La simplicité n'exclut pas la qualité. Ce ne sont juste pas les mêmes critères que la télévision conventionnelle... et c'est frais!
Les aventures de Véro, qui, pour sa thèse de maîtrise, filme ses amis, crée des situations... et mets en ligne les résultats. Ce sont les cobayes de Véro!
Le premier épisode est en ligne.
Ce type projet utilise les procédés qui sont selon moi les caractéristiques de la webtv : équipe réduite, scénario éclair, quasi-improvisation, situation quotidienne ou simili-"caméra réalité". La simplicité n'exclut pas la qualité. Ce ne sont juste pas les mêmes critères que la télévision conventionnelle... et c'est frais!
03 novembre 2009
5
"Web Analytics" de Malo et Warren
Mesurer le succès et maximiser les profits de votre site web, c'est ce que propose le livre de Nicolas Malo et Jacques Warren, Web Analytics, qui sort ces jours-ci. Après 20 ans, bâtir un site web demande une telle diversité de ressources et de compétences que l'on se demande s'il peut exister des "petits sites". L'analyse des résultats de votre site web, elle aussi, demande un oeil exercé et un minimum de bagage.
Voilà pourquoi j'ai été enchanté du livre "Web Analytics", aux Éditions Eyrolles: un livre simple, clair et en français.
Voilà pourquoi j'ai été enchanté du livre "Web Analytics", aux Éditions Eyrolles: un livre simple, clair et en français.
La première fois que Jacques m'a parlé du concept Web Analytics, il y a quelques années, j'étais loin de me douter qu'allait y naître une industrie.
Pas que ce soit, en soi, compliqué - il n'y a rien de vraiment cryptique- mais les éléments forment maintenant un ensemble qui s'apparente à une science.
Ou du moins, à une méthode et des paramètres mesurables. Et ce n'est plus toujours facile de s'y retrouver.
La formule de base est simple:
La formule de base est simple:
Traffic --> Site web --> Résultats
Mais les auteurs varient ensuite divers paramètres pour nous faire voir l'importance de tel ou telle valeur. Évidemment, ils insistent sur cette équation Web + Analytics = Profit. Je ne sais pas si je vais devenir riche avec ce livre, mais je le lis avec profit.
Le livre est bâti de façon plus académique que le livre de Avinash Kaushik : Web Analytics, One hour a day. Ce dernier, très axé sur la pratique, empêche de se bâtir un point de vue stratégique. Si vous voulez une comparaison, le livre de Kaushik serait pour l'analyste terrain et le livre de Malo & Warren serait pour le cadre ou le stratège qui cherchent à acquérir une nomenclature commune pour converser avec son équipe et bâtir des plans stratégiques. (Pour voir à quel moment on doit réfléchir à la chose en bâtissant un site web, lisez mon guide des meilleures pratiques web.)
La première partie liste les raisons d'être et les objectifs de votre site web. Même un site artistique possède des "raisons d'être". Et cela peut se mesurer. Mais on imagine bien que les sites de cybercommerce ont plus à y gagner. Comme pour les autres secteurs de l’entreprise, le web demande ces indicateurs clés de performance et son propre tableau de bord.
"Il n'y a aucun bénéfice à mesurer quelque chose que l'on ne peut pas changer" disent les auteurs.
Je crois vraiment que c'est un livre de base, essentiel, à ceux qui veulent connaître le web analytics. Ceux qui ont aimé mon guide des meilleures pratiques web. et qui s'intéresse à l'étape 1 (stratégie) ou 5 (maintenance) seront ravis. Bravo aux auteurs.
Mais les auteurs varient ensuite divers paramètres pour nous faire voir l'importance de tel ou telle valeur. Évidemment, ils insistent sur cette équation Web + Analytics = Profit. Je ne sais pas si je vais devenir riche avec ce livre, mais je le lis avec profit.
Le livre est bâti de façon plus académique que le livre de Avinash Kaushik : Web Analytics, One hour a day. Ce dernier, très axé sur la pratique, empêche de se bâtir un point de vue stratégique. Si vous voulez une comparaison, le livre de Kaushik serait pour l'analyste terrain et le livre de Malo & Warren serait pour le cadre ou le stratège qui cherchent à acquérir une nomenclature commune pour converser avec son équipe et bâtir des plans stratégiques. (Pour voir à quel moment on doit réfléchir à la chose en bâtissant un site web, lisez mon guide des meilleures pratiques web.)
La première partie liste les raisons d'être et les objectifs de votre site web. Même un site artistique possède des "raisons d'être". Et cela peut se mesurer. Mais on imagine bien que les sites de cybercommerce ont plus à y gagner. Comme pour les autres secteurs de l’entreprise, le web demande ces indicateurs clés de performance et son propre tableau de bord.
"Il n'y a aucun bénéfice à mesurer quelque chose que l'on ne peut pas changer" disent les auteurs.
Un indicateur de performance possède 10 qualités:Je vais sûrement y faire référence à ce livre dans mes prochains billets, tellement je le trouve stimulant. Le livre offre des compléments en ligne : http://www.webanalyticsprofits.com/fr/complements.html
1- S'aligner sur la vision stratégique (si la haute direction ne tient pas en compte vos données dans leur décision, il fort à parier que votre plan sera déchiqueté à la première bourrasque)
2- Être assigné à un individu ou une équipe (Management 101: si personne n'est responsable ou ne possède pas les leviers pour influencer une mesure, elle tombera en désuétude au premier rush)
3- Permettre la prédiction (c.-à-d., une donnée aléatoire n'apportera rien de neuf à la compréhension du système).
4- Susciter l'action (on devrait toujours savoir comment influencer une donnée dans le sens voulu
5- Être peu nombreux (au maximum une quinzaine)
6- Être facile à comprendre (Éviter les indices à plusieurs variables, sous peine ne pas pouvoir isolé ce qui modifie l'index)
7- Être déclencheur de changement (Les données doivent être utilisées pour s'améliorer)
8- Être standardisé (La signification d'une mesure est la même à toute les hiérarchies -- ne sous-estimé pas ce point)
9- Être mis en contexte (Une donnée seule ne signifie rien: quel est l'historique, quel seuil faut-il surveiller, quelle cible faut-il atteindre)
10- Être pertinents (Les indicateurs ne sont pas éternels; il faut les revoir régulièrement
J'aime bien la base décimale, mais je m'en tiendrais à cinq: les numéros 1 à 3, 5 et 8. Pourquoi faire plus compliqué.
Je crois vraiment que c'est un livre de base, essentiel, à ceux qui veulent connaître le web analytics. Ceux qui ont aimé mon guide des meilleures pratiques web. et qui s'intéresse à l'étape 1 (stratégie) ou 5 (maintenance) seront ravis. Bravo aux auteurs.
27 octobre 2009
4
En ligne, qui êtes vous?
«Nous n’échapperons pas au Web c’est-à-dire à l’exploitation maximale de la puissance des données par l’analyse, la combinaison, la représentation, la recherche fine, etc. Pas plus que nous n’échapperons au fait que les données deviennent chaque jour un peu plus personnelles, même - surtout - celles qui nous semblent les plus anodines.» (Hubert Guillaud - InternetActu - Que faire face à la puissance des données ?)
Penser l'identité numérique devient un enjeu. Si vous voulez vous en convaincre essayez Personas, du célèbre MIT Lab.
PersonaWeb http://personas.media.mit.edu/personasWeb.html
Entrez votre nom et le logiciel scannera le web pour toute information vous concernant et sert à caractériser votre identité en ligne. Il classe selon des catégories prédéterminé par un algorithme pour créer automatiquement une profil sur vous.
Exactement le genre de chose que l'on peut craindre d'une agence de surveillance débordé et manquant de ressource humaine. Mais à quoi bon avoir des humains, on a des algorithmes!
«Que pouvons-nous faire pour rendre aux gens un peu de contrôle sur les données qu’ils libèrent abondamment dans les sites sociaux notamment ?» Lisez le billet de Hubert Guillaud. Ça dessille.
- Dans le même ordre d'idée, voir aussi l'article de Stéphane Baillargeon dans le Devoir d'aujourd'hui: Ego inc. (abonnement)
- The bachelor thesis IDENTITAT - The "Gestalt" of digital identity
- Who Is Managing Your Online Identity? The shiftedLibrarian (février 2009)
Penser l'identité numérique devient un enjeu. Si vous voulez vous en convaincre essayez Personas, du célèbre MIT Lab.
PersonaWeb http://personas.media.mit.edu/personasWeb.html
Entrez votre nom et le logiciel scannera le web pour toute information vous concernant et sert à caractériser votre identité en ligne. Il classe selon des catégories prédéterminé par un algorithme pour créer automatiquement une profil sur vous.
Exactement le genre de chose que l'on peut craindre d'une agence de surveillance débordé et manquant de ressource humaine. Mais à quoi bon avoir des humains, on a des algorithmes!
«Que pouvons-nous faire pour rendre aux gens un peu de contrôle sur les données qu’ils libèrent abondamment dans les sites sociaux notamment ?» Lisez le billet de Hubert Guillaud. Ça dessille.
- Dans le même ordre d'idée, voir aussi l'article de Stéphane Baillargeon dans le Devoir d'aujourd'hui: Ego inc. (abonnement)
- The bachelor thesis IDENTITAT - The "Gestalt" of digital identity
- Who Is Managing Your Online Identity? The shiftedLibrarian (février 2009)
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26 octobre 2009
2
Clavardage en direct
Votre entreprise doit-elle investir dans les réseaux sociaux ? Quels sont les avantages pour un travailleur autonome d'être sur Twitter?
Vous pourrez discuter de ces questions lors d’une séance de clavardage en direct avec moi jeudi 29 octobre, à midi. Elle sera animée par le chroniqueur et blogueur René Vézina sur lesaffaires.com. Je vous invite à vous inscrire sur http://www.coveritlive.com/
Ça sera ma première expérience. Je vous conterai ensuite...
Vous pourrez discuter de ces questions lors d’une séance de clavardage en direct avec moi jeudi 29 octobre, à midi. Elle sera animée par le chroniqueur et blogueur René Vézina sur lesaffaires.com. Je vous invite à vous inscrire sur http://www.coveritlive.com/
Ça sera ma première expérience. Je vous conterai ensuite...
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13 octobre 2009
6
Twitter, sous-traitant des moteurs ?
Jean-Michel Salaün propose une lecture intéressante de la situation actuelle de Twitter: puisque la compagnie ne semble pas vouloir se faire racheter (la "stratégie de sortie" des compagnies web 2.0), se pourrait-il qu'il se positionne comme revendeur de valeur de liens?
« (...)Twitter ne cherche pas à être racheté, mais à vendre les informations procurées par le flot de milliards de gazouillis lancés par les 54 millions d'utilisateurs mensuels. En théorie, ce flot devrait permettre d'affiner le pagerank puisque nombre de ces messages sont en réalité des liens flottants répétés et donc facilement modélisables. Inversement, ces recommandations échappent aux moteurs et donc effritent leur efficacité. Twitter deviendrait une sorte de sous-traitant des moteurs. Reste qu'il s'agit encore une fois d'un pari, notamment sur la pérennité des accros au service.» (source)
La valeur du web en temps réel n'est pas passée inaperçue pour Google (en mai dernier Larry Page ne l'a pas caché). Ni pour les autres (le "real-time Web" est le sujet de la prochaine conférence LeWeb). JM Salaün débusque tout de même le talon d'Achille de Twitter: étant un réseau social, il est est à la merci des usages sociaux, et, comme Second Life, peut passer de l'endroit "hot" en ville à un lieu démodé (voir mon billet sur Second Life, La métaphoe du bar "in").
Google est dans le marché du "knowledge Just-in time", Twitter serait-il viable dans un marché du "real-time web?"....
« (...)Twitter ne cherche pas à être racheté, mais à vendre les informations procurées par le flot de milliards de gazouillis lancés par les 54 millions d'utilisateurs mensuels. En théorie, ce flot devrait permettre d'affiner le pagerank puisque nombre de ces messages sont en réalité des liens flottants répétés et donc facilement modélisables. Inversement, ces recommandations échappent aux moteurs et donc effritent leur efficacité. Twitter deviendrait une sorte de sous-traitant des moteurs. Reste qu'il s'agit encore une fois d'un pari, notamment sur la pérennité des accros au service.» (source)
La valeur du web en temps réel n'est pas passée inaperçue pour Google (en mai dernier Larry Page ne l'a pas caché). Ni pour les autres (le "real-time Web" est le sujet de la prochaine conférence LeWeb). JM Salaün débusque tout de même le talon d'Achille de Twitter: étant un réseau social, il est est à la merci des usages sociaux, et, comme Second Life, peut passer de l'endroit "hot" en ville à un lieu démodé (voir mon billet sur Second Life, La métaphoe du bar "in").
Google est dans le marché du "knowledge Just-in time", Twitter serait-il viable dans un marché du "real-time web?"....
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02 octobre 2009
5
Leçon d'un con
On connait tous l'histoire. Sur Facebook, cette semaine, un sondage généré par un utilisateur sur Facebook demandait « Obama doit-il être assassiné ? ». Rien de moins. Les services secret du président en question ont vite retrouvé les traces du délinquant... un ado.
"Attention à ce que vous postez sur Facebook, cela pourrait se retourner contre vous tôt ou tard." Le président américain ne croyait pas si bien dire, mardi 8 septembre, devant d'une école.
Et oui! 3 semaines après, voilà un jeune qui n'a rien compris du message. C'est que, affirmait Obama, "(...) quand on est jeune, on fait des erreurs, on fait des trucs idiots ". Aujourd'hui, les services secrets ont dû lui répéter ce que le président avait dit. Après avoir été « interrogé en présence de ses parents », le mineur délinquant en question ne serait pas poursuivi, ont-ils dit.
Si vous ne connaissez pas l'histoire, c'est bon signe. Vous ne passez pas votre temps devant l'ordinateur. De plus, il y a fort à parier que votre journal favori n'en a pas parlé (ce qui fait changement du temps, pas si lointain, où les rédactions faisaient les gorges chaudes de la paille dans l'oeil d'internet avant de comprendre qu'ils étaient du mauvais bord de la branche qui se faisait scier)
Avons-nous tirer toutes les leçons de la mésaventure du petit con? Oui? Vraiment? Je ne suis pas si sûr. Reprenons.
"Pour commencer, je voudrais que vous tous fassiez attention à ce que vous postez sur Facebook parce qu'à l'époque de Youtube, quoi que vous fassiez, on vous le ressortira à un moment ou un autre de votre vie" (Dixit Obama , source Le Monde 9 septembre 2009)
Si vous avez compris qu'il ne fallait plus mettre de sondage en ligne sur Facebook, vous n'avez qu'un seul point sur quatre. Même pas la note de passage.
Il y a trois autres apprentissages.
1- l'anonymat et la vie privée n'existe pas. Oubliez les 'privacy policy'. À tout moment, quand le pouvoir en place le décide, il n'y a plus rien qui ne tient: Facebook ou pas, la plateforme va collaborer pour retrouver le délinquant. La Chine le fait. L'Occident aussi. Cessez de croire qu'un droit numérique vous protège dans l'anonymat. Les outils à votre disposition, qu'il soit 2.0 ou non, avec un Privacy Policy béton ou non, vous lâcheront à la première occasion. Appelons ça un attrape-con. La ligue des mineurs fait sa propre auto-sélection.
2- Compte tenu du point 1, il n'y a maintenant plus aucune raison de croire qu'un sondage de ce type puisse être sérieux. Aucun terroriste professionnel ne s'afficherait ainsi. Reste donc les losers. Croire à une conspiration relève du domaine psychiatrique. Quand elle apparait sur Facebook, une telle ânerie ne doit qu'entraîner un appel de service rapidement reléguer aux bleus en formation. Il n'y a peut-être que Dan Brown ou William Gibson pour y trouver une inspiration créative.
3- Les points 1 et 2 montrent que la motivation à un tel geste est tout autre. La notoriété. Cet ado ne cherchait ni à faire un acte politique, encore moins terroriste, ni à communiquer un message. Il cherchait la notoriété. Aujourd'hui, l'acte artistique est warholien. Quelle est la question de sondage qui apporte la plus grande viralité? La question a été créé dans le seul but de provoquer le maximum d'impact viral. Tel est la condition humaine à l'ère du 2.0.
Notons que le jeune possède cette double compétence, celle de programmer une application Facebook et de saisir l'esprit du temps, ce qui fait de lui un magnifique spécimen fonctionnel dans la société d'aujourd'hui.
On aurait peine à croire que les américains stresseraient à propos d'un 'Faut-il tuer yzokraS?' (je verlan pour éviter les indexations hors contexte) ou la même chose avec Ahmadinejad.
Il faut être en diapason avec son milieu et son époque pour provoquer. "Pour commencer, je voudrais que vous tous fassiez attention à ce que vous postez (...)". L'ado a bien compris le message. Il a fait très attention à ce qu'il a posté...
"Attention à ce que vous postez sur Facebook, cela pourrait se retourner contre vous tôt ou tard." Le président américain ne croyait pas si bien dire, mardi 8 septembre, devant d'une école.
Et oui! 3 semaines après, voilà un jeune qui n'a rien compris du message. C'est que, affirmait Obama, "(...) quand on est jeune, on fait des erreurs, on fait des trucs idiots ". Aujourd'hui, les services secrets ont dû lui répéter ce que le président avait dit. Après avoir été « interrogé en présence de ses parents », le mineur délinquant en question ne serait pas poursuivi, ont-ils dit.
Si vous ne connaissez pas l'histoire, c'est bon signe. Vous ne passez pas votre temps devant l'ordinateur. De plus, il y a fort à parier que votre journal favori n'en a pas parlé (ce qui fait changement du temps, pas si lointain, où les rédactions faisaient les gorges chaudes de la paille dans l'oeil d'internet avant de comprendre qu'ils étaient du mauvais bord de la branche qui se faisait scier)
Avons-nous tirer toutes les leçons de la mésaventure du petit con? Oui? Vraiment? Je ne suis pas si sûr. Reprenons.
"Pour commencer, je voudrais que vous tous fassiez attention à ce que vous postez sur Facebook parce qu'à l'époque de Youtube, quoi que vous fassiez, on vous le ressortira à un moment ou un autre de votre vie" (Dixit Obama , source Le Monde 9 septembre 2009)
Si vous avez compris qu'il ne fallait plus mettre de sondage en ligne sur Facebook, vous n'avez qu'un seul point sur quatre. Même pas la note de passage.
Il y a trois autres apprentissages.
1- l'anonymat et la vie privée n'existe pas. Oubliez les 'privacy policy'. À tout moment, quand le pouvoir en place le décide, il n'y a plus rien qui ne tient: Facebook ou pas, la plateforme va collaborer pour retrouver le délinquant. La Chine le fait. L'Occident aussi. Cessez de croire qu'un droit numérique vous protège dans l'anonymat. Les outils à votre disposition, qu'il soit 2.0 ou non, avec un Privacy Policy béton ou non, vous lâcheront à la première occasion. Appelons ça un attrape-con. La ligue des mineurs fait sa propre auto-sélection.
2- Compte tenu du point 1, il n'y a maintenant plus aucune raison de croire qu'un sondage de ce type puisse être sérieux. Aucun terroriste professionnel ne s'afficherait ainsi. Reste donc les losers. Croire à une conspiration relève du domaine psychiatrique. Quand elle apparait sur Facebook, une telle ânerie ne doit qu'entraîner un appel de service rapidement reléguer aux bleus en formation. Il n'y a peut-être que Dan Brown ou William Gibson pour y trouver une inspiration créative.
3- Les points 1 et 2 montrent que la motivation à un tel geste est tout autre. La notoriété. Cet ado ne cherchait ni à faire un acte politique, encore moins terroriste, ni à communiquer un message. Il cherchait la notoriété. Aujourd'hui, l'acte artistique est warholien. Quelle est la question de sondage qui apporte la plus grande viralité? La question a été créé dans le seul but de provoquer le maximum d'impact viral. Tel est la condition humaine à l'ère du 2.0.
Notons que le jeune possède cette double compétence, celle de programmer une application Facebook et de saisir l'esprit du temps, ce qui fait de lui un magnifique spécimen fonctionnel dans la société d'aujourd'hui.
On aurait peine à croire que les américains stresseraient à propos d'un 'Faut-il tuer yzokraS?' (je verlan pour éviter les indexations hors contexte) ou la même chose avec Ahmadinejad.
Il faut être en diapason avec son milieu et son époque pour provoquer. "Pour commencer, je voudrais que vous tous fassiez attention à ce que vous postez (...)". L'ado a bien compris le message. Il a fait très attention à ce qu'il a posté...
01 octobre 2009
0
Documentaire interactif recherché
Hugues Sweeney de l'ONF m'envoie ce petit rappel concernant l'appel de projets interactifs au Doc Circuit Montréal dans le cadre des Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal (RIDM 2009).
Trois projets seront retenus pour une présentation devant jury et public le 12 novembre
Le gagnant recevra une bourse de $7500 pour le développement d’un projet de documentaire interactif.
Date limite de soumission: 9 octobre 2009
Détails: www.onf.ca/defi-multimedia-2009
Trois projets seront retenus pour une présentation devant jury et public le 12 novembre
Le gagnant recevra une bourse de $7500 pour le développement d’un projet de documentaire interactif.
Date limite de soumission: 9 octobre 2009
Détails: www.onf.ca/defi-multimedia-2009
30 septembre 2009
0
Péché originel des réseaux sociaux numériques
«Les merveilles des réseaux sociaux en ligne»
Cette image que j'ai extraite d'une caricature très british de Harold's World s'intitule «the Wonder of Online Social Networking» et circule sur internet (Via @Samia_Ghozlane, Via Henri Kaufman).
L'humour fait sourire. Pourquoi? pcq au fond, on se sent qu'il touche une corde sensible. Ou plutôt, qu'il touche un cliché: le net isole au point que l'on ne prend plus le temps de se lever et de rencontrer notre "friend" à côté. Comme une culpabilité originelle. Pourtant l'amitié en ligne n'est pas nécessairement moins sincère. Pourtant un réseautage numérique bien fait mène à plus de rencontres réelles.
Cercle
Le réseau, on le sait depuis le début, rapproche davantage ceux qui sont proches que ceux qui sont loin : on envoie davantage de courriels à des gens qui sont finalement à moins de 100KM de chez soi (rappelez-vous la promesse de «vous connecter avec le bout du monde». Les réseaux sociaux, Facebook notamment, ont permis plus de retrouvailles entre amis que tout autre autre invention de l'Homme: combien de connaissances avez-vous "retrouvés" depuis l'avènement du web (ou du web 2.0)?
Carré
Le cliché persiste tout de même. Les «merveilles des réseaux sociaux en ligne» isolent les individus, atrophient l'espace sociale, coupent les communications "naturelles".
C'est tout l'inverse. Cet outil, bien utilisé, permet même d'augmenter le suivi de son cercle de connaissance au-delà de ce qui était habituel auparavant. J'écrivais hier que l'on devrait traduire «follow» par «accompagner». Les réseaux sociaux ne fabriquent pas ex-nihilo nos amis. Il permet seulement d'inclure dans le cercle des suivis, nos «friends» et nos «followers» qui sont des »compagnons» sur la route de notre vie. La possibilité est offerte. On l'accepte ou pas.
Point
Au fond, ce qui était pris comme un ridicule de situation dans la caricature n'est qu'un constat de vérité. Il n'y a que ceux qui ne l'acceptent pas qui peuvent faire vibrer la corde sensible de la culpabilité chez ceux qui l'acceptent. Il est temps de s'affranchir de ce «péché original»...
---
À lire aussi:
Facebook: connecting you to your screen
Pour ou contre Facebook?
Cette image que j'ai extraite d'une caricature très british de Harold's World s'intitule «the Wonder of Online Social Networking» et circule sur internet (Via @Samia_Ghozlane, Via Henri Kaufman).
L'humour fait sourire. Pourquoi? pcq au fond, on se sent qu'il touche une corde sensible. Ou plutôt, qu'il touche un cliché: le net isole au point que l'on ne prend plus le temps de se lever et de rencontrer notre "friend" à côté. Comme une culpabilité originelle. Pourtant l'amitié en ligne n'est pas nécessairement moins sincère. Pourtant un réseautage numérique bien fait mène à plus de rencontres réelles.
Cercle
Le réseau, on le sait depuis le début, rapproche davantage ceux qui sont proches que ceux qui sont loin : on envoie davantage de courriels à des gens qui sont finalement à moins de 100KM de chez soi (rappelez-vous la promesse de «vous connecter avec le bout du monde». Les réseaux sociaux, Facebook notamment, ont permis plus de retrouvailles entre amis que tout autre autre invention de l'Homme: combien de connaissances avez-vous "retrouvés" depuis l'avènement du web (ou du web 2.0)?
Carré
Le cliché persiste tout de même. Les «merveilles des réseaux sociaux en ligne» isolent les individus, atrophient l'espace sociale, coupent les communications "naturelles".
C'est tout l'inverse. Cet outil, bien utilisé, permet même d'augmenter le suivi de son cercle de connaissance au-delà de ce qui était habituel auparavant. J'écrivais hier que l'on devrait traduire «follow» par «accompagner». Les réseaux sociaux ne fabriquent pas ex-nihilo nos amis. Il permet seulement d'inclure dans le cercle des suivis, nos «friends» et nos «followers» qui sont des »compagnons» sur la route de notre vie. La possibilité est offerte. On l'accepte ou pas.
Point
Au fond, ce qui était pris comme un ridicule de situation dans la caricature n'est qu'un constat de vérité. Il n'y a que ceux qui ne l'acceptent pas qui peuvent faire vibrer la corde sensible de la culpabilité chez ceux qui l'acceptent. Il est temps de s'affranchir de ce «péché original»...
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À lire aussi:
Facebook: connecting you to your screen
Pour ou contre Facebook?
Libellés :
Culture,
Reseaux_Sociaux,
Web 2.0
29 septembre 2009
4
Le point avant basculement
De nombreux bruissements me disent que le présent cycle démarré avec Facebook et Twitter arrive à son apogée et qu'une transmutation est en cours. Dans quelques jours devraient sortir les premières invitations de Google Wave. Faisons le point sur le monde avant le basculement.
On dirait qu'on oublie vite comment "c'était avant". "Avant", sur le web, ça veut dire deux ou trois ans. Google Wave s'en vient et je me propose de me faire une petite note sur ce quelques réflexions sur Twitter, pour mémoire. Et se rappeler ce que l'on disait avant cette "vague" qui s'en vient.
Longtemps, je me suis logué de bonne heure
On ouvre Twitter la première fois : on ne comprend rien. En fait, le site web de Twitter n'est pas l'outil qu'il faut utiliser. Du moins pas si on possède plus que quelques dizaines de personnes à suivre. Il faut aller sur un "client Twitter" comme Twirl, Seesmic, Nambu ou Tweetdeck. Au-delà d'un certain nombre de personnes, il faut arriver à segmenter par panneau ou dossier. Et même là, on ne fait que diminuer que faiblement l'impression de flot.
On n'utilise pas Twitter, on s'y noit.
Apprendre à nager devient donc essentiel. Et les bouées sont les gens que l'on veut suivre. 40 % des gazouillis sont inutiles? Mais honnis soit qui mal follow!! Tendez l'oreille dans la rue et vous aurez ce même ratio. Et pourtant, normalement, vous devriez êtes concentré sur la personne qui vous accompagne. "Follow" devrait être traduit en français par "accompagner". Vous écoutez ceux qui vous accompagnent.
Et quand vous êtes bien entouré, l'outil devient intéressant.
Twitter n'a d'autre valeur que votre réseau qui vous accompagne. Ils sont tous sur Facebook? Allez-y. Ils sont à la Chambre de commerce? restez-y. Twitter n'est pas pour tout le monde. Il y a une diversité d'outil pour tous les goûts.
Twitter vaut bien une messe
Olivier Ertzscheid a développé cet été un excellent billet sur Twitter L'hiératique contre le hiérarchique : Sur Twitter, l'information est brute. Les industries de l'information ont pour métier d'y mettre de l'ordre, or, Twitter, fait tout l'inverse: «pas d'éditorialisation, pas de "niveau supérieur" de l'information. Donc, Twitter est littéralement illisible. ». Vous vous sentez soulagé?
C'est grâce au filtrage collaboratif que le sens émerge de Twitter: on "RT", on cite "@", on "#" et on "bit.ly" et . Perdu? Bien sûr! C'est que, souligne Olivier Ertzscheid, le manque d'espace (limité à 140 caractères) force l'émergence de ces hiéroglyphes. Ce n'est pas tout.
« [C]e qui est le plus intéressant dans Twitter, ce sont les stratégies qu'il met en place pour gérer l'infobésité accrue par le temps réel sur lequel il s'efforce de se caler, et ce sans jamais faire appel à de classiques techniques de hiérarchisation, mais en préférant faire appel à des stratégies visuelles, cognitives et scripturales d'évitement, de substitution.»
Blog sans microblog n'est que ruine de l'âme
À peu près au même moment, Fred Cavazza proposa sur son blogue : comment le microblog a bouleversé les pratiques de blog : Twitter et Facebook ont supplanté le blogue comme support de prédilection pour de l’information chaude. L'écologie du système se diversifiant, il est normal que l'on voie un repositionnement des outils en place. Y compris dans l'écosystème plus large incluant les mass-media.
Il m'apparaît que nous sommes à la veille d'un changement similaire avec l'arrivée de Google Waves. Fred Cavazza résume en une formule le nouvel outil : Google Wave = Email + IM + Wiki + Mashup
Google Wave est à la fois un outil de collaboration, de discussion de document et une plateforme ouverte et extensible. En temps réel. Un (long) document vidéo circule, expliquant le nouvel outil; vous pouvez le voir en cliquant ici. (PS: voici un court)
Actuellement, je dois entrer dans Tweetdeck ou Nambu pour lire les gazouillis de mes contacts, et retourner sur le web pour Facebook. Et ouvrir Mail pour mon courriel. Puis Skype sur mon bureau. Et je n'ai pas encore géré mes SMS et mon Del.icio.us, ni mon compte linkedin ou Flickr...
Je suis le soldat qui tombe devant l'ennemi, écrasé par le poids ses propres armes. Serais-je soulevé par la "vague"?
Relisons-nous dans un an et voyons si la situation a évolué...
--
Autre billets sur twitter:
la sérendipité des discussions de couloirs numériques
Parler pour ne rien dire: 40% des gazouillis sur l'outil de micro-bloggage Twitter serait du bavardage futile
Virilio et la peur de l'immédiat « L'immédiateté est le contraire de l'information » (Paul Virilio)
Rupture ou continuité?
un 14 juillet 1789 sur Twitter
Le JT de 140 caractères
Twitter entre dans l'armement stratégique américain
Une révolution 140 caractères à la fois On n'est plus spectateurs de l'événement, on y "participe".
La demi-vie de twitter
Ecosysteme de l'information
On dirait qu'on oublie vite comment "c'était avant". "Avant", sur le web, ça veut dire deux ou trois ans. Google Wave s'en vient et je me propose de me faire une petite note sur ce quelques réflexions sur Twitter, pour mémoire. Et se rappeler ce que l'on disait avant cette "vague" qui s'en vient.
Longtemps, je me suis logué de bonne heure
On ouvre Twitter la première fois : on ne comprend rien. En fait, le site web de Twitter n'est pas l'outil qu'il faut utiliser. Du moins pas si on possède plus que quelques dizaines de personnes à suivre. Il faut aller sur un "client Twitter" comme Twirl, Seesmic, Nambu ou Tweetdeck. Au-delà d'un certain nombre de personnes, il faut arriver à segmenter par panneau ou dossier. Et même là, on ne fait que diminuer que faiblement l'impression de flot.
On n'utilise pas Twitter, on s'y noit.
Apprendre à nager devient donc essentiel. Et les bouées sont les gens que l'on veut suivre. 40 % des gazouillis sont inutiles? Mais honnis soit qui mal follow!! Tendez l'oreille dans la rue et vous aurez ce même ratio. Et pourtant, normalement, vous devriez êtes concentré sur la personne qui vous accompagne. "Follow" devrait être traduit en français par "accompagner". Vous écoutez ceux qui vous accompagnent.
Et quand vous êtes bien entouré, l'outil devient intéressant.
Twitter n'a d'autre valeur que votre réseau qui vous accompagne. Ils sont tous sur Facebook? Allez-y. Ils sont à la Chambre de commerce? restez-y. Twitter n'est pas pour tout le monde. Il y a une diversité d'outil pour tous les goûts.
Twitter vaut bien une messe
Olivier Ertzscheid a développé cet été un excellent billet sur Twitter L'hiératique contre le hiérarchique : Sur Twitter, l'information est brute. Les industries de l'information ont pour métier d'y mettre de l'ordre, or, Twitter, fait tout l'inverse: «pas d'éditorialisation, pas de "niveau supérieur" de l'information. Donc, Twitter est littéralement illisible. ». Vous vous sentez soulagé?
C'est grâce au filtrage collaboratif que le sens émerge de Twitter: on "RT", on cite "@", on "#" et on "bit.ly" et . Perdu? Bien sûr! C'est que, souligne Olivier Ertzscheid, le manque d'espace (limité à 140 caractères) force l'émergence de ces hiéroglyphes. Ce n'est pas tout.
« [C]e qui est le plus intéressant dans Twitter, ce sont les stratégies qu'il met en place pour gérer l'infobésité accrue par le temps réel sur lequel il s'efforce de se caler, et ce sans jamais faire appel à de classiques techniques de hiérarchisation, mais en préférant faire appel à des stratégies visuelles, cognitives et scripturales d'évitement, de substitution.»
Blog sans microblog n'est que ruine de l'âme
À peu près au même moment, Fred Cavazza proposa sur son blogue : comment le microblog a bouleversé les pratiques de blog : Twitter et Facebook ont supplanté le blogue comme support de prédilection pour de l’information chaude. L'écologie du système se diversifiant, il est normal que l'on voie un repositionnement des outils en place. Y compris dans l'écosystème plus large incluant les mass-media.
Il m'apparaît que nous sommes à la veille d'un changement similaire avec l'arrivée de Google Waves. Fred Cavazza résume en une formule le nouvel outil : Google Wave = Email + IM + Wiki + Mashup
Google Wave est à la fois un outil de collaboration, de discussion de document et une plateforme ouverte et extensible. En temps réel. Un (long) document vidéo circule, expliquant le nouvel outil; vous pouvez le voir en cliquant ici. (PS: voici un court)
Actuellement, je dois entrer dans Tweetdeck ou Nambu pour lire les gazouillis de mes contacts, et retourner sur le web pour Facebook. Et ouvrir Mail pour mon courriel. Puis Skype sur mon bureau. Et je n'ai pas encore géré mes SMS et mon Del.icio.us, ni mon compte linkedin ou Flickr...
Je suis le soldat qui tombe devant l'ennemi, écrasé par le poids ses propres armes. Serais-je soulevé par la "vague"?
Relisons-nous dans un an et voyons si la situation a évolué...
--
Autre billets sur twitter:
la sérendipité des discussions de couloirs numériques
Parler pour ne rien dire: 40% des gazouillis sur l'outil de micro-bloggage Twitter serait du bavardage futile
Virilio et la peur de l'immédiat « L'immédiateté est le contraire de l'information » (Paul Virilio)
Rupture ou continuité?
un 14 juillet 1789 sur Twitter
Le JT de 140 caractères
Twitter entre dans l'armement stratégique américain
Une révolution 140 caractères à la fois On n'est plus spectateurs de l'événement, on y "participe".
La demi-vie de twitter
Ecosysteme de l'information
23 septembre 2009
2
L'avenir de la musique à travers les applications Iphone
Voilà un billet (qui est de la musique à mes oreilles) que nous propose ReadWriteWeb France: Oubliez les iTunes LP, l’avenir est à l’application iPhone. Le format musical de l'avenir n’est plus l’album, mais l’application.
Sarah Perez et Guillaume Galuz expliquent comment iTunes LP, lancé récemment et qui propose un nouveau format "d’album digital", réplique l’expérience d’achat d’un album, avec paroles, notes de livret, illustrations, photos, etc. «Le seul problème est que ce format supposé interactif est en réalité tout sauf interactif.» Destiné à redresser les ventes de disques cet effort «serait bien mal inspiré» car «il essaie désespérément de forcer la porte du nouveau paradigme digital avec un modèle économique largement obsolète.»
Laissez tomber les albums, achetez une application
Certains artistes commencent à mettre au point des choses qui ne ressemblent en rien à un «album». Une application iPhone, «l'outil idéal qui permet aux fans d’interagir avec du contenu produit par ses artistes préférés». Perez et Galuz citent plusieurs applications d'artistes qui offrent la possibilité d’interagir avec d’autres fans, de partager de photos, d’écouter des morceaux et des playlists exclusives, de remixer des morceaux et pleins d'autres voies de traverse. (lire l'article)
Feu l'album?
Je le pense aussi, en voyant la montée fulgurante du iPhone en 2008, que les artistes devraient vendre des applications, et non pas des disques, s'ils veulent réellement contrôler leurs redevances numériques. Surtout les artistes qui ont certaines affinités avec la technologie (ce qui n'est pas gagné).
On ne se le cachera pas, le mobile possède un avantage immense comparé au web fixe. Les Telcos possèdent un guichet payant qui manque cruellement sur Internet (qui n'a jamais été pensé pour être une plateforme de micro-paiement).
L'album ne tirera pas sa révérence de sitôt. Mais au fur et à mesure que les générations montantes s'initieront au maelström de flux qu'est Internet, la notion d'avoir un objet fixe, surtout numérique, se marginalisera davantage. Le LP a sa place à côté de la Playlist, mais il me semblera se cristalliser comme objet de collection plutôt qu' objet de consommation de masse comme jadis...
Sarah Perez et Guillaume Galuz expliquent comment iTunes LP, lancé récemment et qui propose un nouveau format "d’album digital", réplique l’expérience d’achat d’un album, avec paroles, notes de livret, illustrations, photos, etc. «Le seul problème est que ce format supposé interactif est en réalité tout sauf interactif.» Destiné à redresser les ventes de disques cet effort «serait bien mal inspiré» car «il essaie désespérément de forcer la porte du nouveau paradigme digital avec un modèle économique largement obsolète.»
Laissez tomber les albums, achetez une application
Certains artistes commencent à mettre au point des choses qui ne ressemblent en rien à un «album». Une application iPhone, «l'outil idéal qui permet aux fans d’interagir avec du contenu produit par ses artistes préférés». Perez et Galuz citent plusieurs applications d'artistes qui offrent la possibilité d’interagir avec d’autres fans, de partager de photos, d’écouter des morceaux et des playlists exclusives, de remixer des morceaux et pleins d'autres voies de traverse. (lire l'article)
Feu l'album?
Je le pense aussi, en voyant la montée fulgurante du iPhone en 2008, que les artistes devraient vendre des applications, et non pas des disques, s'ils veulent réellement contrôler leurs redevances numériques. Surtout les artistes qui ont certaines affinités avec la technologie (ce qui n'est pas gagné).
On ne se le cachera pas, le mobile possède un avantage immense comparé au web fixe. Les Telcos possèdent un guichet payant qui manque cruellement sur Internet (qui n'a jamais été pensé pour être une plateforme de micro-paiement).
L'album ne tirera pas sa révérence de sitôt. Mais au fur et à mesure que les générations montantes s'initieront au maelström de flux qu'est Internet, la notion d'avoir un objet fixe, surtout numérique, se marginalisera davantage. Le LP a sa place à côté de la Playlist, mais il me semblera se cristalliser comme objet de collection plutôt qu' objet de consommation de masse comme jadis...
22 septembre 2009
1
Meilleures sites québécois 2009
Voici la liste des gagnants des prix jumeaux, version épurée par Sylvain Carle, à partir du site officiel des prix Gémeaux, le "24e gala québécois de la télévision, d'internet et des nouveaux médias*
On remarque que ce gala cherche, avec raison, à étendre son emprise culturelle à d'autres support. Mais j'ai l'impression que jamais on pourra "englober internet et les nouveaux médias". Un jour il faudra non plus parler de support mais de vecteur: le gala des artistes ou des scénaristes ou des producteurs de contenus culturels, de divertissements médiatiques, etc...
- Les Appendices Meilleur site Web pour une émission ou série : dramatique, humour, variétés ou animation: Marie Brissette (Productions Marie Brissette), Nadine Dufour, Julie Duhaime (Télé-Québec)
- D’Est en Ouest Meilleur site Web pour une émission ou série : affaires publiques, documentaire, magazine ou sport: François Veillette, Pierre Blais – (Trinôme)
- Tactik Meilleur site Web pour une émission ou série : jeunesse: Francine Forest, Jean-Pierre Morin, Nicholas Vachon (Vivavision), Marc Beaudet, Christiane Asselin (Turbulent)
- Têtes à claques – Saison 3 – Meilleure émission ou série originale produite pour les nouveaux médias : dramatique, humour, variétés ou animation: Michel Beaudet (Salambo Productions)
- Le tapis rose de Catherine Meilleure émission ou série originale produite pour les nouveaux médias : affaires publiques, documentaire, magazine ou sport: – Catherine Beauchamp (Les Productions Rose Nanan)
On remarque que ce gala cherche, avec raison, à étendre son emprise culturelle à d'autres support. Mais j'ai l'impression que jamais on pourra "englober internet et les nouveaux médias". Un jour il faudra non plus parler de support mais de vecteur: le gala des artistes ou des scénaristes ou des producteurs de contenus culturels, de divertissements médiatiques, etc...
18 septembre 2009
1
Bon voyage Renée
La nouvelle a déchiré mes fils web. Comme une tenaille qui te saisit brusquement le coeur. Puis cette sensation d'incrédulité fragile qui frénétiquement te pousse à emprunter la lignée de liens de plus en plus vite vers la page fatale. Et là, Twitter s'emballe. Tout déboule de partout. Confirmant l'impensable. La recherche est terminée. Renée Wathelet a réellement été assassinée.
Longtemps je voyais apparaître son visage, au sourire de Joconde, dans les stats de visites de mon blogue. Et à intervalles réguliers, sa présence venait mettre de la vie lors de nos rencontres Yulbiz. Elle me fascinait avec son étonnante vie à cheval entre la bruyante ville nordique (Montréal) et les lointaines îles du Sud (au large de Cancún, Mexique). Elle aimait les vagues d'un côté et les murmures de la cité de l'autre. Le meilleur des deux mondes. En alternance, 6 mois. L'art de vivre du nomade numérique.
Sa porte était grande ouverte et elle m'invitait à aller la voir un jour. Trop tard. Elle est dans un autre monde maintenant. Par contre, cette fois-ci, je sais qu'éventuellement, un jour, j'irai la rejoindre. En attendant, j'attends qu'elle ouvre @endirectduparadis. Bon voyage, Renée.
«La vie est la conservation du possible» (Paul Valery)
Galerie de photos "en direct des îles"
---
PS
(Guy, fils de Renée) «Du a l’ampleur médiatique que semble prendre ce triste évènement nous demandons au médias de bien respecter notre deuil. Pour les autres, tout commentaires, pensé etc. sont bienvenus à l’adresse suivante: enmemoirederenee@gmail.com. Un service commémoratif sera organisé à notre retour du Mexique» (date à préciser).
La mort a réussi à nous arracher Renée, notre blogueuse nomade. Twitter ne gazouillera plus en direct des îles. Comme le dit Vallier Lapierre, «on va tout faire pour prolonger tes «pas sur le sable au petit matin».
Lanchero asesina a una turista en Isla Mujeres
On venait de tailler un portrait d'elle, deux jours auparavant, à la mesure des rêves qu'elle générait.
Une Québécoise à Isla Mujeres: adopter une île
Et hier, son dernier billet sur son blogue, pour nous montrer comment elle aimait ce qu'offre la vie.
Tranche de vie (6) – Des pas sur le sable, au petit matin
Longtemps je voyais apparaître son visage, au sourire de Joconde, dans les stats de visites de mon blogue. Et à intervalles réguliers, sa présence venait mettre de la vie lors de nos rencontres Yulbiz. Elle me fascinait avec son étonnante vie à cheval entre la bruyante ville nordique (Montréal) et les lointaines îles du Sud (au large de Cancún, Mexique). Elle aimait les vagues d'un côté et les murmures de la cité de l'autre. Le meilleur des deux mondes. En alternance, 6 mois. L'art de vivre du nomade numérique.
Sa porte était grande ouverte et elle m'invitait à aller la voir un jour. Trop tard. Elle est dans un autre monde maintenant. Par contre, cette fois-ci, je sais qu'éventuellement, un jour, j'irai la rejoindre. En attendant, j'attends qu'elle ouvre @endirectduparadis. Bon voyage, Renée.
«La vie est la conservation du possible» (Paul Valery)
Galerie de photos "en direct des îles"
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PS
(Guy, fils de Renée) «Du a l’ampleur médiatique que semble prendre ce triste évènement nous demandons au médias de bien respecter notre deuil. Pour les autres, tout commentaires, pensé etc. sont bienvenus à l’adresse suivante: enmemoirederenee@gmail.com. Un service commémoratif sera organisé à notre retour du Mexique» (date à préciser).
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Perso
15 septembre 2009
3
Le crowdsourcing : dompter la folie des foules
«Le crowdsourcing qu'est-ce que c'est?» C'était la question que l'animateur Benoit Cantin, ce matin, me posait au téléphone, en direct de la radio de Radio-Canada à Toronto. Hésitation. Quand on cause "crowdsourcing" à une émission grand public, le matin, avant 09h00, on sent que l'on vient de traverser quelque chose.
Le mot lui-même, rappelons-le, serait un terme inventé par Jeff Howe dans le Wired de juin 2006 . Il combine l'anglais Outsourcing (sous-traitance à l’externe) et Crowd (foule) pour donner Crowdsourcing, sous-traitance à “la foule”.
Autrement dit, c'est l’externalisation de ressources humaines (ou plutôt de l'acquisition de connaissance) qui permet de puiser hors de l'entreprise dans un ensemble des talents disséminés, dans cette longue traîne des talents (Pisani), une “sagesse des foules” ( Surowiecki ) qui saurait répondre à un besoin interne.
Bon, dit comme ça, peut-être que plusieurs auditeurs se sont étouffés avec leur gorgée de café. Il faut savoir ce que l'on veut. Il faut appeler un chat un chat, quoi. On me pose une question, je réponds.
Crowdsourcing goes public
Le crowdsourcing me semblait jusqu'à ce matin relever plutôt d'un concept pointu rattaché à la niche de la haute technologie et du multimédia web. Le mot, pas particulièrement beau, propose malgré tout une vision alternative de ce qu'est la "foule".
Tout démarre d'un constat : dans certaines circonstances le choix de groupe, en général, se révélerait meilleur, en moyenne, que celui d'un seul individu en tout temps, même spécialiste. Clay Shirky, dans Here comes everybody, raconte avec moults exemples dans quel type de secteur le choix de groupe est plus prolifique. Il n'est nullement question ici de laisser la foule bâtir à coup de vote et de SMS une fusée interplanétaire.
L'antinuit de crystal
On associe souvent la foule à des excès. On ne connaît souvent de la foule que par son côté instrumentalisé: que ce soit des gouvernements autoritaires (pensons aux atrocités qui précédaient la seconde guerre mondiale) ou les médias avides de cotes d'écoute (où elle instrumentalise la foule pour faire émerger la futilité lors de spectacles de télé-réalités.
Dans ces conditions, il est normal alors de ressentir une peur viscérale à toute prétention de faire appel à une quelconque intelligence de la foule.
Le futur pluriel
Ce que j'ai ressenti ce matin, c'est ce passage du négatif au positif. Le crowdsourcing deviendrait un "lieu commun" dans la moulinette des médias. La foule ne possède plus seulement l'aura de folie collective (n'a-t-on pas dit que le quotient intellectuel de la foule est inférieur à la somme de ses composantes?), mais offre dans certaines conditions des fruits autrefois inaccessibles, et ce, grâce à la mise en réseau massive de la population.
Face au défi qui attend l'humanité confrontée aux limites de la biosphère, pouvoir avoir avoir un accès potentiel à chaque 'bit' de savoir dans la tête des humains pour trouver une solution ne relève plus nécessairement de la science-fiction.
Le magazine Seed cette année avait mis sur sa couverture le titre "la dernière grande expérimentation" (En): les mathématiques sociales, les réseaux sociaux et les sagesses des foules peuvent-ils être mis à contribution pour trouver la bonne idée qui nous évitera le mur qui se dresse devant nous. Quelque part, quelqu'un a la réponse. Le crowdsourcing peut lui donner une chance d'être entendu.
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Autre lien sur Zéro Seconde
Crowdsourcing, mettre la foule à profit (présentation et powerpoint et vidéo)
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Image Life
Le mot lui-même, rappelons-le, serait un terme inventé par Jeff Howe dans le Wired de juin 2006 . Il combine l'anglais Outsourcing (sous-traitance à l’externe) et Crowd (foule) pour donner Crowdsourcing, sous-traitance à “la foule”.
Autrement dit, c'est l’externalisation de ressources humaines (ou plutôt de l'acquisition de connaissance) qui permet de puiser hors de l'entreprise dans un ensemble des talents disséminés, dans cette longue traîne des talents (Pisani), une “sagesse des foules” ( Surowiecki ) qui saurait répondre à un besoin interne.
Bon, dit comme ça, peut-être que plusieurs auditeurs se sont étouffés avec leur gorgée de café. Il faut savoir ce que l'on veut. Il faut appeler un chat un chat, quoi. On me pose une question, je réponds.
Crowdsourcing goes public
Le crowdsourcing me semblait jusqu'à ce matin relever plutôt d'un concept pointu rattaché à la niche de la haute technologie et du multimédia web. Le mot, pas particulièrement beau, propose malgré tout une vision alternative de ce qu'est la "foule".
Tout démarre d'un constat : dans certaines circonstances le choix de groupe, en général, se révélerait meilleur, en moyenne, que celui d'un seul individu en tout temps, même spécialiste. Clay Shirky, dans Here comes everybody, raconte avec moults exemples dans quel type de secteur le choix de groupe est plus prolifique. Il n'est nullement question ici de laisser la foule bâtir à coup de vote et de SMS une fusée interplanétaire.
L'antinuit de crystal
On associe souvent la foule à des excès. On ne connaît souvent de la foule que par son côté instrumentalisé: que ce soit des gouvernements autoritaires (pensons aux atrocités qui précédaient la seconde guerre mondiale) ou les médias avides de cotes d'écoute (où elle instrumentalise la foule pour faire émerger la futilité lors de spectacles de télé-réalités.
Dans ces conditions, il est normal alors de ressentir une peur viscérale à toute prétention de faire appel à une quelconque intelligence de la foule.
Le futur pluriel
Ce que j'ai ressenti ce matin, c'est ce passage du négatif au positif. Le crowdsourcing deviendrait un "lieu commun" dans la moulinette des médias. La foule ne possède plus seulement l'aura de folie collective (n'a-t-on pas dit que le quotient intellectuel de la foule est inférieur à la somme de ses composantes?), mais offre dans certaines conditions des fruits autrefois inaccessibles, et ce, grâce à la mise en réseau massive de la population.
Face au défi qui attend l'humanité confrontée aux limites de la biosphère, pouvoir avoir avoir un accès potentiel à chaque 'bit' de savoir dans la tête des humains pour trouver une solution ne relève plus nécessairement de la science-fiction.
Le magazine Seed cette année avait mis sur sa couverture le titre "la dernière grande expérimentation" (En): les mathématiques sociales, les réseaux sociaux et les sagesses des foules peuvent-ils être mis à contribution pour trouver la bonne idée qui nous évitera le mur qui se dresse devant nous. Quelque part, quelqu'un a la réponse. Le crowdsourcing peut lui donner une chance d'être entendu.
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Autre lien sur Zéro Seconde
Crowdsourcing, mettre la foule à profit (présentation et powerpoint et vidéo)
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Image Life
12 septembre 2009
4
Les 5 étapes de réalisation d'un site web
L’industrie de production web arrive à maturité et a établi un processus de construction d’un site web qui suit cinq étapes distinctes. Ces étapes permettent au client et aux fournisseurs d’évaluer ce qu’il y a à faire et de s’entendre sur la marche à suivre pour réussir un projet de qualité.
J'ai écrit pour le compte de l'Alliance numérique, un guide des meilleures pratiques pour développer un projet web.
Le voici, mis en page par Egzakt et grâce à l'aide de toute l'équipe de la cellule Internet de l'Alliance, un bon guide à offrir à vos clients ou pour vous même afin de bien comprendre dans les grandes lignes, les étapes de A à Z pour monter un site web.
1- La planification stratégique : elle identifie les besoins de votre entreprise. Elle débouche sur la rédaction du document d’orientation stratégique.
2- La conception : on établit les paramètres concrets qui sont ensuite détaillés dans le livrable critique (le cahier des charges) qui sert de guide pour l’intervention de tous les prestataires lors de la production.
3- La production : elle concerne la réalisation technique et artistique proprement dite du projet.
4- La mise en ligne : on y fait le déploiement et on assure la visibilité du site auprès du public visé.
5- L’exploitation et la maintenance : la vie du site commence et une surveillance adéquate est nécessaire pour assurer son succès.
Les résultats sont comparés aux objectifs de départ et enclenchent le processus en boucle pour le prochain projet de refonte.
Expertises interdisciplinaires
Puisque chacune des trois phases fondamentales (réflexion, développement et maintenance) fait appel à des expertises différentes, il n’est pas rare de devoir gérer plusieurs équipes se succéder pour l’ensemble du processus, avec un certains recoupement au niveau des expertises. D'où l'importance que chaque mandat soit alors clair et bien délimiter les étapes ils couvrent.
Guide gratuit
Ce guide n'aurait pas pu voir le jour sans l'aide de plusieurs personnes, dans la révision et les précisions. Leurs noms apparaissent à la fin du guide. Cette version du guide est considérée un "beta", car maintenant il est offert à a communauté, qui peut se l'approprier et l'améliorer, à cette adresse: http://alliancenumerique.com/fr/publications/guide-des-meilleures-pratiques-web (s'il y a un problème d'accès, laissez moi un commentaire)
J'ai écrit pour le compte de l'Alliance numérique, un guide des meilleures pratiques pour développer un projet web.
Le voici, mis en page par Egzakt et grâce à l'aide de toute l'équipe de la cellule Internet de l'Alliance, un bon guide à offrir à vos clients ou pour vous même afin de bien comprendre dans les grandes lignes, les étapes de A à Z pour monter un site web.
- Guide des meilleures pratiques web (26 pages, PDF)
1- La planification stratégique : elle identifie les besoins de votre entreprise. Elle débouche sur la rédaction du document d’orientation stratégique.
2- La conception : on établit les paramètres concrets qui sont ensuite détaillés dans le livrable critique (le cahier des charges) qui sert de guide pour l’intervention de tous les prestataires lors de la production.
3- La production : elle concerne la réalisation technique et artistique proprement dite du projet.
4- La mise en ligne : on y fait le déploiement et on assure la visibilité du site auprès du public visé.
5- L’exploitation et la maintenance : la vie du site commence et une surveillance adéquate est nécessaire pour assurer son succès.
Les résultats sont comparés aux objectifs de départ et enclenchent le processus en boucle pour le prochain projet de refonte.
Expertises interdisciplinaires
Puisque chacune des trois phases fondamentales (réflexion, développement et maintenance) fait appel à des expertises différentes, il n’est pas rare de devoir gérer plusieurs équipes se succéder pour l’ensemble du processus, avec un certains recoupement au niveau des expertises. D'où l'importance que chaque mandat soit alors clair et bien délimiter les étapes ils couvrent.
Guide gratuit
Ce guide n'aurait pas pu voir le jour sans l'aide de plusieurs personnes, dans la révision et les précisions. Leurs noms apparaissent à la fin du guide. Cette version du guide est considérée un "beta", car maintenant il est offert à a communauté, qui peut se l'approprier et l'améliorer, à cette adresse: http://alliancenumerique.com/fr/publications/guide-des-meilleures-pratiques-web (s'il y a un problème d'accès, laissez moi un commentaire)
09 septembre 2009
3
40 ans, 75 minutes, 6 personnes, 1 émission
Je serai en compagnie de Michel Cartier, Jean-Claude Guédon, Hervé Fischer, Philippe Leroux et Karl Dubost lors de l'émission Citoyen Numérique de Michel Dumais à CIBL demain jeudi 10 septembre 2009 de 13h30 à 14h30 (heures de Montréal) (+ 6 h à Paris ; - 4h à San Francisco)
Nous aurons un plus qu'une bonne heure pour discuter d'Internet à l'occasion de ses 40 ans. Il n'y a pas de podcast, malheureusement. Mais si j'arrive à l'enregistrer et à le transférer, je le mettrai en ligne. Accès à l'enregistrement ici.
Voici un aperçu des intervenants:
Pour réfléchir
Quelques repères sur l'émergence d'ARPANET, d'Alexandre Serres
Nous aurons un plus qu'une bonne heure pour discuter d'Internet à l'occasion de ses 40 ans.
Voici un aperçu des intervenants:
Michel Cartier, considéré comme le grand-père du multimédia québécois, professeur à la retraite, est connu pour penser la culture du numérique à travers trois pôles, le sociétal, l'économique et le technologique. Ce théoricien a a réussi à galvaniser durant les 3 dernières décennies des hordes successives d'étudiant(e)s à développer ce champ des communications qui allait un jour s'appeler le multimédia et les réseaux.Et aux commandes, Michel Dumais, journaliste et chroniqueur technologique, à Branchez-Vous, au Devoir (jusqu'à récemment), maintenant animateur de Citoyen Numérique depuis environ 2 ans.
Jean-Claude Guédon, professeur au Département de littérature comparée a écrit Internet, Le monde en réseau chez Gallimard où il suit les premières traces de révolution Internet. Il a été président d'ISOC-Québec.
Hervé Fischer a écrit plusieurs livres, dont La planète hyper et Nous serons des dieux et cherche à penser la culture en mutation avec les réseaux. Il me semble être le seul à recourir à la philosophie grecque pour expliquer les divers aspects des mondes virtuels.
Philippe Leroux, président de ex- VDL2, devenu récemment Phéromone, est présent dans la sphère web depuis ses débuts. Il est un des observateurs des avancés d'Internet au pays et livre régulièrement, avec le CEFRIO des études statistiques d'utilisation des internautes québécois.
Karl Dubost, qui était au W3C, poète urbain de La Grange, a été au coeur du HTML, le code moteur de la révolution Internet.
Et moi, présent, bien content d'être si bien entouré.
Pour réfléchir
Quelques repères sur l'émergence d'ARPANET, d'Alexandre Serres
04 septembre 2009
3
Google Holodeck
Imaginez une immersion totale dans Google Earth. C'est comme voler non pas dans Second Life, un monde numérique imaginaire, mais au-dessus de notre Terre numérisée. C'est Google Holodeck.
J'ai glissé quelques mots sur ce blogue sur Google Earth comme interface commerciale pour la planète. On pourrait voir Google Earth comme interface touristique. Qui a encore besoin de voyager comme touriste lambda quand on peut utiliser Google Holodeck.
Interface touristique
Certains voyages touristiques de masse peuvent être avantageusement remplacés par un voyage numérique (spécialement si c'est pour visiter des monuments architecturaux au pas de course, comme cela arrive étrangement). Du moins, à un niveau scolaire, on peut apprendre sans se déplacer. Dire « j'y ai été » prend une toute nouvelle tournure
Interface sociale
Maintenant, je pense qu'il ne manque pas grand-chose pour avoir Google Earth comme interface sociale. Avec des avatars, ou de la vidéo en temps réel, il y aurait moyen d'aller visiter de la parenté sur un autre continent, ou suivre les péripéties « sur place » d'un voyageur. Sans oublier encore un contact direct avec un commerçant (« envolez-vous vers ce nouveau magasin qui vient de s'ouvrir sur la 5e Avenue à Manhattan! »).
J'ai glissé quelques mots sur ce blogue sur Google Earth comme interface commerciale pour la planète. On pourrait voir Google Earth comme interface touristique. Qui a encore besoin de voyager comme touriste lambda quand on peut utiliser Google Holodeck.
Interface touristique
Certains voyages touristiques de masse peuvent être avantageusement remplacés par un voyage numérique (spécialement si c'est pour visiter des monuments architecturaux au pas de course, comme cela arrive étrangement). Du moins, à un niveau scolaire, on peut apprendre sans se déplacer. Dire « j'y ai été » prend une toute nouvelle tournure
Interface sociale
Maintenant, je pense qu'il ne manque pas grand-chose pour avoir Google Earth comme interface sociale. Avec des avatars, ou de la vidéo en temps réel, il y aurait moyen d'aller visiter de la parenté sur un autre continent, ou suivre les péripéties « sur place » d'un voyageur. Sans oublier encore un contact direct avec un commerçant (« envolez-vous vers ce nouveau magasin qui vient de s'ouvrir sur la 5e Avenue à Manhattan! »).
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Google
30 août 2009
16
Les moteurs de confiance
Alex Cambell (DTDigital / OgilvyInteractive, Melbourne) écrit dans son blog aujourd'hui: I no longer depend on Google to find stuff (via BrunoBoutot)
In Google we trust?
Il pointe quelque chose d'intéressant: les réseaux sociaux sont basés sur la confiance ("trust"). Ce que n'a pas Google, dit-il.
Il exagère un peu, mais sur le fond, on peut dire qu'avec la montée en puissance des professionnels du rayonnement web, on peut se demander si la pertinence est toujours au rendez-vous...
Je dirais pour être plus juste, Google est plutôt un outil de popularité. Les réseaux sociaux tablent eux vraiment sur la confiance. Voilà une nuance fort pratique lorsqu'il s'agit d'expliquer la valeur stratégique du web 2.0.
La montée de réseaux sociaux
Le genre de discours que porte Cambell rejoint les échos qui grandissent depuis la montée des réseaux sociaux depuis quelque temps. Son mérite est de le formuler d'une façon percutante et libératrice ("nous ne sommes plus dépendants de Google") et en ce sens il rejoint mon point fait hier dans le billet Les couloirs numériques, où je présente Twitter comme outil de sérendipité professionnel.
Mais Cambell s'arrête en chemin -- il fait une conclusion typique de la blogosphère anglophone très portée sur le fonctionnel et l'impératif ("if your brand is not social then it doesn’t exist"). L'ouverture qu'il a créée mérite que l'on ferme la parenthèse pour lui, pour notre plus grand bonheur cognitif.
Descendre du piédestal
Voilà ce qui se passe : Google est en passe de devenir ce qu'il a toujours été : un simple moteur de recherche, un outil pour trouver quelque chose que l'on cherche. Jusqu'à tout récemment son monopole de succès le rendait maître des lieux. Il représentait par métonymie l'Internet au complet.
Ce que Cambell dit, c'est que la sérendipité («fortuité» selon le Grand Dictionnaire) n'est plus une exclusivité de Google. «Fait de trouver quelque chose alors même qu'on recherche autre chose» se fait en butinant sur les réseaux sociaux maintenant. Mais qu'est-ce que chercher?
IR
Olivier Ertzscheid et Gabriel Gallezot, dans Chercher faux et trouver juste, serendipité et recherche d’information (PDF) expliqué qu'il y avait un sens double à "rechercher".
- Il y a « rechercher » de la recherche d’information (Information Retrieval en anglais, IR)
- Et il y a le « rechercher » de l’épistémé, la recherche (Research en anglais).
Bon, ne vous sauvez pas parce que j'ai employé "épistémé": "recherche" est trop ambigu, alors je garde le terme académique.
Pour l’IR, Google est un outil du traitement de l’information sur un corpus documentaire.
Pour l’épistémé, le but est de découvrir, de produire de nouvelles connaissances.
Vous êtes comme M.Jourdain et vous faites de l'épistémé sans le savoir à chaque fois que vous découvrez quelque chose sur les réseaux sociaux (d'ailleurs comment avez-vous "découvert" ce billet?)
Les trois recherches
Ertzscheid et Gallezot résument les 3 « états initiaux » de l'IR (Information Retrieval / recherche d’information).
Quand on dit que ne sommes plus dépendant de Google, c'est affirmer que l’influence de la sérendipité en matière de construction de connaissances ne repose plus dans les mains monopolistiques du géant de Mountain View.
Les réseaux sociaux sont nos moteurs de confiance et carbure à notre saine curiosité. Ils répondent à ce besoin de confort communautaire de construction de la connaissance...
«Today I had a stark realisation: I no longer depend on Google to find stuff. I still use it to locate things: e.g. “find me the Wikipedia page on Ted Kennedy’s acquatic activities”. But I rarely - if ever - use it to find businesses, places to visit, interesting blogs, etc.»"Je ne dépends plus de Google pour trouver de nouvelles choses" dit-il en substance. Google est toujours utilisé, comme assistance à la recherche, trouver ce que l'on cherche (une page Wikipédia, par exemple) mais les réseaux sociaux servent à trouver des choses, des recommandations, des suggestions, des découvertes... (ex. Twitter, Praized, Facebook, Friendfeeds, Linkedin, Viadeo, etc)
In Google we trust?
Il pointe quelque chose d'intéressant: les réseaux sociaux sont basés sur la confiance ("trust"). Ce que n'a pas Google, dit-il.
Il exagère un peu, mais sur le fond, on peut dire qu'avec la montée en puissance des professionnels du rayonnement web, on peut se demander si la pertinence est toujours au rendez-vous...
Je dirais pour être plus juste, Google est plutôt un outil de popularité. Les réseaux sociaux tablent eux vraiment sur la confiance. Voilà une nuance fort pratique lorsqu'il s'agit d'expliquer la valeur stratégique du web 2.0.
La montée de réseaux sociaux
Le genre de discours que porte Cambell rejoint les échos qui grandissent depuis la montée des réseaux sociaux depuis quelque temps. Son mérite est de le formuler d'une façon percutante et libératrice ("nous ne sommes plus dépendants de Google") et en ce sens il rejoint mon point fait hier dans le billet Les couloirs numériques, où je présente Twitter comme outil de sérendipité professionnel.
Mais Cambell s'arrête en chemin -- il fait une conclusion typique de la blogosphère anglophone très portée sur le fonctionnel et l'impératif ("if your brand is not social then it doesn’t exist"). L'ouverture qu'il a créée mérite que l'on ferme la parenthèse pour lui, pour notre plus grand bonheur cognitif.
Descendre du piédestal
Voilà ce qui se passe : Google est en passe de devenir ce qu'il a toujours été : un simple moteur de recherche, un outil pour trouver quelque chose que l'on cherche. Jusqu'à tout récemment son monopole de succès le rendait maître des lieux. Il représentait par métonymie l'Internet au complet.
Ce que Cambell dit, c'est que la sérendipité («fortuité» selon le Grand Dictionnaire) n'est plus une exclusivité de Google. «Fait de trouver quelque chose alors même qu'on recherche autre chose» se fait en butinant sur les réseaux sociaux maintenant. Mais qu'est-ce que chercher?
IR
Olivier Ertzscheid et Gabriel Gallezot, dans Chercher faux et trouver juste, serendipité et recherche d’information (PDF) expliqué qu'il y avait un sens double à "rechercher".
- Il y a « rechercher » de la recherche d’information (Information Retrieval en anglais, IR)
- Et il y a le « rechercher » de l’épistémé, la recherche (Research en anglais).
Bon, ne vous sauvez pas parce que j'ai employé "épistémé": "recherche" est trop ambigu, alors je garde le terme académique.
Pour l’IR, Google est un outil du traitement de l’information sur un corpus documentaire.
Pour l’épistémé, le but est de découvrir, de produire de nouvelles connaissances.
Vous êtes comme M.Jourdain et vous faites de l'épistémé sans le savoir à chaque fois que vous découvrez quelque chose sur les réseaux sociaux (d'ailleurs comment avez-vous "découvert" ce billet?)
Les trois recherches
Ertzscheid et Gallezot résument les 3 « états initiaux » de l'IR (Information Retrieval / recherche d’information).
1- [Je sais] [ce que je cherche] . On fait alors des requêtes (Querying). C'est l'usage que Cambell semble vouloir faire de Google quand il cherche une page Wikipédia sur un sujet.Google nous a offert pendant plusieurs années ces trois types de recherche. Ce qui a été dit ici, c'est que le troisième type n'est plus l'apanage de Google, qu'il a perdu (définitivement?) son emprise sur ce secteur.
2- [Je ne sais pas] [ce que je cherche]. On procède par exploration (Searching), induction et abduction (avec moi vous avez des mots qui comptent triple pour le Scrabble). C'est le type de découverte que vous faites en librairie en repartant avec le livre à côté de celui que vous recherchiez. La structure de l'endroit ou du classement favorise ou non la sérendipité. Un BarCamp permet ce type de découverte.
3- [Je sais] [que je ne sais pas ce que je cherche]. Ici, nous sommes en mode d'apprentissage (Learning). C'est l'état dans lequel vous êtes quand vous entrez dans un réseau social. Vous pourriez autant trouver la référence au billet de Cambell que le fait que votre ami mange un sandwich...
Quand on dit que ne sommes plus dépendant de Google, c'est affirmer que l’influence de la sérendipité en matière de construction de connaissances ne repose plus dans les mains monopolistiques du géant de Mountain View.
Les réseaux sociaux sont nos moteurs de confiance et carbure à notre saine curiosité. Ils répondent à ce besoin de confort communautaire de construction de la connaissance...
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Révolution rhétorique?
Narcissique, futile, décadent. Quels ne sont pas les qualificatifs que nous n’entendons pas à propos de la génération Internet. Le plus grand médium écrit de tous les temps, Internet demande pourtant un alphabétisme plus que basique. Rhétorique, stylistique, pragmatique sont en passe de se voir révolutionner par la base comme jamais depuis longtemps.
Andrea A. Lunsford, professeur à l'Université de Stanford n'hésite pas à aller plus loin: "I think we're in the midst of a literacy revolution the likes of which we haven't seen since Greek civilization" rapporte Wired dans sa dernière édition (en).
Nous oublions bien vite qu'avant Internet la majorité des citoyens n'avaient plus aucune incitation à écrire après l'école ( sauf pour les travailleurs du savoir).
Produire un texte n'était que l'apanage d'une minorité.
Cette expertise se démocratise et Lunsford a trouvé que jauger une audience (on écrit toujours pour une audience) et adapter son ton et sa technique d'écriture pour "passer leur message" devenait une compétence de plus en plus répandue et recherchée.
Voir l'article écrit par Clive Thompson qui n'est pas très long (en anglais): Clive Thompson on the New Literacy (630 mots, 3 min)
Objet trouvé
J'y ai trouvé une notion intéressante : le «kairos», pratique de rhétorique qui gouverne le choix d’une argumentation, dans un but persuasif.
Je m'empresse de voir comment il s'applique à notre domaine.
--
Image: Smithsonian
Andrea A. Lunsford, professeur à l'Université de Stanford n'hésite pas à aller plus loin: "I think we're in the midst of a literacy revolution the likes of which we haven't seen since Greek civilization" rapporte Wired dans sa dernière édition (en).
Nous oublions bien vite qu'avant Internet la majorité des citoyens n'avaient plus aucune incitation à écrire après l'école ( sauf pour les travailleurs du savoir).
Produire un texte n'était que l'apanage d'une minorité.
Cette expertise se démocratise et Lunsford a trouvé que jauger une audience (on écrit toujours pour une audience) et adapter son ton et sa technique d'écriture pour "passer leur message" devenait une compétence de plus en plus répandue et recherchée.
Voir l'article écrit par Clive Thompson qui n'est pas très long (en anglais): Clive Thompson on the New Literacy (630 mots, 3 min)
Objet trouvé
J'y ai trouvé une notion intéressante : le «kairos», pratique de rhétorique qui gouverne le choix d’une argumentation, dans un but persuasif.
Je m'empresse de voir comment il s'applique à notre domaine.
- Envoyer un gazouillis à la bonne heure pour maximiser sa diffusion;
- Usage des mots clefs ou de hastags pour augmenter la probabilité de reprise;
- Technique de suivi (following);
- Échange de liens
- "Followfriday"
--
Image: Smithsonian
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29 août 2009
4
Les couloirs numériques
L'écart grandissant entre la lecture courte et la lecture profonde (voir mon billet sur l'article de Vanderdorpe) attire le regard des observateurs sur l'impact social et intellectuel du microbloggage et particulièrement de l'outil Twitter. Ce dernier entraîne un usage tout à fait original dans le numérique et répond à un besoin très précis: la sérendipité des discussions de couloirs.
Twitter, on conviendra tous, n'a aucun sens, seul. Toute sa valeur repose sur l'engouement de son usage sur le réseau. Affirmer ceci met en lumière un paradoxe étrange: nous voilà devant un cas autogénéré de "l'oeuf ou la poule". Le hasard et la nécessité a créé ce service improbable (il ne répondait à aucun besoin a priori) et pourtant essentiel (pour la technorati, blogorati et la linkerati particulièrement)
Succès exogène
Twitter, je le signale, ne doit son succès qu'à Facebook. Plus précisément au service "statuts " de Facebook. Twitter correspond à cette fonction, mais "désencloisonné" des murs faussement protecteurs du monde numérique artificiel de Facebook. Ce dernier l'a d'ailleurs bien compris, toutes ses récentes mises à jour tournent autour de ce service. Twitter a eu besoin de Facebook pour faire comprendre à quoi il servait. Il faut le comprendre à petite échelle pour saisir son potentiel à grande échelle.
Twitter est un descendant de l’IRC, un canal de chat partagé, mais hybridé avec l'apparition des identités numériques et les conversations du web 2.0.
Le plus pauvre des pauvres sera le premier à entrer dans le royaume du web 2.0
Plusieurs critiquent sa pauvreté d'interface (peu de fonctionnalités, limite de 140 caractères, perte de suivi de conversation, etc.) et propose des "améliorations" qui toutes tombent faute d'appui de la masse: on dirait que les défauts mêmes de Twitter en font son succès.
Et pourtant certains modes alternatives de microbloggage existent et ont même du succès. Mais détrompez-vous, ils ne sont pas sur le même créneau que Twitter.
Vous voulez conserver une trace d'une conversation (ce que le "statut" de Facebook fait de façon remarquable)? vous n'êtes que dans un microforum ad hoc centré sur le commentaire. Vous voulez faire des recherches sur les archives (ce qui est la base même du web)? vous voilà revenu sur le nerf de la guerre des moteurs de recherche.
La beauté cachée des laids des laids
Non, Twitter marche parce qu'il se limite à 140 caractères (le nombre exact importe peu, l'ordre de grandeur davantage), qu'il n'offre pas de suivi de conversation aisé dans le temps (avez-vous déjà reçu un message faisant référence à un de vos gazouillis dont vous aviez oublié déjà l'existence?), qu'il ne conserve pas les messages antérieurs à plus de 10 jours (dans la base de recherche). Voilà de quoi renvoyer à la planche à dessin n'importe quelles applications.
Ce qu'offre Twitter, et en ce sens il se retrouve aujourd'hui inégalé, c'est d'offrir la possibilité de (re)vivre des conversations de couloir. On parle souvent de "Water Cooler meeting" ou ces discussions autour de la machine à café.
Éternel Twitter
Twitter est et restera Twitter tant et aussi longtemps qu'il restreindra ses fonctions à de courtes salves de texte, en temps réel et sans permission de voir le contexte (du moins sans en faciliter le retour en arrière).
C'est exactement ce que vous avez dans une conversation de couloir: vous prenez la conversation au bond, sans pouvoir remonter en arrière (sauf à interrompre la conversation par une demande de mise à jour inopportune) et sans possibilité de suivi quand vous quittez le groupe.
Il faut être là au bon moment.
D'où l'importance de choisir ses couloirs où vous voulez accrocher au hasard une bonne conversation.
ROI, Retour sur l'investigation
La valeur ajoutée? Demandez-le à n'importe quel collègue fumeur. La sérendipité des découvertes sur n'importe quel sujet (futile ou stratégique) se passe dans ces fumoirs et a toujours laissé sur le bas côté de la route les gens soucieux de leur santé pulmonaire. D'ailleurs, je serai curieux de savoir si les mises à pied touchent plus souvent les non-fumeurs vu leurs incompétences à accéder à des informations stratégiques.
Twitter offre ces conversations de couloirs au travailleur du savoir, en général à la pige (freelance en français), soucieux de rester en contact phatique avec leurs pairs pour partager compétence, liens, informations ou simplement le fait qu'il mange un sandwich...
PS (lundi): autre de mes billets sur le sujet écrit le lendemain : les réseaux sociaux comme moteur de confiance, nous ne dépendons plus de Google!
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Photo: Life
Twitter, on conviendra tous, n'a aucun sens, seul. Toute sa valeur repose sur l'engouement de son usage sur le réseau. Affirmer ceci met en lumière un paradoxe étrange: nous voilà devant un cas autogénéré de "l'oeuf ou la poule". Le hasard et la nécessité a créé ce service improbable (il ne répondait à aucun besoin a priori) et pourtant essentiel (pour la technorati, blogorati et la linkerati particulièrement)
Succès exogène
Twitter, je le signale, ne doit son succès qu'à Facebook. Plus précisément au service "statuts " de Facebook. Twitter correspond à cette fonction, mais "désencloisonné" des murs faussement protecteurs du monde numérique artificiel de Facebook. Ce dernier l'a d'ailleurs bien compris, toutes ses récentes mises à jour tournent autour de ce service. Twitter a eu besoin de Facebook pour faire comprendre à quoi il servait. Il faut le comprendre à petite échelle pour saisir son potentiel à grande échelle.
Twitter est un descendant de l’IRC, un canal de chat partagé, mais hybridé avec l'apparition des identités numériques et les conversations du web 2.0.
Le plus pauvre des pauvres sera le premier à entrer dans le royaume du web 2.0
Plusieurs critiquent sa pauvreté d'interface (peu de fonctionnalités, limite de 140 caractères, perte de suivi de conversation, etc.) et propose des "améliorations" qui toutes tombent faute d'appui de la masse: on dirait que les défauts mêmes de Twitter en font son succès.
Et pourtant certains modes alternatives de microbloggage existent et ont même du succès. Mais détrompez-vous, ils ne sont pas sur le même créneau que Twitter.
Vous voulez conserver une trace d'une conversation (ce que le "statut" de Facebook fait de façon remarquable)? vous n'êtes que dans un microforum ad hoc centré sur le commentaire. Vous voulez faire des recherches sur les archives (ce qui est la base même du web)? vous voilà revenu sur le nerf de la guerre des moteurs de recherche.
La beauté cachée des laids des laids
Non, Twitter marche parce qu'il se limite à 140 caractères (le nombre exact importe peu, l'ordre de grandeur davantage), qu'il n'offre pas de suivi de conversation aisé dans le temps (avez-vous déjà reçu un message faisant référence à un de vos gazouillis dont vous aviez oublié déjà l'existence?), qu'il ne conserve pas les messages antérieurs à plus de 10 jours (dans la base de recherche). Voilà de quoi renvoyer à la planche à dessin n'importe quelles applications.
Ce qu'offre Twitter, et en ce sens il se retrouve aujourd'hui inégalé, c'est d'offrir la possibilité de (re)vivre des conversations de couloir. On parle souvent de "Water Cooler meeting" ou ces discussions autour de la machine à café.
Éternel Twitter
Twitter est et restera Twitter tant et aussi longtemps qu'il restreindra ses fonctions à de courtes salves de texte, en temps réel et sans permission de voir le contexte (du moins sans en faciliter le retour en arrière).
C'est exactement ce que vous avez dans une conversation de couloir: vous prenez la conversation au bond, sans pouvoir remonter en arrière (sauf à interrompre la conversation par une demande de mise à jour inopportune) et sans possibilité de suivi quand vous quittez le groupe.
Il faut être là au bon moment.
D'où l'importance de choisir ses couloirs où vous voulez accrocher au hasard une bonne conversation.
ROI, Retour sur l'investigation
La valeur ajoutée? Demandez-le à n'importe quel collègue fumeur. La sérendipité des découvertes sur n'importe quel sujet (futile ou stratégique) se passe dans ces fumoirs et a toujours laissé sur le bas côté de la route les gens soucieux de leur santé pulmonaire. D'ailleurs, je serai curieux de savoir si les mises à pied touchent plus souvent les non-fumeurs vu leurs incompétences à accéder à des informations stratégiques.
Twitter offre ces conversations de couloirs au travailleur du savoir, en général à la pige (freelance en français), soucieux de rester en contact phatique avec leurs pairs pour partager compétence, liens, informations ou simplement le fait qu'il mange un sandwich...
PS (lundi): autre de mes billets sur le sujet écrit le lendemain : les réseaux sociaux comme moteur de confiance, nous ne dépendons plus de Google!
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