Voilà qu'on apprend dans le New York Times de l'édition de dimanche dernier, et je suis surpris que cela n'ait pas fait plus de bruit que ça, que l'âge médian des téléspectateurs des 4 grands télédiffuseurs américains (Fox, CBS, NBC, ABC) était de 51 ans.
Les téléspectateurs ont donc vieilli deux fois plus vite que la population en générale (une façon polie de dire que les jeunes ont quitté les 4 grands pour aller sur le câble ou le web -- autrement dit, du contenu niche)
Ce que l'on va donc voir de leur côté est une recrudescence des publicités pour «vieux» sur ces réseaux... et des programmes plus adaptés pour eux. Ce qui accéléra probablement l'exode des «jeunes». (ou, si vous voulez, vieillira les spectateurs).
La télévision généraliste, une télé pour vieux? Et les niches seraient donc pour jeunes? Agrémenter l'offre de contenu en ligne par l'acquisition de webTV pourrait être une façon pour les télédiffuseurs de garder leur jeune audience...et les revenus publicitaires.
28 août 2010
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27 août 2010
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Empire Avenue : la bourse des influences
Empire Avenue est le dernier né des «vitual stock markets», mi-jeu, mi-sérieux, qui met en scènes des influenceurs de la blogosphère et des réseaux sociaux.
Sur le même principe qu' Hollywood Stock Market (HSX) qui permet de «trader» des films et des stars dans une bourse virtuelle en ligne (et même si c'est un jeux, le niveau de précision quant au succès futur d'un film ou de la carrière d'un artiste est assez réaliste).
Empire Avenue pousse le concept dans le monde en ligne. Ouvert à tous, mais orienté influents numériques car les actions montent ou descendent en partie en fonction des posts (blogue), tweets (Twitter), updates (Facebook) et partage (Flickr). Ceux qui sont très familiers avec les outils 2.0 auront la part de lion assurément.
L'abonnement se fait en quelques clics, et on entre les coordonnées des sites qui rayonnent votre identité (on ajoute un code, par exemple, sur son blogue, le mien est EAVB_AHDOGSBODN ) et voilà, on commence avec un petit pécule pour monter son portefeuille.
Mes actions sont sous le ticker ZS
Ce qui est intéressant, en ce moment, c'est que l'on peut voir que le principe peut réellement montrer qui a de l'influence dans la sphère technocratie. Sur le web, on peut monter des milliers de followers dans Tweeter ou y suivre des milliers de personnes: ce n'est pas le cas sur Empire Avenue où notre porte-monnaie n'est pas illimité. Il faut dépenser ses sous avec soin.
Je ne sais pas si, à terme, un des buts d'Empire Avenue sera de vendre aussi leur monnaie virtuelle, mais d'ici là, une réelle valeur se crée dans cette bourse, car les actionnaires choisissent avec précaution leurs sous à dépenser.
Impossible de tomber dans l'excès; le système bâtit de la rareté, donc de la valeur. Émerge alors les «vrais» influenceurs, les «rares» qui méritent notre attention (on peut suivre le fil de son portefeuille, donc on est doublement incité à ne sélectionner que la «crème»). La «crème» qui a bien voulu s'inscrire, évidemment, car contrairement à HSX, on ne «trade» que les abonnés au service.
On peut voir aussi ce service comme une une façon de crowdsourcer la recherche des influenceurs, qui ont grande portée (reach) --personnes qui sont utiles pour le modèle d'affaires d’Empire Avenue.
Le modèle d'affaires
Empire Avenue se veut un «influence stock exchange» doublé d'une plateforme de publicité qui permet aux individus (et aux compagnies) de convertir leur influence en ligne en revenu. Oui. Car ils espèrent connecter les annonceurs avec les influenceurs. Ceux-ci contrôlent ce qui est publicisé avec leur image, permettant j'imagine une meilleure affinité avec l'audience. Un système de partage de revenu généreux permet de garder tout le monde heureux.
Le temps dira si le concept tient la route et trouve la rentabilité.
Sur le même principe qu' Hollywood Stock Market (HSX) qui permet de «trader» des films et des stars dans une bourse virtuelle en ligne (et même si c'est un jeux, le niveau de précision quant au succès futur d'un film ou de la carrière d'un artiste est assez réaliste).
Empire Avenue pousse le concept dans le monde en ligne. Ouvert à tous, mais orienté influents numériques car les actions montent ou descendent en partie en fonction des posts (blogue), tweets (Twitter), updates (Facebook) et partage (Flickr). Ceux qui sont très familiers avec les outils 2.0 auront la part de lion assurément.
L'abonnement se fait en quelques clics, et on entre les coordonnées des sites qui rayonnent votre identité (on ajoute un code, par exemple, sur son blogue, le mien est EAVB_AHDOGSBODN ) et voilà, on commence avec un petit pécule pour monter son portefeuille.
Mes actions sont sous le ticker ZS
Ce qui est intéressant, en ce moment, c'est que l'on peut voir que le principe peut réellement montrer qui a de l'influence dans la sphère technocratie. Sur le web, on peut monter des milliers de followers dans Tweeter ou y suivre des milliers de personnes: ce n'est pas le cas sur Empire Avenue où notre porte-monnaie n'est pas illimité. Il faut dépenser ses sous avec soin.
Je ne sais pas si, à terme, un des buts d'Empire Avenue sera de vendre aussi leur monnaie virtuelle, mais d'ici là, une réelle valeur se crée dans cette bourse, car les actionnaires choisissent avec précaution leurs sous à dépenser.
Impossible de tomber dans l'excès; le système bâtit de la rareté, donc de la valeur. Émerge alors les «vrais» influenceurs, les «rares» qui méritent notre attention (on peut suivre le fil de son portefeuille, donc on est doublement incité à ne sélectionner que la «crème»). La «crème» qui a bien voulu s'inscrire, évidemment, car contrairement à HSX, on ne «trade» que les abonnés au service.
On peut voir aussi ce service comme une une façon de crowdsourcer la recherche des influenceurs, qui ont grande portée (reach) --personnes qui sont utiles pour le modèle d'affaires d’Empire Avenue.
Le modèle d'affaires
Empire Avenue se veut un «influence stock exchange» doublé d'une plateforme de publicité qui permet aux individus (et aux compagnies) de convertir leur influence en ligne en revenu. Oui. Car ils espèrent connecter les annonceurs avec les influenceurs. Ceux-ci contrôlent ce qui est publicisé avec leur image, permettant j'imagine une meilleure affinité avec l'audience. Un système de partage de revenu généreux permet de garder tout le monde heureux.
Le temps dira si le concept tient la route et trouve la rentabilité.
24 août 2010
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Médias traditionnels vs Médias sociaux vs Médias citoyens
J'ai participé hier à Montréal à la seconde édition du Rendez-vous des médias citoyens. ZeLaurent en a profité pour me soutirer quelques réflexions sur la place des médias sociaux face aux médias dits traditionnels et aux médias sociaux.
Sur Youtube (3:44)
Filmé avec son tout récent iPhone 4, le résultat n'est pas mal du tout.
J'ai essayé de distinguer la nuance entre les trois «médias». Les médias sociaux et les médias traditionnels ont été débordés sur leur flanc par les réseaux sociaux, qui sont un modèle de communication à l'horizontale.
Si on voit le média traditionnel comme une communication par le haut («top down»), on voit alors les médias citoyens comme une communication par la base («bottom-up»). Les médias sociaux sont eux bidirectionnels par définition et portent sur tous les sujets et inondent complètement tous les canaux.
L'usage des médias sociaux par les médias citoyens, notamment pour la défense des droits humains, est une opportunité de court-circuiter les gardes-barrières des médias de masse pour rejoindre eux aussi la population et changer le monde.
Sur Youtube (3:44)
Filmé avec son tout récent iPhone 4, le résultat n'est pas mal du tout.
J'ai essayé de distinguer la nuance entre les trois «médias». Les médias sociaux et les médias traditionnels ont été débordés sur leur flanc par les réseaux sociaux, qui sont un modèle de communication à l'horizontale.
Si on voit le média traditionnel comme une communication par le haut («top down»), on voit alors les médias citoyens comme une communication par la base («bottom-up»). Les médias sociaux sont eux bidirectionnels par définition et portent sur tous les sujets et inondent complètement tous les canaux.
L'usage des médias sociaux par les médias citoyens, notamment pour la défense des droits humains, est une opportunité de court-circuiter les gardes-barrières des médias de masse pour rejoindre eux aussi la population et changer le monde.
Libellés :
Medias_sociaux,
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Reseaux_Sociaux,
Video
17 août 2010
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Bixi en réalité augmentée
L'agence Phéromone annonce la sortie de Bixar pour les utilisateurs de Bixi, afin de repérer les stations les plus proches et leur nombre de Bixi ou de places disponibles.
Bixi est la solution écolo Made in Québec de transport urbain sur deux roues. Bixar utilise la « réalité augmentée » (ou Augented Reality, d'où le AR dans BixAR) qui utilise le GPS sur les téléphones intelligents (iPhone, Androïd, 3G), sa caméra photo et superpose à l'écran les points de repère visuels pour indiquer virtuellement la proximité des stations Bixi (il peut aussi faire un mashup sur une carte Google).
Bixar roule sur Layar et Wikitude et est gratuit (Merci à toute ton équipe, Philippe!)
«Ce projet n'implique pas la Ville de Montréal ni Bixi. Les données obtenues sont publiques (open data) et rendues disponibles par la Ville dans le cadre de son projet Bixi. [...] Ce projet original a été réalisé par des membres de l'équipe de Phéromone dans le cadre des initiatives d'innovation personnelles. Il s'inscrit dans les projets de participation à la communauté de l'agence d'interactions.»
En savoir plus: Bixar (post du blog de leur lab) et le communiqué de presse
Si vous êtes intéressé à la Réalité augmentée, j'ai fait une introduction en 5 billets et Bixar correspond à ce que je plaçais dans la catégorie 2.
Bixi est la solution écolo Made in Québec de transport urbain sur deux roues. Bixar utilise la « réalité augmentée » (ou Augented Reality, d'où le AR dans BixAR) qui utilise le GPS sur les téléphones intelligents (iPhone, Androïd, 3G), sa caméra photo et superpose à l'écran les points de repère visuels pour indiquer virtuellement la proximité des stations Bixi (il peut aussi faire un mashup sur une carte Google).
Bixar roule sur Layar et Wikitude et est gratuit (Merci à toute ton équipe, Philippe!)
«Ce projet n'implique pas la Ville de Montréal ni Bixi. Les données obtenues sont publiques (open data) et rendues disponibles par la Ville dans le cadre de son projet Bixi. [...] Ce projet original a été réalisé par des membres de l'équipe de Phéromone dans le cadre des initiatives d'innovation personnelles. Il s'inscrit dans les projets de participation à la communauté de l'agence d'interactions.»
En savoir plus: Bixar (post du blog de leur lab) et le communiqué de presse
Si vous êtes intéressé à la Réalité augmentée, j'ai fait une introduction en 5 billets et Bixar correspond à ce que je plaçais dans la catégorie 2.
16 août 2010
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Rendez-vous des médias citoyens - 2e édition
À un moment charnière où on voit l'arrimage entre les médias de masse et les médias sociaux, comment la sphère publique se démocratise-t-elle et dans quelle direction cela nous propulse? Le Rendez-vous des médias citoyens est de retour pour une deuxième édition: lundi 23 août 2010 à Montréal (inscription gratuite)
Je participe cette année à cet événement unique «Le Rendez-vous des médias citoyens souhaite approfondir les pratiques innovatrices à l’intérieur de l’écosystème des médias citoyens ici et ailleurs dans le monde.»
- Comment le public s’approprie-t-il les projets afin d’être mieux informé et de se mobiliser?
- Comment les médias citoyens peuvent-ils servir la cause des droits humains?
«Le Rendez-vous des médias citoyens rassemble blogueurs, cinéastes engagés, photographes et journalistes citoyens, experts des médias, praticiens des médias alternatifs et autonomes, entrepreneurs du web médiatique, ainsi que d'autres partenaires du paysage des médias en pleine ébullition.» (source)
Horaire
9h30 : Ouverture des portes
9h30-10h30 : Cinéma Politica rendez-vous vidéos, Exposition d'affiches Imagerie populaire, Réseautage
10h30-13h00 : Panel «Accès et appropriation des médias citoyens afin de mieux informer et mobiliser le public»
14h30-17h00 : Je serai au panel (animé par Frédéric Dubois) : «Utilisation citoyenne des nouveaux médias à la défense des droits humains» avec:
Je participe cette année à cet événement unique «Le Rendez-vous des médias citoyens souhaite approfondir les pratiques innovatrices à l’intérieur de l’écosystème des médias citoyens ici et ailleurs dans le monde.»
- Comment le public s’approprie-t-il les projets afin d’être mieux informé et de se mobiliser?
- Comment les médias citoyens peuvent-ils servir la cause des droits humains?
«Le Rendez-vous des médias citoyens rassemble blogueurs, cinéastes engagés, photographes et journalistes citoyens, experts des médias, praticiens des médias alternatifs et autonomes, entrepreneurs du web médiatique, ainsi que d'autres partenaires du paysage des médias en pleine ébullition.» (source)
Horaire
9h30 : Ouverture des portes
9h30-10h30 : Cinéma Politica rendez-vous vidéos, Exposition d'affiches Imagerie populaire, Réseautage
10h30-13h00 : Panel «Accès et appropriation des médias citoyens afin de mieux informer et mobiliser le public»
14h30-17h00 : Je serai au panel (animé par Frédéric Dubois) : «Utilisation citoyenne des nouveaux médias à la défense des droits humains» avec:
- Jaroslav Valuch, Directeur de projet Haïti Ushahidi (Kenya / Boston)
- Priscila Néri, Coordonnatrice de programme Witness (New York)
- Shubhranshu Choudhary, Knight International Journalism Fellow CGNet Swara (INDE) *via Skype
- Amanda Garces, Coordonnatrice de Projet Mobile Voices (Los Angeles)
07 août 2010
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Digg.com : noyauté par la droite américaine
Un réseau de conservateurs américains a été pris la main dans le sac à manipuler digg.com pour favoriser les articles en leur faveur. Un autre cas d'astroturfing. Source: Massive Censorship Of Digg Uncovered [alternet]
Les Américains ont le don d'inventer des mots si évocateurs pour des réalités si actuelles que l'on n'ose pas trouver d'équivalent français.
Si «Grassroot» réfère à un mouvement «venant de la base», Astroturfing, du nom des plaques d'herbes synthétiques pour les stades, dit bien ce qu'il veut dire: du «grassroot» synthétique.
L'astroturfing est ce faux mouvement de la base, délibérément forgé pour donner l'impression qu'il s'agit d'un mouvement populaire spontané ("grassroots"). L'astroturfing cherche à forger l'impression qu'il s'agit d'un véritable mouvement populaire. À l'affût de ce qui se dit dans les médias et le web, ils se rendent sur les "lieux" pour "partager" leur voix et le fond passer pour celle du «peuple»
Cette manipulation sert à créer l'apparence d'un public autonome qui réagit démocratiquement. La démocratie implique pourtant que chaque individu ait une voix et une seule. L'astroturfing triche sur ce point.
Quand un mouvement se fonde sur de fausses identités et de multiples comptes, il n'y a pas de démocratie. Malheureusement, les forums ou les plateformes de participation sont souvent victime d'astroturfing.
«Digg Patriots» est le nom d'un regroupement de conservateurs américains qui sévissaient sur Digg pour promouvoir des articles prônant leur idéologie («digg») et enterrant ceux plus libéraux («bury»).
Ils se mettaient à plusieurs pour manipuler les résultats, votant pour un article choisi afin qu'il se retrouve en première page (et enterrant les autres). Un site promu sur Digg.com fait normalement exploser les visites, d'où l'importance d'être «diggué». Se faire «enterrer» correspond à un encéphalogramme plat côté visite.
La fraude à grande échelle laisse des traces
Pour détecter de telles fraudes, un outil statistique peut créer des graphes de clusters des relations: il est facile de voir qu'une minorité fait systématiquement les mêmes gestes. Statistiquement, on verrait les mêmes membres voter pour les mêmes articles de façon répétée dans le temps.
Le graphe montrerait une excroissance où les usagers se retrouvent rattachés ensemble d'une façon trop rapprochée. Ces patterns sont détectables.
Digg.com dit vouloir sortir sa version 4 qui réglerait une partie du problème (il n'y aurait plus moyen d'enterrer (bury) un article). Attendons. Mais ils auraient pu être plus proactifs avant...
L'imputabilité du contenu généré par les utilisateurs
La différence entre une plateforme de réseau social et de une plateforme de vote, c'est l'imputabilité: sur Twitter ou Facebook, quand on publie quelque chose, c'est notre propre réseau qui le reçoit. On peut pousser tout ce que l'on veut, ce sont des membres (friends ou followers), qui sont consentants, qui reçoivent la nouvelle. Il n'y a pas moyen de frauder le système sans spammer son propre réseau --il n'y a aucun intérêt. L'intérêt, c'est de spammer les autres.
La différence ici tient au fait que sa propre communauté offre une certaine garantie de qualité. Les réseaux sociaux induisent une imputabilité de l'émetteur. Il est plutôt difficile de créer une désinformation de masse, car il faut suivre la personne pour recevoir ses messages. Et le fraudeur se ferait vite remarquer...
Autre billet sur le sujet:
Astroturfing : l'usurpation de représentativité
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Les Américains ont le don d'inventer des mots si évocateurs pour des réalités si actuelles que l'on n'ose pas trouver d'équivalent français.
Si «Grassroot» réfère à un mouvement «venant de la base», Astroturfing, du nom des plaques d'herbes synthétiques pour les stades, dit bien ce qu'il veut dire: du «grassroot» synthétique.
L'astroturfing est ce faux mouvement de la base, délibérément forgé pour donner l'impression qu'il s'agit d'un mouvement populaire spontané ("grassroots"). L'astroturfing cherche à forger l'impression qu'il s'agit d'un véritable mouvement populaire. À l'affût de ce qui se dit dans les médias et le web, ils se rendent sur les "lieux" pour "partager" leur voix et le fond passer pour celle du «peuple»
Cette manipulation sert à créer l'apparence d'un public autonome qui réagit démocratiquement. La démocratie implique pourtant que chaque individu ait une voix et une seule. L'astroturfing triche sur ce point.
Quand un mouvement se fonde sur de fausses identités et de multiples comptes, il n'y a pas de démocratie. Malheureusement, les forums ou les plateformes de participation sont souvent victime d'astroturfing.
«Digg Patriots» est le nom d'un regroupement de conservateurs américains qui sévissaient sur Digg pour promouvoir des articles prônant leur idéologie («digg») et enterrant ceux plus libéraux («bury»).
Ils se mettaient à plusieurs pour manipuler les résultats, votant pour un article choisi afin qu'il se retrouve en première page (et enterrant les autres). Un site promu sur Digg.com fait normalement exploser les visites, d'où l'importance d'être «diggué». Se faire «enterrer» correspond à un encéphalogramme plat côté visite.
La fraude à grande échelle laisse des traces
Pour détecter de telles fraudes, un outil statistique peut créer des graphes de clusters des relations: il est facile de voir qu'une minorité fait systématiquement les mêmes gestes. Statistiquement, on verrait les mêmes membres voter pour les mêmes articles de façon répétée dans le temps.
Le graphe montrerait une excroissance où les usagers se retrouvent rattachés ensemble d'une façon trop rapprochée. Ces patterns sont détectables.
Digg.com dit vouloir sortir sa version 4 qui réglerait une partie du problème (il n'y aurait plus moyen d'enterrer (bury) un article). Attendons. Mais ils auraient pu être plus proactifs avant...
L'imputabilité du contenu généré par les utilisateurs
La différence entre une plateforme de réseau social et de une plateforme de vote, c'est l'imputabilité: sur Twitter ou Facebook, quand on publie quelque chose, c'est notre propre réseau qui le reçoit. On peut pousser tout ce que l'on veut, ce sont des membres (friends ou followers), qui sont consentants, qui reçoivent la nouvelle. Il n'y a pas moyen de frauder le système sans spammer son propre réseau --il n'y a aucun intérêt. L'intérêt, c'est de spammer les autres.
La différence ici tient au fait que sa propre communauté offre une certaine garantie de qualité. Les réseaux sociaux induisent une imputabilité de l'émetteur. Il est plutôt difficile de créer une désinformation de masse, car il faut suivre la personne pour recevoir ses messages. Et le fraudeur se ferait vite remarquer...
Autre billet sur le sujet:
Astroturfing : l'usurpation de représentativité
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