ZEROSECONDE.COM: De l'utilité de mon agrégateur (par Martin Lessard)

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De l'utilité de mon agrégateur

Petite réflexion à fil ouvert sur l'utilisation que je fais de mon agrégateur de contenu.


Tel que je les connais, les agrégateurs d'aujourd'hui ne resteront que des outils spécialisés pour infouboulimiques.

Il faut comprendre que je vois une différence entre un blog et un weblog (lire mon billet "Le blog n'est pas un weblog"). Les blogs se spécialisent en création de contenu, et les weblogs ( c'est à dire des logs de sites web) sont des liste de pointeurs, précédant en fait del.icio.us (ou tout autre services de tagging). Bien sûr la séparation n'est pas à couper au couteau.

Le problème.

Autant je peux suivre via un agrégateur
  • 20 fils del.icio.us,
  • 30 fils de site comme boing-boing et
  • 40 fils de site de journeaux,
Autant il m'apparait impossible de "suivre" 90 fils de sites de blogs comme par exemple :
Pourquoi?

Parce que pour les premiers (les "weblogs") ma recherche se limite à des mots clefs et que les seconds ma recherche exige un aspect sémantique.
  • Par exemple, pour les "weblogs" je m'attends à ce qu'ils m'indiquent (par sérendipité peut-être) des sites de contenu particulièrement intéressants. Je demande à mon agrégateur de chercher des mots comme "blogs" ou "rss" pour pouvoir scruter en diagonal les choix retournées.
  • Par contre pour les "blogs", mon agrégateur est incapable de comprendre le sens des billets à contenu. Je dois faire le tri moi-même. Mes blogs favoris ne parlent pas tout le temps de chose qui m'intéressent.
Mais autant mon agrégateur m'est d'une précieuse aide pour les premiers, autant pour les seconds, au delà d'une certaine quantité, je suis incapable ne serait-ce que de lire les titres : les billets sont trop denses (et intéressants) pour que je puisse les lire tous. Je n'ai pas le temps de me rendre à la fin de la liste.

La limite n'est même pas technique. Elle est humaine.

Je ne peux pas "réellement" suivre plus d'une cinquantaine. Et alors? Et bien, un blogroll bien simple ferait bien l'affaire...Alors pourquoi avoir un agrégateur pour 50 fils? peut-être pour voir qui a écrit quotidiennement. Mais si j'attends une semaine. Tous ont écrit quelque chose. La visite des 50 sites s'imposent. Mon blogroll dans ce cas fait bien l'affaire encore.

Pour trier l'information, l'agrégateur est imbattable. Mais quand je veux suivre ma micro-blogosphère de contenu dense, c'est moi qui est la limite... Mon agrégateur me mets en pleine face tout ce que je n'aurais pas le temps de lire.

Dès que l'on quitte le domaine de la technologie (et que l'on ne s'intéresse plus du tout à des acronymes comme xml, ajax, opml) il devient difficile de trouver de l'information sans des mots clefs univoques.

Si j'ai le malheur de m'intéresser à l'épistémologie ou l'autorité cognitive, je suis tributaire de leur emploi (ou non) dans le billet. Les geeks n'ont pas cette malchance. Par étonnant que les agrégateurs soient prisés parmi cette clientèle - mais moi, au moins, mes mots me permettent de faire des sacrés score au Scrabble!

L'agrégateur sémantique et l'autorité cognitive.

Mais est-ce qu'un "agrégateur sémantique" pourrait m'aider? Serais-je mieux servi? Ne croulerais-je pas sous l'avalanche de résultat?

Devant la somme des résultats "pertinents", ne serais-je pas devant une problématique typique de l'autorité cognitive : quels sont les critères de pertinence que je dois utiliser pour trier l'information? à qui dois-je faire confiance pour croire ce qui est écrit? On y revient toujours.

2 commentaires:

samedi, septembre 17, 2005 2:07:00 p.m. Anonyme a dit...

Billet très pertinent et très intéressant, Martin.

Quoique la solution repose également dans la conception des outils comme les agrégateurs, je suis aussi d'avis que l'on ne peut pas leur imputer tout le blâme. On a trop tendance, je crois, à chercher des solutions uniquement technologiques.

Par ailleurs, l'utilisateur doit aussi faire un bout de chemin, métacognitif, notamment au niveau de la méthode. Il doit s'interroger sur l'usage qu'il fait de ces technologies et trouver une solution aux problèmes émergents. Il est extrêmement facile de se faire happer par l'évolution technologique. Le fait de toujours confier les solutions à la technologie nous mène tout droit à l'asservissement.

Si je peux me permettre, j'ai fait un petit exercice de ce genre, récemment, qui m'a été d'une grande utilité (cliquez sur le nom au bas du commentaire pour accéder au billet).

dimanche, septembre 18, 2005 8:34:00 a.m. Martin Lessard a dit...

François, c'est justement le billet que tu as écris qui m'a amené à réfléchir de mon côté.

Ai-je besoin de rajouter que tu comptes dans mon blogroll de "fil à contenu", même si je ne l'ai pas mentionné dans mon billet. ;-)

Et si je dois me restreindre un jour à une vingtaine de blogs, tu y seras encore, même si tu diffuses en fil court

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