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On vous souhaite bonheur, santé et prospérité pour la nouvelle année.
Impacts du numérique sur la communication, notre société, nos vies.
Excellent article : "The Role of RSS in Science Publishing" (découvert grâce à Rémolino).
L'intro, particulièrement, fait preuve d'une bonne concision pour ce qui est de signaler la révolution Internet en cours:
"[...] Tim Berners-Lee's original conception of the Web was much more of a shared collaboratory than the flat, read-only kaleidoscope that has subsequently emerged: a consumer wonderland, rather than a common cooperative workspace. Where did it all go wrong?"
La bulle Internet, cette irrationnelle vente pyramidale qui a ébranlé l'économie mondiale (et siphoné nos fonds de retraite), a marqué la fin de l'assaut commerciale des vautours financiers, préoccupés qu'il étaient à détourner le réseau des réseaux en immense centre d'achat. Cet incroyable revers de l'impitoyable machine capitaliste démontre qu'Internet reste encore un espace où une autre façon de faire les choses est possible.
Le RSS comme antithèse des sites web
"[...] new 'disruptive' technologies are now beginning to challenge the orthodoxy of the traditional website and its primacy in users' minds. The bastion of online publishing is under threat as never before. RSS is the very antithesis of the website. It is not a 'home page' for visitors to call at, but rather it provides a synopsis, or snapshot, of the current state of a website with simple titles and links. While titles and links are the joints that articulate an RSS feed, they can be freely embellished with textual descriptions and richer metadata annotations.
Thus said, RSS usually functions as a signal of change on a distant website, but it can more generally be interpreted as a kind of network connector—or glue technology—between disparate applications. Syndication and annotation are the order of the day and are beginning to herald a new immediacy in communications and information provision. "
Comprendre le RSS n'est pas si difficile en soi. Voir les opportunités ou les mettre en pratique, demande plus de flaire... Le web tel qu'on le connaît n'est qu'une transposition des "pages papiers" (l'effet diligence dont je faisais mention plus tôt ce mois-ci). L'espace web n'avait qu'une dimension : la page ponctuelle, en attente d'être trouvée. Le RSS donne une dimension supplémentaire et permet de faire circuler l'information le long d'un fil afin de se rendre à un endroit plus appropriée.
"RSS is one of a new breed of technologies that is contributing to the ever-expanding dominance of the Web as the pre-eminent, global information medium. It is intimately connected with—though not bound to—social environments such as blogs and wikis, annotation tools such as del.icio.us, Flickr and Furl, and more recent hybrid utilities such as JotSpot , which are reshaping and redefining our view of the Web that has been built up and sustained over the last 10 years and more."Il est clair que l'acronyme RSS ne sera pas connu du grand public (du moins pas plus que HTML), mais le concept de Fil Web ou Abonnement Web le sera. Le blog sera le premier cheval de Troie pour faire utiliser cette technologie par le grand public.
Le document, ensuite, explique en détail l'avantage du RSS 1.0 sur le RSS 2.0 et Atom. Il s'étend ensuite sur Urchin, l'agrégateur RSS qui me semble une formidable machine à inférence. (Ça me rappelle des ébauches élaborées pour une machine de croisements avec Sylvain Carle )
" The basic functionality of Urchin is to ingest information from a variety of data sources (including all flavours of RSS and Atom as well as screen-scraped HTML pages and even databases), to store that information internally and to emit on request a filtered information set expressed in a selected presentation format."En clair : son but est de générer des fils webs sur simple requête à sa base de données.
"Il faut arrêter de dire que les Feeds RSS c'est geek! Il faut démystifier cela! C'est pas geek, c'est la prochaine étape, pour tous, c'est une nécessité de comprendre cela. Dire que c'est geek, c'est ne pas rendre service aux gens. C'est leur dire qu'il ne pourront pas passer à l'étape suivante, c'est paternaliste."
Alors pourquoi l'adoption se fait attendre?
Pour avoir des fils webs, il ne faut pas oublier 3 choses :
Pour prendre une métaphore simple: une page web, c'est un livre que je vais chercher à la bibliothèque. Un fil web, c'est une revue qui est livrée chez moi.
La technologie est adoptée quand elle répond à un besoin. Pour suivre des fils webs, comme pour lire des pages web à la dure (ou lire des revues papier), il faut ce qui manque toujours : du temps.
On s'abonne à un fil web (comme à une revue) quand on veut s'assurer de recevoir l'info qu'il nous manque (et pour se tenir au courant dans un domaine précis). Une salle des nouvelles a besoin de ses fils de presse pour se nourrir et ensuite créer du contenu.
Mais si quelqu'un n'est pas dans le besoin de créer du contenu (au sens large), le fil devient une surcharge d'information. Les revues s'empilent.
La plupart des gens ne se perçoive pas comme une salle de presse, c'est à dire qu'il ne voit pas l'intérêt de s'abreuver à des sources alternatives (autre que mainstream sur les médias de masse). Ils vont à la bibliothèque au cas par cas, selon l'humeur. Être au coeur d'un flux d'information live ne les intéresse pas.
C'est sur terrain que se trouve le frein à l'adoption du fil web : être capable de se voir comme une node d'information.
Si pour le particulier et la plupart des emplois, c'est compréhensible, pour tous ceux qui travaillent dans des métiers du savoir, de la science ou des relations sociales, c'est un exercice essentiel à faire.
Mais, résumons nous, pour ça il faut (1) travailler régulièrement devant un ordinateur, (2) avoir besoin d'informations fraîches, (3) et vouloir (ou être dans l'obligation de) communiquer. Il est normal que ce soit encore pour les geeks...
Tel un légiste de "CSI" -clin d'oeil à l'émission américaine- je vais essayé de retracer le processus qui explique cette requête qui est venue terminer sa vie dans mes logs de stats. Tâche minutieuse d'inférence cognitive sous le mode d'une autopsie, nous verrons quels apprentissages en retirer, quelles leçons apprendre sur les gens -vos jeunes, vos étudiants, vos employés- qui recherchent sur le web.
13 résultatsIl est clair qu'à la lecture de ce résultat, notre pauvre chercheur s'est fait répondre du "bruit". Un technicien dirait "garbage in, garbage out". Pourtant... La requête possédait un (faux) degré de précision qui "aurait dû" résulter en plus de qualité dans la réponse.
Le premier résultat en tête pour les mots clefs déjà cités est le blog de Bruno Guglielminetti. (?!)
Le deuxième est la page des "conditions générales de vente" (?!) d'un site pour étudiant canadien recherchant des forfaits de cellulaires.
Le troisième est un PDF (?!) d'un plan d'affaire (??!) d'un regroupement d'anciens étudiants d'un collège (???!).
Le quatrième, c'est mon billet du mois dernier sur "Rechercher n'est pas un acte technique sans conséquence". J'y parle justement du "sens" d'une page de résultats. Mais aucun rapport avec un forfait d'abonnement Fido.
Le cinquième est un site amateur sur l'informatique en général.
Et 8 autres sites sont plus impertinents les uns les autres.
Premier constat, à l'encontre de la croyance des power users, "raffiner" une requête avec davantage de mots ne donne pas nécessairement de meilleurs résultats. Déjà ici on voit que l'imprécision des termes vastes comme "Fido" et "cellulaire" aurait donné un bien meilleur résultat et permis de tomber dans une zone d'Internet plus propice pour trouver quelque chose de pertinent.
Deuxième constat, certains mots sont utilisés comme clef et d'autres comme méta-clef. Contrairement à une pensée naïve en programmation, les mots ne sont pas équivalents. (Ici Fido est le mot principal et cellulaire son attribut sémantique).
J'ai écrit récemment sur cette idée qu'une requête n'est pas un acte technique, mais un acte de communication en insistant sur le fait de ne pas laisser les programmeurs vous leurrer à ce sujet.
Troisième constat, les liens sponsorisés ne sont pas des artefacts de notre culture capitaliste qui obstruent notre recherche, mais un atout non négligeable pour retrouver une information (commerciale). En attendant le web sémantique, l'argent permet de donner un coup de pouce pour faire circuler l'information.
Quatrième constat: certains internautes utilisent le moteur de recherche comme un outil de navigation, c'est-à-dire de façon hiérarchique ou de façon "sérendipitiesque". La relation entre l'usager et l'information se fait alors sous un mode de cache-cache : il faut croire que l'usager ne sait pas ce qu'il cherche...même s'il connaît les termes de la recherche.
Cinquième constat: les internautes, s'il ne comprennent rien à la classification Dewey, possèdent une certaine forme d'intuition sur l'architecture de l'information. Mais la notion du "général au particulier" n'est pas la même du point de vue cybernétique que du point de vue humain.
Là où le programmateur aurait dit : quelle province? (Québec) / quelle service? (abonnement) / quel type? (promotion), l'humain pense l'inverse : mon intérêt (promotion) / ce que je veux (abonnement) / où (Québec). Ce dernier point n'est explicite que par ce que la machine le lui demande : l'humain se perçoit toujours ici et maintenant.
"As part of its effort to make offline information searchable online, Google (...) announced that it is working with the libraries of Harvard, Stanford, the University of Michigan, and the University of Oxford as well as The New York Public Library to digitally scan books from their collections so that users worldwide can search them in Google."Vraiment, les hyperliens auront de la concurence...
Les premiers wagons ressemblaient à des diligences et les premières automobiles, à des voitures à cheval. Les mentalités, habituées à des techniques désormais dépassées, utilisent les nouveaux outils avec des protocoles anciens, c'est ce que Jacques Perriault appelle l'effet diligence.
Ne vous méprenez pas. Je réaffirme que ce site est un petit bijoux que je recommande de mettre dans vos signets. Blue Sponge (qui va gagner de prix avec ça) a fait sur le web ce que nous rêvions tous de faire... il y a dix ans : du CD-ROM sur le web.
Le CD-ROM c'est le paradis du contrôle usager et de son interface.
Malheureusement l'information est prisonnière de cette expérience usager: pas moyen de faire des bookmarks, pas de fils RSS, pas moyen de copier le texte (sauf si on sort de l'expérience en cliquant sur imprimer : une liste banale en comparaison s'affiche platement), pas moyen de garder une photo, pas moyen de lire ou de laisser un commentaire. Faites une recherche sur Google : jamais vous ne retrouverez quoi que ce soit derrière le splash screen. L'information est jalousement cachée par le garde barrière Flash.
En construisant ainsi le site, les promoteurs se sont trompés de modèle: ils ont construit une vitrine (mais quelle vitrine!) comme un magasin avec pignon sur rue. Maintenant ils sont pris avec les mêmes problèmes qu'un magasin en brique et mortier mais...dans une "ville de 18 milliards de rues".
Ils ont construit un "produit traditionnel" et comme tout produit traditionnel il faut maintenant le vendre avec des "techniques traditionnelles": publicité, force de vente, marketing direct, promotion, branding.
Faut-il le répéter? La communication d'un produit ne se fait pas par pensée magique. Et ne comptez pas sur l'effet "viral", ça marche pour The Meatrix (parce que c'est un "message") mais pas pour un produit touristique (parce que c'est une "destination"). Je doute que le budget pub soit à la hauteur -- quand on imprime des catalogues quadricolor papier glacée, le travail ne fait pourtant que commencer : il faut aussi les distribuer...
Le produit touristique est l'exemple type de ce que j'écrivais récemment sur la findability : "You can't use what you can't find." Quand "l'usager ne sait pas ce qu'il cherche"...la probabilité qu'il trouve votre produit (votre URL) est de 1 sur le nombre de sites qu'un engin de recherche retourne ("Montréal" retourne 9 millions de page sur Google). Avec des mots stratégiques aussi vagues, madeinmtl.com nage à contre courant.
La leçon à retenir? En 2005, faites éclater la coquille! Libérez les informations, elles sont les meilleures embassadrices de votre site. Elles vont sillonner le web, se loger dans les engins de recherche, morceau par morceau. La granularité de l'information va jouer pour vous car plus la requête de l'usager sera précise plus votre info, naturellement, sera pertinente. Vous décuplez ainsi la force de Google en votre faveur et augmentez les chances que l'on tombe sur votre site...C'est ça être sur le réseau en l'an 2000! interrelié, ouvert, distribué.
"[T]he blogosphere serves both as an amplifier and as a remixer of media coverage. For the traditional media—and ultimately, policymakers—this makes the blogosphere difficult to ignore as a filter through which the public considers foreign-policy questions."(via Shel Holtz)
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