De nombreux bruissements me disent que le présent cycle démarré avec Facebook et Twitter arrive à son apogée et qu'une transmutation est en cours. Dans quelques jours devraient sortir les premières invitations de Google Wave. Faisons le point sur le monde avant le basculement.
On dirait qu'on oublie vite comment "c'était avant". "Avant", sur le web, ça veut dire deux ou trois ans.
Google Wave s'en vient et je me propose de me faire une petite note sur ce quelques réflexions sur
Twitter, pour mémoire. Et se rappeler ce que l'on disait avant cette "vague" qui s'en vient.
Longtemps, je me suis logué de bonne heureOn ouvre Twitter la première fois : on ne comprend rien. En fait, le site web de Twitter n'est pas l'outil qu'il faut utiliser. Du moins pas si on possède plus que quelques dizaines de personnes à suivre. Il faut aller sur un "client Twitter" comme Twirl, Seesmic, Nambu ou Tweetdeck. Au-delà d'un certain nombre de personnes, il faut arriver à segmenter par panneau ou dossier. Et même là, on ne fait que diminuer que faiblement l'impression de flot.
On n'utilise pas Twitter, on s'y noit.
Apprendre à nager devient donc essentiel. Et les bouées sont les gens que l'on veut suivre.
40 % des gazouillis sont inutiles? Mais honnis soit qui mal follow!! Tendez l'oreille dans la rue et vous aurez ce même ratio. Et pourtant, normalement, vous devriez êtes concentré sur la personne qui vous accompagne. "Follow" devrait être traduit en français par "accompagner". Vous écoutez ceux qui vous accompagnent.
Et quand vous êtes bien entouré, l'outil devient intéressant.
Twitter n'a d'autre valeur que votre réseau qui vous accompagne. Ils sont tous sur Facebook? Allez-y. Ils sont à la Chambre de commerce? restez-y. Twitter n'est pas pour tout le monde. Il y a une diversité d'outil pour tous les goûts.
Twitter vaut bien une messeOlivier Ertzscheid a développé cet été un excellent billet sur Twitter
L'hiératique contre le hiérarchique : Sur Twitter, l'information est brute. Les industries de l'information ont pour métier d'y mettre de l'ordre, or, Twitter, fait tout l'inverse: «pas d'éditorialisation, pas de "niveau supérieur" de l'information. Donc, Twitter est littéralement illisible. ». Vous vous sentez soulagé?
C'est grâce au filtrage collaboratif que le sens émerge de Twitter: on "RT", on cite "@", on "#" et on "bit.ly" et . Perdu? Bien sûr! C'est que, souligne Olivier Ertzscheid, le manque d'espace (limité à 140 caractères) force l'émergence de ces hiéroglyphes. Ce n'est pas tout.
« [C]e qui est le plus intéressant dans Twitter, ce sont les stratégies qu'il met en place pour gérer l'infobésité accrue par le temps réel sur lequel il s'efforce de se caler, et ce sans jamais faire appel à de classiques techniques de hiérarchisation, mais en préférant faire appel à des stratégies visuelles, cognitives et scripturales d'évitement, de substitution.»
Blog sans microblog n'est que ruine de l'âme
À peu près au même moment, Fred Cavazza proposa sur son blogue : comment
le microblog a bouleversé les pratiques de blog : Twitter et Facebook ont supplanté le blogue comme support de prédilection pour de l’information chaude. L'écologie du système se diversifiant, il est normal que l'on voie un repositionnement des outils en place. Y compris dans l'écosystème plus large incluant les mass-media.
Il m'apparaît que nous sommes à la veille d'un changement similaire avec l'arrivée de Google Waves. Fred Cavazza résume en une formule le nouvel outil :
Google Wave = Email + IM + Wiki + MashupGoogle Wave est à la fois un outil de collaboration, de discussion de document et une plateforme ouverte et extensible. En temps réel. Un (long) document vidéo circule, expliquant le nouvel outil; vous pouvez le voir en
cliquant ici. (PS: voici un
court)
Actuellement, je dois entrer dans Tweetdeck ou Nambu pour lire les gazouillis de mes contacts, et retourner sur le web pour Facebook. Et ouvrir Mail pour mon courriel. Puis Skype sur mon bureau. Et je n'ai pas encore géré mes SMS et mon Del.icio.us, ni mon compte linkedin ou Flickr...
Je suis le soldat qui tombe devant l'ennemi, écrasé par le poids ses propres armes. Serais-je soulevé par la "vague"?
Relisons-nous dans un an et voyons si la situation a évolué...
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Autre billets sur twitter:la sérendipité des discussions de
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