ZEROSECONDE.COM: A chaque generation son ecran (par Martin Lessard)

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Impacts du numérique sur la communication, notre société, nos vies.

A chaque generation son ecran

L'adoption d'un outil tout comme la consommation du contenu auquel il donne accès est une question de culture. Dans ce domaine les générations ont des vues très différentes.

Dans un article du New York Times de la fin de semaine dernière sur la montée en force des petits écrans, un graphique à attiré mon attention (tiré de Forrester)

Il appert que chaque génération tient aux technologies avec lesquelles ils ont grandi (voir graphique ci-contre).

ADN culturel
Ça me rappelle une présentation ( téléchargez-le ici et allez à la page 6 et 7) de René Barsalo, de la SAT, sur le "déclic générationnel" et "l'adn culturel", où il illustre comment le changement de garde permet aux nouvelles technologies d'entrer dans les entreprises. Incontournable pour comprendre enfin la raison de la lenteur des changements en entreprise.

Jon Husband avait d'ailleurs fait un bon billet sur l'impact du blogging sur les médias en prenant le tableau de Barsalo pour expliquer la lenteur des changements.
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6 commentaires:

jeudi, juin 21, 2007 9:50:00 a.m. Anonyme a dit...

Bonjour,

Ton message m’a fait penser à un sondage du MIT d’il y a quelques années.

TOOTHBRUSH BEATS OUT PC, CAR, CELL PHONE AS THE INVENTION MOST AMERICANS SAY THEY CANNOT LIVE WITHOUT

N’a-t-on pas encore compris qu’il fallait éviter de discuter en terme de substitution en matière d’usage de médias ? Les lecteurs de vidéocassettes ne devaient-ils pas tuer le cinéma ?

Vu d’un autre angle, la montée de la visualisation sur des minis écrans de cellulaire est un peu en contradiction avec la montée des écrans gigantesques des cinémas maison. Que pensez des cinémas ou des cinémas IMAX ?

Je ne vois pas comment mobilité pourrait aller de pair avec écran immense, il y a ici incompatibilité fondamentale. Mobilité (et donc transportabilité et miniaturisation) s’opposera-t-il toujours à grand écran ?

Je me pose cependant des questions sur la montée en popularité de ces mini écrans. Il y a un fait social crée par le fait de regarder la télé en famille et de voir quelque chose au même instant. Je ne dis qu’il n’y a pas de social au fait de regarder son écran seul, mais ce n’est pas semblable au fait de voir quelque chose en même temps et de pouvoir apprécier la réaction de l’autre à la vue des images.

jeudi, juin 21, 2007 9:59:00 p.m. Martin Lessard a dit...

Boum, je crois aussi qu'il n'y a pas de "substitution".

1. Le cinéma-maison est la prolongation du spectacle audio-visuel du cinéma traditionnel dans la sphère privée.

2. La vidéo sur mini-écrans est la prolongation du spectacle audio-visuel de la télévision dans la sphère publique.

Le premier dérive de la double émergence du cocooning et d'une électronique bon marché et de la chute des grands rassemblement collectifs.

Le deuxième dérive aussi d'une électronique bon marché, mais en symbiose avec une "accélération du temps" dans une société hyperactive obsédé par la rentabilité (on veut optimiser notre "downtime") et une frénésie de l'hyperconsommation de quantité astronomique de produits assimilé à de la qualité (on consomme plus, mais de moins bonne qualité)

vendredi, juin 22, 2007 1:50:00 p.m. Anonyme a dit...

Je ne sais pas s’il s’agit d’une simple prolongation d’une activité dans l’autre sphère (en supposant qu’il n’y en ait que deux). Mon point ne concerne pas que l’aspect technique du fait de visualiser des images. Personne ne croit au fait que la seule différence entre le cinéma et le cinéma-maison soit la localisation du spectateur. Il y a aussi, entre autres, une question d’ambiance, de sentiments et d’émotions partagés avec l’étranger, de se sentir rassurés (ou déçus) du fait que tous rient au même passage ou au même réplique, etc. Puis, arrivez-vous vraiment à recréez chez-vous cette odeur de popcorn envahissante. :-)

Je ne suis pas certain que le «timing» soit approprié, en cette période estivale montréalaise, pour déclarer la chute des grands rassemblement collectifs. Formule 1, festival de jazz et festival juste pour rire ne sont que quelques exemples de «happening».

Concernant le deuxième exemple, je me demande si la personne qui refuse à tel point le contact et la communication avec le monde qui l’entoure qu’elle porte des écouteurs en public, regarde un écran (le sien) en public doit être considérée comme faisant partie de la sphère publique. Est-ce pourquoi certaines personees sont choqués d’entendre des sonneries de téléphone cellulaire au cinéma ? Le dédoublement du temps existe depuis un certain temps. L’être humain est capable depuis belle lurette de penser et marcher en même temps. Les moyens de télécommunication (non pas de communication) ont cependant permis de mélanger les deux à l'aide d'outils. Le conducteur d’une voiture qui discute au téléphone téléphone-t-il en conduisant ou conduit-il en téléphonant ? Est-il dans la sphère privée ou dans la sphère publique ?

vendredi, juin 22, 2007 4:17:00 p.m. Martin Lessard a dit...

Boum, en ce qui concerne ma notion de sphère public/privée, j'aurais dû préciser que la consommation de mini-écrans en public est une expérience _privée_ qui se joue dans l'espace publique. Je n'étais pas assez précis: je parlais davantage du lieu que de la sphère.

C'est qu'il y a un mélange des sphères de plus en plus grand. Le cellulaire est un accès publique dans la sphère privée, même si l'usage peut être publique (pour le boulot, par exemple).

Il se peut que vous ayez raison quant à la limite de la "prolongation d'une activité" d'une sphère à l'autre. Mais je ne crois pas nécessairement que le spectacle du cinéma, qui originellement venait de la foire, soit encore un évènement collectif.

Ou plutôt, il s'opère actuellement un découplage dans ce "spectacle" où certains genre migrent vers le privé, d'autres restent dans le public. Et même, je dirais que certaines émissions de télé, autrefois réservé au privée, passent au public avec la diffusion de match sportif en haute diffusion au cinéma.

Mais dans ce cas précis, je crois plus que c'est un rééquilibrage : les matchs sportifs sont fait pour être vécu en public.

Pour ce qui est des lancements de films, je crois que phénomène maintiendra encore longtemps son côté forain. Mais rapidement, il passera dans le salon privée -sans l'odeur de pop corn ;-)

Il y a effectivement des évènements qui n'existe que par la foule. Vos exemples sont bons. Mais au niveau politique, par exemple, c'est devenu moins pertinent: la double fonction d'informer et de participer peuvent se faire de façon décentraliser via des médias (quoique la participation soit à mon avis moins bien servi --peut-être que les nouveaux outils réseau changeront la donne.

Pour rester plus terre-à-terre, les mini-écrans sont pour moi une façon d'occuper nos yeux dans nos "down times" (dans les transports en commun par exemple ou en attente dans une file) et remplace la lecture à mon avis. Ce sont les magazines qui vont écopper s'ils ne s'adaptent pas (via l'encre électronique ?)...

Et pour finir, votre question finale semble relever de "la poule ou l'oeuf". Mais elle m'apparait correspondre plus à cette expression linguistique : le vase est sur la table ou la table sous le vase?

Or le vase, la table, comme le cellulaire et la voiture, possèdent des traits structuraux différents.

La table possède la caractéristique d'être utilisée comme "ce sur quoi' on place" quelque chose.

La voiture possède la caractéristique de "transporter" quelqu'un qui "peut faire une autre activité". Comme téléphoner.

C'est un type de représentation assez forte dans le langage pour, je crois, me faire dire que l'on téléphone en conduisant.

samedi, juin 23, 2007 10:52:00 a.m. Anonyme a dit...

Bien d’accord avec vous sur les mélanges de sphères de plus en plus grand.

Étant donné les conséquences potentiellement graves d’une distraction, je dirais que la conduite demeure l’activité principale et la conversation téléphonique l’activité secondaire. Dans le cas de la conduite automobile, l'ici et le maintenant public devrait avoir préséance sur l'ici (à distance vis les télécommunications) et le maintenant privé.

Pour lecteurs de notre échange désireux d’approfondir le sujet, voici un article intitulé Welcome to the always-on world publié il y a quelques années.

Merci d’avoir bien voulu répliquer et participer à cette discussion stimulante.

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