ZEROSECONDE.COM: octobre 2008 (par Martin Lessard)

ZEROSECONDE.COM

Impacts du numérique sur la communication, notre société, nos vies.

Lettre ouverte au Premier ministre du Quebec

Ça sent les élections ce matin. Et ce soir, c'est le YulBiz-Montréal. Et que fait-on entre les deux. On signe la lettre ouverte ;-)

Le Québec a besoin d'un plan numérique

Écrite par Patricia Tessier et proposée ce soir aux blogueurs du YulBiz-Montréal et à tous ceux qui croient que le numérique est le vecteur de la société du savoir et qu'en ce sens, il doit devenir une priorité stratégique pour le gouvernement québécois.
Monsieur le Premier ministre,

Tout récemment, le CEFRIO et Recherche Internet Canada (RIC) publiaient respectivement un rapport sur l’état de l’utilisation d’Internet au Québec et au Canada. Suite à la publication de ces rapports, force est de constater que le Québec est nettement en retard par rapport au reste du Canada. Par exemple, avec 64% d’internautes à l’été 2007, le Québec était 19 points derrière l’Alberta qui revendiquait la première place avec un taux de pénétration de 83%. Le rapport nous démontre aussi que l’on retrouve un écart de 15% dans les niveaux d’adoption entre les Canadiens anglophones et francophones (82% contre 67%).

Par ailleurs, le CEFRIO rapporte qu’il y a eu pour 3,5 milliards de dollars d’achats en ligne sur un an au Québec (septembre 2007 - août 2008). Toutefois, au moins le tiers de ces achats s’effectue à l’étranger.

* 87 millions de dollars avaient abouti dans les coffres de détaillants ou de particuliers non canadiens en mars dernier (36 % des achats totaux),
* 146 millions de dollars en mai (58 %),
* 103 millions de dollars en juillet (33 %).

Une des raisons principales est qu’il y a peu d’offres québécoises. Uniquement 52% des PME disent avoir leur propre site internet. Et de celles-ci seulement:

* 30% y proposent du service après vente,
* 26% acceptent des commandes en ligne,
* 7% reçoivent des paiements en ligne.

Nous sommes d’avis que les investissements dans l’économie numérique accroissent la compétitivité de l’ensemble des autres secteurs de l’économie et que la préparation d’un plan de développement de l’économie numérique est un impératif pour le gouvernement québécois.

Nous avons identifié quatre priorités :


1. Permettre à tous les Québécois d’accéder aux réseaux et aux services numériques et éliminer les barrières liées à la sécurité des transactions en ligne.
2. Accroître l’adoption et diversifier les usages d’Internet dans les entreprises, en particulier les PME.
3. Garantir la formation aux usages des technologies de l’information dès le plus jeune âge.
4. Implanter une gouvernance numérique.


Citoyens

Le gouvernement québécois doit garantir l’accès à tous les Québécois à Internet haut débit partout dans la province. L’Internet haut débit constitue aujourd’hui, comme l’eau, le téléphone ou l’électricité, une commodité essentielle.


Parallèlement, il est critique de renforcer la confiance numérique. Uniquement 47% des adultes québécois considèrent les transactions effectuées par carte de crédit sur Internet très ou assez sécuritaire alors que les problèmes réels de sécurité sont plus rares que dans le cas des transactions hors Internet.


Finalement, des mesures doivent être développées pour assurer la protection de la liberté d'expression des citoyens. Un individu confiant participera activement aux débats politiques et à l’activité économique et contribuera ainsi à la santé de notre société.

PME

Alors que le développement des PME est l’une des clés de notre avenir économique, celles-ci ne disposent souvent pas des ressources ou des connaissances nécessaires pour évaluer les bénéfices qu’elles pourraient retirer des investissements en TIC et non pas, non plus, l’expertise requise pour définir une stratégie cohérente avec leur stratégie d’affaires.


Le faible taux de participation des entreprises québécoises à l’économie numérique et l’exode des dollars d’achat des Québécois sont inquiétants pour l’avenir de notre économie. Il apparaît primordial que l’offre de services numériques doit être renforcée au Québec. Pour atteindre cet objectif, les entreprises doivent trouver un environnement favorable au développement des outils numériques notamment par une sensibilisation accrue des PME et une aide financière à l’investissement.


Éducation

L’introduction d’une formation, dès le plus jeune âge, répond à la nécessité de donner, à chaque enfant, des compétences qui sont devenues aujourd’hui indispensables pour réussir tant au niveau professionnel que social.

À cet égard, il est pertinent de garantir la disponibilité d'un accès à Internet haut débit et WiFi dans chaque école et université, d’améliorer les synergies des universités avec les entreprises en général et les entreprises de haute technologie en particulier et de créer des incubateurs d'entreprises.

Finalement, la numérisation accrue et la disponibilité en ligne des contenus académiques et leur libre accès sont des incontournables.


Gouvernement

L’efficacité des actions « numériques » du gouvernement passera par une mise en œuvre concertée et non par un écartèlement des efforts et des budgets entre différents ministères. Il nous appert critique que ce rôle soit regroupé sous un seul ministre avec une capacité d’agir de façon transversale.


L’administration publique doit moderniser l'accès au travail parlementaire en implantant des outils additionnels d’information, de transaction et d’échange. La transparence doit être à l’ordre du jour et le gouvernement doit ainsi démontrer qu’il a confiance au fait que les citoyens sont d’importants contributeurs à notre système démocratique.


Il est aussi impératif que le gouvernement québécois soit un porte-parole de la neutralité du net et s’assure qu’Internet demeure ouvert et accessible à tous.


Finalement, il est important que le gouvernement provincial supporte et guide les gouvernements municipaux en matière de politiques numériques. En effet, ces derniers sont des acteurs importants du développement de l’économie numérique locale.


En conclusion, sans actions claires du gouvernement, nous croyons que le Québec court le risque de maintenir son retard et d’être laissé pour compte dans l’économie de demain. Nous vous demandons de planifier, au plus tôt, un exercice de réflexions et un plan de mise en œuvre pour stimuler l’économie numérique au Québec afin que nous puissions, non seulement rattraper le retard, mais devenir une nation qui prendra sa place et se distinguera dans la nouvelle économie.


Veuillez agréer, Monsieur Charest, nos salutations les plus distinguées.


Regroupement YulBiz Montréal

Si vous y croyez, vous pouvez mettre cette lettre sur votre blogue et informer tous vos amis des médias en ligne. YulBiz fera aussi parvenir la lettre directement à Monsieur Charest ainsi qu'à La Presse, Le Devoir, et le Journal de Montréal.

MàJ1: Rejoignez aussi le groupe Facebook pour un plan numérique québécois et suivez l'émission Citoyen Numérique de jeudi prochain pour plus d'information.

MàJ2: ai corrigé qq coquilles orthographiques et stylistique. Cette lettre sera disponible au YulBiz de ce soir si vous souhaitez la signer en personne.

MàJ3: Faut faire ressortir des tablettes le rapport Gautrin qui visait la même chose ( transformation des relations entre les citoyens, les entreprises et l’État, accès 24/7 au services gouv., etc)...

Delicious + Journalisme = publish2

Publish2 se veut comme un del.icio.us du journalisme institutionnel. Voilà le premier outil web 2.0 pour journaliste. Il permet d'offrir des liens externes commentés. Serait-ce qu'ils vont enfin participer à l'économie de l'hyperlien?

Internet se transforme rapidement et force la pratique du journalisme à se redéfinir: si toute personne possède un "pouvoir de la presse" (journalisme citoyen), il existe une éthique et une norme journalistique qui les distincte des "communicateurs".

Mais les journalistes ont été très avares de liens vers leurs sources. Les plus grands pillards de blogues ont fini par écrire "selon la blogosphère " ou parfois cite le nom du blogue. Mais l'hyperlien, sûrement pour des raisons techniques, est presque toujours absent.

Publish2 ( "a platform for link journalism") leur permet de créer une communauté quasi fermée (gratuit pour les journalistes seulement) pour publier simplement leurs liens sur leur site web.

Dans une ère de surabondance de contenu, le journal essaie de conserver une partie de ce à quoi il excelle: pointer vers ce qui est bon à noter.
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Didier ze mime

Après une première série de capsules marrantes sur YouTube il y a un an, Didier Lucien (alias Didierzemime) et le producteur Robert Boulos ont lancé leur site de webTV didierzemime.com où on va retrouver de nouveaux sketches.



Je vous en avais glissé un mot cet été (dans ma série sur le viral) et j'espérais bien qu'ils reprennent du collier pour notre plus grand plaisir. Voilà chose faite!

Mise à jour 27 octobre: Didierzemime a ouvert son compte Twitter

Quel écran bouffe l'autre?

Le CRTC invite de nouveau le public à soumettre leurs observations sur la radiodiffusion au sein des nouveaux médias. Cette consultation précède l'audience publique qui débutera le 17 février 2009. (via Ariane Krol)

En mai dernier, le Conseil a lancé un autre Avis de consultation afin de limiter la portée des questions pouvant être examinées dont j'avais fait l'écho ici: Le CRTC doit-il inclure Internet? Depuis, le CRTC a rendu 2 documents à ce propos.

Dans la foulée de cette consultation, le CRTC souhaite maintenant recevoir des observations relatives à certaines questions précises, entre autres celles-ci :

  • la définition de la radiodiffusion au sein des nouveaux médias
  • l'importance de la radiodiffusion au sein des nouveaux médias et son incidence sur le système traditionnel de radiodiffusion
  • les mesures de nature incitative ou réglementaire afin de favoriser la création et la promotion du contenu canadien de radiodiffusion au sein des nouveaux médias
Vous êtes invitées à soumettre vos observations au plus tard le 5 décembre 2008 en remplissant leur formulaire en ligne.

Kit Media

Certains médias traditionnels me demandent parfois une photo. Je me suis fabriqué un petit kit média pour eux.

Ma photo hi-res (300dpi)
http://martinlessard.com/images/martinlesssard-hi-res-3x3-300dpi.jpg

Ma photo hi-res (72dpi)
http://martinlessard.com/images/martinlesssard-hi-res.jpg

Ma photo mid-res
http://martinlessard.com/images/martinlessard-photo-web.png

Ma photo low-res
http://martinlessard.com/images/martinlesssard-low-res.jpg

Ma photo nano-res
http://martinlessard.com/favicon.ico

Ma photo à l'échelle de Planck
http://martinlessard.com/images/pixel.gif

On verra s'ils ont le sens de l'humour ;-)

Blogue: "écriture postmoderne"

Quand ça passe, on en profite: un auteur avoue publiquement être un blogueur. Et dans le magazine "The Atlantic" en plus. On croit rêver: il cite Pascal, Montaigne, Platon et Aristote. Oui, oui on parle de blogue! Et ça commence ainsi: "make no mistake: it heralds a golden era for journalism." Extraits.

Why I Blog, de Andrew Sullivan
The Atlantic, novembre 2008

"it has exposed a hunger and need for traditional writing that, in the age of television’s dominance, had seemed on the wane"

"The quintessential blogger avant la lettre was Montaigne"

"The key to understanding a blog is to realize that it’s a broadcast, not a publication. If it stops moving, it dies. If it stops paddling, it sinks."

"[The blogger] is—more than any writer of the past—a node among other nodes, connected but unfinished without the links and the comments and the track-backs that make the blogosphere, at its best, a conversation, rather than a production."

"When readers of my blog bump into me in person, they invariably address me as Andrew. Print readers don’t do that. It’s Mr. Sullivan to them."

"The traditional method involves a journalist searching for key sources, nurturing them, and sequestering them from his rivals. A blogger splashes gamely into a subject and dares the sources to come to him."

"The more you link, the more others will link to you, and the more traffic and readers you will get. The zero-sum game of old media—in which Time benefits from Newsweek’s decline and vice versa—becomes win-win. "

"There are times, in fact, when a blogger feels less like a writer than an online disc jockey, mixing samples of tunes and generating new melodies through mashups while also making his own music."

Et on conclut avec :

"If all this sounds postmodern, that’s because it is. And blogging suffers from the same flaws as postmodernism: a failure to provide stable truth or a permanent perspective."
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Sur la même lancée on lira:
Blogging becomes mainstream (via Philippe)

Interview de Alliance Numerique

Alliance Numérique me consacre deux pages, question de pouvoir y tenir toutes les réponses que j'ai données à leurs questions ;-) Ici et ici et on y parle de mon livre, des nouveaux outils et bien sûr du web 2.0.

J'y raconte que si par Web 2.0 on entend une utilisation tous azimuts dans le grand public, qu'il y a encore loin de la coupe aux lèvres. "On décrit souvent le Web 1.0 comme un réseau qui relie des pages, et le Web 2.0 comme un réseau qui relie les gens. Dans ce sens, il ne faut pas oublier que le web 2.0 n'est qu'un outil complémentaire pour la majorité des gens et qu'il existe en fait déjà d'autres façons de nous relier entre nous." (source)

Bien sûr je souligne un certain danger de la "sagesse" des foules: comme avec toute foule, on peut voir apparaître des « lynchages numériques » où une victime subit la colère d’un groupe, en ligne ou parfois hors-ligne.

J'écorche au passage, pas méchamment, les confrères de l’e-learning qui se rencontre en face à face pour apprendre.

J' explique aussi les mèmes : une idée occupe nos têtes comme un virus occupe nos corps et cherche uniquement à se reproduire. Avoir « un air dans la tête » donne une bonne image d'une « idée qui parasite notre esprit ».

Puis je termine en expliquant ce que je fais à l'INIS avec l'atelier WebTV et mes impressions sur Twitter.

La francophonie : le défi numérique

Si une langue offre une weltanschauung unique, les francophones ont tout intérêt à s'assurer qu'elle perdurera dans le tsunami numérique qui s'abat sur les cultures.

FrancophonieLes participants à la "XIIe Conférence des chefs d'État et de gouvernement ayant le français" en partage (pour faire moins sévère, on dit "francophonie") se réunissent à Québec aujourd'hui et débattront de quatre enjeux : la démocratie et l'État de droit, la gouvernance économique, l'environnement et la langue française.

J'espère qu'il prendront acte que le numérique est plus qu'une mode et qu'il redéfinie à peu près tout sur son passage. Ou efface tous les artefacts inutiles du passé.

Monde internet
Dans un internet-monde, le français est-il nécessaire sur le réseau quand on peut lire et s'exprimer dans une autre langue qui nous donne accès au monde?

La francophonie offre plusieurs programmes concernant le numérique, mais rien qui prend réellement en compte la nouvelle réalité : le numérique est plus que simplement scanner et rendre accessible un texte. Une nouvelle écriture numérique et une nouvelle solidarité existe sur le réseau qui reste fondamentalement incompris. L'écrit ne se résume pas à ce qui s'imprime sur des arbres morts.

Prenons deux cas:

RFBNN
Le portail Internet du Réseau francophone des bibliothèques nationales numériques est un pas vers une Grande Bibliothèque numérique francophone. Mais c'est surtout une sauvegarde du passé, qui donne accès aux "richesses patrimoniales des grandes institutions documentaires de la Francophonie" et ignore qu'une nouvelle institution documentaire libre (blogosphère, twittosphère, wikisphère) offre des contenus d'une modernité inouïe. Inouïe, mais enfouie, car le ratio signal/bruit est trop faible. À quand une initiative pour aider à remonter ce ratio?

IFN
L’Institut de la Francophonie numérique contribue à "l’élargissement de la place de la langue française sur la Toile". Depuis 2007, elle a financé 17 projets via par le Fonds francophone des inforoutes, (185 depuis sa création en 1998), projets qui servent à favoriser l'appropriation et l'usage des technologies. Je crois qu'il est bien beau de favoriser la création des contenus. Mais il faudrait qu'il y ait un effort soutenu d'agréger ces contenus ou d'assister d'une façon ou d'une autre ces contenus pour qu'elle puisse percoler au-dessus du bruit ambiant des autres langues, principalement la langue anglaise, si riche en contenu.

Une piste
Je ne donnerai qu'une piste: à quand un "way back machine", un Internet Achives de la francophonie qui colligerait la création de contenu d' internet (et notamment écrite de la blogosphère).

J'ai lu des sites web que vous, académiciens de la langue, ne croirez pas. Des partages entre humains qui ne se connaissent même pas et qui expriment ce qu'il y a de plus beau à cette époque. Des réflexions qui font exploser les idées reçues dans des recoins insoupçonnés de la blogosphère. Tous ces moments seront à jamais disparus dans le bruit grandissant du numérique... comme une note de bas de page égaré dans l'Histoire.
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Mise à jour 15h30:
"Internet au service de la Francophonie 2.0" (par Bruno Guglielminetti)
Bruno nous propose une entrevue avec Pietro Securo. Directeur de l'Institut de la Francophonie numérique, un organisme rattaché à l’Organisation internationale de la francophonie, qui nous fait voir "le rôle important de l'Internet pour l'avenir de la francophonie, la Francophonie 2.0". (source)

WebTV: producteur / diffuseur, zone floue

Dans mes ateliers sur la webTV, je souligne souvent l'importance pour un producteur de ne pas seulement se voir comme créateur de contenu ("produire et c'est tout") mais aussi comme une destination qui sert d'agrégateur de contenu (généré par les utilisateurs ou par des professionnels). La barrière entre producteur et diffuseur s'estompe.

Je cite souvent Quarterlife.com comme le prototype réussi d'une webTV qui produit sa propre série web (pouvoir de produire), le distribue sur leur propre site (pourvoir de diffuser) tout en créant leur propre réseau social (pouvoir de rejoindre).

Rededign et repositionnement
Avec le redesign de leur site (oh mon dieu, qu'il était temps) de mercredi dernier, ils réorientent quarterlife moins comme le "site de la web série" et davantage comme un "endroit de contenu de qualité".

Nouvelles séries web
Plusieurs nouvelles séries web vont commencer à être diffusées sur quarterlife.com

  • "I Believe", par Devon Gummersall (de My So-Called Life), documentaire "émotionnel" sur les religions en Amérique.
  • "Film School", par Herskovitz et Zwick (de Quaterlife) sur l'art du "filmmaking"
  • "LA Comedywerkz", capsules d'humours chaotiques.
  • "Unheard", une série sur la scène musicale à travers le pays.
Cette redéfinition du producteur comme (télé)diffuseur fait partie de la redistribution des rôles sur la nouvelle plateforme.

recettes.qc.ca : succès Facebook

En mai dernier, Recettes.qc.ca, un site très populaire qui permet aux utilisateurs d’échanger des recettes et d’évaluer celles des autres a lancé une application Facebook pour prolonger l'expérience. Constat 6 mois après.

J'ai participé à cette initiative de Guillaume Brunet, de l’équipe des médias numériques de Transcontinental, pour donner quelques conseils stratégiques sur le widget, designé, développé et intégré par K3 Média.

Le widget Recettes.qc.ca est maintenant plus populaire que l’application Epicurious (leader US).

Le but de l'application était:

• Attirer plus d’utilisateurs
• Prolonger l’expérience en ligne des utilisateurs
• Inciter les utilisateurs de Recettes.qc.ca à s’initier à de nouvelles technologies
• Créer de nouvelles occasions de placement pour les annonceurs

Les résultats* sont:

  • 5 375 téléchargements
  • 31 054 visites
  • Plus de 200 000 impressions publicitaires
Il n'y a pas beaucoup de données disponibles pour des widgets facebook en français. En général, les versions américaines, celles qui réussissent ont des résultats extraordinaires. Mais on connaît peu les chiffres pour les petits marchés.

L'écosystème des widgets n'est pas un milieu facile, il y a beaucoup d'appelés mais peu d'élus.

Le changement récent dans l'interface de facebook facilitera encore moins la tâche.

* Sources des données

Webographie autour de l'architecture de l'information

J'arrive bientôt à la mi-session. Je donne tous les mercredis après-midi un cours sur l'architecture de l'information à l'Université. Je me suis dit que peut-être je peux partager quelques liens connexes que j'offre en webographie aux étudiants.

Rien de récent, mais des valeurs sûres ou innovantes:

Digital libraries and World Wide Web sites and page persistence.
Koehler, Wallaca, Information Research, Vol. 4 No. 4, July 1999.

Services web 2.0 dans les bibliothèques

Creative Destruction: An Exploratory Look at News on the Internet (pdf)
Prepared by Thomas E. Patterson, Août 2007

Infrequently Asked Website Questions
October 2003 - Updated July 2006. By Eric Holter.

Représentation documentaire et construction de la connaissance
Marie-Hélène Antoni

No man (or woman) is an island: information literacy, affordances and communities of practice
Anne Lloyd

Le texte vs le multimédia
Francois Guité

Comment nous lisons (pdf)
Luc Fayard

Educating the Net Generation
e-book édité par Diana G. Oblinger and James L. Oblinger

Folksonomies - Cooperative Classification and Communication Through Shared Metadata
Adam Mathes 2004

Information Technology and the Breakdown of "Places" of Knowledge
Douglas A. Brent

L’Internet n’a pas de mémoire
Hubert Guillaud, Internet Actu

Chercher faux et trouver juste. Serendipité et recherche d'information
Olivier Ertzscheid et Gabriel Gallezot

The Elements of Computer Credibility (pdf)
BJ Fogg

Comment nous lisons (pdf)
Luc Fayard

Implicit Structure and the Dynamics of Blogspace
Eytan Adar, Li Zhang, Lada A. Adamic, Rajan M. Lukose

La cognitique personnelle en ligne et son utilisation en recherche
Sébastien Paquet

Sérendipité, abduction et recherche sur Internet (pdf)
Sylvie Catellin

Informationsarchitektur (pdf)
Simon Raess, présentatique de l’Université de Bern (en allemand)

Community Infrastructure for Information Architects
www.info-arch.org/

Blogue de Lou Rosenfeld
louisrosenfeld.com/home/bloug_archive

Jakob Nielsen : Usability
useit.com

Recherche d’information sur Internet : où en sommes-nous, où allons-nous ?
Alexandre Serrres

Introduction : Problèmes et enjeux de l’évaluation de l’information sur Internet
Alexandre Serres

Cognitive Strategy in Web Searching
Raquel Navarro-Prieto, Mike Scaife, Yvonne Rogers

De quel web 2.0 parle-t-on ?

Philippe Martin a écrit hier que "depuis que ce terme est apparu [le web 2.0] n'a cessé de susciter controverses et interprétations différentes dépendamment d’où on se place". Et il offre un tour d'horizon des différentes compréhensions.

  • Pour les développeurs / codeurs, il n'y a pas de rupture entre le "1.0" et "2.0.". Le web évolue vers ce qu'il devait être initialement.
  • Pour les start-ups, c'est un terme qui implique la création de services dont le moteur et le succès sont basés sur la participation des usagers.
  • Pour les professionnels du marketing, c'est l'émergence d'une diversité de canaux de distribution permettant un "bouche à oreille" très puissant.
  • Pour les usagers-internautes, c'est une panoplie d’outils et de services pratiques, et la plupart du temps gratuits.
Philippe cite ensuite un commentaire de Jacques Froissant qui se résume ainsi : quand on utilise le terme deux point zéro, au fond c'est pour dire qu'on évoque un renouveau du web, une deuxième génération, une façon de se démarquer du "siècle dernier". Et "cela parle aux gens." (source)

On peut, comme Ouriel Ohayon, de TechCrunch, mettre "l’expression Web2.0 au placard. Une fois pour toutes". Et seulement parler du "Web et de ses nouveaux défis".

Ce serait oublier que web 2.0 n'est qu'une tournure du langage pour identifier ces changements en cours. De tout temps, une génération cherche toujours à se distinguer de la génération précédente. Cette expression rend explicite ce besoin. Et changements, il y a. Indéniable.
Mais Internet révolutionne-t-il l'humain seulement parce qu'il propose un bouton "partager"? Non. Mais il permet l'autopublication à une échelle jamais vue encore.

Twitter : power to the edge

Où Twitter est comparé à une possible application grandeur nature d'un concept militaire proposé au département de la défense américain il y a plusieurs années.

Dans une ère où les nouvelles technologies bousculent la logique traditionnelle de publication, l'offre et la demande ne participent plus à la traditionnelle définition de la communication (qui? communique quoi? à qui?).

"Post before processing"
On voit partout dans la blogosphère et la twittosphère des "émetteurs" qui publient (post) une information sans se soucier d'un "public-cible" (à qui écrit-on?, comment adapter son niveau de langage?, qu'est-ce qui les intéresse?).

C'est au "destinataire" que revient le problème de discerner (to process) parmi les divers "chunk" d'information possibles ce qui répond à ses besoins.

On publie en premier, on voit ensuite comment traiter l'information: "post before processing".

C'est d'autant plus vrai avec Twitter. Il m'y arrive de (re)publier une information sans nécessairement la valider (j'inscris normalement "non validé"). Et généralement, mon réseau me revient avec la confirmation (ou l'infirmation).

Pour les tenants de la communication traditionnelle --les journalistes en particulier, mais aussi tous ceux soucieux d'une communication de qualité-- ce processus a de quoi surprendre.

"Power to the edge"
J'avais écrit à ce propos il y a trois ans quand je suis tombé sur un document de Departement of Defense américain: Power to the edge de Alberts et Hayes

Ce document explorait la capacité militaire de synchroniser dynamiquement ses actions de façon à augmenter la vitesse de commandement via un réseau robuste décentralisé. Plus précisément en disséminant l'information le plus rapidement possible en laissant le soin à la périphérie de juger de sa pertinence.

Un (très bref) résumé se retrouve ici, mais je ne garantis pas son exactitude.

J'avais écrit à ce moment-là : "si cette application peut fonctionner pour les militaires, on peut s'attendre à voir des développements majeurs dans ce domaine pour le secteur civil dans quelques années".

Or il m'apparaît clair aujourd'hui que Twitter joue précisément ce rôle: power to the edge: post than process.

Je doute que ce soit un dérivé militaire, mais la philosophie du document de la défense américaine semble s'appliquer à Twitter.

Par exemple, le système devait procurer ces avantages:

  • Self-synchronizing operations instead of autonomous operations
  • Collaborative efforts rather than individual efforts
  • Communities of Interest (COIs) rather than stovepipes
  • Sharing data rather than maintaining private data
Il me semble que Twitter réussi à renforcer un réseau quand il fonctionne ainsi: on échange des url dont on ne sait quoi, faire, on y retransmet des nouvelles que l'on a glanées, tout ça en se disant que peut-être ça servira à quelqu'un d'autre...

On donne un pouvoir à ceux qui nous suivent.

"Command . . . Control . . . in the Information Age"
On pourrait rester critique face à "une décentralisation tous azimuts " comme tactique militaire -- à quoi servirait un "centre", un général par exemple, si le pouvoir est transféré en "périphérie"-- mais sur un mode civil, sans enjeu stratégique, on assiste à une réelle montée en puissance des noeuds d'un réseau ad hoc.

S'il est vrai que plusieurs informations cruciales dans une entreprise sont échangées par des communications banales autour de la machine à café, Twitter est l'espace de la pause-café permanente la plus productive.

Billets gratuits pour le WebCom

Ça vous dit d'aller au WebCom-Montréal? J'ai deux billets qui donnent accès à toutes les conférences (repas et cocktail compris).

Je les donne à ceux qui répondent à la question suivante :

«En quelques paragraphes quelle serait, pour vous, la parfaite conférence WebCom ?».

Je choisirai les deux meilleures réponses (vous pouvez les écrire ici ou m'envoyer un courriel à martinlessard(arobas)gmail.com)

Je publierai les noms des gagnant(e)s ainsi que leurs commentaires le 20 octobre 2008 et transmettrai les noms aux organisateurs pour qu’ils les inscrivent à la conférence.

Les billets sont une gracieuseté de WebCom-Montréal.

La question posée est une idée des organisateurs, toujours à la recherche d'idée pour améliorer leur rendez-vous semestriel.

Mais c'est moi qui choisis ce qu'est la "bonne réponse", et j'aime bien des idées très pointues, osées, branchées sur des sujets que l'on ne voit pas partout. Mais tout ce qui peut faire que cette conférence soit un incontournable me plaît.

Évolution des médias intéractifs

Ne manquez pas l'événement l'évolution des médias interactifs, prévu le 16 octobre prochain à Montréal. Organisé par le RPM, il réunit neuf panélistes et présentateurs très connu (dont LG15 et Dailymotion). L'entrée est libre, mais il faut réserver.

Au programme

14h00
Nouvelles pratiques en narrativité et fiction :
trois créateurs canadiens présentent...


Émilie Grenier – Nouvelles interfaces cinématographiques,
sonores et sans écran – Transient.
Jean-Christophe Yacono – Scénographie interactive – Wonderland.
Ghassan Fayad – Les villes nous parlent ! – CitySPK.
Présenté par Fady Atallah (Président, Bluesponge).

15h00
Financement et diffusion des nouveaux contenus.
Expériences et « brainstorm » sur les modèles émergents.


Bernard Claret (Directeur, Vidéographe, Montréal).
Julien Côté (Président, 33mag, Montréal).
Marc Eychenne (Responsable de la programmation, Dailymotion, Paris).
Jennifer Ouano (Président, Elastic Entertainment, Vancouver).
Romen Podzyhun (Président, Movieola, Toronto).
Animé par Fady Atallah (Président, Bluesponge).

17h00
Présentation spéciale d’une invitée d’honneur.


Amanda Goodfried (Productrice exécutive, LG15, Los Angeles).
Responsable de la franchise LG15 et productrice exécutive de LG15 : The Resistance, une nouvelle série sortie en septembre 2008. Amanda a été la productrice de la série lonelygirl15 et co-productrice exécutive de KateModern, série à succès au Royaume Uni.

17h30
Cocktail

WebTV: documents à lire

Je donne aujourd'hui, à l'INIS, un atelier sur la weTV à des producteurs de télé/cinéma: on passe en revue les enjeux, défis, les stratégies et les facteurs de succès.

Je vous partage les documents de recherche qui sont disponibles sur le web et que je demande aux participants de lire pour en savoir davantage.

Documents de recherches
Cefrio - statistiques NetTendances
Digiworld 2007
Digital Economy Fact Book
Étude AFPTQ : Les nouvelles plateformes de diffusion média - Des mutations profondes pour les industries de l’audiovisuel et du multimédia
Bear Stearns Media Research : The Long Tail: Why Aggregation & Context and Not (Necessarily) Content are King in Entertainment

La culture Internet
Web 2.0 ... The Machine is Us/ing Us (video de M. Wesch)
Les 6 cultures du web (Martin Lessard)

PS: N'oubliez pas la semaine prochaine: L'évolution des médias interactifs : Le point sur la scénarisation, le financement et la distribution dans le secteur des médias interactifs.

Du bon usage des blogueurs

Mince. Je tombe sur un billet de Jean-Marie Le Ray à peine quelques heures après qu'un journaliste du journal Les Affaires m'est interviewé sur l'importance des réseaux sociaux pour les entreprises. J’aurai pu lui refiler l'info : voilà un cas, noir sur blanc, où un bon usage des blogueurs peut avoir une importance très nette sur les ventes.

Tiré de Bloggers Increase HP Laptop Sales 85%, Jean-Marie en fait un excellent résumé: L'influence des blogueurs

L'histoire
En 2007, HP sort le "Dragon", un ordi "portable" dont les ventes font patate.

La compagnie s'adresse à Buzz Corps, spécialisée dans le marketing des médias sociaux et lance la campagne des "31 jours du Dragon" cet été.

Le concours
"31 blogueurs high-tech influents (influence calculée selon le nombre de liens, le ranking Google et les recommandations des autres blogueurs), chacun disposant d'un Dragon à faire gagner à son lectorat, tout en étant libre d'organiser son propre concours, d'une durée de 7 jours." résume Jean-Marie

Les résultats
Après un mois de concours: (citation de JM Le Ray) :
  • "Sur les requêtes HP et HP Dragon, les cinq premières pages de résultats de Google pratiquement trustées par les billets des blogueurs participant au concours !
  • Selon Buzz Corps, les 31 blogs ayant organisé les concours ont généré plus de 380 000 liens (sur la requête “31 Days of the Dragon”) !
  • Pour les blogueurs participants, plus de 25 000 occurrences dans les moteurs et un trafic augmenté en moyenne de 150% !
  • Pour HP, une hausse des ventes de 85% sur un produit lancé presque un an auparavant...
  • Mais plus impressionnant encore, des ventes globales en progression de 10% et plus 15% de visites sur HP.com !"

Conclusions
Cette campagne a rejoint une audience estimée dépassant 49 millions d'internautes, pour le coût de 31 portables donnés. Les chiffres sont hors du commun et on a du mal à y croire. Pourtant, certaines personnes s'évertuent à le répéter depuis longtemps.

Voilà des chiffres à se mettre dans le tableur tout de suite pour voir comment ça peut s'adapter à votre marché. Il y aura tout de même des pondérations à la baisse, mais le principe reste le même.

Ça donne un autre ton au polémique débat sur les blogueurs influents dans la blogosphère francophone. La liste des "influents" francophones est ici. La présentation originale est ici.
Word-of-mouth case study: HP 31 Days of the Dragon

Mais l'histoire ne dit pas si mon journaliste va venir voir mon billet à temps pour la tombée de son papier...;-)

Impacts concrets des réseaux sociaux?

Appel à tous. Je dois participer à la rédaction d'un module pour le cours en ligne de Sébastien Paquet sur les réseaux sociaux. Vous mes lecteurs, je pense que vous pouvez m'aider à trouver ce que je cherche

Pour illustrer l'impact des réseaux sociaux "dans la vraie vie", nous souhaitons faire examiner aux étudiants 3 cas concrets où les technologies du web social ont changé des choses, des comportements, des processus.

Nous cherchons à pointer vers 3 textes notoires, sérieux et faisant autorité dans leur domaine qui sont en ligne.

1) Impact en éducation? (des idées, Mario, Clément, Olivier, Roberto ?)

2) Impact organisationnel? (des idées Claude, Michelle, Philippe, Geoffroi?)

3) Impact social? (des idées Nicolas, Hubert, Jean-Michel, Michel ?)

Nous ne voulons pas d'un "essai spéculatif" (un éditorial, un blogue) mais bien un lien vers une étude ou une analyse avec un minimum de recherches sérieuses de première main (qui possèdent des preuves de ce qu'il avance, quoi) sans être nécessairement académique.

Il y a plusieurs exemple qui existent, mais on cherche les documents "canoniques" qui ont eu un certain diffusion à plus ou moins grande échelle. Or c'est parfois difficile de savoir lesquels sont "des classiques du genre" parmi ceux que l'on a déjà repérés quand on est juste deux, alors qu'à plusieurs, on peut le recouper avec ceux que vous nous proposerez.

Vous en avez sûrement un dans vos signets, ça serait sympa de me le signaler dans les commentaires ou par courriel martinlessard (à) gmail.com

Merci

La crise financière expliquée aux enfants

L'origine de la crise financière qui secoue en monde en bande-dessinée! Rue89 signale une petite BD qui circule depuis plusieurs mois et qu'ils ont traduit pour nous en français!. Bidonnant!
Et comme ils le disent "(les auteurs) mériteraient le prix Nobel de la vulgarisation, si l'académie suédoise avait la bonne idée de le créer". Mais ils n'auront visiblement jamais la palme du meilleur dessinateur ;-)

Lancer le diaporama

la crise de subprimes en BD

Vous pouvez aussi récupérer la BD en format PDF chez Rue89

buzzz.tv

Lors du débat des chefs (pour la campagne électorale du gouvernement central), ce soir à la télévision publique canadienne, le projet buzzz permettra à tout internaute de réagir, en temps réel, à ce qu'il voit et entend à la télévision à partir de son ordinateur ou de son iPhone.

Reportage sur Buzzz.tv sur Youtube


L'outil n'est pas à l'abris d'un assaut partisan, mais ça donnera sûrement une autre saveur à ce qui se passe dans le TheyTube...