ZEROSECONDE.COM: février 2010 (par Martin Lessard)

ZEROSECONDE.COM

Impacts du numérique sur la communication, notre société, nos vies.

Les laboratoires vivants

Un article du cefrio a attiré mon attention sur le concept de laboratoire vivant ("Living lab') qui existe depuis quelques années déjà. (via Frank Briand)

Un Laboratoire vivant est « un système pour construire la future économie dans lequel, l’innovation et la recherche orientée sur l’usage de l’utilisateur dans des conditions réelles, sont des techniques normales de cocréation pour les nouveaux produits, services et structures sociales »

L'innovation centrée sur l'utilisateur
Le concept du « Living Lab » vient du MIT et succède en partie à la notion de « clusters » des années 80. mais où les TI sont au cœur et «constitue une réponse à l'impossible croissance économique basée sur une plus grande productivité: la solution réside aujourd’hui plutôt dans l’innovation,».

L'idée est de faire émerger les bonnes idées au bon moment :

- accélérer le processus de création ;
- recueillir des données pouvant servir à d’autres projets ;
- s’approprier et promouvoir plus rapidement et largement les produits, services ou structures,etc.

Un laboratoire vivant veut gérer, traiter, partager les connaissances avec différentes communautés de savoirs entre elles.
Concrètement, c'est un dispositif d’innovation multi acteurs dont les futurs utilisateurs qui sont étroitement associés à chaque phase du processus d’innovation et bénéficient de l’expertise technique des partenaires. « Un living lab a pour but de mettre le futur utilisateur au centre du dispositif d’innovation pour faire émerger de nouvelles solutions correspondant au mieux à ses besoins » (source).

Il existe 129 Living Labs actuellement dans le monde dont 119 en Europe. C'est dire comment le concept a trouvé son terreau fertile.

MàJ : Voici l'adresse du Living Lab de Montréal et son blogue

En passant, si vous êtes intéressé par la mobilité, The Living Labs Global Mobility Report a un blogue.

Webothon-Haïti: Les médias sociaux, ça change pas le monde?

L'événement Webothon Haïti a lieu le dimanche 21 février 2010, en direct ici sur UStream de 12 h à 16 h (heure de Montréal), 18 h à 22 h (heure de Paris), ou 9 h à 13 h (heure de San Francisco). J'en ferai partie.

Avec le tremblement de terre en Haïti, l'apport des médias sociaux a été amplement remarqué. Pour en témoigner, réfléchir et échanger sur le sujet, Michelle Blanc a eu l’idée de créer un Webothon dans le but à la fois de lever des fonds pour venir en aide à Haïti et de partager les connaissances sur ce nouveau médium.

En direct des studios de VOX Montréal (Vidéotron) et avec Skype Montréal sera en lien avec Paris, Bruxelles, Vancouver, Washington et San Francisco pour discuter comment les médias sociaux peuvent être utilisés par les médias traditionnels et les organismes d'aide afin d'ajouter une dynamique d'interactions entre les intervenants les spécialistes et le public.

Je participe au premier segment de l'émission.

http://www.flickr.com/photos/freeparking/1279927021/

Segment 1 – Théorie médias sociaux

Fred Cavazza (Paris)
Cyrille De Lasteyrie --alias Vinvin-- (San Francisco)
Martin Lessard (Montréal), votre serviteur

Segment 2 – Médias sociaux et ONG /Gouvernement

Denis Coderre (Député fédéral canadien)
Junia Barreau (Vice-consule Haïti)
Claude Malaison (Montréal)
Jon Husband (Vancouver)
Oxfam & CECI

Segment 3 – Médias sociaux et journalisme

Bruno Guglielminetti (Montréal)
Damien Van Achter (Bruxelles)
Mateusz Kukulka (Bruxelles)
Clothilde Le Coz, Reporter sans frontières (Washington)
Carla Beauvais (Montréal)

Segment 4 – Comment faire les médias sociaux

Multilink Haiti (Haïti)
Pierre Coté (Montréal)
Philippe Martin (Montréal)
Christian Aubry (Montréal)

Les présences web du Webothon Haïti
Le blogue http://haiti.guignoleeduweb.org/
La page Facebook http://www.facebook.com/pages/Webothon-Haiti/#!/pages/Webothon-Haiti/305368703692
Le « hashtag » Twitter (le # sur votre clavier suivi du mot-clé) #webhaiti
et le canal Ustream pour écouter en direct partout sur la planète http://www.ustream.tv/channel/webothon-haiti

(Webinaire) Les meilleures astuces pour conquérir les médias sociaux

J'aime ces titres très américains, sûr d'eux et frais comme un nouveau-né: «Les meilleures astuces pour conquérir les médias sociaux» est le webinaire que je donne avec Michelle Blanc et Guillaume Brunet pour Les Affaires. Vous y trouverez la meilleure introduction aux médias sociaux pour les entreprises prises en entre deux feux: sauter ou ne pas sauter dans le wagon?

Avec tout le buzz entourant le phénomène des réseaux sociaux, certaines compagnies ne savent plus où donner de la tête.

Si dans le cadre de votre travail, vous êtes appelé à initier, concevoir, planifier ou opérer des tactiques sur ce que l'on appelle le «Web 2.0» et que vous vous retrouvé submergé par toute sorte d'information contradictoire, vous aurez l'heure juste dans ce webinaire.

Non, les médias sociaux ne sont pas faits pour tout le monde, mais, si vous décidez d'y aller, il ne faut pas le faire n'importe comment. Il existe des stratégies de base que j'aimerais partager avec vous...

Plus de 250 personnes se sont déjà inscrites.

Vous êtes invité à participer au séminaire en ligne présenté par le Groupe Les affaires et Les affaires.com:

Grandes tendances du WEB 2.0:
Les meilleures astuces pour conquérir les médias sociaux

11 février 2010, de 12 h 30 à 13 h 30 (Montréal, Temps universel)

Inscription : 50$ membres / 60$ non membres (+taxes)

Les meilleurs astuces pour conquérir les médias sociauxGuillaume Brunet (animateur de ce webinaire),
Directeur marketing et services client, Groupe des nouveaux médias et des solutions numériques, Médias Transcontinental

Michelle Blanc
Spécialiste du marketing sur le Web. Son blogue michelleblanc.com est classé comme l’un des plus influents blogues francophones dans le monde.

Martin Lessard
Conseiller, conférencier, spécialiste en stratégie web et médias sociaux. Il est auteur du Guide des meilleures pratiques web de l'Alliance Numérique et coauteur du livre Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires.

Fonds TV5 pour la création numérique 2010

Le Fonds TV5 accorde des financements aux créateurs canadiens (18 à 35 ans) pour la production de séries originales de cinq capsules de 1 à 4 minutes chacune.

Les créateurs sont invités à déposer une proposition avant le 1er mars pour un maximum de 15 000 $ pour la production de chaque série. Il est fortement suggéré de faire parvenir un courriel d’intérêt avant le lundi 22 février prochain.

Les objectifs du Fonds TV5 sont :

  • Encourager directement les créateurs canadiens de la relève en vidéo et nouvelles technologies
  • Participer à la recherche et au développement de nouvelles techniques de création vidéo
  • Contribuer à faire rayonner la production canadienne francophone partout au pays et à travers le monde
  • Rejoindre de nouveaux auditoires en offrant des contenus originaux et mieux adaptés aux habitudes émergentes de consommation média
Tous les documents pour la préparation d’une demande sont disponibles ici http://fonds.tv5.ca

« Ce qu’on a découvert grâce à Huis Clos sur le Net »

#huisclos est terminé. Qu'avons-nous appris? «Ce sont rarement les réponses qui apportent la vérité, mais l’enchaînement des questions» disait Pennac. Oui mais, certaines questions n'ont pas été posées, d'autres réponses ont été il y a longtemps répondues.
Ces conclusions (partielles) que les journalistes (dé)cloisonnées ont parsemées dans les médias traditionnels me laissent perplexe. Voyons celles que j'ai retenues (n'hésitez pas à partager d'autres liens si vous en avez).

Nicolas Willems
« Ce qu’on a découvert grâce à Huis Clos sur le Net, c’est que Twitter est un réseau, un système d’alerte et de recherche de contact. » Le Soir.be
Désolé, Nicolas, celle-là fait partie des prémisses de l'expérience, et n'est en rien une découverte. Twitter n'a pas été choisi au hasard...

Je vous cite d'emblée Nicolas, non pas pour le pointer du doigt, mais bien pour vous signaler au contraire la personne qui a rapporté ses propos. Quand on connaît son sujet, on ne choisit pas cet extrait, on lui repose de nouvelles questions! (voir les miennes ). Nous verrons plus bas en quoi cela est un révélateur.

Anne-Paule Martin (RSR)
« Les gens qui sont sur Twitter sont dans une logique de guerre, de concurrence entre les médias traditionnels et les nouveaux médias comme les réseaux sociaux. Ils ne veulent pas entendre que l’expérience Huis clos n’est pas partisane ». Le Soir.be
Bien vu. Mais, comment dire..., je vais la paraphraser autrement pour expliquer mon point: « Les gens qui sont en Irak sont dans une logique de guerre, de concurrence entre les "traditionnels" et les Occidentaux. Ils ne veulent pas entendre que l’expérience de l'invasion américaine n’est pas partisane ». Vous voyez ce que je veux dire?

Bien sûr, elle a raison, l'expérience a démontré une extrême sensibilité des internautes (qui n'ont pas été toujours tendres envers le huis clos). Mais les journalistes, jadis, ont salement accueilli la blogosphère, et le dénigrement systématique du web 2.0 n'a cessé seulement quand il était clair que la crise des médias allait en s'accélérant (et que l'industrie de la news en portait une grande responsabilité). Que les «habitués des médias sociaux» aient été facilement irritables, n'est que juste retour des choses, non?

Benjamin Muller (France Info)
Il retient trois apprentissages (France Info)

1- La première est la rapidité de relais qu’offre Twitter.
2- Les médias traditionnels nous manquent pour comprendre et pour décrypter l’actualité qui nous parvient. (les médias offrent du contexte)
3- Le troisième enseignement est la hiérarchie qui ressort de Twitter. Hiérarchie évidemment différente de celle des médias classiques.
Point 1, ici, encore, on tente de faire passer une des prémisses de l'expérience en une de ses conclusions. Non seulement la viralité est inscrite au coeur même de ses outils (un clic et c'est retransmis), mais la "rapidité" n'est rien en comparaison à la co-création « d'effet de réel » (un support « fait exister » une information qui circule dessus) qui est une des grandes avancées démocratiques de l'outil.

Point 2, là, hors jeu. Je signale que cette contrainte (se couper des médias traditionnels) est une donnée imposée par les auteurs mêmes du projet. Je répète ici mes prédictions données avant le début de l'expérience: ce n'était pas "5 journalistes isolés sur le web", mais bien "5 journalistes isolés de leurs confrères, ressources, contacts, outils pour faire leur boulot de journalistes". Dans ces conditions il est évident que "décrypter l'actualité" est plus difficile.

Point 3, il a raison, l'hiérarchie y est définitivement différente. Mais voilà déjà quelques années [2005] que cette information a été démontrée dans une étude. L'information internationale, partout sur le Net, est en régression. J'y vois là une opportunité pour les journalistes de s'organiser en relais de cette information.

Nour-Eddinne Zidane (France Inter)
«Le principal enseignement est d'avoir eu le sentiment d'être situés "entre deux mondes" : Du côté de ceux qui maîtrisent les réseaux sociaux, (...) ; et de l'autre côté, certains journalistes des médias dits traditionnels considéraient ça comme une expérience tout à fait futile, avec ces réseaux sociaux dans lesquels on ne peut pas avoir confiance ou qui relayent des fausses rumeurs. Il a fallu un peu de temps pour expliquer aux gens qu'on n'était pas là pour démontrer quelque chose, mais pour voir ce qui se passait sur ces réseaux concrètement, sans a priori" RTBF
Bon point. Nour-Eddine recoupe l'apprentissage d'Anne-Paul Martin ("les experts en médias sociaux ont grimpé dans les rideaux") et il repère "un retard certain de (quelques) journalistes francophones dans leur pratique d'internet" [MàJ: voir article contre #huisclos d'un journaliste suisse. Ou peut-être de leur rédaction.]

Janic Tremblay (SRC)
«Aucun journaliste ne peut concurrencer un tel réseau. Mais sur une base quotidienne, c'est beaucoup plus facile de s'en remettre aux médias traditionnels pour savoir ce qui se passe dans le monde. Ce n'est pas une affaire de supériorité. Simplement de ressources et de temps.»RTBF
Bon point. D'où les appels du pied d’internautes: on partage le même terrain, mais chacun à sa manière.

«Vous allez me répondre que vous avez compris cela depuis longtemps et que pour vous, Twitter est une source d'information complémentaire et un outil de socialisation", ajoute-t-il.

Oui. Effectivement.

[Mise à jour: Janic a publié ses conclusions ici]

Conclusions?

« Ce qu’il faudra, et c’était prévu depuis le départ, c’est refaire un point dans quelques mois. »RTBF

On peut faire le point tout de suite: comprendre les médias sociaux, ça prend du temps, beaucoup de temps. Comme dans toute pratique.

Commencez maintenant. Lisez les blogues spécialisés dans le domaine, toutes les conclusions y sont dans leurs archives depuis longtemps. Il y a un réseau très bien ficelé d'experts qui partagent ouvertement leurs pensées: si vous voulez, voyez-vous comme des géants sur les épaules des nains.

Et dans ce domaine particulier, la presse anglophone est particulièrement en avance. Il me semble que le monde journalistique francophone n'a pas su profiter de leur expérience. Je mets ça sur un trait culturel: l'écrit est sacré pour les francophones. On n'aime pas quand le peuple s'en empare. La "littérature" anglophone regorge d'idée et de piste sur le "nouveau journalisme".

Voici mes conclusions

L'expérience de huis clos représente en fait un exercice d'arrimage entre les deux mondes. Et c'était une entreprise très agréable en fait. Maintenant, il faut mettre des veilleurs à temps plein et non plus seulement pour "une simple expérience".

Le journalisme hybride doit se voir comme :

- Un reporter qui apporte la bonne histoire, dans le bon format, au bon moment, au bon endroit (par exemple, la nouvelle #lille #boum se passait sur Twitter et dans Facebook. Ne pas attendre que l'audience se rende à vous).

- Un passeur crédible entre communautés, où il apporte, avec sa conversation, un espace d'échange qu'il doit entretenir.

- Un joueur d'équipe a qui on a prêté le rôle important de valider l'information.

- Un courtier d'information parmi d'autres qui juge de la valeur de l'information et doit négocier les sens en tout temps.

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Ma série de billets sur #huisclos
1- IVI: Interruption Volontaire d'Information : Décryptage. Où on repose les questions du projet (et y réponds).
2- Huis Clos J-1: Où peut-être on sent un petit flottement dans la préparation ou du moins l'annonce du projet.
3- Huis clos J+2: Où on effleure la difficile tâche de synchroniser les hiérarchies de l'actualité.
4- Huis clos : fin de parcours: Où un #boom permet de voir le travail de filtrage à l'oeuvre.
5- « Ce qu’on a découvert grâce à Huis Clos sur le Net » : Où on ne cache pas notre perplexité face à certaines "conclusions".

Huis clos : fin de parcours

L'expérience «Huis Clos sur le Net» arrive à son terme demain et d'intéressantes conclusions peuvent être déjà apporté sur la façon dont les réseaux sociaux sont intégrés dans l'écosystème de l'information.

Huis clos sur les HoaxOn rappelle que "l'expérience" consiste en cinq journalistes "isolés" sur Facebook et Twitter, sans possibilité de consulter les médias traditionnels ni surfer sur le web (seule la possibilité de suivre un lien donné sur une des plateformes est possible -- mais sans continuer à cliquer plus loin).

Bien sûr l'appellation "huis clos" étonne, car être "isolé" sur le net est exactement l'inverse d'un huis clos. Et aller "s'isoler" physiquement dans le Périgord ne fait pas plus de sens si le but est d'investir les mondes virtuels.

En fait, il s'agissait d'isoler de ces journalistes de leurs propres confrères journalistes et de leur propre réseau professionnel (et personnel) d'informateurs via les outils traditionnels (téléphone inclus).

J'ai expliqué récemment comment en fait les prémices de l'expérience ne sont pas en fait celles annoncées: elle établit les balises d'une interconnexion entre les systèmes de diffusion d'information bottom-up et top-down.

Honni soit qui mal y surfe

Il ne fait aucun doute dans l'esprit des participants que l'accès à l'information ne semble plus être un véritable problème: par contre, la capacité de traitement, de recoupement, de hiérarchisation de cette information a été le vrai défi.

Le bouillonnement sur Twitter et Facebook donne le pouls en temps réel de "l'importance" ressenti par l'audience sur un sujet -- à ne pas confondre avec son importance qui est une hiérarchisation analytique et contextuelle, mais pose tout de même la question de la pertinence de la sélection des nouvelles.

Quand mon Twitter fait #boom

Prenons un exemple. Tard mardi soir, une explosion a été entendue à Lille. Les réseaux ch'ti s'animent, à la recherche de la cause. Rapidement un des journalistes "isolés" écrit sur Twitter : «Quelqu'un aurait-il un lien avec une info sur #Lille ???».
Le «boum» entendu au dessus de Lille ne semble pas être une rumeur, car à moins d'une coordination cachée (toujours possible) la diversité et la spontanéité des sources permettent de conclure que le "bruit entendu" était réel.

Par contre, les causes et les conséquences, elles, sont définitivement moins claires.

Le premier réflexe était de voir si une information sur les réseaux sociaux permettait d'en savoir plus. Puis sur les sites des médias traditionnels (oui, la communauté qui suit #huisclos n'est pas astreint aux règles que les cinq journalistes se sont auto-imposés). Rien à se mettre sous la dent.

Bien sûr, il faut savoir trier le bon grain de l'ivraie dans le flot qui a suivi (#lille et #boom sont devenus rapidement insalubres, et le groupe sur Facebook aussi -- monté à 14 000 membres! ). Que de l'intox se mêle à l'info est courant sur les réseaux sociaux, particulièrement quand il fait parti d'une boucle de rétroaction (sachant que plusieurs se sont ruées sur les réseaux en pensant à une catastrophe, on en remettait!)

Mais déjà, à qui savait trier, il y a quelque chose à interpréter...

Le tweet ne fait pas le moine

Parmi les "accident nucléaire", "incendie de gaz", "crash d'avion" (tous relayés semble-t-il, pour faire rire), pas assez de cohérence: de telles catastrophes impliquent nécessairement une grande quantité de gens et une progression dans les infos. Ici tout était plat. La même info revenait sans cesse (ce qui est normal aussi: on "retweet" en vue d'attirer l'attention de gens (crédible) qui peuvent confirmer...).

Au bout d'un certain temps, une seule conclusion: l'événement, le "boum" (info presque sûre) n'a pas l'ampleur d'une catastrophe (l'incident est mineur; presque sûr). Donc non-événement, au sens médiatique du terme.

Mais le fait est réel tout de même. Les réseaux ont ressemblé à ces charmants citoyens réveillés en pleine nuit, sortant en pyjamas dans la rue, et commentant tous une nouvelle dont ils ne savaient rien: un bon moment, pour se faire peur et ensuite pour faire la conversation. Pour Tintin, tintin.

Les RT ont finalement fait leur boulot. Rejoignant qui de droit. L'affaire a été réglée quand un journaliste a confirmé la nouvelle sur Twitter (un Mirage passant le mur du son dans le cadre d'un exercice). Les médias traditionnels ne font pas dans la conversation de couloir.

Jamais d’yeux sans toi

Mais si vous n'en concluez que les journalistes ont encore une bonne cote de crédibilité (c'est vrai), c'est un peu court. Il faut remarquer le petit détail, celui qui montre que le nouvel écosystème de l'information est en place et se solidifie: c'est que notre contributeur journaliste a relayé article d'un journal et il été porté la nouvelle là où elle avait le plus d'impact. Sur les médias sociaux.

Bien sûr, la nouvelle a besoin d'un bon URL (celle d'une institution crédible --même s'il faut toujours resté vigilant) et d'être relayé par une personne crédible (un journaliste ou toute personne soucieuse de sa propre réputation). Mais au lieu de s'attendre à ce que le public se dirige vers lui, ou attende le lendemain pour sortir et aller chercher le journal, le journaliste se démène pour aller rejoindre sa clientèle.

Ça donne des idées à des journaux?

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Écoutez-moi en parler sur les ondes du 101,1 aujourd'hui à l'émission de Michel Dumais (14h00-14h30)

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Ma série de billets sur #huisclos
1- IVI: Interruption Volontaire d'Information : Décryptage. Où on repose les questions du projet (et y réponds).
2- Huis Clos J-1: Où peut-être on sent un petit flottement dans la préparation ou du moins l'annonce du projet.
3- Huis clos J+2: Où on effleure la difficile tâche de synchroniser les hiérarchies de l'actualité.
4- Huis clos : fin de parcours: Où un #boom permet de voir le travail de filtrage à l'oeuvre.
5- « Ce qu’on a découvert grâce à Huis Clos sur le Net » : Où on ne cache pas notre perplexité face à certaines "conclusions".

Huis clos J+2

Fin de la première journée de Huis clos sur le net. Un des journalistes tweet: «Aucune idée si j'ai eu les nouvelles les plus importantes». Ah la phobie de «manquer quelque chose»!

Erreur 404Les «grandes manchettes» c'est comme la mode, la pression est forte pour nous faire sentir à côté, hors coup!

Se débrancher des médias traditionnels, tout la twitterati vous le dira, est une expérience qui donne peut-être au début des papillons dans l'estomac (comme sauter en parachute): on a l'impression qu'il y a toujours une information qui nous manque.

Ou alors c'est l'impression que les médias traditionnels nous donnent (pas de théorie de conspiration, S.V.P.), car ils ont tendance à se copier entre eux et donc font mousser davantage une information plutôt qu'une autre. La concurrence des nouvelles, quoi.

Mais en se libérant de cette emprise, on devient serein. Une information qui doit venir à vous finira par venir.

Miroir, miroir, dis-moi quelle est la dernière nouvelle
Bien sûr, le stress pour les journalistes dans le Périgord réside dans le fait qu'ils ne peuvent pas attendre que la nouvelle vienne à eux. D'où cette impression de ne pas savoir s'ils ont eu les nouvelles les plus importantes. Les journaux, la radio et la télé nous rassurent en confirmant une hiérarchisation standard des nouvelles (et qu'ensuite on veuille s'en dissocier est l'affaire de chacun, mais la référence semble rassurer).

Les journalistes ont la (fausse) impression qu'ils doivent démontrer qu'ils sont sur la même planète que les autres, c'est-à-dire synchroniser les hiérarchies de l'actualité comme les autres journalistes. On ne veut pas être le dernier à apprendre ce qui est arrivé à Haïti.

Mais à trop vouloir savoir ce « qui est important », on ne se rend pas compte que « l'importance » est donné par son réseau social. Ne soyez pas surpris que vous ne connaissiez rien de ce qui arrive aux Philippines, au Sri Lanka, ou en Côte d'Ivoire.

Ça me rappelle ce que Chomsky disait à la fin des années 80 dans « Manufacturing Consent » que la principale fonction des médias de masse aux États-Unis était de mobiliser l'opinion publique autour d'intérêts particuliers du gouvernement et du secteur privé.

Je me demande ce que « huis clos » va découvrir quant à la « fonction des médias sociaux »...

(image source)
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Ma série de billets sur #huisclos (mise à jour 7 février 2010)
1- IVI: Interruption Volontaire d'Information : Décryptage. Où on repose les questions du projet (et y réponds).
2- Huis Clos J-1: Où peut-être on sent un petit flottement dans la préparation ou du moins l'annonce du projet.
3- Huis clos J+2: Où on effleure la difficile tâche de synchroniser les hiérarchies de l'actualité.
4- Huis clos : fin de parcours: Où un #boom permet de voir le travail de filtrage à l'oeuvre.
5- « Ce qu’on a découvert grâce à Huis Clos sur le Net » : Où on ne cache pas notre perplexité face à certaines "conclusions".

Comment promouvoir un film avec le web et les médias sociaux

Comment promouvoir un film avec le web et les médias sociaux? Je réponds en live et en public avec Sacha Declosmesnil, mardi prochain 9 février 2010, 17h00-19h30

Carte blanche Multiplateforme : Réseaux sociaux, consultations en direct.

Carte blanche à deux spécialistes en stratégie web & réseaux sociaux : Martin Lessard, Sacha Declomesnil.

La 4e Carte blanche est entre vos mains ! Nous vous invitons à proposer des cas pratiques jusqu’au 20 janvier (une réalisation ou un thème). Les consultants choisiront 6 cas et les travailleront avant la rencontre. Le fruit de leur recherche sera livré pendant l’atelier... C’est ce qui s’appelle une consultation en direct !

L’INIS, FCTNM et le RPM, se sont associés pour proposer cette série d’ateliers pratiques et interactifs reliée aux nouvelles plateformes. Des personnalités de terrain sont invitées à partager leurs expériences et communiquer leur savoir-faire. Les 6 thèmes définis par les organisateurs permettront de couvrir les questions clés relatives à la convergence : de la création de contenu à la mise en marché.
- Une initiative soutenue par Téléfilm Canada, le Fonds Bell, Astral Media, CTVM, Le lien multimedia

Lieu : Salle de visionnement – Edifice Astral Media – 2100 Sainte-Catherine Ouest – 2e étage – métro : Atwater

Prix pour les membres INIS, FCTNM, RPM : 20$ - Non membres : 30$ Pass 6 conférences : 100$ pour les membres, 150$ pour les non-membres Participation limitée à 50 personnes Chaque atelier est précédé d’un cocktail de réseautage.

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