31 décembre 2006
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Web 2.006
J'aime bien les métaphores. J'écrivais il y a déjà un an que les deux "mémos internes" divulgués sur Internet par Bill Gates et Ray Ozzie de Microsoft constituaient l'acte de naissance du web 2.0
J'ai écrit l'acte de naissance. Pas la naissance. Le "renouveau" sur le web est antérieur de quelques années, évidemment, mais Microsoft a réussi à "dessiller les yeux à plus de gens d'affaires que tout ce que la blogosphère au complet aurait réussi dans les cinq dernières années".
C'est, autrement dit, la reconnaissance, par une autorité du secteur informatique, de l'émergence d'une véritable vague de fond dont la blogosphère parlait. Une naissance dont les entrepreneurs, jusqu’à là réticents, ont pris acte.
Voici le faire-part de naissance du web 2.0
Cette année Time a choisi la personnalité de l'année 2006 qui a joué un rôle essentiel: les internautes, producteurs de contenu, qui sont en train créer ce qu'on appelle le Web 2.0, une "expérience sociale à grande échelle", dixit le Time.
Le grand public vient en fait de recevoir le faire-part de naissance du web 2.0, une naissance dont il n’était pas au courant.
Si le milieu du multimedia avait commencé à prendre acte du changement en cours, le grand public, lui, n’était encore à peu près pas au courant de ce qui se tramait. Maintenant si! La couverture médiatique entourant la couverture du Time ne laisse place à aucun doute.
Les médias, avec leur force d'agenda-setter, ont mis sur la place public, et sous le nom de web 2.0, ce qui se passe sur le web et dont la blogosphère discute depuis quelques années.
Mais, voilà, le Time magazine a nommé "the person of the year" : you. Avec sur sa page couverture, un miroir : c'est-à-dire vous.
Mauvaise cible : ce n’était certainement pas le lecteur du Time auquel le miroir s’adressait.
Le web d'avant l'an 2000 offrait déjà du contenu (pensons aux pages personnelles, aux geocities, au forums, etc), il était généré par les utilisateurs créateur de contenu depuis le début d'Internet, pourrait-on dire (voir les 6 cultures d'Internet). Cette année n’a que confirmé la tendance, en quantité et en qualité. Time n’avait pas souligné l’arrivée de la blogosphère dans l’espace médiatique en 2004-2005. Ni du wiki, ni du rss, ni de del.icio.us avant
La question que je me pose alors c’est pourquoi avoir attendu 2006 pour souligner l’apport de you?
Vengeance 2.0
Parce que you ne vient pas de vous, mais de youtube. Le Time souligne l’arrivée des barbares dans le dernier hôtel sacré des médias : la télévision.
La chute du bastion télévisuelle sera une douce revanche pour ce magazine qui a perdu des plumes au cours des dernières décennies dû à la multiplication des chaînes d’actualités en continu.
Le Time souligne l’apport de cette télévision populaire, sans programmeur, sans filtre qui vient déranger une partie que le Time avait perdue depuis longtemps.
Mais voilà un jeu à double tranchant : en indiquant que la partie se joue sur le web, en plébiscitant la concurrence (les utilisateurs générateurs de contenu ne lisent pas nécessairement les médias traditionnels) Time indique à ces fidèles lecteurs où ils doivent aller pour voir les "vraies choses venir".
J'annonçais en août dernier que le Time avait changé sa journée de parution pour satisfaire un lectorat nourri par Internet (voir Mouvement de marée informationnelle). Time en remets.
Belle métaphore: un ancien média annonçant que le nouveau média est né, sans institution, sans filtre et sans modèle d'affaire.
La culture web 2.0 est née, oui, pour le meilleur ou pour le pire.
«It's a story about community and collaboration on a scale never seen before.»
«Web 2.0 harnesses the stupidity of crowds as well as its wisdom.»
«for seizing the reins of the global media, for founding and framing the new digital democracy, for working for nothing and beating the pros at their own game, TIME's Person of the Year for 2006 is you.»
Bien. Lancer confettis. Et maintenant?
Auberge espagnole 2.0
Les médias sont maintenant en train de ronger le même os que les blogueurs. Il est temps de rebâtir une vision cohérente du web 2.0: quand il y a eu le cyber-blackout sur l'Asie de l'Est il y a quelques jours, tous les médias, tous, ont positionné la nouvelle dans la section économie ou affaires. Aucun dans culture. Did you know?
Post-scriptum 4 janvier 2007: Toutes? non! Le Devoir (papier) a résisté en mettant une manchette dans le cahier culture. Mais c'est une adaptation d'un article du Monde qui était dans Économie. 1-0, le Devoir!, même si les mots clefs sur le site ne font pas mention de culture...
J'ai écrit l'acte de naissance. Pas la naissance. Le "renouveau" sur le web est antérieur de quelques années, évidemment, mais Microsoft a réussi à "dessiller les yeux à plus de gens d'affaires que tout ce que la blogosphère au complet aurait réussi dans les cinq dernières années".
C'est, autrement dit, la reconnaissance, par une autorité du secteur informatique, de l'émergence d'une véritable vague de fond dont la blogosphère parlait. Une naissance dont les entrepreneurs, jusqu’à là réticents, ont pris acte.
Voici le faire-part de naissance du web 2.0
Cette année Time a choisi la personnalité de l'année 2006 qui a joué un rôle essentiel: les internautes, producteurs de contenu, qui sont en train créer ce qu'on appelle le Web 2.0, une "expérience sociale à grande échelle", dixit le Time.
Le grand public vient en fait de recevoir le faire-part de naissance du web 2.0, une naissance dont il n’était pas au courant.
Si le milieu du multimedia avait commencé à prendre acte du changement en cours, le grand public, lui, n’était encore à peu près pas au courant de ce qui se tramait. Maintenant si! La couverture médiatique entourant la couverture du Time ne laisse place à aucun doute.
Les médias, avec leur force d'agenda-setter, ont mis sur la place public, et sous le nom de web 2.0, ce qui se passe sur le web et dont la blogosphère discute depuis quelques années.
Mais, voilà, le Time magazine a nommé "the person of the year" : you. Avec sur sa page couverture, un miroir : c'est-à-dire vous.
Mauvaise cible : ce n’était certainement pas le lecteur du Time auquel le miroir s’adressait.
Le web d'avant l'an 2000 offrait déjà du contenu (pensons aux pages personnelles, aux geocities, au forums, etc), il était généré par les utilisateurs créateur de contenu depuis le début d'Internet, pourrait-on dire (voir les 6 cultures d'Internet). Cette année n’a que confirmé la tendance, en quantité et en qualité. Time n’avait pas souligné l’arrivée de la blogosphère dans l’espace médiatique en 2004-2005. Ni du wiki, ni du rss, ni de del.icio.us avant
La question que je me pose alors c’est pourquoi avoir attendu 2006 pour souligner l’apport de you?
Vengeance 2.0
Parce que you ne vient pas de vous, mais de youtube. Le Time souligne l’arrivée des barbares dans le dernier hôtel sacré des médias : la télévision.
La chute du bastion télévisuelle sera une douce revanche pour ce magazine qui a perdu des plumes au cours des dernières décennies dû à la multiplication des chaînes d’actualités en continu.
Le Time souligne l’apport de cette télévision populaire, sans programmeur, sans filtre qui vient déranger une partie que le Time avait perdue depuis longtemps.
Mais voilà un jeu à double tranchant : en indiquant que la partie se joue sur le web, en plébiscitant la concurrence (les utilisateurs générateurs de contenu ne lisent pas nécessairement les médias traditionnels) Time indique à ces fidèles lecteurs où ils doivent aller pour voir les "vraies choses venir".
J'annonçais en août dernier que le Time avait changé sa journée de parution pour satisfaire un lectorat nourri par Internet (voir Mouvement de marée informationnelle). Time en remets.
Belle métaphore: un ancien média annonçant que le nouveau média est né, sans institution, sans filtre et sans modèle d'affaire.
La culture web 2.0 est née, oui, pour le meilleur ou pour le pire.
«It's a story about community and collaboration on a scale never seen before.»
«Web 2.0 harnesses the stupidity of crowds as well as its wisdom.»
«for seizing the reins of the global media, for founding and framing the new digital democracy, for working for nothing and beating the pros at their own game, TIME's Person of the Year for 2006 is you.»
Bien. Lancer confettis. Et maintenant?
Auberge espagnole 2.0
Les médias sont maintenant en train de ronger le même os que les blogueurs. Il est temps de rebâtir une vision cohérente du web 2.0: quand il y a eu le cyber-blackout sur l'Asie de l'Est il y a quelques jours, tous les médias, tous, ont positionné la nouvelle dans la section économie ou affaires. Aucun dans culture. Did you know?
Post-scriptum 4 janvier 2007: Toutes? non! Le Devoir (papier) a résisté en mettant une manchette dans le cahier culture. Mais c'est une adaptation d'un article du Monde qui était dans Économie. 1-0, le Devoir!, même si les mots clefs sur le site ne font pas mention de culture...
Libellés :
Communication,
Emergence,
Media,
Web 2.0
01 décembre 2006
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Balkanisation vidéo
J'imagine que ce n'est que le juste retour des choses. Le Festival Juste pour Rire sort son portail vidéos d'humour où se retrouvent des extraits vidéos de leurs spectacles. Au lieu de les chercher dans youtube selon le bon vouloir des fans qui ont (illégalement) téléchargé les extraits, les voici réunis sous le même url.
Youtube a été le déclencheur de la mode internet=vidéo. Le modèle d'affaire est vampirisé. On peut s'attendre à ce que des pans entiers passent dans des sites spécialisés. Avec comme plan d'affaire de vendre de la publicité et récolter des sous pour chaque visite.
Bien sûr www.justepourrire.com n'est pas youtube et on ne peut rien uploader. Mais au fond, c'est ce que la majorité des gens faisaient sur youtube. Pour visionner des vidéos sur le web, un balkanisation des vidéos va émerger, des niches thématiques vont se développer par genres ou alors les propriétaires de contenus thématiques vont s'ouvrir des portails. Un retour en fait à "theirtube"...
Youtube a été le déclencheur de la mode internet=vidéo. Le modèle d'affaire est vampirisé. On peut s'attendre à ce que des pans entiers passent dans des sites spécialisés. Avec comme plan d'affaire de vendre de la publicité et récolter des sous pour chaque visite.
Bien sûr www.justepourrire.com n'est pas youtube et on ne peut rien uploader. Mais au fond, c'est ce que la majorité des gens faisaient sur youtube. Pour visionner des vidéos sur le web, un balkanisation des vidéos va émerger, des niches thématiques vont se développer par genres ou alors les propriétaires de contenus thématiques vont s'ouvrir des portails. Un retour en fait à "theirtube"...
30 novembre 2006
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5 réflexions sur l'intégration des TIC en pédagogie
Robert Bibeau nous offre cinq "légendes urbaines" sur l'intégration des technologies de l'information et de la communication (TIC) en pédagogie. (via Mario tout de go)
Learning styles and strategies, suivi d'un test pour connaître son Index of Learning Styles (questionnaire)
Le Illinois Online Network : Instructional Design : learning Styles ans Online Environnement et aussi le Instructional Strategies for Online Courses
- Les TIC favorisent naturellement la coopération, le "partage des découvertes et des savoirs". Faux.
- On utilise l'ordinateur en classe si et seulement si il est prouvé qu'il améliore les résultats scolaires des élèves. Faux.
- Les jeunes de la génération « Y » sont nés avec les TIC et maîtrisent instinctivement les TIC. Les jeunes sont des mutants dotés d'un gène TIC à la naissance. Faux.
- Innover c'est intégrer les TIC dans mes cours ou dans ma classe. Faux.
- Il y aurait une pédagogie des connaissances et une pédagogie des compétences. Faux.
Learning styles and strategies, suivi d'un test pour connaître son Index of Learning Styles (questionnaire)
Le Illinois Online Network : Instructional Design : learning Styles ans Online Environnement et aussi le Instructional Strategies for Online Courses
29 novembre 2006
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Les verbes du savoir
Jean Trudeau commentait dans mon dernier billet sur les mythes de la connaissance :
"Grâce à Internet, nous assistons au déclin d'un certain 'fondamentalisme' de la connaissance car nous pouvons maintenant comparer, confronter, apprécier l'information, bref, relativiser et humaniser la vérité (ce qui est à l'opposé du fondamentalisme dogmatique rassurant auquel nous avons été habitués)."
Je m'intéresse beaucoup à l'apport d'internet dans notre rapport à la connaissance. Nous serons amener tôt ou tard à concevoir l'acquisition du savoir comme une tâche autodidacte ou du moins comme un processus en continu (comme dans "formation continue"). Il est utile de trouver des outils pour s'aider.
Hep Taxo!
Le Illinois Onlne Network propose la taxonomie de Bloom comme une catégorisation utile pour évaluer la connaissance acquise. Il commence par classer des types de compréhension et les types de compétence associé.
En anglais "connaissance" et "savoir" se traduident par "knownledge". En français nous avons une distinction : connaissance est le fait de savoir et le savoir est défini comme un ensemble de connaissances. ;-).
"Grâce à Internet, nous assistons au déclin d'un certain 'fondamentalisme' de la connaissance car nous pouvons maintenant comparer, confronter, apprécier l'information, bref, relativiser et humaniser la vérité (ce qui est à l'opposé du fondamentalisme dogmatique rassurant auquel nous avons été habitués)."
Je m'intéresse beaucoup à l'apport d'internet dans notre rapport à la connaissance. Nous serons amener tôt ou tard à concevoir l'acquisition du savoir comme une tâche autodidacte ou du moins comme un processus en continu (comme dans "formation continue"). Il est utile de trouver des outils pour s'aider.
Hep Taxo!
Le Illinois Onlne Network propose la taxonomie de Bloom comme une catégorisation utile pour évaluer la connaissance acquise. Il commence par classer des types de compréhension et les types de compétence associé.
En anglais "connaissance" et "savoir" se traduident par "knownledge". En français nous avons une distinction : connaissance est le fait de savoir et le savoir est défini comme un ensemble de connaissances. ;-).
ConnaîtreUn peu plus loin sur le site, on définit le terme apprendre (to learn) de 5 façons:Appliquer
- comprendre l'information
- saisir le sens
- adapter la connaissance dans un nouveau contexte
- interpréter des faits, les comparer et les mettre en relief
- ordonner, regrouper, faire des inférences
- prévoir les conséquences
- Type de verbes associés: résumer, décrire, interpréter, distinguer, associer, différencier, estimer, comparer, discuter, projeter
Analyser
- Utiliser l'information
- Utiliser des méthodes, des conceptes, des théories dans de nouvelles situations
- résoudre des dilemnes en recournat aux bons outils et aux bonnnes comptences
- Type de verbes associés: appliquer, démontrer, claculer, compléter, illustrer, montrer, résoudre, examiner, modifier, relier, changer, classifier, expérimenter, découvrir
Synthétiser
- identifier des "patterns"
- orgnaiser des parties dans un tout
- Reconnnaître des sous-entendus
- identifier des sous-partiesdentification of components
- Type de verbes associés: Analyser, séparer, mettre en ordre, expliquer, conecter, classifier, arranger, diviser, comparer, sélectionner, inférer
Évaluer
- réutilsier de vieilles idées pour en trouver de nouvelles
- Généraliser à partir de faits
- faire des liens entre divers connaissances
- prédire et tirer des conclusion
- Type de verbes associés: combiner, intégrer, modifer, réarranger, substituer, plannifier, créer, designer, inventer, composer, formuler, préparer, généraliser, recomposer
(Source)
- Comparer et discréminer entre des idées
- évaluer l.importance d'une théorie et de représentations
- faire des choix basés sur un argumentation raisonnée
- évlauer le fondement d'une certitude
- reconnaître etr identifier la subjectivité
- Type de verbes associés: évaluer, décider, classifier, grduer, tester, mesurer, recommander, convaincre, sélectionner, juger, expliquer, discréminer, défendre, conclsure, comparer, résumer
Apprendre(source)
- une incrémentation quantitative de la connaissance
- une mémorisation et l'emmagasinage d'information qui peut être récupérer
- une acquisition de faits, de compétences ou de méthodes
- une abstraction du sens ou une connexion entre des concepts abstraits entre eux et / ou avec le monde réel
- une interprétation ou une compréhension de la réalité sous un nouvel angle
28 novembre 2006
2
Mythologies de la connaissance [3]
Le Petit Larousse définit, je crois, le mythe comme un système de communication, un message ou une construction de l'esprit qui ne repose pas sur un fond de réalité.
Je me suis attardé dans mes deux derniers billets sur des publicités bien banales trouvées dans le New York Times. Être tombé coup sur coup sur elles, en quelques pages, malgré leurs inoffensives apparences me fit penser que l’accès à la connaissance participe à une mythologie qui ne date pas de l’arrivée d’Internet.
Boule à mythes
Après m’être interrogé sur le mythe de l'apprentissage à distance puis le mythe de l'apprentissage en tout temps, il ne me reste plus qu’à soulever, oh juste le coin, d'un dernier mythe tenace alors même que déferle en Occident un déluge d’information de toute sorte permettant, théoriquement, de mettre tout le monde (branché) à un clic de tout le savoir.
3- Le mythe de tout apprendre
Attardons-nous en premier au titre du livre que vante cette publicité : " Comment presque faire un million de dollars". Notez l’hilarité de l’adverbe. Alors, il a fait faillite ou il a réussi? Le sous-titre n'est pas plus rassurant, "Je l'ai presque fait. Vous pouvez presque, vous aussi, le faire". On se demande s’il le fait exprès. Décontextualisé ainsi, le titre ne fait pas grand effet, mais ce n’est pas le but ce mon propos. C’est le genre auquel il appartient qui m’intéresse ici.
Cette mode de livre « how-to » (surtout quand on propose au quidam une façon de devenir riche) semble prendre le lecteur pour un imbécile qui s'ignore. Toi, dit-on, qui lis ma couverture, tu n’as pas encore compris? La recette est dans le livre, idiot !
Comme si le statut économique dépendait de la possession d'une information --ce qui ne veut pas dire que ce n’est jamais le cas, mais statistiquement ce n'est pas le cas pour tout le monde--.
Dans le cas présent, l'annonce ajoute que "la moitié du monde peut lire ce livre dans leur propre langue". Si tout ce beau monde pouvait le lire, ç'en serait fini de la pauvreté!
On oublie vite que dans un système capitaliste, quand tout le monde « s’enrichit », ça crée de l’inflation - - ce qui annule toute richesse!!
À moins que ce soit un appel à faire vite : devenez riche avant que l'autre moitié de l'humanité le devienne (notre système capitaliste récompense toujours ceux qui vont plus vite que les autres).
Learn everything
Mais voilà, ce livre, et tous les livres de ce genre (le « how-to » du savoir pratique) -- et dont certains sont certainement très utiles -- joue sur la possibilité de « comprendre » en « possédant ». Si de tels livres existent, c’est qu’il y a une très grande propension du public à croire que l’information pour apprendre quelque chose de pratique se fait par la simple acquisition de l’information.
En possédant ce livre -- ou plutôt, en achetant ce livre-- on se fait croire que le savoir va suivre.
On vous vend que vous allez "comprendre" les mécanismes de la bourse. Fera-t-il automatiquement de vous un bon investisseur? "Devenir riche", est-ce une connaissance que l'on peut enseigner? Il ne s'agit pas ici de savoir comment planter un clou. Il s'agit d'un état d'esprit.
Les bonnes compétences
La clef de l'apprentissage est la maîtrise efficace d'aptitudes d'apprenant. Ce qui n'est pas inclus dans le livre. La patience que demande la pratique qui fortifie les compétences ne relève pas de la magie, mais bien de l'endurance, du temps et d'une bonne connaissance du type d'apprenant que nous sommes (par exemple, visuel, auditif, déductif, linéaire, etc) et du type d'environnement formateur (solitaire, en groupe, en classe, en labo, etc.).
Alors, "Ne pas pouvoir tout apprendre" peut se comprendre de deux façons :
Le web semble offrir le phantasme ultime dans ce domaine. Tout est virtuellement accessible (ou le deviendra). Remplissez del.icio.us, gonflez vos signets, abonnez-vous à tous les fils web, imprimez toutes les pages web que vous voulez, vous n’arriverez pourtant pas à retenir le dixième de ce que vous avez lu.
Pour apprendre, il faut se concentrer, prendre du temps. Et inéluctablement cela veut dire rejeter certaines connaissances et en retenir d’autres. Nul ne peut faire le grand écart et donc, à la fois, critiquer Kant, jouer à la bourse, programmer en Java et s’occuper d’un bonzaï. (ou alors si vous y réussissez, vous n'avez jamais lu Duras, ne parlez pas italien et ne savez pas piloter un avion).
Getting things learnt
Il est rare que l’on puisse plonger facilement dans un livre et en sortir expert. Ceux qui ont lu Getting Things Done, dont pourtant de grands pans de la théorie sont accessibles sur le web, comprennent de quoi je parle.
Il faut assimiler, digérer, pratiquer. Et pratiquer encore. Ainsi deviendrez-vous un bon gestionnaire de votre temps. Mais pas en même temps un bon jardinier de Bonzaï. Ni un "day trader". Car le temps passé à bien appliquer vos nouvelles connaissances n’a pas été passé à faire autre chose.
Additionnez tout ce temps et vous verrez qu’une vie n’est pas assez pour apprendre l’ombre de la poussière du début de toute la Connaissance. Mais nul n'est tenu de tout savoir...
Bloguer pour apprendre
J’ai commencé à bloguer quand j’ai compris que tout ce que je savais était supérieur à ce tout ce que je pouvais exprimer oralement. Et que ce que j’exprime oralement est supérieur à tout ce que j’ai le temps d’écrire. Et que tout ce que j’écris est supérieur à tout ce qu’un lecteur peut lire. Et ce qu’il peut lire est inférieur à ce qu’il peut retenir. Et ce qu’il a retenu est inférieur à ce qu’il peut exprimer, ensuite, à d'autres.
J’ai ainsi compris qu’il ne fallait pas avoir peur de retransmettre ses savoirs. Que personne n'allait me déposséder de mes connaissances. Et que le meilleur qu’il pouvait m'arriver, c’est que cela engendre l’émulation et que moi en retour j’apprenne éventuellement quelque chose.
Et quand le niveau ambiant augmente, tout le monde y gagne.
Je me suis attardé dans mes deux derniers billets sur des publicités bien banales trouvées dans le New York Times. Être tombé coup sur coup sur elles, en quelques pages, malgré leurs inoffensives apparences me fit penser que l’accès à la connaissance participe à une mythologie qui ne date pas de l’arrivée d’Internet.
Boule à mythes
Après m’être interrogé sur le mythe de l'apprentissage à distance puis le mythe de l'apprentissage en tout temps, il ne me reste plus qu’à soulever, oh juste le coin, d'un dernier mythe tenace alors même que déferle en Occident un déluge d’information de toute sorte permettant, théoriquement, de mettre tout le monde (branché) à un clic de tout le savoir.
3- Le mythe de tout apprendre
Attardons-nous en premier au titre du livre que vante cette publicité : " Comment presque faire un million de dollars". Notez l’hilarité de l’adverbe. Alors, il a fait faillite ou il a réussi? Le sous-titre n'est pas plus rassurant, "Je l'ai presque fait. Vous pouvez presque, vous aussi, le faire". On se demande s’il le fait exprès. Décontextualisé ainsi, le titre ne fait pas grand effet, mais ce n’est pas le but ce mon propos. C’est le genre auquel il appartient qui m’intéresse ici.
Cette mode de livre « how-to » (surtout quand on propose au quidam une façon de devenir riche) semble prendre le lecteur pour un imbécile qui s'ignore. Toi, dit-on, qui lis ma couverture, tu n’as pas encore compris? La recette est dans le livre, idiot !
Comme si le statut économique dépendait de la possession d'une information --ce qui ne veut pas dire que ce n’est jamais le cas, mais statistiquement ce n'est pas le cas pour tout le monde--.
Dans le cas présent, l'annonce ajoute que "la moitié du monde peut lire ce livre dans leur propre langue". Si tout ce beau monde pouvait le lire, ç'en serait fini de la pauvreté!
On oublie vite que dans un système capitaliste, quand tout le monde « s’enrichit », ça crée de l’inflation - - ce qui annule toute richesse!!
À moins que ce soit un appel à faire vite : devenez riche avant que l'autre moitié de l'humanité le devienne (notre système capitaliste récompense toujours ceux qui vont plus vite que les autres).
Learn everything
Mais voilà, ce livre, et tous les livres de ce genre (le « how-to » du savoir pratique) -- et dont certains sont certainement très utiles -- joue sur la possibilité de « comprendre » en « possédant ». Si de tels livres existent, c’est qu’il y a une très grande propension du public à croire que l’information pour apprendre quelque chose de pratique se fait par la simple acquisition de l’information.
En possédant ce livre -- ou plutôt, en achetant ce livre-- on se fait croire que le savoir va suivre.
On vous vend que vous allez "comprendre" les mécanismes de la bourse. Fera-t-il automatiquement de vous un bon investisseur? "Devenir riche", est-ce une connaissance que l'on peut enseigner? Il ne s'agit pas ici de savoir comment planter un clou. Il s'agit d'un état d'esprit.
Les bonnes compétences
La clef de l'apprentissage est la maîtrise efficace d'aptitudes d'apprenant. Ce qui n'est pas inclus dans le livre. La patience que demande la pratique qui fortifie les compétences ne relève pas de la magie, mais bien de l'endurance, du temps et d'une bonne connaissance du type d'apprenant que nous sommes (par exemple, visuel, auditif, déductif, linéaire, etc) et du type d'environnement formateur (solitaire, en groupe, en classe, en labo, etc.).
Alors, "Ne pas pouvoir tout apprendre" peut se comprendre de deux façons :
- il y a des savoirs qui dépassent vos compétences
- l'acquisition d'un savoir étant longue, vous êtes limité dans le nombre de savoirs que vous pouvez acquérir
Le web semble offrir le phantasme ultime dans ce domaine. Tout est virtuellement accessible (ou le deviendra). Remplissez del.icio.us, gonflez vos signets, abonnez-vous à tous les fils web, imprimez toutes les pages web que vous voulez, vous n’arriverez pourtant pas à retenir le dixième de ce que vous avez lu.
Pour apprendre, il faut se concentrer, prendre du temps. Et inéluctablement cela veut dire rejeter certaines connaissances et en retenir d’autres. Nul ne peut faire le grand écart et donc, à la fois, critiquer Kant, jouer à la bourse, programmer en Java et s’occuper d’un bonzaï. (ou alors si vous y réussissez, vous n'avez jamais lu Duras, ne parlez pas italien et ne savez pas piloter un avion).
Getting things learnt
Il est rare que l’on puisse plonger facilement dans un livre et en sortir expert. Ceux qui ont lu Getting Things Done, dont pourtant de grands pans de la théorie sont accessibles sur le web, comprennent de quoi je parle.
Il faut assimiler, digérer, pratiquer. Et pratiquer encore. Ainsi deviendrez-vous un bon gestionnaire de votre temps. Mais pas en même temps un bon jardinier de Bonzaï. Ni un "day trader". Car le temps passé à bien appliquer vos nouvelles connaissances n’a pas été passé à faire autre chose.
Additionnez tout ce temps et vous verrez qu’une vie n’est pas assez pour apprendre l’ombre de la poussière du début de toute la Connaissance. Mais nul n'est tenu de tout savoir...
Bloguer pour apprendre
J’ai commencé à bloguer quand j’ai compris que tout ce que je savais était supérieur à ce tout ce que je pouvais exprimer oralement. Et que ce que j’exprime oralement est supérieur à tout ce que j’ai le temps d’écrire. Et que tout ce que j’écris est supérieur à tout ce qu’un lecteur peut lire. Et ce qu’il peut lire est inférieur à ce qu’il peut retenir. Et ce qu’il a retenu est inférieur à ce qu’il peut exprimer, ensuite, à d'autres.
J’ai ainsi compris qu’il ne fallait pas avoir peur de retransmettre ses savoirs. Que personne n'allait me déposséder de mes connaissances. Et que le meilleur qu’il pouvait m'arriver, c’est que cela engendre l’émulation et que moi en retour j’apprenne éventuellement quelque chose.
Et quand le niveau ambiant augmente, tout le monde y gagne.
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21 novembre 2006
3
Mythologies de la connaissance [2]
(2ième de 3) Voir première partie : Le mythe de l'apprentissage à distance
Nous sommes dans un monde où la production, le traitement et la diffusion d’informations exponentielles nous font subir une surcharge informationnelle intolérable. Il est normal que l'on doive se fier à des tiers pour se tenir au courant.
Le New York Times fait partie de ces joueurs sur lesquels on peut compter. Mais quand ils emploient des méthodes marketing pour nous inciter à nous abonner, ils utilisent une méthode qui joue sur notre faiblesse à évaluer la valeur des choses en quantité de temps.
Hier j'abordais la mythologie de la connaissance en pointant du doigt ceux qui pensent que l'apprentissage peut se faire n'importe où. Aujourd'hui, je pourfends ceux qui pensent que l'on peut apprendre tout le temps.
2-Le mythe de l'apprentissage en tout temps.
Par apprentissage, j'entends cet acte d'apprendre une nouvelle information, de la digérer et de pouvoir la placer correctement dans sa carte mentale afin de faire coïncider le monde perçu avec notre vision a priori. Je dépasse en fait largement le cadre pédagogique.
Mais cette invitation à un abonnement à domicile ci-jointe, trouvée dans l'édition du New York Time de dimanche dernier, insiste sur le bénéfice de "rester au courant grâce au journal". Comme si le contraire, le fait de l'acheter sporadiquement le journal, faisait de moi une épave à la dérive dans le déluge informationnel.
Il apparaît clair pourtant "qu'être dans le courant" nous force à rester à fleur d'eau, alors que de la rive il nous semble qu'on possède une vue d'ensemble plus stable.
La source qui donne toujours soif
S'abreuver d'information demande du temps pour digérer. Il est peut-être derrière nous le temps où "il était possible de tout suivre l'actualité". Et non devant. Aujourd'hui on oublie que si l'accès à l'information n'est plus un frein, le temps lui, mes respects à Einstein, n'est pas extensible.
Si absorber l'information prend déjà une certaine somme de temps en soi, il y a nécessairement un autre moment supplémentaire qu'il faudra dédier pour analyser, réfléchir et emmagasiner l'information correctement. On oublie vite que si nous sommes entrés dans la soi-disant 'société de l'information', il n'y a pas eu d'extension à l'horaire pour consommer et digérer toute cette nouvelle information.
Les médias ont décuplé leurs offres depuis les deux dernières décennies. Les outils de communications ont envahi chaque pli de notre sphère privée. La quantité d'information retournée sur un sujet dans les moteurs de recherche est elle-même impossible à digérer (aux dernières nouvelles, il y avait 88 900 résultats pour "zéro seconde" sur Google).
Le temps ce n'est pas de l'argent
Le mythe qu'apprendre ne prend pas de temps est faux. Vous avez tous expérimenté l'achat d'un livre, d'une revue ou d'un journal, (ou l'impression de grande quantité de pages web) pour vous rendre compte que vous n'aviez pas plus de temps pour le lire. L'avoir dans les mains ou sur les tablettes du marchand ne change strictement rien au fait que votre horaire est inextensible, même si votre budget financier peut l'être : la compréhension du contenu du livre vous est aussi inaccessible que si le lanciez au fond du plus profond des ravins. Le temps n'est pas monnayable. (La raison que vous ne vous donnez pas le temps pour le lire relève d'un autre ordre).
Learn anytime
Comment peut-on rester ainsi toujours "au courant" ("in the know")? Nécessairement, il nous manquera toujours quelques choses à savoir. C'est infini. L'accroche de la pub joue sur la tendance très humaine à ne pas maîtriser le calcul avec les "infinis".
Si vous manquez 5 jours de nouvelles, rapporté sur l'infini, ce n'est pas vraiment moins que manquer une journée: ce n'est toujours qu'une différence de degré d'infini. La différence entre 1 divisé par l'infini et 5 divisé par l'infini tend vers zéro.
Faites le calcul, il y a 86400 secondes dans une journée, divisée par toute l'information disponible en ligne et ailleurs (simplifions : une infinité d'informations), le temps consacré pour chaque information tend vers... Zéro Seconde.
Prochain billet : 3- Le mythe de tout apprendre
Nous sommes dans un monde où la production, le traitement et la diffusion d’informations exponentielles nous font subir une surcharge informationnelle intolérable. Il est normal que l'on doive se fier à des tiers pour se tenir au courant.
Le New York Times fait partie de ces joueurs sur lesquels on peut compter. Mais quand ils emploient des méthodes marketing pour nous inciter à nous abonner, ils utilisent une méthode qui joue sur notre faiblesse à évaluer la valeur des choses en quantité de temps.
Hier j'abordais la mythologie de la connaissance en pointant du doigt ceux qui pensent que l'apprentissage peut se faire n'importe où. Aujourd'hui, je pourfends ceux qui pensent que l'on peut apprendre tout le temps.
2-Le mythe de l'apprentissage en tout temps.
Par apprentissage, j'entends cet acte d'apprendre une nouvelle information, de la digérer et de pouvoir la placer correctement dans sa carte mentale afin de faire coïncider le monde perçu avec notre vision a priori. Je dépasse en fait largement le cadre pédagogique.
Mais cette invitation à un abonnement à domicile ci-jointe, trouvée dans l'édition du New York Time de dimanche dernier, insiste sur le bénéfice de "rester au courant grâce au journal". Comme si le contraire, le fait de l'acheter sporadiquement le journal, faisait de moi une épave à la dérive dans le déluge informationnel.
Il apparaît clair pourtant "qu'être dans le courant" nous force à rester à fleur d'eau, alors que de la rive il nous semble qu'on possède une vue d'ensemble plus stable.
La source qui donne toujours soif
S'abreuver d'information demande du temps pour digérer. Il est peut-être derrière nous le temps où "il était possible de tout suivre l'actualité". Et non devant. Aujourd'hui on oublie que si l'accès à l'information n'est plus un frein, le temps lui, mes respects à Einstein, n'est pas extensible.
Si absorber l'information prend déjà une certaine somme de temps en soi, il y a nécessairement un autre moment supplémentaire qu'il faudra dédier pour analyser, réfléchir et emmagasiner l'information correctement. On oublie vite que si nous sommes entrés dans la soi-disant 'société de l'information', il n'y a pas eu d'extension à l'horaire pour consommer et digérer toute cette nouvelle information.
Les médias ont décuplé leurs offres depuis les deux dernières décennies. Les outils de communications ont envahi chaque pli de notre sphère privée. La quantité d'information retournée sur un sujet dans les moteurs de recherche est elle-même impossible à digérer (aux dernières nouvelles, il y avait 88 900 résultats pour "zéro seconde" sur Google).
Le temps ce n'est pas de l'argent
Le mythe qu'apprendre ne prend pas de temps est faux. Vous avez tous expérimenté l'achat d'un livre, d'une revue ou d'un journal, (ou l'impression de grande quantité de pages web) pour vous rendre compte que vous n'aviez pas plus de temps pour le lire. L'avoir dans les mains ou sur les tablettes du marchand ne change strictement rien au fait que votre horaire est inextensible, même si votre budget financier peut l'être : la compréhension du contenu du livre vous est aussi inaccessible que si le lanciez au fond du plus profond des ravins. Le temps n'est pas monnayable. (La raison que vous ne vous donnez pas le temps pour le lire relève d'un autre ordre).
Learn anytime
Comment peut-on rester ainsi toujours "au courant" ("in the know")? Nécessairement, il nous manquera toujours quelques choses à savoir. C'est infini. L'accroche de la pub joue sur la tendance très humaine à ne pas maîtriser le calcul avec les "infinis".
Si vous manquez 5 jours de nouvelles, rapporté sur l'infini, ce n'est pas vraiment moins que manquer une journée: ce n'est toujours qu'une différence de degré d'infini. La différence entre 1 divisé par l'infini et 5 divisé par l'infini tend vers zéro.
Faites le calcul, il y a 86400 secondes dans une journée, divisée par toute l'information disponible en ligne et ailleurs (simplifions : une infinité d'informations), le temps consacré pour chaque information tend vers... Zéro Seconde.
Prochain billet : 3- Le mythe de tout apprendre
Libellés :
Academie,
Autorite,
chaos,
Communication,
Connaissance,
Culture,
Education,
Emergence,
Information,
internet,
Livre,
Philosophie,
Semantique,
Societe,
Strategie,
Tendance
20 novembre 2006
2
Mythologies de la connaissance [1]
Il faut reconnaître que la production, le traitement et la diffusion d’informations numériques exponentielles que l’on observe aujourd’hui représentent une vague de fond sans précédent qui nous fera émerger dans une nouvelle société, dans un monde où l'accès à l'information n'est plus un obstacle.
On a tendance à penser que l'apprentissage de n'importe quelle connaissance peut se faire n'importe où, n'importe quand. Si l'accès n'est plus un frein, l'acquisition de la connaissance n'est pourtant pas devenue facile pour autant. Si toutes les informations du monde sont disponibles, se dit-on, il n'y a plus aucune raison de rester ignorant! Et pourtant si. Nous sommes encore aux prises avec d'anciens réflexes.
Par un heureux hasard commercial, j'en tiens pour preuve 3 publicités anodines dénichées hier dans le New York Times (papier) du dimanche. Des pubs banales, comme on peut en trouver ailleurs, pas nécessairement les meilleures, mais suffisamment adéquates pour le besoin de ma démonstration
1. Le mythe de l'apprentissage à distance
Regardez cette pub. Elle reprend un thème qui a émergé dès l'apparition des premiers appareils de communication à distance. "Apprenez n'importe où". "Étudiez avec les meilleurs professeurs sans vous rendre aux cours!". "Apprenez à votre propre rythme, quand vous voulez, où vous voulez".
L'enseignement à distance utilise ensuite une image forte : un adulte dans le métro de banlieue, question d'optimiser son downtime quotidien dans les transports infernaux. La variante que vous avez peut-être vu près de chez vous : une étudiante en pantoufle évaché auprès du foyer hivernal, un étudiant avec son café sur son balcon, ou écoutant son cours sur le sable chaud ...(ajoutez ici les autres lieux de vos rêves)...
L'enfer c'est les cours
Cette image est insidieuse. Tout étudiant sérieux sait que l'environnement le plus sain est celui qui n'offre aucune tentation. Pour se concentrer, ironiquement, il faut faire abstraction de l'environnement. Un bon endroit pour apprendre est souvent hors de chez soi, à la bibliothèque, ou... dans les cours. La cause d'une concentration réussie est une volonté. Mais avoir de la volonté ne s'achète pas. Avoir les CD ne veut pas dire que l'on va comprendre comment fonctionne le mystérieux mécanisme de la volition.
Quelqu'un qui a bien compris ça et qui possède le savoir-faire du savoir-apprendre est complètement indifférent face à cette annonce, car l'accroche vise une autre clientèle: celle qui pense que savoir c'est posséder.
Mais posséder un CD, un livre, c'est comme avoir des signets dans son navigateur web. Ce ne sont que des pointeurs. Sous l'avalanche de signes, ils n'ont pas appris que l'acquisition de connaissance se fait avec effort. Que même si le savoir (savant) possède des ressemblances structurelles avec l'opinion (intuitive), il s'en distingue par sa persistance et sa cohérence.
Learn anywhere
Un cours appris dans un métro bondé, évaché sur un sofa près du foyer, ou sur le balcon au dessus du trafic ne peut rien faire transcender. Ces poses sont celles du repos ou de la rêvasserie. Or apprendre ne se fait pas en étant sur la lune.
Accéder à toute la connaissance du monde, via le web (ou ici avec des CD de cours à distance), n'est le gage de rien sinon d'une apparence de pouvoir. Le pouvoir de posséder une information. Mais le vrai pouvoir résidera toujours dans l'acte d'appréhender la surcharge informationnelle et de filtrer intelligemment l'information.
L'illusion tient dans le fait que l'on n'apprend jamais "à son rythme" (moi mon rythme naturel, c'est les orteils en éventail avec un bon rhum épicé). C'est l'apprentissage qui demande son propre rythme : de l'effort et du temps. Ce qui n'a rien à voir avec un quelconque rythme vacancier.
Prochain billet : 2-Le mythe de l'apprentissage en tout temps.
On a tendance à penser que l'apprentissage de n'importe quelle connaissance peut se faire n'importe où, n'importe quand. Si l'accès n'est plus un frein, l'acquisition de la connaissance n'est pourtant pas devenue facile pour autant. Si toutes les informations du monde sont disponibles, se dit-on, il n'y a plus aucune raison de rester ignorant! Et pourtant si. Nous sommes encore aux prises avec d'anciens réflexes.
Par un heureux hasard commercial, j'en tiens pour preuve 3 publicités anodines dénichées hier dans le New York Times (papier) du dimanche. Des pubs banales, comme on peut en trouver ailleurs, pas nécessairement les meilleures, mais suffisamment adéquates pour le besoin de ma démonstration
1. Le mythe de l'apprentissage à distance
Regardez cette pub. Elle reprend un thème qui a émergé dès l'apparition des premiers appareils de communication à distance. "Apprenez n'importe où". "Étudiez avec les meilleurs professeurs sans vous rendre aux cours!". "Apprenez à votre propre rythme, quand vous voulez, où vous voulez".
L'enseignement à distance utilise ensuite une image forte : un adulte dans le métro de banlieue, question d'optimiser son downtime quotidien dans les transports infernaux. La variante que vous avez peut-être vu près de chez vous : une étudiante en pantoufle évaché auprès du foyer hivernal, un étudiant avec son café sur son balcon, ou écoutant son cours sur le sable chaud ...(ajoutez ici les autres lieux de vos rêves)...
L'enfer c'est les cours
Cette image est insidieuse. Tout étudiant sérieux sait que l'environnement le plus sain est celui qui n'offre aucune tentation. Pour se concentrer, ironiquement, il faut faire abstraction de l'environnement. Un bon endroit pour apprendre est souvent hors de chez soi, à la bibliothèque, ou... dans les cours. La cause d'une concentration réussie est une volonté. Mais avoir de la volonté ne s'achète pas. Avoir les CD ne veut pas dire que l'on va comprendre comment fonctionne le mystérieux mécanisme de la volition.
Quelqu'un qui a bien compris ça et qui possède le savoir-faire du savoir-apprendre est complètement indifférent face à cette annonce, car l'accroche vise une autre clientèle: celle qui pense que savoir c'est posséder.
Mais posséder un CD, un livre, c'est comme avoir des signets dans son navigateur web. Ce ne sont que des pointeurs. Sous l'avalanche de signes, ils n'ont pas appris que l'acquisition de connaissance se fait avec effort. Que même si le savoir (savant) possède des ressemblances structurelles avec l'opinion (intuitive), il s'en distingue par sa persistance et sa cohérence.
Learn anywhere
Un cours appris dans un métro bondé, évaché sur un sofa près du foyer, ou sur le balcon au dessus du trafic ne peut rien faire transcender. Ces poses sont celles du repos ou de la rêvasserie. Or apprendre ne se fait pas en étant sur la lune.
Accéder à toute la connaissance du monde, via le web (ou ici avec des CD de cours à distance), n'est le gage de rien sinon d'une apparence de pouvoir. Le pouvoir de posséder une information. Mais le vrai pouvoir résidera toujours dans l'acte d'appréhender la surcharge informationnelle et de filtrer intelligemment l'information.
L'illusion tient dans le fait que l'on n'apprend jamais "à son rythme" (moi mon rythme naturel, c'est les orteils en éventail avec un bon rhum épicé). C'est l'apprentissage qui demande son propre rythme : de l'effort et du temps. Ce qui n'a rien à voir avec un quelconque rythme vacancier.
Prochain billet : 2-Le mythe de l'apprentissage en tout temps.
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19 novembre 2006
6
Complot du complot
Évoquez la théorie du complot du 11-septembre sur votre blog et vous verrez augmenter vos visites. La porno --autre mot qui compte double-- est en passe de se faire recaler.
Je reçois de la visite sur ces mots de façon régulière et croissante. Depuis peu, j'ai droit à des commentaires (automatiques) m'invitant à connaître la vérité sur tel ou tel site. J'ai écrit à quelques reprises sur le sujet et je m'intéresse à l'impact d'Internet dans la diffusion des idées. Il est intéressant de voir l'impact de l'accès en mode "pull" par opposition au mode "push".
Mes billets qui me valent tant de visites:
- 11 septembre reloaded
- avant le 11 septembre
- la toile du 9/11
Mes billets concernant la crédibilité sur Internet (et qui ne me valent aucune visite ;-)
- Croire/berner : les "demandeurs de connaissance" doivent définir la crédibilité d'une page web
- Le problème du filtrage de l'information sur Internet : Umberto Eco sur l'impact de l'Internet sur la diffusion du savoir
-Qui croire quand informations et connaissances circulent librement ? : Knowledge Management et Autorité Cognitive
Le choix des mots
Évoquer autrefois la "théorie du complot" indiquait une prise de distance, souvent sceptique, normalement explicitant le désaccord avec une touche hautaine. L'expression rimait avec rumeur. Aujourd'hui, il n'est pas si sûr que cette distance soit conservée. Les "théoristes" utilisent positivement cette expression. Ils la revendiquent presque.
Sur Wikipédia, excellent endroit pour prendre le poul de l'intersubjectivité populaire, l'article sur la théorie du complot du 11 septembre [fr] utilise l'expression "théorie du complot" sans distance condescendante habituelle mais plutôt dans le sens de "théorie alternative à la théorie officielle".
WikiRumeur
Les rumeurs existent. Dans le sens qu'elles ont une existence réelle. Ce à quoi elles font référence n'est pas nécessaire la vérité. Wikipédia collige les "théories alternatives" sur le 11 septembre et elles ne sont pas toutes à mettre sous la catégorie délire de pananoïaques. Wikipedia a tout de même une tradition de "neutralité" dans sa rédaction et l'article n'essaye pas de faire passer des "faits" (non-vérifiés) pour des "preuves".
Mais avec Internet , nous sommes face à une horde d'enquêteurs de BD, des chercheurs de vérité dans une base de donnée. Nous avons accès à une somme énorme d'information, rapidement et de qualité (technique). Mais comment distinguent-ils le vrai du faux? La rhéthorique n'est plus enseigné, avec quels outils interprêtent-ils alors les informations trouvées sur Internet ? Le sens commun? Mais elle bien mauvaise quand il s'agit de science ou de justice...
Self-learning
À l'ère du "Columbo sur Internet", lister les doutes sur un site web revient à les légitimer. Même si c'est pour son côté ludique, s'intéresser à la chose peut devenir une caution. Je reste sceptique face à ces thèses, même si je me régale de leur ingéniosité, de leur finesse dans les détails logiques et de leurs emboîtements machiaveliques. Pourtant, en faire un billet, c'est en donner un certain echo.
Mais quand Wikipedia commence une phrase avec "Certains observateurs, comme Thierry Meyssan dans son livre (...)", je dis arrêtons de nous monter le bourrichon.
Meyssan, n'est PAS un obervateur. Il n'a rien observé, il n'était pas sur place. Il n'est qu'un "théoricien" du complot et sa thèse n'a que soulevé des suspicions et une suspicion n'est pas une preuve. Une preuve a un lien causal démontrée avec l'effet et ne peut être soumis à un jugement avec le pouce mouillé.
Le pentagone ne répond plus.
Meyssan est celui qui a soulevé le premier la théorie qu'un missile (et non un avion) ait touché le pentagone. Son explication force l'admiration et nous empêche de penser en rond.
Mais l'apparence d'impact de missile N'EST PAS une preuve que c'est un missile. Voler à une basse altitude N'EST PAS une preuve que ce ne pouvait pas être un avion : les avions volent à quelques pieds d'altitude à deux reprises --au décollage et à l'atterrissage --. Ce n'est donc pas impossible.
Un vidéo permet de simuler --sans musique et sans scénarisation dramatique-- les derniers instants du vol 77 qui a percuté le pentagone. Ici, aussi, ce n'est pas une preuve. Seulement une illustration. Elle a l'avantage d'illustrer la version officielle. Peut-être est-ce là son défaut?
Le FBI doit rendre public de nouveaux vidéos de l'écrasement sur le Pentagone le 22 decembre 2006 (source Judicial Watch). C'est un rendez-vous, donc.
Catégories Technorati: 911, conspiration, Savoir profane
Je reçois de la visite sur ces mots de façon régulière et croissante. Depuis peu, j'ai droit à des commentaires (automatiques) m'invitant à connaître la vérité sur tel ou tel site. J'ai écrit à quelques reprises sur le sujet et je m'intéresse à l'impact d'Internet dans la diffusion des idées. Il est intéressant de voir l'impact de l'accès en mode "pull" par opposition au mode "push".
Mes billets qui me valent tant de visites:
- 11 septembre reloaded
- avant le 11 septembre
- la toile du 9/11
Mes billets concernant la crédibilité sur Internet (et qui ne me valent aucune visite ;-)
- Croire/berner : les "demandeurs de connaissance" doivent définir la crédibilité d'une page web
- Le problème du filtrage de l'information sur Internet : Umberto Eco sur l'impact de l'Internet sur la diffusion du savoir
-Qui croire quand informations et connaissances circulent librement ? : Knowledge Management et Autorité Cognitive
Le choix des mots
Évoquer autrefois la "théorie du complot" indiquait une prise de distance, souvent sceptique, normalement explicitant le désaccord avec une touche hautaine. L'expression rimait avec rumeur. Aujourd'hui, il n'est pas si sûr que cette distance soit conservée. Les "théoristes" utilisent positivement cette expression. Ils la revendiquent presque.
Sur Wikipédia, excellent endroit pour prendre le poul de l'intersubjectivité populaire, l'article sur la théorie du complot du 11 septembre [fr] utilise l'expression "théorie du complot" sans distance condescendante habituelle mais plutôt dans le sens de "théorie alternative à la théorie officielle".
WikiRumeur
Les rumeurs existent. Dans le sens qu'elles ont une existence réelle. Ce à quoi elles font référence n'est pas nécessaire la vérité. Wikipédia collige les "théories alternatives" sur le 11 septembre et elles ne sont pas toutes à mettre sous la catégorie délire de pananoïaques. Wikipedia a tout de même une tradition de "neutralité" dans sa rédaction et l'article n'essaye pas de faire passer des "faits" (non-vérifiés) pour des "preuves".
Mais avec Internet , nous sommes face à une horde d'enquêteurs de BD, des chercheurs de vérité dans une base de donnée. Nous avons accès à une somme énorme d'information, rapidement et de qualité (technique). Mais comment distinguent-ils le vrai du faux? La rhéthorique n'est plus enseigné, avec quels outils interprêtent-ils alors les informations trouvées sur Internet ? Le sens commun? Mais elle bien mauvaise quand il s'agit de science ou de justice...
Self-learning
À l'ère du "Columbo sur Internet", lister les doutes sur un site web revient à les légitimer. Même si c'est pour son côté ludique, s'intéresser à la chose peut devenir une caution. Je reste sceptique face à ces thèses, même si je me régale de leur ingéniosité, de leur finesse dans les détails logiques et de leurs emboîtements machiaveliques. Pourtant, en faire un billet, c'est en donner un certain echo.
Mais quand Wikipedia commence une phrase avec "Certains observateurs, comme Thierry Meyssan dans son livre (...)", je dis arrêtons de nous monter le bourrichon.
Meyssan, n'est PAS un obervateur. Il n'a rien observé, il n'était pas sur place. Il n'est qu'un "théoricien" du complot et sa thèse n'a que soulevé des suspicions et une suspicion n'est pas une preuve. Une preuve a un lien causal démontrée avec l'effet et ne peut être soumis à un jugement avec le pouce mouillé.
Le pentagone ne répond plus.
Meyssan est celui qui a soulevé le premier la théorie qu'un missile (et non un avion) ait touché le pentagone. Son explication force l'admiration et nous empêche de penser en rond.
Mais l'apparence d'impact de missile N'EST PAS une preuve que c'est un missile. Voler à une basse altitude N'EST PAS une preuve que ce ne pouvait pas être un avion : les avions volent à quelques pieds d'altitude à deux reprises --au décollage et à l'atterrissage --. Ce n'est donc pas impossible.
Un vidéo permet de simuler --sans musique et sans scénarisation dramatique-- les derniers instants du vol 77 qui a percuté le pentagone. Ici, aussi, ce n'est pas une preuve. Seulement une illustration. Elle a l'avantage d'illustrer la version officielle. Peut-être est-ce là son défaut?
Le FBI doit rendre public de nouveaux vidéos de l'écrasement sur le Pentagone le 22 decembre 2006 (source Judicial Watch). C'est un rendez-vous, donc.
Catégories Technorati: 911, conspiration, Savoir profane
Libellés :
Conspirationisme
13 novembre 2006
6
Dessine moi le web 2.0
Lancé il y a une semaine par l'agence web Groupe Reflect, ce site Dessine moi le web 2.0 réunit des visions du Web de demain sur un même blogue, expliqué par des gens importants de la blogosphère francophone. via Écran (Libé)
Ce projet, www.deuxzero.com, est une belle initiative pour retrouver, en français, des arguments pour -- et contre -- ce buzz-word qui est enfin entrée dans la sphère marketing depuis quelques temps et qui contamine tout le vocabulaire à la sauce 2.0. Le site permet en tout cas de lire d'autres point de vue, utiles ensuite pour tenter d'expliquer le phénomène de cette sixième culture du web...
(Les américains, eux, sont déjà à parler web 3.0 (le web sémantique). Ah! serions-nous toujours un browser de retard? Moi, ce que j'en dit, "pis alors! Pourquoi pas un web 3.1416 tant qu'à y être?")
Le chiffre de la bête
A ma connaissance, la numérotation est une convention geek mais qui a depuis longtemps été repris par les commerciaux (changer le digit pour faire vendre est une pratique courante en marketing de logiciel). Il ne faut pas s'étonner de l'engouement actuel pour nommer le métamorphose en cours. Ce n'est qu'un nom de code...
(et si vous êtes intéressé au web sémantique, ça se discute déjà en français sur une planète près de chez vous...)
Ce projet, www.deuxzero.com, est une belle initiative pour retrouver, en français, des arguments pour -- et contre -- ce buzz-word qui est enfin entrée dans la sphère marketing depuis quelques temps et qui contamine tout le vocabulaire à la sauce 2.0. Le site permet en tout cas de lire d'autres point de vue, utiles ensuite pour tenter d'expliquer le phénomène de cette sixième culture du web...
(Les américains, eux, sont déjà à parler web 3.0 (le web sémantique). Ah! serions-nous toujours un browser de retard? Moi, ce que j'en dit, "pis alors! Pourquoi pas un web 3.1416 tant qu'à y être?")
Le chiffre de la bête
A ma connaissance, la numérotation est une convention geek mais qui a depuis longtemps été repris par les commerciaux (changer le digit pour faire vendre est une pratique courante en marketing de logiciel). Il ne faut pas s'étonner de l'engouement actuel pour nommer le métamorphose en cours. Ce n'est qu'un nom de code...
(et si vous êtes intéressé au web sémantique, ça se discute déjà en français sur une planète près de chez vous...)
11 novembre 2006
0
Bug sur Google map
Google map possède de très bons satellites avec une précision au milimètre ou cette bestiole fait 50 mètres!
Source : Geekzone
Source : Geekzone
Il sera une fois...la vie
Documentaires du futur. via Hubert de InternetActu.
Metalosis Maligna est un documentaire sur une étrange maladie qui affecte des patients qui ont reçus des implants artificiels. "Les implants, pareils à des tumeurs, se recombinent et se décomposent pour transformer les corps malades en d’improbables constructions mécaniques". Pays bas. 7 min, anglais.
Metalosis Maligna est un documentaire sur une étrange maladie qui affecte des patients qui ont reçus des implants artificiels. "Les implants, pareils à des tumeurs, se recombinent et se décomposent pour transformer les corps malades en d’improbables constructions mécaniques". Pays bas. 7 min, anglais.
The Order Electrus est un documentaire sur des espèces mutantes d’insectes électroniques nées sur des sites industriels abandonnés. Leur vie, leurs moeurs, leur habitat. Pays bas. 7 min, anglais.
Dois-je préciser qu'ils sont fictifs? Ou alors Youtube, depuis qu'il ont été achetés par Google, indexe aussi tous les vidéos dans le futur aussi... ;-)
07 novembre 2006
0
Moteur de recherche des meilleurs blogs francophones
Vincent Abry vient de mettre en ligne un moteur de recherche parmi les carnets en français les plus populaires (actuellement les requêtes fouillent 200 blogs) basé sur Google Co-op.
Pour monter sa liste de blogs, il a utilisé ces classements :
-Le classement des blogs francophones Top100 de Alianzo
-Le classement Top100 Edelman/Technorati
-Le classement des 50 premiers blogs québécois de HouHou Blog
Très pratique si l'on veut savoir ce qui s'est dit d'important parmi la blogosphère vedette sur un sujet donné. Question parfois de ne pas répéter ce qui s'est dit et qui a déjà eu un écho. Ou l'inverse si vous êtes en marketing: pour savoir ce que la caisse de raisonnance a à offrir!
À propos des "classements" de blogues (et sa relative complexité et subjectivité), voir un billet d'Éric Baillargeon ou les commentaires sous le billet de Houhou.
Pour monter sa liste de blogs, il a utilisé ces classements :
-Le classement des blogs francophones Top100 de Alianzo
-Le classement Top100 Edelman/Technorati
-Le classement des 50 premiers blogs québécois de HouHou Blog
Très pratique si l'on veut savoir ce qui s'est dit d'important parmi la blogosphère vedette sur un sujet donné. Question parfois de ne pas répéter ce qui s'est dit et qui a déjà eu un écho. Ou l'inverse si vous êtes en marketing: pour savoir ce que la caisse de raisonnance a à offrir!
À propos des "classements" de blogues (et sa relative complexité et subjectivité), voir un billet d'Éric Baillargeon ou les commentaires sous le billet de Houhou.
Internet , la contre-démocratie
Internet modifie en profondeur les pratiques, mais aussi nos définitions de la démocratie. (...) Mais Internet ne sera pas la nouvelle Agora démocratique, cette fonction qui relève du Parlement. Source ntiourtite de Place de la Démocratie
Internet et démocratie. Hum! Un regard rafraîchissant à lire sur PdlD: on y découvre que Pierre Rosanvallon sépare les éléments de la démocratie en trois temps.
1. La prise de parole
"Internet diminue le coût d’accès à l’expression". L’opinion publique émerge d’une opinion individuelle, et non plus organisée et structurée.
2. Le débat
"La délibération est le pouvoir de changer son point de vue après s’être confronté aux opinions contradictoires". Or Internet nous permet d'échapper à la confrontation. Il y a toujours une communauté qui peut énoncer nos intérêts.
3. L’agir en commun
"Internet facilite plus facilement les actions en opposition que la construction d’enjeux positifs.
Internet serait au service de la Contre-démocratie, thème de son dernier ouvrage où il poursuit sa réflexion sur la citoyenneté et la participation."
C'est le livre que je me suis procuré hier: La contre-démocratie : La politique à l'âge de la défiance, de Pierre Rosanvallon, Et je compte bien le dévorer rapidement.
La contre-démocratie, ce n'est pas le contraire de la démocratie; c'est plutôt la forme de démocratie de suspicion organisé face à la démocratie de la légitimité électorale. Elle vise à prolonger et à étendre les effets des institutions démocratiques légales. Mais pas à lui donner des chèques en blanc.
Suspicion comme dans théories du complot mais aussi comme dans forum et discussion.
Un certain usage d'Internet semble donc émerger comme un pouvoir contre le pouvoir. Serait-ce la blogosphère? La blogosphère ce n'est pas juste des opinions polarisées comme l'on retrouve dans la sphère publique. Il y a une réelle diversité. Intéressant. A suivre
Internet et démocratie. Hum! Un regard rafraîchissant à lire sur PdlD: on y découvre que Pierre Rosanvallon sépare les éléments de la démocratie en trois temps.
1. La prise de parole
"Internet diminue le coût d’accès à l’expression". L’opinion publique émerge d’une opinion individuelle, et non plus organisée et structurée.
2. Le débat
"La délibération est le pouvoir de changer son point de vue après s’être confronté aux opinions contradictoires". Or Internet nous permet d'échapper à la confrontation. Il y a toujours une communauté qui peut énoncer nos intérêts.
3. L’agir en commun
"Internet facilite plus facilement les actions en opposition que la construction d’enjeux positifs.
Internet serait au service de la Contre-démocratie, thème de son dernier ouvrage où il poursuit sa réflexion sur la citoyenneté et la participation."
C'est le livre que je me suis procuré hier: La contre-démocratie : La politique à l'âge de la défiance, de Pierre Rosanvallon, Et je compte bien le dévorer rapidement.
La contre-démocratie, ce n'est pas le contraire de la démocratie; c'est plutôt la forme de démocratie de suspicion organisé face à la démocratie de la légitimité électorale. Elle vise à prolonger et à étendre les effets des institutions démocratiques légales. Mais pas à lui donner des chèques en blanc.
Suspicion comme dans théories du complot mais aussi comme dans forum et discussion.
Un certain usage d'Internet semble donc émerger comme un pouvoir contre le pouvoir. Serait-ce la blogosphère? La blogosphère ce n'est pas juste des opinions polarisées comme l'on retrouve dans la sphère publique. Il y a une réelle diversité. Intéressant. A suivre
01 novembre 2006
10
Changement d'humanité
J'ai brisé mon ordinateur portable il y a 3 semaines. Je me suis retrouvé tout à coup prisonnier dans une faille espace-temps en trois dimensions où le temps se déroule linéairement, les distances se subissent par le déplacement et la lecture s'effectue sur des arbres morts.
Avouons tout de même que le papier a l'avantage d'être multiplateforme, sans problème de batterie et de n'avoir aucun délai de boot.
Et c'est comme ça que je me suis acheté "Les bienveillantes" de Jonathan Littell. 900 pages. Bien tassé. Sans paragraphe. Et une grosseur de police à faire froncer un aigle. Mais une fresque colossale à couper le souffle!
Si je garde un silence-blog, c'est qu'il m'est impossible de lâcher le livre. Que je lis à petite dose chaque fois que je peux. Au grand dam de ma douce qui attend impatiemment pour me le voler...
"Frères humains, laissez-moi vous raconter comment ça s'est passé..."
Nous sommes dans la marge de l'humanité, mais au coeur de l'Histoire du XXe siècle, ce tournant où l'humain entrait par la mauvaise porte dans la société de masse. Nous voilà du côté des bourreaux, dans cette machine administrative effrayante, dépassée par cette logistique sophistiquée de la "solution finale". Nous le vivons de l’intérieur, mais du mauvais côté, en suivant le sinistre destin d'un SS dans un Einsatzgruppen (groupes mobiles derrière l’armée allemande, occupés à exterminer les communistes et les juifs des territoires conquis).
Le résultat est littéralement saisissant. La documentation et la préparation de l'auteur laissent pantois et ajoute au réalisme de la description. On a le souffle coupé : sommes-nous sur la planète Terre?
"Les bienveillantes" de Jonathan Littell
- un extrait
- la critique de télérama
- le compte-rendu de Buzz Littéraire
- des commentaires sur Milles-feuilles
- 280 000 copies vendues en 6 semaines.
- en lice pour le Goncourt
- et battera-t-il Da Vinci Code? (en chiffre, car en littérature, c'est déjà gagné à la première page)
Le régime sans extérieur
Il m'est apparu à la lecture que chaque régime (le nazisme, le fascisme, le stalinisme, le maoïsme...le capitalisme) apporte son lot d'horreurs et d'incohérences. Mais que prisonnier dans un, il nous semble impossible de comprendre la logique de l'autre. La cohérence de l'être est tributaire du régime dans lequel on évolue. De l'extérieur du capitalisme, on pourrait peut-être dire à quel point nous sommes fous et avons laissé la "machine" écraser tant de gens sans réagir. Quand on regarde le nazisme, c'est ce que l'on se dit. Ce livre nous montre un monde incompréhensible. C'était pourtant il n'y a que 60 ans.
Mais aujourd'hui, c'est nous qui sommes dans un tout nouveau monde.
Je comprends maintenant avec étonnement pourquoi l'humanisme s'est brisé dans cette catastrophe. C'est au nom de l'Homme que l'on a tenté de créer une société qui s'est finalement déshumanisée elle-même. L'héritage humaniste de la modernité s'est retrouvé dans un cul de sac. Mais je vois aussi pourquoi nous laissons aujourd'hui tant de place au "marché" et à l'idéologie de la machine et de la communication. La "cybernétique" a pris son envol au lendemain de la Seconde guerre mondiale. En réaction contre cet humanisme qui s'est fourvoyé. Nous ne voulons plus faire confiance à l'humain. Tous nos problèmes sociaux, bureaucratiques et politiques y trouvent origine.
Mais alors qui lira mes billets quand nous serons tous des machines?
Avouons tout de même que le papier a l'avantage d'être multiplateforme, sans problème de batterie et de n'avoir aucun délai de boot.
Et c'est comme ça que je me suis acheté "Les bienveillantes" de Jonathan Littell. 900 pages. Bien tassé. Sans paragraphe. Et une grosseur de police à faire froncer un aigle. Mais une fresque colossale à couper le souffle!
Si je garde un silence-blog, c'est qu'il m'est impossible de lâcher le livre. Que je lis à petite dose chaque fois que je peux. Au grand dam de ma douce qui attend impatiemment pour me le voler...
"Frères humains, laissez-moi vous raconter comment ça s'est passé..."
Nous sommes dans la marge de l'humanité, mais au coeur de l'Histoire du XXe siècle, ce tournant où l'humain entrait par la mauvaise porte dans la société de masse. Nous voilà du côté des bourreaux, dans cette machine administrative effrayante, dépassée par cette logistique sophistiquée de la "solution finale". Nous le vivons de l’intérieur, mais du mauvais côté, en suivant le sinistre destin d'un SS dans un Einsatzgruppen (groupes mobiles derrière l’armée allemande, occupés à exterminer les communistes et les juifs des territoires conquis).
Le résultat est littéralement saisissant. La documentation et la préparation de l'auteur laissent pantois et ajoute au réalisme de la description. On a le souffle coupé : sommes-nous sur la planète Terre?
"Les bienveillantes" de Jonathan Littell
- un extrait
- la critique de télérama
- le compte-rendu de Buzz Littéraire
- des commentaires sur Milles-feuilles
- 280 000 copies vendues en 6 semaines.
- en lice pour le Goncourt
- et battera-t-il Da Vinci Code? (en chiffre, car en littérature, c'est déjà gagné à la première page)
Le régime sans extérieur
Il m'est apparu à la lecture que chaque régime (le nazisme, le fascisme, le stalinisme, le maoïsme...le capitalisme) apporte son lot d'horreurs et d'incohérences. Mais que prisonnier dans un, il nous semble impossible de comprendre la logique de l'autre. La cohérence de l'être est tributaire du régime dans lequel on évolue. De l'extérieur du capitalisme, on pourrait peut-être dire à quel point nous sommes fous et avons laissé la "machine" écraser tant de gens sans réagir. Quand on regarde le nazisme, c'est ce que l'on se dit. Ce livre nous montre un monde incompréhensible. C'était pourtant il n'y a que 60 ans.
Mais aujourd'hui, c'est nous qui sommes dans un tout nouveau monde.
Je comprends maintenant avec étonnement pourquoi l'humanisme s'est brisé dans cette catastrophe. C'est au nom de l'Homme que l'on a tenté de créer une société qui s'est finalement déshumanisée elle-même. L'héritage humaniste de la modernité s'est retrouvé dans un cul de sac. Mais je vois aussi pourquoi nous laissons aujourd'hui tant de place au "marché" et à l'idéologie de la machine et de la communication. La "cybernétique" a pris son envol au lendemain de la Seconde guerre mondiale. En réaction contre cet humanisme qui s'est fourvoyé. Nous ne voulons plus faire confiance à l'humain. Tous nos problèmes sociaux, bureaucratiques et politiques y trouvent origine.
Mais alors qui lira mes billets quand nous serons tous des machines?
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Perso,
Philosophie,
Societe
22 octobre 2006
1
L'exemple de Silicon Valley
Il peut paraître étonnant de se faire répondre ceci à une époque où la "virtualité" devient la "norme": dans le domaine du financement des entreprises, ce n'est pas qui tu connais, mais où tu es qui compte.
Dans un article publié dans le New York Times aujourd'hui (It's not Who You Know. It's Where You Are), Randall Stross décrit l'écosystème qui permet à Silicon Valley d'être (et de rester) l'épicentre de tous les investissements et des ressources en nouvelles technologies.
Milieu fertile
Un tel écosystème comprend non seulement des entrepreneurs et des investisseurs, mais aussi une foule d'autres acteurs comme des "agents d'immeuble, des comptables, des chasseurs de têtes et des avocats qui comprennent la situation des entrepreneurs".
L'exemple qu'il cite : même à New York, il peut être difficile de trouver une firme d'avocat prête à décaler la facturation des premiers 20 000 dollars de gestion légale nécessaire au décollage d'une entreprise. Dans la Silicon Valley, c'est pratique courante.
Tous les intervenants participent
Mais ce n'est pas seulement une question de financement : la main d'oeuvre aussi doit être prête à investir. L'auteur de l'article souligne qu'il n'est pas rare que les ressources travaillent gratuitment en échange de parts dans l'entreprise. Et ce pendant plusieurs mois.
Travailler sans salaire? Il me semble que quelque part dans la chaîne quelques personnes payent (ou emplissent leur cartes de crédit) afin que le miracle se produise. Évidemment, si on ne comptent que sur les investisseurs, la manne se tarirait très vite. Je comprends donc qu'à Silicon Valley, l'écosystème au complet, chaque partie, à petite dose, contribue à faire lever les projets.
La proximité comme facteur décisif
Ce qui ressort de l'article, c'est qu'il ne s'agit pas seulement d'avoir un bassin de gens talentueux, des grappes industrielles à l'avant plan, de grandes universités et beaucoup d'argent à investir : la proximité aide à se rencontrer.
Los Angeles, ville donnée en exemple dans l'article, est endroit qui n'a rien à envier à Silicon Valley, mais Dieu que c'est dispersé sur un grand territoire! Il est si dur pour les entrepreneurs et les investisseurs de se rencontrer. Grand territoire, réseautage plus lent, accords plus long à régler, moins de compagnies formées, moins de modèle de réussite, et l'écosystème se dissipe comme un gas.
L'auteur de l'article insiste beaucoup sur le temps de réaction: être physiquement près des investisseurs est essentiel. Les rencontres fréquentes et souvent avec de cours délais laissent peu de chance à un entrepreneur "excentré". C'est que la présence physique est souvent irremplaçable lorsque la discussion devient très sérieuse. Le téléphone, la téléconférence et encore moins des "nouveaux outils" comme Second Life ne peuvent pas faire le poids comparé à une vraie rencontre face-à-face.
Comme quoi, même dans les nouvelles technolgies virtuelles, les bonnes vieilles techniques de relation humaine (proximité, rencontre face-à-face, confiance) fonctionnent toujours...
Ma lecture
Il me semble à la lecture de l'article que pour qu'une industrie de nouvelles technologies puisse lever et former une hub important dans une ville (ou une région), la venue (et la proximité) des investisseurs n'est pas la seule clef (même si elle est essentielle). Il y a un effet de levier quand tous les autres industries reconnaissent sa valeur. Le banquier, l'avocat, le comptable, le propriétaire foncier doivent être touché (et croire) au buzz de cette industrie. Et que ce buzz se concrétise en résultat palpable (et rentable).
L'industrie a donc besoin d'une caisse de résonnance pour faire sortir le message hors de son réseau. Nos réseaux ont besoin de se connnecter à d'autres réseaux pour répandre le message. Notre réalité ne doit plus sembler ésotérique à une très grande frange de décideurs locaux. Les médias ont intérêt à offrir une visibilité à cette émergence pour y donner une réalité.
Il faut une façon pour que le poul du milieu (pour reprendre un mot de Sébastien Paquet) soit entendu. Actuellement, il est trop fragmenté et inaudible. Êtes-vous d'accord?
Dans un article publié dans le New York Times aujourd'hui (It's not Who You Know. It's Where You Are), Randall Stross décrit l'écosystème qui permet à Silicon Valley d'être (et de rester) l'épicentre de tous les investissements et des ressources en nouvelles technologies.
Milieu fertile
Un tel écosystème comprend non seulement des entrepreneurs et des investisseurs, mais aussi une foule d'autres acteurs comme des "agents d'immeuble, des comptables, des chasseurs de têtes et des avocats qui comprennent la situation des entrepreneurs".
L'exemple qu'il cite : même à New York, il peut être difficile de trouver une firme d'avocat prête à décaler la facturation des premiers 20 000 dollars de gestion légale nécessaire au décollage d'une entreprise. Dans la Silicon Valley, c'est pratique courante.
Tous les intervenants participent
Mais ce n'est pas seulement une question de financement : la main d'oeuvre aussi doit être prête à investir. L'auteur de l'article souligne qu'il n'est pas rare que les ressources travaillent gratuitment en échange de parts dans l'entreprise. Et ce pendant plusieurs mois.
Travailler sans salaire? Il me semble que quelque part dans la chaîne quelques personnes payent (ou emplissent leur cartes de crédit) afin que le miracle se produise. Évidemment, si on ne comptent que sur les investisseurs, la manne se tarirait très vite. Je comprends donc qu'à Silicon Valley, l'écosystème au complet, chaque partie, à petite dose, contribue à faire lever les projets.
La proximité comme facteur décisif
Ce qui ressort de l'article, c'est qu'il ne s'agit pas seulement d'avoir un bassin de gens talentueux, des grappes industrielles à l'avant plan, de grandes universités et beaucoup d'argent à investir : la proximité aide à se rencontrer.
Los Angeles, ville donnée en exemple dans l'article, est endroit qui n'a rien à envier à Silicon Valley, mais Dieu que c'est dispersé sur un grand territoire! Il est si dur pour les entrepreneurs et les investisseurs de se rencontrer. Grand territoire, réseautage plus lent, accords plus long à régler, moins de compagnies formées, moins de modèle de réussite, et l'écosystème se dissipe comme un gas.
L'auteur de l'article insiste beaucoup sur le temps de réaction: être physiquement près des investisseurs est essentiel. Les rencontres fréquentes et souvent avec de cours délais laissent peu de chance à un entrepreneur "excentré". C'est que la présence physique est souvent irremplaçable lorsque la discussion devient très sérieuse. Le téléphone, la téléconférence et encore moins des "nouveaux outils" comme Second Life ne peuvent pas faire le poids comparé à une vraie rencontre face-à-face.
Comme quoi, même dans les nouvelles technolgies virtuelles, les bonnes vieilles techniques de relation humaine (proximité, rencontre face-à-face, confiance) fonctionnent toujours...
Ma lecture
Il me semble à la lecture de l'article que pour qu'une industrie de nouvelles technologies puisse lever et former une hub important dans une ville (ou une région), la venue (et la proximité) des investisseurs n'est pas la seule clef (même si elle est essentielle). Il y a un effet de levier quand tous les autres industries reconnaissent sa valeur. Le banquier, l'avocat, le comptable, le propriétaire foncier doivent être touché (et croire) au buzz de cette industrie. Et que ce buzz se concrétise en résultat palpable (et rentable).
L'industrie a donc besoin d'une caisse de résonnance pour faire sortir le message hors de son réseau. Nos réseaux ont besoin de se connnecter à d'autres réseaux pour répandre le message. Notre réalité ne doit plus sembler ésotérique à une très grande frange de décideurs locaux. Les médias ont intérêt à offrir une visibilité à cette émergence pour y donner une réalité.
Il faut une façon pour que le poul du milieu (pour reprendre un mot de Sébastien Paquet) soit entendu. Actuellement, il est trop fragmenté et inaudible. Êtes-vous d'accord?
14 octobre 2006
2
Les universités à l'ère de l'information
Annonce.
Manuel Castells, l'auteur de La Galaxie Internet viendra donner à Montréal lundi 10 h (heure de Montréal -18 heure, heure de Paris), une conférence intitulée «Les universités à l'ère de l'information» qui sera aussi diffusée en direct sur le web.
C'est à partir de Manuel Castells et son livre que j'ai pu indetifier 4 des 6 cultures d'internet de mon billet sur la culture web 2.0/internet 6.0
Il sera physiquement à l'UQAM à 10h au Complexe des sciences Pierre-Dansereau, Pavillon Sherbrooke (amphithéâtre SH-2800), au 200, rue Sherbrooke Ouest, à Montréal.
Diffusé simultanément à la Téluq à Québec, au 455, rue du Parvis (quartier St-Roch), salle 2332.
Réservations (et instructions pour le webcast) : www.teluq.uqam.ca/grandes_conferences
PS : je crois que le webcast sera à cette adresse (sous toutes réserves) http://132.214.1.5:88/manuel_castells/
Manuel Castells, l'auteur de La Galaxie Internet viendra donner à Montréal lundi 10 h (heure de Montréal -18 heure, heure de Paris), une conférence intitulée «Les universités à l'ère de l'information» qui sera aussi diffusée en direct sur le web.
C'est à partir de Manuel Castells et son livre que j'ai pu indetifier 4 des 6 cultures d'internet de mon billet sur la culture web 2.0/internet 6.0
Il sera physiquement à l'UQAM à 10h au Complexe des sciences Pierre-Dansereau, Pavillon Sherbrooke (amphithéâtre SH-2800), au 200, rue Sherbrooke Ouest, à Montréal.
Diffusé simultanément à la Téluq à Québec, au 455, rue du Parvis (quartier St-Roch), salle 2332.
Réservations (et instructions pour le webcast) : www.teluq.uqam.ca/grandes_conferences
PS : je crois que le webcast sera à cette adresse (sous toutes réserves) http://132.214.1.5:88/manuel_castells/
12 octobre 2006
1
Éducation 2.0 et les blogues
Beau morceau d'anthologie sur "l'éducation 2.0".
Mario Asselin, de chez Opossum, était de passage à Montréal à la conférence WebCom2006.
Loic LeMeur l'a vidéo-interviewé pour notre plus grand plaisir. Il sort tout simplement les meilleurs arguments pour l'utilisation des blogues en milieu d'apprentissage. Éclairant! Un grand moment! Bravo Mario.
(lien, source et vidéo chez Loic)
Vendre le savoir ou diffuser le savoir?
Loic aborde à un moment la fameuse question concernant le prof qui blogue, n'est-ce pas laisser partir son savoir et se voir spolier? Christian Jacomino répond dans ses commentaires:
"les grands intellectuels des années 60 (Sartre et les autres) mettaient tout dans leurs livres... Ils écrivaient à tour de bras... Et quand ils faisaient une conférence, les amphi étaient pleins. On ne disait pas 'Je n'y vais pas, parce que j'ai déjà lu ce qu'il écrit', on disait 'Il faut absolument que j'y sois, parce que j'ai lu ce qu'il écrit'. Pourquoi en irait-il autrement avec les blogs? Ils feront monter la cote de certains prof.. Les meilleurs."
Il y a bel et bien une nouvelle écologie du savoir qui se met en place pour tous et chacun. Les meilleurs vont y gagner...
Mario Asselin, de chez Opossum, était de passage à Montréal à la conférence WebCom2006.
Loic LeMeur l'a vidéo-interviewé pour notre plus grand plaisir. Il sort tout simplement les meilleurs arguments pour l'utilisation des blogues en milieu d'apprentissage. Éclairant! Un grand moment! Bravo Mario.
(lien, source et vidéo chez Loic)
Vendre le savoir ou diffuser le savoir?
Loic aborde à un moment la fameuse question concernant le prof qui blogue, n'est-ce pas laisser partir son savoir et se voir spolier? Christian Jacomino répond dans ses commentaires:
"les grands intellectuels des années 60 (Sartre et les autres) mettaient tout dans leurs livres... Ils écrivaient à tour de bras... Et quand ils faisaient une conférence, les amphi étaient pleins. On ne disait pas 'Je n'y vais pas, parce que j'ai déjà lu ce qu'il écrit', on disait 'Il faut absolument que j'y sois, parce que j'ai lu ce qu'il écrit'. Pourquoi en irait-il autrement avec les blogs? Ils feront monter la cote de certains prof.. Les meilleurs."
Il y a bel et bien une nouvelle écologie du savoir qui se met en place pour tous et chacun. Les meilleurs vont y gagner...
11 octobre 2006
7
Dont acte
Je vous faisais part d'un questionnement le mois dernier à la conclusion d'un billet.
Je disais que je blogue depuis 2004, de façon indépendante de mon travail, sur mon temps personnel, mais que la compagnie pour laquelle je travaille n'en profitait pas, n'en retirait rien et n'arrivait même pas à y voir un avantage.
Je concluais alors "qu'une compagnie qui ne comprend pas ce qui m'enrichit n'est pas faite pour moi. Dont acte." Certains auront compris.
Oui. C'est chose faite Je ne travaille plus pour cette compagnie.
Me voilà maintenant chez Inpix Solutions Interactives. Heureux et débordant d'énergie, prêt de nouveau à atteindre des sommets. Un endroit avec du talent fou et un potentiel de plaisir qui ne demande qu'à être exploité.
Je me lance dans une nouvelle aventure. Vous êtes aux premières loges...
Je disais que je blogue depuis 2004, de façon indépendante de mon travail, sur mon temps personnel, mais que la compagnie pour laquelle je travaille n'en profitait pas, n'en retirait rien et n'arrivait même pas à y voir un avantage.
Je concluais alors "qu'une compagnie qui ne comprend pas ce qui m'enrichit n'est pas faite pour moi. Dont acte." Certains auront compris.
Oui. C'est chose faite Je ne travaille plus pour cette compagnie.
Me voilà maintenant chez Inpix Solutions Interactives. Heureux et débordant d'énergie, prêt de nouveau à atteindre des sommets. Un endroit avec du talent fou et un potentiel de plaisir qui ne demande qu'à être exploité.
Je me lance dans une nouvelle aventure. Vous êtes aux premières loges...
10 octobre 2006
0
Calculez la rentabilité de votre blog corporatif
Essayez de déterminer le retour sur investissement d'un blogue corporatif en disséquant les bénéfices, les coûts et les risque d'un carnet d'entreprise avec Calculating the ROI of blogging. (Via Éric Baillargeon)
Faire un carnet d'entreprise n'est techniquement pas compliqué mais psychologiquement souvent impossible à mettre en place : pour des raisons reliées aux secrets d'entreprise, il semble parfois trop risqué d'être transparent.
Mais une fois cet écueil évité, il y a aussi le retour sur l'investissement (en argent et/ou en énergie) qu'il faut évaluer soit au départ soit en cours. Il est toujours bon d'avoir certaines mesures pour évaluer le projet de façon relativement objective...
Faire un carnet d'entreprise n'est techniquement pas compliqué mais psychologiquement souvent impossible à mettre en place : pour des raisons reliées aux secrets d'entreprise, il semble parfois trop risqué d'être transparent.
Mais une fois cet écueil évité, il y a aussi le retour sur l'investissement (en argent et/ou en énergie) qu'il faut évaluer soit au départ soit en cours. Il est toujours bon d'avoir certaines mesures pour évaluer le projet de façon relativement objective...
Charlene Li de Forrester nous propose quelques pistes (ma traduction)
Si vous cherchez à ... éduquer votre consomateur
Cherchez à évaluer...si les visiteurs de votre blogue ont un plus grand taux de conversion
Si vous cherchez à ... avoir une plus grande visibilité dans les moteurs de recherche
Cherchez à évaluer...si le nombre de visites provenant de moteurs a augmenté
Si vous cherchez à ... réduire vos coûts de relation publique
Cherchez à évaluer... si le taux d'exposition sur le marché reste le même qu'avant
Si vous cherchez à ... rejoindre une clientèle niche motivée
Cherchez à évaluer... si vos coûts de communication diminuent
Si vous cherchez à ... répondre ou à atténuer des allégations sur d'autres blogues ou sites de nouvelles
Cherchez à évaluer... si la propagation de mauvaises nouvelles ralentit
Si vous cherchez à ... être plus proactif face aux demandes des clients
Cherchez à évaluer... si le taux de satisfaction et de rétention augmentent
Si vous cherchez à ... stimuler la productivité et l'innovation chez vos employés
Cherchez à évaluer... si le taux de satisfaction et de rétention augmentent chez eux
Si vous cherchez à ... augmenter la valeur du cours des actions avec une plus grande visibilité à l'intérieur de l'organisation
Cherchez à évaluer... la relation entre l'amélioration des sentiments des investisseurs et leur lecture du blogue.
Source: Calculating the ROI of blogging.
09 octobre 2006
0
Zéro Seconde cité par France Info
"Les 6 cultures d’Internet se côtoient et se mélangent (...) à vous de voir à laquelle vous appartenez ! "
France Info ce matin a fait un topo sur mon billet sur les six cultures d'Internet . Le fait que j'ai mis une copie de mon billet sur Agoravox.fr y a été pour quelque chose... Le journaliste a quand même réussi à se tromper sur mon prénom. Mais bon, tant que l'info circule...
Si vous avez le temps, allez voir les commentaires que les lecteurs m'ont laissé là-bas, sur AgoraVox. Ça ne vole pas haut. La zone des commentaires dans la blogosphère est encore une zone non-policée et laissée au trolls quand le blog ou le site devient populaire.
France Info ce matin a fait un topo sur mon billet sur les six cultures d'Internet . Le fait que j'ai mis une copie de mon billet sur Agoravox.fr y a été pour quelque chose... Le journaliste a quand même réussi à se tromper sur mon prénom. Mais bon, tant que l'info circule...
Si vous avez le temps, allez voir les commentaires que les lecteurs m'ont laissé là-bas, sur AgoraVox. Ça ne vole pas haut. La zone des commentaires dans la blogosphère est encore une zone non-policée et laissée au trolls quand le blog ou le site devient populaire.
07 octobre 2006
3
Les signets marketing de Rafidison
Johary Rafidison, un secret bien gardé, transfuge de France vers les arpents de neige, m'a offert ses signets marketing. (Copiez la photo, je sais qu'il va me demander de l'enlever Ok j'ai enlevé sa photo ;-).
Il vient de finir son stage au bureau et je sais qu'une vraie compagnie intelligente va reconnaître toute de suite son talent et l'embaucher.
C'est lui qui m'a guidé dans les liens vers les hits jeunesses sur youtube qui ont inspiré mon billet sur la consommation médiatique des jeunes (Teen teen, boring boring)
Quelques un de ses signets de veille marketing
http://captology.tv/node : le fameux blog de l'université de Stanford, il faut désormais s'inscrire pour pouvoir y participer mais ça reste ouvert.
http://aziz.typepad.com/economy_blogbuster/2006/05/advertising_blo.html Liste des blogs sur le marketing. Une vrai mine.
http://www.strategies.fr/blogs/index.php Liste des sites hots de l'heure.
www.marketingsherpa.com
Le monde du jeu vidéo : http://www.vedrashko.com/advertising/blog.htm
La musique : www.pandora.com
Vous connaissez Youtube et Dailymotion? essayez un peu : web2zero.tv
Johary utilise Netvibes comme agrégateur.
Il vient de finir son stage au bureau et je sais qu'une vraie compagnie intelligente va reconnaître toute de suite son talent et l'embaucher.
C'est lui qui m'a guidé dans les liens vers les hits jeunesses sur youtube qui ont inspiré mon billet sur la consommation médiatique des jeunes (Teen teen, boring boring)
Quelques un de ses signets de veille marketing
http://captology.tv/node : le fameux blog de l'université de Stanford, il faut désormais s'inscrire pour pouvoir y participer mais ça reste ouvert.
http://aziz.typepad.com/economy_blogbuster/2006/05/advertising_blo.html Liste des blogs sur le marketing. Une vrai mine.
http://www.strategies.fr/blogs/index.php Liste des sites hots de l'heure.
www.marketingsherpa.com
Le monde du jeu vidéo : http://www.vedrashko.com
La musique : www.pandora.com
Vous connaissez Youtube et Dailymotion? essayez un peu : web2zero.tv
Johary utilise Netvibes comme agrégateur.
06 octobre 2006
2
La toile du 9/11
Who killed John O'Neil, c'est le titre de la dernière vidéo disponible sur la conspiration du 11 septembre 2001.
Site originale whokilledjohnoneill.com
Version originale anglaise 100 minutes : multiples formats
Version originale sous-titrée en français
Source Reopen 911
(L'image est tirée de The 'Conspiracy' Art of Mark Lombardi)
Un cran plus loin dans la théorie de la conspiration. Le cercle se resserre. Les explications se raffinent. La forme s'adapte.
Cette fois-ci, c'est sous la forme d'une docu-fiction ou plutôt d'un huis-clos théâtral, un format plus percutant avec des révélations encore plus troublantes (et plus "gigantesque" car il inclut l'attentat de 1993 au WTC et par ricochet celui d'Oklahoma mais surtout les narcotrafiquants!). Troublant surtout par son auto-référence aux théories de la conspiration. Le document se joue en abyme et se pose la question que peut-on faire quand on a un doute?
Avec Internet, un tel discours peut atteindre et convaincre des niches plus sceptiques face aux théories de la conspiration du 11 septembre 2001. Ce vidéo est complémentaire aux Loose Change et au Press the thruth, il ne les remplace pas. Il est construit différemment pour convaincre différemment. Fascinantes, les métamorphoses de cette théorie. Si l'ensemble ne vous convainc pas, il y a toujours un détail qui soulève la suspicion.
La fiction pour débusquer le réel
Ce film possède une approche formelle assez créative, hors de l'ordinaire et assez provocatrice : c'est la mise en scène schizophrénique d'un sceptique qui traque les liens derrière les attentats du WTC et qui rencontre ses multiples personnalités (7!!) qui chacun possède un point de vue différent et contradictoire.
Le jeu sur la folie des révélations (le personnage se dédouble plus il avance dans ses révélations) refuse l'approche réaliste et nous force à nous concentrer sur le discours, le contenu, le fil du drame qui se construit littéralement devant nos yeux et prends tout son sens à mesure que l'histoire avance.
Ceux qui sont habitués à se faire tout pré-digérer l'information vont avoir ici une indigestion. Sa forme va rebuter certains mais plaire à d'autres. Pour les sensationnalistes, Loose Change est plutôt pour eux. Ici, la forme est dense, cérébrale, mais non exempt de tension dramatique, avec un jeu entièrement axé sur le dialogue.
La mémétique du 9/11
Et c'est là le génie de la théorie de la conspiration vue sous l'angle de la mémétique. Un mème c'est une "unité d'information culturelle transmissible (idée, technique, comportement, habitude, tradition, mode) qui se copie d'un cerveau vers d'autres cerveaux, selon des processus évolutionnistes" (source).
Le mème de la conspiration du 9/11 est très prolifique et possède de multiples formes (parfois incompatibles). Grâce au web des réseaux sociaux et aux plateformes de diffusion de vidéos apparues dans les dernières années, la théorie prend divers formes, de plus en plus sophistiquées.
Le fond reste le même : les attentats ont été produits (ou financés ou récupérés) par le gouvernement américain (ou le complexe militaro-industriel / services-secrets) pour justifier une guerre (ou un resserrement des droits civils ou l'accès au pétrole, ou pour faire redémarrer l'industrie militaire). Ici, je vous laisse la surprise de trouver qui est derrière tout ça.
Le vidéo est une mise en scène d'informations qui existaient déjà (Michael Moore avait déjà élaboré certaines pistes dans son film) : un tissu serré de gens qui ont tramé ou profité des attentats pour leur profit personnel.
Le vidéo mitraille une série de nom et liens entre eux (et vous avez intérêt à prendre des notes!). Il faut avoir une véritable culture de la conspiration pour suivre. Les liens mènent encore plus loin que les autres car il révèlent un cancer encore plus gros qui contrôle le monde.
Faites vos devoirs
Car vous allez ensuite faire vos devoirs et tenter de corréler toutes ces informations et vous faire une idée, vous aussi, par vous même. Enquêtez sur John O'Neil, il est la clef du 9/11, disent-ils.
Et ainsi ce mème aura réussi à se propager dans une tête de plus. Le problème n'est pas de se faire "infecté" par ce mème, mais bien que vous aurez à décider si l'autre mème, celle de la version officielle des attentats du 11 septembre, n'est pas lui-aussi un virus qu'on vous a inculqué... Troublant, n'est-ce pas?
Post scriptum du 7 octobre : il y a un interview aujourd'hui de Noam Chomsky sur la théorie de la conspiration. Il reste très sceptique, pour ne pas dire opposé, en soulignant que les théories, comme l'utilisation du 911 par Bush, détournent l'attention des vrais problèmes. Il écorche au passage les naïfs qui croient que l'on peut faire sa propre commision d'enquête derrière un clavier...
Site originale whokilledjohnoneill.com
Version originale anglaise 100 minutes : multiples formats
Version originale sous-titrée en français
Source Reopen 911
(L'image est tirée de The 'Conspiracy' Art of Mark Lombardi)
Un cran plus loin dans la théorie de la conspiration. Le cercle se resserre. Les explications se raffinent. La forme s'adapte.
Cette fois-ci, c'est sous la forme d'une docu-fiction ou plutôt d'un huis-clos théâtral, un format plus percutant avec des révélations encore plus troublantes (et plus "gigantesque" car il inclut l'attentat de 1993 au WTC et par ricochet celui d'Oklahoma mais surtout les narcotrafiquants!). Troublant surtout par son auto-référence aux théories de la conspiration. Le document se joue en abyme et se pose la question que peut-on faire quand on a un doute?
Avec Internet, un tel discours peut atteindre et convaincre des niches plus sceptiques face aux théories de la conspiration du 11 septembre 2001. Ce vidéo est complémentaire aux Loose Change et au Press the thruth, il ne les remplace pas. Il est construit différemment pour convaincre différemment. Fascinantes, les métamorphoses de cette théorie. Si l'ensemble ne vous convainc pas, il y a toujours un détail qui soulève la suspicion.
La fiction pour débusquer le réel
Ce film possède une approche formelle assez créative, hors de l'ordinaire et assez provocatrice : c'est la mise en scène schizophrénique d'un sceptique qui traque les liens derrière les attentats du WTC et qui rencontre ses multiples personnalités (7!!) qui chacun possède un point de vue différent et contradictoire.
Le jeu sur la folie des révélations (le personnage se dédouble plus il avance dans ses révélations) refuse l'approche réaliste et nous force à nous concentrer sur le discours, le contenu, le fil du drame qui se construit littéralement devant nos yeux et prends tout son sens à mesure que l'histoire avance.
Ceux qui sont habitués à se faire tout pré-digérer l'information vont avoir ici une indigestion. Sa forme va rebuter certains mais plaire à d'autres. Pour les sensationnalistes, Loose Change est plutôt pour eux. Ici, la forme est dense, cérébrale, mais non exempt de tension dramatique, avec un jeu entièrement axé sur le dialogue.
La mémétique du 9/11
Et c'est là le génie de la théorie de la conspiration vue sous l'angle de la mémétique. Un mème c'est une "unité d'information culturelle transmissible (idée, technique, comportement, habitude, tradition, mode) qui se copie d'un cerveau vers d'autres cerveaux, selon des processus évolutionnistes" (source).
Le mème de la conspiration du 9/11 est très prolifique et possède de multiples formes (parfois incompatibles). Grâce au web des réseaux sociaux et aux plateformes de diffusion de vidéos apparues dans les dernières années, la théorie prend divers formes, de plus en plus sophistiquées.
Le fond reste le même : les attentats ont été produits (ou financés ou récupérés) par le gouvernement américain (ou le complexe militaro-industriel / services-secrets) pour justifier une guerre (ou un resserrement des droits civils ou l'accès au pétrole, ou pour faire redémarrer l'industrie militaire). Ici, je vous laisse la surprise de trouver qui est derrière tout ça.
Le vidéo est une mise en scène d'informations qui existaient déjà (Michael Moore avait déjà élaboré certaines pistes dans son film) : un tissu serré de gens qui ont tramé ou profité des attentats pour leur profit personnel.
Le vidéo mitraille une série de nom et liens entre eux (et vous avez intérêt à prendre des notes!). Il faut avoir une véritable culture de la conspiration pour suivre. Les liens mènent encore plus loin que les autres car il révèlent un cancer encore plus gros qui contrôle le monde.
Faites vos devoirs
Car vous allez ensuite faire vos devoirs et tenter de corréler toutes ces informations et vous faire une idée, vous aussi, par vous même. Enquêtez sur John O'Neil, il est la clef du 9/11, disent-ils.
Et ainsi ce mème aura réussi à se propager dans une tête de plus. Le problème n'est pas de se faire "infecté" par ce mème, mais bien que vous aurez à décider si l'autre mème, celle de la version officielle des attentats du 11 septembre, n'est pas lui-aussi un virus qu'on vous a inculqué... Troublant, n'est-ce pas?
Post scriptum du 7 octobre : il y a un interview aujourd'hui de Noam Chomsky sur la théorie de la conspiration. Il reste très sceptique, pour ne pas dire opposé, en soulignant que les théories, comme l'utilisation du 911 par Bush, détournent l'attention des vrais problèmes. Il écorche au passage les naïfs qui croient que l'on peut faire sa propre commision d'enquête derrière un clavier...
[Webcom2006] Sébastien Paquet et le web social
J'ai été heureux d'apprendre que Sébastien Paquet sera à la table ronde "Quels sont les changements que vous devrez apprivoiser ?" dans la cadre de la conférence Webcom 2006 à Montréal mercredi prochain (inscription au 1/3 du prix pour les lecteurs de ce blogue).
Sébastien Paquet est un précurseur dans le domaine du web social. Son doctorat (dont la soutenance a été 'blogué en direct' par Karl Dubost) portait sur comment améliorer la circulation des informations entre les différentes communautés de pratique. Il parlait de blogues, de folksonomy et de wiki bien avant tout le monde. Ses carnets anglais (surtout) et français (de plus en plus) en sont des témoins et font de lui une des personnes les plus importantes à réfléchir dans le domaine de l'impact des nouvelles technologies sur le partage des connaissances et les réseaux sociaux. Il travail pour SocialText, firme américaine spécialisée en Wiki
Étant un blogueur officiel de la conférence, j'ai eu la chance de lui poser 2 questions avant la conférence.
1. Récemment l'apanage des "geek" et des "adopteurs précoces", le web social semble maintenant s'adresser au grand public via des initiatives qui ressemblent à la course aux portails web il y a 10 ans. Peut-on imaginer un web social qui serait autrement que montante (bottom up)? N'y a-t-il pas une détournement de sens quand les grandes corporations (top down) tentent de participer à la course?
Séb : Je crois qu'il existe différentes façons pour les grandes corporations de participer à la course. Le résultat dépend vraiment de la culture de l'entreprise. À un extrême on a celles qui reprennent certains formats apparus avec le Web 2.0, mais passent complètement à coté de l'esprit du web à deux sens. On aura par exemple la campagne de marketing via un blogue d'entreprise fermé aux commentaires avec une voix tout-à-fait corporative, ou le wiki interne lisible par tous les employés mais ou l'édition est la chasse gardée d'une caste de scribes.
Certaines entreprises fonctionnent dans l'esprit du Web à deux sens. Google est un bon exemple, carburant aux wikis ouverts à tous depuis longtemps. L'usage des nouveaux outils n'est pas incompatible avec les structures hiérarchiques, mais vient dans les meilleurs cas modifier la dynamique de communication en injectant de la transparence: il devient davantage possible pour les gestionnaires de "tâter le pouls" des employés, par exemple pour identifier des moyens d'améliorer les processus et les façons de faire de l'organisation.
2. Quel serait la distinction entre "web social" et "communautés virtuels" (c'est à dire newsgroup, bbs, etc sur le web ou même avant le web,)?
Séb: Le Web social n'est pas si distant de ces médias. Il est plus virulent parce que les liens - et en particulier les liens intersites - y prennent une place prépondérante. La synergie avec les engins de recherche (généraux ou spécialisés) est quelque chose de féroce qu'on ne voit pas dans les médias qui ne sont pas "web-natifs". On a réellement un réseau plutôt qu'un ensemble d'espaces insulaires avec un attachement assez fort de leurs membres. Ce que ça implique c'est
que chaque personne peut "créer sa propre communauté" sur mesure par rapport à ses intérêts.
Sébastien Paquet est un précurseur dans le domaine du web social. Son doctorat (dont la soutenance a été 'blogué en direct' par Karl Dubost) portait sur comment améliorer la circulation des informations entre les différentes communautés de pratique. Il parlait de blogues, de folksonomy et de wiki bien avant tout le monde. Ses carnets anglais (surtout) et français (de plus en plus) en sont des témoins et font de lui une des personnes les plus importantes à réfléchir dans le domaine de l'impact des nouvelles technologies sur le partage des connaissances et les réseaux sociaux. Il travail pour SocialText, firme américaine spécialisée en Wiki
Étant un blogueur officiel de la conférence, j'ai eu la chance de lui poser 2 questions avant la conférence.
1. Récemment l'apanage des "geek" et des "adopteurs précoces", le web social semble maintenant s'adresser au grand public via des initiatives qui ressemblent à la course aux portails web il y a 10 ans. Peut-on imaginer un web social qui serait autrement que montante (bottom up)? N'y a-t-il pas une détournement de sens quand les grandes corporations (top down) tentent de participer à la course?
Séb : Je crois qu'il existe différentes façons pour les grandes corporations de participer à la course. Le résultat dépend vraiment de la culture de l'entreprise. À un extrême on a celles qui reprennent certains formats apparus avec le Web 2.0, mais passent complètement à coté de l'esprit du web à deux sens. On aura par exemple la campagne de marketing via un blogue d'entreprise fermé aux commentaires avec une voix tout-à-fait corporative, ou le wiki interne lisible par tous les employés mais ou l'édition est la chasse gardée d'une caste de scribes.
Certaines entreprises fonctionnent dans l'esprit du Web à deux sens. Google est un bon exemple, carburant aux wikis ouverts à tous depuis longtemps. L'usage des nouveaux outils n'est pas incompatible avec les structures hiérarchiques, mais vient dans les meilleurs cas modifier la dynamique de communication en injectant de la transparence: il devient davantage possible pour les gestionnaires de "tâter le pouls" des employés, par exemple pour identifier des moyens d'améliorer les processus et les façons de faire de l'organisation.
2. Quel serait la distinction entre "web social" et "communautés virtuels" (c'est à dire newsgroup, bbs, etc sur le web ou même avant le web,)?
Séb: Le Web social n'est pas si distant de ces médias. Il est plus virulent parce que les liens - et en particulier les liens intersites - y prennent une place prépondérante. La synergie avec les engins de recherche (généraux ou spécialisés) est quelque chose de féroce qu'on ne voit pas dans les médias qui ne sont pas "web-natifs". On a réellement un réseau plutôt qu'un ensemble d'espaces insulaires avec un attachement assez fort de leurs membres. Ce que ça implique c'est
que chaque personne peut "créer sa propre communauté" sur mesure par rapport à ses intérêts.
05 octobre 2006
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[Webcom2006] Rabais pour la blogosphère (à 1/3 du prix!)
À l'initiative de Sylvain, qui a négocié l'entente, nous, les blogueurs officiels de la conférence Webcom, sommes fiers de vous annoncer un super rabais pour nos lecteurs afin d'assister au prochain WebCom 2006 à Montréal la semaine prochaine!!
Obtenez un prix avantageux de 195$ pour la journée complète, repas inclus, si vous mentionnez que l'offre provient de zeroseconde.blogspot.com ou afroginthevalley.com, qu'en dites vous?
Pour le tiers du prix, venez rencontrer des penseurs et des acteurs du web québécois et canadiens faire le point sur l'état du web 2.0 : quels sont les changements que nous devons apprivoiser ou anticiper?
Enregistrez-vous maintenant et inscrivez “special blogues” dans le champ 'télécopieur' du formulaire.
Allez, fidèles lecteurs, profitez-en! À mercredi prochain !
-- Balises Technorati --
Webcom-montreal, montreal, web2
Obtenez un prix avantageux de 195$ pour la journée complète, repas inclus, si vous mentionnez que l'offre provient de zeroseconde.blogspot.com ou afroginthevalley.com, qu'en dites vous?
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Webcom-montreal, montreal, web2
03 octobre 2006
3
J'aide
"JAIDE.CA, un don quotidien qui ne coûte rien". La Société canadienne de la sclérose en plaques propose une façon originale d’amasser des fonds : une page d'accueil à la netvibes avec publicité. Tous les revenus publicitaires vont à la Société canadienne de la sclérose en plaques. Est-ce que le don changerait de canal?
Mathieu Bernatchez, coordonnateur du projet, explique le fonctionnement du site : « Pour atteindre notre objectif mensuel de 2000$, la page Jaide.ca doit être téléchargée environ 6000 fois par jour. Il n’est pas nécessaire que les internautes cliquent sur les publicités, le simple affichage de la page suffit à amasser quelques sous ». (source leur communiqué)
(Le projet est une initiative de ReussiteWeb.ca, un projet de HEC Montréal qui embauche des étudiants de deuxième cycle pour animer des conférences en affaires électroniques auprès des gens d’affaires.)
AJAXez votre acceuil
L'initiative est intéressante : une page en Ajax pour financer une bonne cause. Est-ce que cela va marcher? La page d'accueil est une page très importante et très convoitée.
Si vous ne vous en servez pas, c'est à dire que vous tombez sur celle de votre fournisseur d'accès, de votre navigateur ou de Google, vous n'aurez pas de mal à changer et vous en faites profiter la communauté.
En même temps si votre intérêt pour cette page d'accueil vous laisse de glace, les annonceurs ne vont pas se bouculer aux portes.
Le don de sa page d'accueil
D'un autre côté, ce qui peut se profiler à l'horizon ce sont ces pages d'accueil d'intérêt permanent ou temporaire. J'imagine une profilation où une famille touchée par la perte d'un être cher face au cancer incite leur entourage non plus à donner, mais à se brancher sur une page pour que les profits aillent au bon endroit.
Une page pour la déficience mentale, les maladies du rein, l'alzeiheimer? Famine au Darfour, tsunami en Asie, fusillade dans une école? Pourquoi pas. Notre page d'accueil changerait en fonction de nos intérêts et de nos passions.
En quelque sorte une flash mob qui dirait "advertize me".
Mathieu Bernatchez, coordonnateur du projet, explique le fonctionnement du site : « Pour atteindre notre objectif mensuel de 2000$, la page Jaide.ca doit être téléchargée environ 6000 fois par jour. Il n’est pas nécessaire que les internautes cliquent sur les publicités, le simple affichage de la page suffit à amasser quelques sous ». (source leur communiqué)
(Le projet est une initiative de ReussiteWeb.ca, un projet de HEC Montréal qui embauche des étudiants de deuxième cycle pour animer des conférences en affaires électroniques auprès des gens d’affaires.)
AJAXez votre acceuil
L'initiative est intéressante : une page en Ajax pour financer une bonne cause. Est-ce que cela va marcher? La page d'accueil est une page très importante et très convoitée.
Si vous ne vous en servez pas, c'est à dire que vous tombez sur celle de votre fournisseur d'accès, de votre navigateur ou de Google, vous n'aurez pas de mal à changer et vous en faites profiter la communauté.
En même temps si votre intérêt pour cette page d'accueil vous laisse de glace, les annonceurs ne vont pas se bouculer aux portes.
Le don de sa page d'accueil
D'un autre côté, ce qui peut se profiler à l'horizon ce sont ces pages d'accueil d'intérêt permanent ou temporaire. J'imagine une profilation où une famille touchée par la perte d'un être cher face au cancer incite leur entourage non plus à donner, mais à se brancher sur une page pour que les profits aillent au bon endroit.
Une page pour la déficience mentale, les maladies du rein, l'alzeiheimer? Famine au Darfour, tsunami en Asie, fusillade dans une école? Pourquoi pas. Notre page d'accueil changerait en fonction de nos intérêts et de nos passions.
En quelque sorte une flash mob qui dirait "advertize me".
Peupler le monde virtuel
Intéressant détournement. Sketch up, l'outil de modélisaton 3D de Google pour meubler Google Earth pourrait créer aussi des bâtiments dans Second Life, le monde virtuel en ligne. Un module écrit par Andrew Reynolds de EightBar (un blog de rechercheurs chez IBM en Angleterre) ajouté à Sketch Up permet d'exporter ces formes 3D (rudimentaires) vers SL (Second Life pour les intimes). (via Slashdot)
J'écrivais en mai que Google cherchait à créer un marché virtuel sur Google Earth et hier que Second Life devenait le premier territoire d'exploration du marketing virtuel. (je ne retiens pas ici les jeux en ligne où le marketing se limite à de la publicité)
Ce qui se dessine ici c'est un enjeu où le but n'est pas de construire ou non des éléments 3D, ou de charger ou non pour la construction d'éléments 3D, mais bien de peupler le monde virtuel. Créer un achalandage, du traffic, des usagers. Ensuite on pourra faire des affaires. Meubler le monde pour le peupler.
Que Google se fasse détourner son outil pour enrichir un autre monde, n'est qu'un retour des choses. Mais si ce n'est pas déjà fait, cela attira l'attention du géant à voir que "toutes les informations du monde" (comme le dit sa mission) inclut sûrement les mondes virtuels à la Second life...
J'écrivais en mai que Google cherchait à créer un marché virtuel sur Google Earth et hier que Second Life devenait le premier territoire d'exploration du marketing virtuel. (je ne retiens pas ici les jeux en ligne où le marketing se limite à de la publicité)
Ce qui se dessine ici c'est un enjeu où le but n'est pas de construire ou non des éléments 3D, ou de charger ou non pour la construction d'éléments 3D, mais bien de peupler le monde virtuel. Créer un achalandage, du traffic, des usagers. Ensuite on pourra faire des affaires. Meubler le monde pour le peupler.
Que Google se fasse détourner son outil pour enrichir un autre monde, n'est qu'un retour des choses. Mais si ce n'est pas déjà fait, cela attira l'attention du géant à voir que "toutes les informations du monde" (comme le dit sa mission) inclut sûrement les mondes virtuels à la Second life...
02 octobre 2006
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[Webcom2006] Surveiller les médias IP
Pour vos signets. Le carnet Thermo[SAT] est une initiative de la Société des arts technologiques [SAT] qui surveille l’évolution des nouveaux médias de diffusion sur Internet (IP Media) et livre des analyses sur les impacts sociaux, culturels et économiques.
On y retrouve les plumes de Jon Husband et René Barsalo qui sont tous les deux conférenciers au Webcom-Montréal
Dernier article en ligne : Youtube... a forecast
---Tag Technorati ---
Webcom-montreal, Web 2.0, Media IP
On y retrouve les plumes de Jon Husband et René Barsalo qui sont tous les deux conférenciers au Webcom-Montréal
Dernier article en ligne : Youtube... a forecast
---Tag Technorati ---
Webcom-montreal, Web 2.0, Media IP
Marketing virtuel pour monde virtuel
Il y a des tentatives tout ce qu'il y a de plus concret pour investir dans Second Life , le monde virtuel en ligne le plus populaire aux États-Unis. Je porte à votre attention quelques articles sur le marketing virtuel.
(Résumé de ce qu'est Second Life).
"Selling to Avatars: How brands catch on in a nonexistant world", dans le New York Times magazine de dimanche. On y parle de la marque virtuelle de rollers virtuels qui se vendent dans ce monde virtuel: et c'est très concret, même si Skoopf Ultra Roller Skates est une marque 100% SL (Second Life pour les intimes).
À signaler aussi, un article plus long, dans The Economist, qui décrit comment SL encourage la communication et la créativité, ce qui a fait le succès de ce monde. (via Mitch Joel). Économiquement parlant, c'est aussi un monde différent car contrairement au "vrai" monde oú il y a peu d'objet vendu en grande quantité, SL offre beaucoup d'objets en petite quantité. Un monde de la longue queue autrement dit...
Fait à noter, Léo Burnett, la célèbre boîte pub ouvre une présence sur SL. Elle devient la première agence virtuelle pour le monde virtuelle.
Et encore plus tôt la semaine dernière, CNET était la première boîte de média à s'implanter dans SL.
La célèbre Harvard Law School, offre aussi son cours Law in the court of public opinion, dans Second Life. (via Michel Leblanc).
On peut quand même se poser la question: Should Business in Second Life Mirror the Real World?... Cet article s'interroge sur les soi-disant avantages de recréer le monde réel dans le monde virtuel : pourquoi créer un avatar à cravate, construire une salle de conférence, recréer des projections vidéo? C'est se rajouter une couche supplémentaire inutile et complexe.
Les marques du "vrai" monde commencent à s'y intéresser.
Mais si ces marques ne font que se promener dans le monde sans y apporter quoi que ce soit, il n'y aura pas beaucoup de retombés, sauf s'ils sont les premier dans leur domaine (pour ce qui est du buzz).
Mais la nouveauté va bientôt s'estomper et seules les fonctionnalités nouvelles seront décisives. Les caractéristiques et les bénéfices d'une marque ne se transposent pas toujours bien en programmation dans le monde SL.
Pour bien marcher dans ce nouveau monde, il faut créer une autre forme d'interaction avec le consommateur...
Quelles opportunités?
Je ne saurais dire encore. Actuellement, je connais bien une compagnie, si elle est à l'écoute, qui pourrait être un merveilleux passeur : Mon Mannequin Virtuel - My Virtual Model. C'est une firme québécoise qui se spécialise en création 3D de vêtements pour de grands magasins. Un débouché secondaire quasi naturel... Ce sont ces types de firmes qui gagnent à profiter du phénomène Second Life...
Voir aussi:
Explorez Weblo, un monde virtuel avec de l'argent ,sonnant et tribuchant, pour acheter des bouts de la Terre virtuel. (via Mitch Joel). Le concept "virtual capitalist" poussé à l'extrème. Abasourdissant.
MAJ: voir aussi mes autres billets:
Second Life, la métaphore du bar "in"
MetaUnivers : Second life en pole position
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(Résumé de ce qu'est Second Life).
"Selling to Avatars: How brands catch on in a nonexistant world", dans le New York Times magazine de dimanche. On y parle de la marque virtuelle de rollers virtuels qui se vendent dans ce monde virtuel: et c'est très concret, même si Skoopf Ultra Roller Skates est une marque 100% SL (Second Life pour les intimes).
À signaler aussi, un article plus long, dans The Economist, qui décrit comment SL encourage la communication et la créativité, ce qui a fait le succès de ce monde. (via Mitch Joel). Économiquement parlant, c'est aussi un monde différent car contrairement au "vrai" monde oú il y a peu d'objet vendu en grande quantité, SL offre beaucoup d'objets en petite quantité. Un monde de la longue queue autrement dit...
Fait à noter, Léo Burnett, la célèbre boîte pub ouvre une présence sur SL. Elle devient la première agence virtuelle pour le monde virtuelle.
Et encore plus tôt la semaine dernière, CNET était la première boîte de média à s'implanter dans SL.
La célèbre Harvard Law School, offre aussi son cours Law in the court of public opinion, dans Second Life. (via Michel Leblanc).
On peut quand même se poser la question: Should Business in Second Life Mirror the Real World?... Cet article s'interroge sur les soi-disant avantages de recréer le monde réel dans le monde virtuel : pourquoi créer un avatar à cravate, construire une salle de conférence, recréer des projections vidéo? C'est se rajouter une couche supplémentaire inutile et complexe.
Les marques du "vrai" monde commencent à s'y intéresser.
Mais si ces marques ne font que se promener dans le monde sans y apporter quoi que ce soit, il n'y aura pas beaucoup de retombés, sauf s'ils sont les premier dans leur domaine (pour ce qui est du buzz).
Mais la nouveauté va bientôt s'estomper et seules les fonctionnalités nouvelles seront décisives. Les caractéristiques et les bénéfices d'une marque ne se transposent pas toujours bien en programmation dans le monde SL.
Pour bien marcher dans ce nouveau monde, il faut créer une autre forme d'interaction avec le consommateur...
Quelles opportunités?
Je ne saurais dire encore. Actuellement, je connais bien une compagnie, si elle est à l'écoute, qui pourrait être un merveilleux passeur : Mon Mannequin Virtuel - My Virtual Model. C'est une firme québécoise qui se spécialise en création 3D de vêtements pour de grands magasins. Un débouché secondaire quasi naturel... Ce sont ces types de firmes qui gagnent à profiter du phénomène Second Life...
Voir aussi:
Explorez Weblo, un monde virtuel avec de l'argent ,sonnant et tribuchant, pour acheter des bouts de la Terre virtuel. (via Mitch Joel). Le concept "virtual capitalist" poussé à l'extrème. Abasourdissant.
MAJ: voir aussi mes autres billets:
Second Life, la métaphore du bar "in"
MetaUnivers : Second life en pole position
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Tendance
01 octobre 2006
1
Expérience interactive du réel
Toutes les conditions sont réunies, selon Paul Kruszewski, une référence en simulation visuelle et en "serious games", pour que Montréal s’impose comme « le leader de la simulation 3D en temps réel ». C’est que la ville de Montréal est devenue la plaque tournante internationale des jeux, de l’animation 3D, de la simulation aéronautique, et de l’infographie tridimensionnelle.
La SAT organise une conférence-démo du génie numérique et du monde des affaires axée sur les environnements immersifs qui offrent des outils permettant d’améliorer la connaissance et l’expérience du réel (de l’aéronautique au cinéma-domestique, en passant par le jeu et les simulateurs) via le réalité virtuelle.
Immersion et virtualité
(Au-delà du réel) expérience interactive du réel
Mardi 3 octobre 17h30-21h30 1195, boulevard Saint-Laurent (20$cdn)
Cette conférence fait partie d'un ensemble de huit appelés Interface[s] Montréal.
«Le but d’Interface[s] Montréal est de faire circuler de façon inédite entre les secteurs des TIC le savoir et l’expérience en interfaces numériques, afin de les faire fructifier auprès des chercheurs, entrepreneurs, artistes concernés. » (source)
La SAT organise une conférence-démo du génie numérique et du monde des affaires axée sur les environnements immersifs qui offrent des outils permettant d’améliorer la connaissance et l’expérience du réel (de l’aéronautique au cinéma-domestique, en passant par le jeu et les simulateurs) via le réalité virtuelle.
Immersion et virtualité
(Au-delà du réel) expérience interactive du réel
Mardi 3 octobre 17h30-21h30 1195, boulevard Saint-Laurent (20$cdn)
Cette conférence fait partie d'un ensemble de huit appelés Interface[s] Montréal.
«Le but d’Interface[s] Montréal est de faire circuler de façon inédite entre les secteurs des TIC le savoir et l’expérience en interfaces numériques, afin de les faire fructifier auprès des chercheurs, entrepreneurs, artistes concernés. » (source)
La liste des conférenciers invités de cette première conférence ne me laisse pas de glace : ils représentent des compagnies installées ici. Montréal est vraiment un secret bien gardé.Avec un telle liste, j'y serai!
Hervé Fischer – Philosophe, artiste chercheur au CIAM et à l’Hexagram, expliquera comment l’interactivité a évolué en 20 ans et contribue maintenant à créer un « nouveau réalisme numérique, qui renforce l’utopie algorithmique de notre époque »
Ronald V. Kruk - Scientifique Principal, CAE Inc – passera (1) en revue les capacités et les limitations du système de traitements perceptuels humains, (2) les conséquences de négliger ces limitations dans les systèmes réels, et (3) les approches pour améliorer la stabilité du monde interactif virtuel. Le tout appliqué au monde des simulateurs de vol.
Paul Kruszewski - Directeur des technologies, Engenuity Technologies – portera la discussion sur la contribution des innovateurs de la région montréalaise aux marchés du jeu, de l’animation 3D et des simulations militaires.
Guillaume Langlois - Ingénieur junior (SAT), gradué de l’école Polytechnique de Montréal – parlera de l’expérience Catch & Run présenté en première à New York dans le cadre du Wired Nextfest, et développé dans le but d’expérimenter les nouvelles manières d’interagir avec des mondes virtuels avec le Panoscope 360, où l’usager est libéré des contraintes imposées par les dispositifs de visualisation immersive traditionnels (casques, HMDs, etc)
Bruno Paillard - Directeur R-D, D-Box Technologies- parlera d’un système de mouvement à haute performance pour les applications d'amusement domestique qui couvre un spectre complet, allant « de mouvements très doux, tels que le tangage d’une barque sur un lac, jusqu’à des vibrations très sèches telles que l’impression de glace se fissurant,(…) dont la réponse fréquentielle, la précision et la plage dynamique requise a posé de nombreux défis
30 septembre 2006
0
[Webcom2006] René Barsalo et la génération émergente
René Barsalo, directeur, Stratégie et partenariats de la SAT, Société des Arts technologiques, est un vrai réacteur à fusion nucléaire : abaissez les barres d’uranium et la machine s’emballe. Les idées surchauffent et sortent de partout, impossible à réaliser même en 10 vies centenaires. Il doit alors les partager. Et heureux homme, la SAT est le territoire idéal, le carrefour des expérimentations qui me fait dire que le furtur est situé au 1195 boulevard Saint-Laurent à Montréal.
La vision de René, c’est que la société de demain est déjà là aujourd’hui. Les jeunes y ont déjà accès. Il faut reconnaître que l’évolution de la technologie et des médias depuis 100 ans n’a pas été sans conséquence. Contrairement à tout le reste de nos ancêtres, depuis 100 ans, chaque génération avait son nouveau média qui l’amenait plus loin (on pourrait ajouter « "to boldly go where no parent has gone before"»). Télégraphe, téléphone, radio, télé, transistor, ordinateur, Internet. Et à chaque fois, une incompréhension entre les générations.
Ce qu’il faut comprendre, précise René, c’est que de tout temps, les jeunes ont été les têtes chercheuses. Ils explorent de nouvelles avenues. Mais cela crée de l’inconfort : les plus vieux ont connu en leur jeunesse d’autres média par lesquels ils ont construit leur vision du monde. Je le vois bien, de mon côté, les agences de publicité et leurs clients ont été longtemps réticents à entrer sur le territoire d’Internet. Pourquoi? Parce que les décisions étaient prises par une génération qui n’utilisait pas Internet comme les jeunes l’utilisent. La télévision est leur monde. Était leur monde, car les jeunes vieillissent et prennent maintenant lentement leur place.
Ce qui est nouveau, précise René, c’est que la convergence tant recherché par les vieux de la télévision, les jeunes la font déjà. Il s’agit ici d’une différence d’attitude entre les générations. Le plus vieux, en particulier ceux qui ont été exposés à la technologie, aux ordinateurs ou qui sont experts dans les vieux médias, ont appris à être polyvalent et à tout faire, à tout savoir avant d’agir. Leur vieux réflexe, c’est de maîtriser le savoir avant d’agir. Les jeunes aujourd’hui agissebt en premier, quitte à demander de l’aide ensuite. Ils comptent sur leur entourage pour palier à leur méconnaissance : « quand je voudrais ouvrir mon serveur, je vais appeler untel ». Ça me rappelle un de mes billets sur sujet : Post before, process later.
René signale que McLuhan disait quelque part que dans un premier temps, l’Homme façonnait les nouveaux outils. Puis ensuite les nouveaux outils façonnaient l’Homme.
René veut démontrer comment comprendre cette génération émergente en comprenant comment les plus vieux agissent ou devrait agir. Il est clair que le rôle des vieux n’est pas de laisser leur place aux jeunes, mais plutôt de les accompagner dans cette démarche.
Les jeunes sont les « digital natives » de ce nouveau monde, les vieux sont des « immigrants numériques ». Leur connaissance du vieux monde est essentielle pour guider les jeunes et leur faire voir les beautés et les dangers de ce qui s’en vient. Jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas de logiciel, d’API, de snippets, de code AJAX pour simuler l’expérience et le sage recul des vieux…
René Barsalo au WebCom-Montréal, 11 octobre 2006, 09h15 : Comment s'entendre et travailler avec l'autre génération qui émerge ?
---Tag Technorati ---
Webcom-montreal, Web 2.0
La vision de René, c’est que la société de demain est déjà là aujourd’hui. Les jeunes y ont déjà accès. Il faut reconnaître que l’évolution de la technologie et des médias depuis 100 ans n’a pas été sans conséquence. Contrairement à tout le reste de nos ancêtres, depuis 100 ans, chaque génération avait son nouveau média qui l’amenait plus loin (on pourrait ajouter « "to boldly go where no parent has gone before"»). Télégraphe, téléphone, radio, télé, transistor, ordinateur, Internet. Et à chaque fois, une incompréhension entre les générations.
Ce qu’il faut comprendre, précise René, c’est que de tout temps, les jeunes ont été les têtes chercheuses. Ils explorent de nouvelles avenues. Mais cela crée de l’inconfort : les plus vieux ont connu en leur jeunesse d’autres média par lesquels ils ont construit leur vision du monde. Je le vois bien, de mon côté, les agences de publicité et leurs clients ont été longtemps réticents à entrer sur le territoire d’Internet. Pourquoi? Parce que les décisions étaient prises par une génération qui n’utilisait pas Internet comme les jeunes l’utilisent. La télévision est leur monde. Était leur monde, car les jeunes vieillissent et prennent maintenant lentement leur place.
Ce qui est nouveau, précise René, c’est que la convergence tant recherché par les vieux de la télévision, les jeunes la font déjà. Il s’agit ici d’une différence d’attitude entre les générations. Le plus vieux, en particulier ceux qui ont été exposés à la technologie, aux ordinateurs ou qui sont experts dans les vieux médias, ont appris à être polyvalent et à tout faire, à tout savoir avant d’agir. Leur vieux réflexe, c’est de maîtriser le savoir avant d’agir. Les jeunes aujourd’hui agissebt en premier, quitte à demander de l’aide ensuite. Ils comptent sur leur entourage pour palier à leur méconnaissance : « quand je voudrais ouvrir mon serveur, je vais appeler untel ». Ça me rappelle un de mes billets sur sujet : Post before, process later.
René signale que McLuhan disait quelque part que dans un premier temps, l’Homme façonnait les nouveaux outils. Puis ensuite les nouveaux outils façonnaient l’Homme.
René veut démontrer comment comprendre cette génération émergente en comprenant comment les plus vieux agissent ou devrait agir. Il est clair que le rôle des vieux n’est pas de laisser leur place aux jeunes, mais plutôt de les accompagner dans cette démarche.
Les jeunes sont les « digital natives » de ce nouveau monde, les vieux sont des « immigrants numériques ». Leur connaissance du vieux monde est essentielle pour guider les jeunes et leur faire voir les beautés et les dangers de ce qui s’en vient. Jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas de logiciel, d’API, de snippets, de code AJAX pour simuler l’expérience et le sage recul des vieux…
René Barsalo au WebCom-Montréal, 11 octobre 2006, 09h15 : Comment s'entendre et travailler avec l'autre génération qui émerge ?
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